Une mère détenue en Iran depuis 13 ans décrit «l'enfer» de la vie en prison

Maryam Akbari Monfared, 47 ans, mère de trois filles, a été arrêtée il y a plus de 13 ans, accusée de soutenir l'Organisation des Moudjahidines du peuple d'Iran (Photo fournie).
Maryam Akbari Monfared, 47 ans, mère de trois filles, a été arrêtée il y a plus de 13 ans, accusée de soutenir l'Organisation des Moudjahidines du peuple d'Iran (Photo fournie).
Short Url
Publié le Mardi 03 janvier 2023

Une mère détenue en Iran depuis 13 ans décrit «l'enfer» de la vie en prison

Maryam Akbari Monfared, 47 ans, mère de trois filles, a été arrêtée il y a plus de 13 ans, accusée de soutenir l'Organisation des Moudjahidines du peuple d'Iran (Photo fournie).
  • Dans sa lettre, Maryam Akbari Monfared a adressé un message de solidarité aux manifestants qui protestent actuellement contre le régime
  • Amnesty International et le Centre pour les droits de l'homme en Iran ont appelé à plusieurs reprises à la libération de Mme Monfared

LONDRES: Une femme emprisonnée en Iran depuis 2009 a partagé une lettre de l'intérieur de l'enfer de la prison, a-t-on appris lundi.

Maryam Akbari Monfared, 47 ans, mère de trois filles, a été arrêtée il y a plus de 13 ans, accusée de soutenir l'Organisation des Moudjahidines du peuple d'Iran.

Elle a été séparée de ses enfants depuis son arrestation, et ses trois frères et sœur ont été tués par le régime, rapporte le quotidien The Independent.

«En ce 29 décembre 2022, 13 ans se sont écoulés depuis que j'ai été séparée de ma petite Sarah, âgée de quatre ans, et de mes deux filles de 12 ans durant cette nuit d'hiver», écrit Mme Monfared dans sa lettre.

«Sans me donner la chance de dire au revoir à mes proches, ils m'ont emmenée à la prison d'Evin pour me fournir des explications, et m'ont fait la promesse ridicule que “tu retrouveras tes enfants demain matin”».

«Il ne s'agit pas d'une histoire de 4 000 pages, mais de la pure réalité d'une vie soumise à la domination de fascistes qui nous l'ont imposée alors que nous refusions de céder. De ce côté-ci des barreaux, dans le désert obscur de la torture et de l'oppression, aussi loin que l'on puisse voir – même là où l'on ne peut pas voir – il n'y a que vilenie et brutalité», poursuit-elle.

Amnesty International et le Centre pour les droits de l'homme en Iran ont appelé à plusieurs reprises à la libération de Mme Monfared, la décrivant comme une «prisonnière d'opinion» détenue dans des conditions «cruelles, illégales et inhumaines» et faisant l'objet d'accusations «sans fondement».

Dans sa lettre, Mme Monfared a également adressé un message de solidarité aux manifestants qui protestent actuellement contre le régime iranien à la suite de la mort de Mahsa Amini, 22 ans, aux mains de la «police des mœurs» du régime.

«À mes filles et mes fils, qui descendent courageusement dans la rue [...], je dis: si vous êtes arrêtés, ne faites pas confiance aux interrogateurs, pas même d'un iota», avertit-elle.

«Aux familles en deuil... je partage leur chagrin. Je leur tiens la main d'ici et je me tiens à leurs côtés, plus fort qu'avant, pour la justice.»

«Avec les nouvelles de chaque manifestation et de chaque soulèvement, et avec les étincelles de cette flamme rebelle, le cœur des femmes dont le seul espoir de liberté est de briser ces portes de fer se remplit d'espoir», écrit-elle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Macron ne voit pas de «discussion utile »avec Poutine à ce stade

Emmanuel Macron assiste à une conférence de presse lors du deuxième sommet de la Communauté politique européenne à Bulboaca en Modavie sur l'opportunité d'échanger avec Vladimir Poutine (Photo, AFP).
Emmanuel Macron assiste à une conférence de presse lors du deuxième sommet de la Communauté politique européenne à Bulboaca en Modavie sur l'opportunité d'échanger avec Vladimir Poutine (Photo, AFP).
Short Url
  • «Si l’occasion se présente, et en fonction du contenu, je ne n’exclus pas de discuter avec Vladimir Poutine» a précisé Emmanuel Macron
  • Dans l'immédiat, l'Ukraine doit obtenir des garanties de sécurité plus fortes a insisté Emmanuel Macron au sommet de l'Otan en juillet

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a affirmé jeudi qu'il ne voyait pas, à ce stade, de "discussion utile" avec son homologue russe Vladimir Poutine, tout en n'excluant pas des échanges à l'avenir.

"Aujourd'hui, il n’y a pas matière à une discussion utile", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à l'issue du deuxième sommet de la Communauté politique européenne à Bulboaca, en Moldavie.

"Si l’occasion se présente, et en fonction du contenu, je ne l’exclus pas", a poursuivi le président français qui avait été l'un des rares dirigeants occidentaux à poursuivre ses échanges avec Vladimir Poutine au début de l'offensive russe en Ukraine.

"Si les questions de nucléaire civil et de la sécurité à (la centrale de) Zaporijia l'exigent ou s’il y a des avancées, des ouvertures qui le permettent et le justifient, je le ferai sans aucune hésitation", a-t-il ajouté.

L'Allemagne, l'Ukraine et la Russie

Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit prêt vendredi à reprendre contact "le moment venu" au sujet de l'Ukraine avec Vladimir Poutine.

Dans l'immédiat, l'Ukraine doit obtenir des garanties de sécurité "plus fortes, tangibles et très claires" au sommet de l'Otan en juillet, a insisté Emmanuel Macron, relevant que ce serait aussi un "message clair dans le contexte actuel à la Russie".

"Il faudra aussi donner des perspectives dans la durée à l’Ukraine" sur sa demande d'intégration à l'Otan même si une "pleine adhésion n'est pas accessible tout de suite" en raison de la guerre engagée par la Russie, a-t-il dit.


Biden chute sur scène lors d'une cérémonie militaire

Le président américain Joe Biden, 80 ans, a fait une chute semblant à première vue sans gravité lors d'une cérémonie militaire jeudi à Colorado Springs, dans l'ouest des Etats-Unis (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden, 80 ans, a fait une chute semblant à première vue sans gravité lors d'une cérémonie militaire jeudi à Colorado Springs, dans l'ouest des Etats-Unis (Photo, AFP).
Short Url
  • Joe Biden a assisté à la fin de la cérémonie, ne semblant pas dans l'immédiat affecté par la chute
  • Le plus récent bilan de santé du démocrate, en février, a établi qu'il était en bonne santé

COLORADO SPRINGS, ETATS UNIS: Le américain Joe Biden, 80 ans, "va bien" selon la Maison Blanche, après une chute semblant à première président vue sans gravité lors d'une cérémonie militaire jeudi à Colorado Springs, dans l'ouest des Etats-Unis.

Le démocrate, qui revint de remettre des diplômes à des élèves de l'académie de l'armée de l'air dans le Colorado, est tombé vers l'avant, se réceptionnant sur les genoux et les mains, après avoir apparemment trébuché sur un sac noir.

"Il va bien. Il y avait un sac de sable sur l'estrade alors qu'il serrait des mains", a commenté sur Twitter son directeur de la communication, Ben LaBolt.

Joe Biden, dont l'âge et la forme physique sont un sujet constant d'attaques par certains de ses adversaires politiques, s'est ensuite relevé avec l'aide d'un militaire se trouvant à ses côtés et de ses gardes du corps.

On l'a vu montrer du doigt ce sac, utilisé visiblement pour lester un appareil se trouvant sur la scène, comme pour expliquer la raison de sa chute.

Le président, candidat à l'élection de 2024 face notamment au républicain Donald Trump, a assisté à la fin de la cérémonie, ne semblant pas dans l'immédiat subi par la chute.

Il a ensuite repris l'avion pour retourner à Washington, et gravi l'escalier pour embarquer sans s'arrêter pour répondre aux journalistes présents sur place.

En juin 2022, une image du président chutant lors d'une promenade à vélo avait déjà fait grand bruit. Là encore, Joe Biden s'était relevé et n'avait pas subi de conséquences physiques particulières.

Le plus récent bilan de santé du démocrate, en février, a établi qu'il était en bonne santé.

Mais selon les sondages, la majorité des Américains estime qu'il est trop âgé pour briguer un second mandat.


La chasse aux négationnistes climatiques se complique sur Twitter

Pendant des années, un groupe de «chasseurs de trolls» épris de science a chassé les négationnistes du changement climatique sur Twitter. (AFP)
Pendant des années, un groupe de «chasseurs de trolls» épris de science a chassé les négationnistes du changement climatique sur Twitter. (AFP)
Short Url
  • Malgré la menace que représente le changement climatique pour la planète, la désinformation autour de ce sujet n'a été que très rarement sanctionnée sur Twitter
  • Une communauté mondiale secrète d'environ 25 scientifiques et militants, se faisant appeler Team Ninja Trollhunters (TNT), a trouvé un moyen détourné de s'y attaquer

PARIS: Pendant des années, un groupe de "chasseurs de trolls" épris de science a chassé les négationnistes du changement climatique sur Twitter. Mais la prise de contrôle d'Elon Musk a bouleversé leurs efforts, entraînant le retour de nombre de compte évincés et donc de la désinformation.

Malgré la menace que représente le changement climatique pour la planète, la désinformation autour de ce sujet n'a été que très rarement sanctionnée sur Twitter. Mais une communauté mondiale secrète d'environ 25 scientifiques et militants, se faisant appeler Team Ninja Trollhunters (TNT), a trouvé un moyen détourné de s'y attaquer.

Depuis sa création en 2019, TNT affirme avoir obtenu la suspension de quelque 600 comptes de négationnistes du changement climatique en les signalant pour d'autres infractions, notamment des discours haineux, qui eux sont officiellement reconnus par la plateforme comme des motifs valables de résiliation.

"S'ils disent quelque chose de raciste, d'offensant ou de misogyne, nous pouvons les faire expulser", a déclaré à l'AFP un membre du TNT basé en Allemagne, un scientifique qui a demandé à être identifié sous le nom de "Tom". Comme d'autres membres de TNT interrogés par l'AFP, il a réclamé que sa véritable identité ne soit pas divulguée pour éviter le harcèlement en ligne.

"Nous nous assurons de rester autant que possible sous les radars (...) Nous sommes plus efficaces si nous restons discrets. Les négationnistes sont assez souvent très violents quand on corrige leur désinformation sur le climat. L'intimidation et les abus sont très courants", a expliqué "Peter", un autre membre de TNT, basé au Canada.

Le retour des trolls 

Cette approche semblait fonctionner ... avant l'acquisition de Twitter par Elon Musk pour 44 milliards de dollars en octobre dernier. Depuis, les recherches menées par des groupes de surveillance indiquent un pic de désinformation sur la plateforme alors que la modération a été largement supprimée et qu'un système de vérification payant a donné contre argent une apparence de légitimité et une plus grande visibilité aux théoriciens du complot.

Pire, Elon Musk, défenseur autoproclamé d'une liberté d'expression absolue, a restauré ce que les chercheurs estiment être des dizaines de milliers de comptes autrefois suspendus pour violations, y compris l'incitation à la violence, le harcèlement et la désinformation.

Sollicités par l'AFP, Twitter comme les membres de son équipe de développement durable, licenciés après la prise de contrôle, se sont refusés à tout commentaire.

Parmi les exemples emblématiques cités par TNT, un négationniste climatique basé au Canada, qui avait notamment qualifié le changement climatique d'"arnaque", signalé puis suspendu pour un comportement jugé menaçant et offensant, a fait son retour sur Twitter en octobre 2022 avec un identifiant différent.

"Me voilà revenu", a-t-il fanfaronné, avant de poster à nouveau des contenus niant les causes du changement climatique.

Un éminent négationniste américain du changement climatique, suspendu en 2021 pour "diffusion d'informations trompeuses et potentiellement nuisibles liées au Covid-19", a lui aussi fait sa réapparition sous une nouvelle identité, et dispose même maintenant d'un compte certifié payant, publiant régulièrement des informations trompeuses avec le hashtag négationniste #ClimateScam.

Changement de tactique 

Depuis octobre, Tom juge que ce retour des comptes supprimés s'apparente à une "inondation".

Alors "nous avons donc dû changer de tactique": moins de signalements de comptes abusifs et plus de démystification des affirmations scientifiques, a-t-il expliqué. "C'est difficile de suivre le rythme".

Les anciennes techniques du groupe restent néanmoins en partie valables. En mars, TNT a ainsi réussi à faire supprimer un compte basé en Australie diffusant des informations erronées sur le climat, notamment en affirmant que la Terre se refroidit et que le dioxyde de carbone n'est pas responsable du réchauffement.

Le motif de sa suspension n'a pourtant rien à voir avec le climat puisqu'il fait référence à une "conduite haineuse". TNT l'a en effet signalé pour un tweet qui concernait "l'immigration au Royaume-Uni".

Mais cette tactique a aussi son revers: TNT doit parfois se justifier, certains membres flirtant de temps à autre avec les limites en cherchant à provoquer les négationnistes pour qu'ils dépassent les bornes.

Lors d'un échange, l'un d'entre eux a ainsi qualifié un négationniste de "crétin lobotomisé qui caquète".

N'y a-t-il donc pas un risque de devenir soi-même un troll au nom de la "chasse aux trolls" ?

Une idée qu'écarte Peter. "Nous ne trollons pas les gens. Nous ne ciblons que les comptes qui ont eux-mêmes des comportements répréhensibles".