Tous les chemins mènent à Riyad

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Publié le Dimanche 01 janvier 2023

Tous les chemins mènent à Riyad

Tous les chemins mènent à Riyad
  • En 2022, l’Arabie saoudite a pu, grâce à la vision de ses dirigeants, inverser la vague de pessimisme, devenant un facteur d’unification incroyable dans le monde arabe
  • Bienvenue dans le nouvel ordre mondial, celui où l’honneur, la dignité, la confiance, le respect mutuel, l’inviolabilité des frontières et la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays sont primordiaux

Le climat et la dynamique du pouvoir dans le monde arabe ont récemment évolué pour le mieux. Ce n’est plus le monde arabe du passé: impuissant, à la dérive, à la merci des autres, en proie à la division, plein de violence, de sang et de terrorisme entre autres. Il fut un temps où, lorsque le monde arabe était mentionné dans les coulisses du pouvoir, en particulier en Occident, les analystes et les commentateurs levaient les yeux au ciel, considérant toute perspective de paix et d’unité dans la région comme quasiment impossible.

En 2022, l’Arabie saoudite a pu, grâce à la vision de ses dirigeants, inverser la vague de pessimisme, devenant un facteur d’unification incroyable dans le monde arabe. Ses politiques prudentes, avant et après la pandémie de Covid-19, lui ont valu des distinctions non seulement pour la gestion de l’économie mais aussi en matière de renforcement d’une série de réformes innovantes. Celles-ci ont positionné le pays aux côtés des acteurs mondiaux les plus sérieux.

L’Arabie saoudite d’aujourd’hui n’est plus ce qu’elle était il y a vingt, voire dix ans. 2022 est une année remplie d’exploits pour le Royaume qui a, entre autres, servi d’intermédiaire lors d’un échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine et favorisé le retour d’une citoyenne américaine emprisonnée à Moscou.

Depuis que le Royaume a lancé son initiative Vision 2030, le nuage sombre qui planait sur le pays a presque disparu. On assiste à une redynamisation des citoyens saoudiens et à une autonomisation de la jeunesse saoudienne. Au début, les étrangers considéraient les changements purement esthétiques. Mais à mesure que les projets et les réformes prenaient de l’ampleur et de la force, les opposants ont dû admettre que l’Arabie saoudite avait enfin réussi à se faire une place sur la scène mondiale.

«2022 est une année d’efforts acharnés et de succès pour l’Arabie saoudite, qui a servi de pont entre l’Orient et l’Occident.»- Noor Nugali

Il semble que tous les chemins des dirigeants mondiaux mènent à la capitale saoudienne. Le paysage a changé. Rien que l’année dernière, nous avons assisté à de nombreuses visites de haut niveau, tant à l’intérieur du Royaume qu’à l’étranger. Cela équivaut à une énergie exubérante jamais connue auparavant, ainsi qu’à un nouvel alignement entre le Golfe et les autres pays arabes, s’étendant même aux régions voisines, à la fois en Orient et en Occident.

L’excédent budgétaire de 149,6 milliards de riyals saoudiens (40 milliards de dollars; 1 dollar = 0,93 euro) au cours des neuf premiers mois de 2022 en était un indicateur.

La force économique, la cohésion sociale et la pensée avant-gardiste devaient être exploitées sur la scène mondiale. L’Arabie saoudite a réalisé, à juste titre, qu’elle avait parfaitement le droit de réévaluer ses partenariats stratégiques, de revoir ses relations actuelles et, surtout, de se concentrer sur ses propres intérêts. C’est à ce moment-là que le rayonnement du pays commence. Les avantages se manifestent par une médiation dans la libération de prisonniers ukrainiens et russes. Le Royaume poursuit sa collaboration en jouant un rôle dans la libération de l’Américaine Brittney Griner d’une prison russe.

L’Arabie saoudite abrite bien sûr les deux Saintes Mosquées de La Mecque et de Médine, ce qui lui confère une position unique au monde. Les réformes sérieuses menées dans le pays ont eu une incidence profonde sur le reste du monde musulman. Le pays jouait – et continue d’ailleurs de jouer – ce rôle traditionnel. Cependant, ce dernier a été renforcé puisque l’économie saoudienne se classe parmi les plus importantes au sein des pays du G20. Cette situation extraordinaire nécessite des dirigeants extraordinaires et c’est exactement ce qui se passe en Arabie saoudite.

Ceux qui considéraient traditionnellement l’Arabie saoudite comme un simple fournisseur de pétrole ont changé d’avis. L’époque des relations simplement transactionnelles avec l’Arabie saoudite est révolue. L’Arabie saoudite est désormais un pivot de paix et de stabilité au Moyen-Orient – un titre qu’elle a décroché grâce à un travail acharné et à la réorientation de ses politiques étrangère et intérieure.

Les réformes en cours dans le pays ont été qualifiées de positives. Cependant, ce terme n’est pas suffisant pour décrire des réformes aussi sérieuses. L’intensité avec laquelle elles ont été appliquées par les dirigeants et la rapidité et l’adaptabilité avec lesquelles elles ont été adoptées par le peuple prouvent que le pays avait soif de changement.

L’Arabie saoudite est devenue et restera un centre interconnecté entre l’Orient et l’Occident. Il y a quatre ans, lors du forum Future Investment Initiative à Riyad, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, avait dit: «Je crois que le Moyen-Orient est la nouvelle Europe». Il promet que «le royaume d’Arabie saoudite sera complètement différent dans cinq ans.» Quatre ans, une pandémie et une guerre européenne plus tard, personne ne remet en question la véracité de ces mots.

Les sommets de haut niveau qui se sont tenus en Arabie saoudite ces derniers mois doivent être pris en compte dans ce scénario en constante évolution. En juillet, le président des États-Unis a visité le Royaume et, il y a tout juste un mois, l’Arabie saoudite a accueilli le président chinois. Ces deux visites témoignent haut et fort de la volonté du Royaume de collaborer avec ses partenaires et alliés, quelles que soient les différences.

«Cette année, les exploits du Royaume comprennent un PIB excédentaire et une médiation entre deux nations en guerre.»- Noor Nugali

Il est indéniable qu’il s’agit d’une nouvelle Arabie saoudite et d’un nouveau monde arabe. Il suffit de regarder la Coupe du monde au Qatar pour comprendre. Cet événement sportif international a permis au monde entier de visiter le monde arabe. Qui aurait cru que les Arabes organiseraient avec autant de succès une Coupe du monde? Non seulement le Qatar a réussi à le faire mais il a aussi renforcé la position arabe aux yeux du monde entier. Les critiques – qui se sont désormais trompés – ont rejeté au départ l’idée que le Qatar soit en mesure de réussir simplement parce que c’est un pays arabe.

Le Qatar a accueilli avec succès la Coupe du monde, suscitant des critiques élogieuses et enthousiastes. Les unes des journaux occidentaux mettent en lumière les lacunes du pays du Golfe, qu’elles soient réelles ou imaginaires, tandis que les supporters arabes, sud-américains, européens, nord-américains et asiatiques ont rempli les stades, confirmant qu’il s’agit de la meilleure Coupe du monde à ce jour.

Si la pandémie nous a appris quelque chose, c’est que le monde continue de changer, les pays continuent d’évoluer et les relations doivent être constamment réévaluées.

Je dis cela sans aucune exagération, en me basant simplement sur des faits. Il suffit de jeter un coup d’œil aux exploits de l’Arabie saoudite au cours de l’année écoulée: de la politique (des dizaines de chefs d’État ont visité le pays en 2022 ) au sport (Cristiano Ronaldo a signé un contrat de deux ans avec Al-Nassr), en passant par l’autonomisation des femmes (y compris les nominations de la princesse Haïfa bent Mohammed al-Saoud au poste de vice-ministre et de Hala al-Tuwaijri à la tête de la Commission saoudienne des droits de l’homme) et l’excédent budgétaire… la liste est longue.

Bienvenue dans le nouvel ordre mondial, celui où l’honneur, la dignité, la confiance, le respect mutuel, l’inviolabilité des frontières et la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays sont primordiaux. 


Noor Nugali est rédactrice en chef adjointe d’Arab News
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com