Iran: l'année 2023 sera celle de la «victoire» contre le régime, affirment des opposants

La diaspora iranienne a longtemps été considérée comme manquant d'unité, divisée en différentes factions politiques et stratégies pour traiter avec la république islamique, qui a chassé le shah en 1979. (AFP).
La diaspora iranienne a longtemps été considérée comme manquant d'unité, divisée en différentes factions politiques et stratégies pour traiter avec la république islamique, qui a chassé le shah en 1979. (AFP).
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Publié le Lundi 02 janvier 2023

Iran: l'année 2023 sera celle de la «victoire» contre le régime, affirment des opposants

  • «En s'organisant et en étant solidaires, 2023 sera l'année de la victoire pour la nation iranienne. L'année de la liberté et de la justice en Iran», ont déclaré ces opposants
  • «L'année 2022 était une année de glorieuse solidarité pour les Iraniens de toute confession, langue ou orientation» politique, ont-ils dit

PARIS : L'année 2023 sera celle de la "victoire" des manifestants, ont affirmé lundi des opposants iraniens en exil, appelant de leurs vœux la chute du régime de Téhéran, fragilisé par des manifestations depuis septembre.

"En s'organisant et en étant solidaires, 2023 sera l'année de la victoire pour la nation iranienne. L'année de la liberté et de la justice en Iran", ont déclaré ces opposants, des personnalités de premier plan dans les domaines de la culture, des droits humains ou encore du monde sportif.

"L'année 2022 était une année de glorieuse solidarité pour les Iraniens de toute confession, langue ou orientation" politique, ont-ils dit.

Ce message, publié simultanément sur leurs comptes personnels sur les réseaux sociaux, apparaît comme une volonté d'afficher une unité qui a longtemps fait défaut à la diaspora iranienne, divisée en plusieurs factions politiques après la chute du chah, en 1979.

Parmi les opposants iraniens ayant posté le message, se trouve l'actrice Zar Amir Ebrahimi, sacrée à Cannes en 2022, le fils du chah déchu Reza Pahlavi ou encore l'influent dissident Masih Alinejad, qui vit aux Etats-Unis.

Mais aussi le Prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi ou l'ancien footballeur Hamed Ali Karimi.

"Nous sommes unis pour obtenir la liberté, nous (...) ne serons pas silencieux", a déclaré l'actrice Golshifteh Farahani sur Instagram.

Iran: le journaliste dissident Keyvan Samimi toujours incarcéré

Le militant et journaliste iranien Keyvan Samimi, incarcéré depuis décembre 2020, est toujours en détention, a déclaré lundi à l'AFP sa famille, démentant sa libération annoncée la veille par un média local.

Dimanche, le quotidien réformateur Shargh avait fait état de la libération du journaliste âgé de 73 ans, condamné à trois ans de prison pour "complot contre la sécurité nationale".

Sa famille a annoncé lundi à l'AFP que M. Samimi n'avait pas été libéré et qu'il purgeait sa peine dans la prison de Semnan, à plus de 200 km à l'est de Téhéran.

Le journaliste avait été autorisé en février 2022 à rentrer chez lui en raison d'ennuis de santé.

Toutefois, il avait été renvoyé en prison en mai après avoir été accusé d'activités contre la sécurité nationale durant sa libération provisoire, avait alors indiqué l'agence de presse Mehr.

En décembre, il avait publié depuis la prison un message de soutien au mouvement de contestation en Iran, déclenché après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique.

M. Samimi a été emprisonné à plusieurs reprises avant et après la Révolution islamique de 1979.

Dimanche, le quotidien Shargh a annoncé l'arrestation de l'un de ses journalistes, Milad Alavi, après sa convocation le matin par la justice.

Le journal avait publié en décembre une liste de près de 40 journalistes et photojournalistes arrêtés en Iran en lien avec la contestation.

Pour Roham Alvandi, spécialiste de l'Iran et professeur à la London School of Economics, ce message est "un signe porteur d'espoir en cette sombre période".

Les protestations ont éclaté en Iran après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans décédée à la suite de son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique imposant notamment le port du voile en public pour les femmes.

Selon un dernier bilan de l'Iran Human Rights (IHR), une ONG basée à Oslo, au moins 476 personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis le 16 septembre. Environ 14 000 personnes ont été arrêtées, d'après l'ONU.

Des responsables iraniens affirment que des centaines de personnes ont été tuées lors des "émeutes", y compris des dizaines de membres des forces de sécurité.

La justice a annoncé avoir condamné 11 personnes à la peine capitale pour leur rôle dans la contestation. Des militants estiment que ce chiffre est deux fois plus élevé.

Deux condamnés à mort, âgés de 23 ans, ont déjà été exécutés, jugés coupables d'avoir tué ou blessé des policiers ou des paramilitaires lors des manifestations.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.