Pourquoi l'avenir du régime iranien est en jeu

Des manifestants appellent les Nations unies à prendre des mesures contre le traitement des femmes en Iran, à New York le 19 novembre 2022 (Photo, AFP).
Des manifestants appellent les Nations unies à prendre des mesures contre le traitement des femmes en Iran, à New York le 19 novembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 03 janvier 2023

Pourquoi l'avenir du régime iranien est en jeu

  • L'agitation s'est étendue dans tout le pays depuis la mort d'une femme kurde aux mains de la police des mœurs
  • Certains experts pensent que la chute brutale de la monnaie perturbe l'assise financière de la République islamique

WASHINGTON: «Margh bar diktator» – ou «mort au dictateur» – est désormais le cri de ralliement d'une vague massive de manifestations qui a touché la quasi-totalité de la République islamique d'Iran.

Bien que les médias restent sous le contrôle étroit de l'appareil de sécurité interne de l'État, des vidéos filmées sur téléphone portable montrant des manifestations dans les écoles, des grèves dans les centrales énergétiques et des rassemblements le long des routes principales, de Téhéran à Ahvaz, qui secouent comme jamais le pouvoir du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.

La dernière grande remise en cause du statu quo à Téhéran remonte à 2009, lors de la révolution verte, qui a fasciné le monde entier à une époque où les réseaux sociaux offraient un accès en temps réel et une voix ô combien nécessaire aux jeunes Iraniens déçus appelant à la réforme.

Téhéran, sous la présidence de Mahmoud Ahmedinejad, a réagi aux manifestations de 2009 par une répression immédiate et brutale.

Mais alors que le monde était captivé par ce qui semblait être un point de rupture pour la «révolution islamique», les appels à la réforme ont été accueillis avec une extrême violence et des massacres de masse perpétrés par les bassidjis, le bras paramilitaire en civil du gouvernement, et les unités spéciales des Gardiens de la révolution (IRGC) connues sous le nom de Pasadran.

Les manifestants en Iran sont plus déterminés que jamais. Selon Atefeh, 32 ans, membre des unités de résistance des Moudjahidines du peuple de la ville iranienne de Rasht, «la pauvreté, la destruction et les détournements du régime contre le peuple (iranien)» sont des forces motrices qui ont «alimenté la vitesse et la progression des soulèvements et des protestations... L'Iran a complètement changé au cours de ces trois mois».

Les observateurs et les experts estiment que, cette fois-ci, les forces de Khamenei pourraient ne pas être en mesure d'utiliser les mêmes règles du jeu pour étouffer ce qui devient un soulèvement national continu. Saeed Ghasseminejad, analyste de l'Iran à la Fondation pour la défense des démocraties, basée aux États-Unis, a expliqué à Arab News que le régime de Khamenei vivait en sursis.

Des photos de victimes de la répression du régime placées près de l'Assemblée nationale française à Paris ce mois-ci (Photo, AFP).

«Une mer de sang sépare le régime de la majorité des Iraniens. Après trois décennies d'échec du projet de réforme, les Iraniens ne croient plus au mythe de la réforme, qu'elle soit politique, économique ou sociale. Le régime se trouve dans une situation où faire des concessions aux manifestants ne fera probablement qu'accélérer sa chute», a-t-il ajouté.

Les violences physiques et sexuelles, les exécutions et les arrestations massives des personnes réclamant un changement en Iran au cours des années précédentes ont coïncidé avec des promesses d'amélioration de l'environnement économique et social. Toutefois, cette stratégie semble avoir fait son temps et les perspectives de compromis se sont amenuisées.

«Le recours à la force brutale est devenu la seule option du régime. Jusqu'à présent, cela n'a pas fonctionné, et même si cela fonctionne temporairement, comme nous l'avons vu au cours des cinq dernières années, chaque série de protestations est suivie d'une autre encore plus importante», affirme M. Ghasseminejad.

L'année 2023 sera-t-elle témoin de l'effondrement du système mise en place en 1979?

C'est une issue qui ne semble désormais pas exagérée. Si le Corps des gardiens de la révolution détient le monopole de la violence dans la répression des mouvements populaires, d'autres facteurs entrent en jeu et pourraient catalyser la chute du régime iranien.

M. Saeed prédit que «divers facteurs décideront du sort de la République islamique en 2023».

«Par exemple, la mort du guide suprême ou une attaque militaire contre les installations nucléaires sont deux événements qui peuvent se produire au cours de l'année prochaine et qui auront des conséquences importantes sur la révolution en Iran», a-t-il confié à Arab News.

Une photo publiée sur Twitter en octobre montre des milliers de personnes se rendant au cimetière d'Aichi pour marquer les 40 jours depuis la mort de Mahsa Amini (Photo, UGC/AFP).

Le système pourrait subir un choc soudain. Khamenei ne peut plus compter sur Qassem Soleimani, l'ancien chef de la force Quds, unité d'élite des Gardiens de la révolution, tué dans une attaque de drone américain à Bagdad en 2020.

La mort de Soleimani empêche Khamenei de l'utiliser comme stratège dans l'exportation de l'influence idéologique de l'Iran dans la région. Soleimani a également joué un rôle moins important, mais tout aussi notable, dans l'organisation par le passé de la répression des manifestants par les Gardiens de la révolution.

Si Téhéran a réussi à surmonter ces tempêtes grâce à un mélange d'effusion de sang et d'agilité politique à l'intérieur du pays, la situation économique désastreuse qui touche les Iraniens de tous les milieux et de tous les horizons idéologiques est peut-être la principale menace existentielle qui plane sur l'élite dirigeante.

Un rapport récent de l'Institut pour l'étude de la guerre, basé à Washington D.C., indique: «L'économie iranienne semble entrer dans une période de perturbation potentiellement importante. Les coordinateurs des manifestations et d'autres utilisateurs sur les réseaux sociaux ont dernièrement appelé les Iraniens à retirer d'urgence l'épargne de leurs comptes bancaires et à acheter de l'or.»

Fred Kagan, directeur du Critical Threats Project à l'American Enterprise Institute, affirme que la chute brutale de la monnaie iranienne entraîne une inflation sans précédent et met le système bancaire à rude épreuve.

Les tendances macroéconomiques couplées aux protestations obligent Khamenei et le Corps des gardiens de la révolution, qui ont pris le contrôle d'une grande partie des secteurs clés de l'économie, à repenser la façon dont ils ont traditionnellement géré les affaires.

«Nous pensons qu'il est trop tôt pour dire où cela va nous mener ou à quel point ce sera grave, mais si une forte instabilité économique venait s'ajouter aux crimes que le régime commet déjà contre son peuple et à la brutalité et à la simple cruauté avec lesquelles il l'opprime, cela pourrait donner de l'énergie à un mouvement de contestation», a déclaré M. Kagan à Arab News.

Les manifestations en cours à Téhéran et dans tout l'Iran font peser sur le guide suprême Ali Khamenei et son régime une pression sans précédent (Photo, UGC/AFP).

M. Kagan estime que les manifestations actuelles sont mieux organisées et qu'elles ont une plus longue durée de vie qu'auparavant. Le régime est particulièrement conscient de l'importance de maintenir la solvabilité d'un secteur bancaire étroitement lié au Corps des gardiens de la révolution islamique et à des fonds de charité appelés «bonyads», qui ont enrichi les principales familles de l'élite dirigeante dont dépend Khamenei.

Selon M. Kagan, Téhéran «pourrait être confronté à la perspective de devoir utiliser ses propres réserves en devises fortes pour renflouer les banques... Les manifestants ont déjà testé le recours à des grèves coordonnées et à des boycotts pour provoquer des perturbations économiques limitées».

La réaction du régime aux mouvements de contestation pourrait également aller jusqu'au gel des comptes et des retraits bancaires, dans le cadre d'une approche plus ciblée. Toutefois, M. Kagan affirme que de tels efforts «pourraient potentiellement commencer à se répercuter d'une manière problématique pour le régime».

Le moteur économique qui maintient le régime à flot est fortement imbriqué dans les aspirations géopolitiques plus larges de l'Iran. La vente et l'exportation de ses drones Shahed pour aider la machine de guerre russe en Ukraine lui ont apporté des liquidités dont il avait grand besoin. Ses exportations d'énergie continuent de rapporter suffisamment de devises fortes pour permettre la survie du régime dans un contexte de turbulences intérieures exceptionnelles, a affirmé M. Ghasseminejad.

«Téhéran exporte toujours plus de 1,1 million de barils par jour de pétrole et ses exportations non pétrolières restent solides. Imposer des sanctions symboliques et ciblées aux violateurs des droits de l'homme est un point important, mais priver le régime des revenus qui lui permettent de financer sa machine à oppression devrait être l'une des principales priorités», a ajouté M. Ghasseminejad.

Khamenei et son successeur pourraient être en mesure de résister à la tempête. L'expérience passée a montré que la communauté internationale, l'Europe occidentale en particulier, s'est empressée de faire des affaires avec Téhéran après avoir condamné ses actions à l'intérieur et à l'extérieur de ses frontières.

Toutefois, alors que l'économie est en chute libre et que de plus en plus d'Iraniens affirment ne plus avoir grand-chose à perdre, 2023 pourrait être l'occasion d'un changement transformationnel brutalement étouffé en 2009.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Qatar en train de «réévaluer» sa médiation entre Israël et le Hamas, selon Doha

Un nuage de fumée s'échappe de la route alors qu'un homme conduit une charrette à traction animale chargée de jerrycans à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 avril 2024. (AFP)
Un nuage de fumée s'échappe de la route alors qu'un homme conduit une charrette à traction animale chargée de jerrycans à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 avril 2024. (AFP)
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  • «Nous sommes en train de procéder à une réévaluation globale de notre rôle», a déclaré dans une conférence de presse conjointe de cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani avec son homologue turc Hakan Fidan
  • Le Qatar a récemment réagi avec colère à une déclaration du représentant démocrate américain Steny Hoyer qui lui a demandé de faire pression sur le Hamas, la qualifiant de «non constructive»

DOHA, Qatar : Le Qatar est en train de «réévaluer» sa médiation entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré mercredi le Premier ministre de ce pays du Golfe qui joue un rôle de premier plan dans les tractations pour une trêve dans la bande de Gaza.

«Nous sommes en train de procéder à une réévaluation globale de notre rôle», a déclaré dans une conférence de presse conjointe de cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani avec son homologue turc Hakan Fidan.

Il a estimé qu'il y a eu «une atteinte au rôle du Qatar» et que son pays prendrait au «moment opportun une décision» sur la poursuite ou non de son implication dans les tractations visant à obtenir notamment une trêve entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël, en guerre depuis plus de six mois dans la bande de Gaza.

Le Qatar a récemment réagi avec colère à une déclaration du représentant démocrate américain Steny Hoyer qui lui a demandé de faire pression sur le Hamas, la qualifiant de «non constructive».

M. Hoyer a déclaré que le Qatar devrait signaler au Hamas que des «répercussions» s’ensuivraient si le groupe palestinien bloquait les «progrès» vers un cessez-le-feu temporaire et la libération des otages détenus à Gaza.

De son coté, M. Fidan a accusé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de vouloir entraîner le Moyen-Orient dans la guerre «pour rester au pouvoir».

«Il est évident que (Benjamin) Netanyahu essaie d'entraîner la région dans la guerre pour rester au pouvoir», a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères.

M. Fidan a jugé «persistant» le risque que le conflit à Gaza s'étende à la région.

«Nous allons redoubler d'efforts pour mettre fin à cette guerre», a-t-il ajouté au terme d'un entretien avec Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

M. Fidan a par ailleurs indiqué s'être entretenu «trois heures» durant à Doha mercredi avec le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh et les membres du bureau politique du mouvement islamiste palestinien, au sujet notamment des pourparlers en faveur d'un cessez-le-feu.

M. Haniyeh doit être reçu ce week-end en Turquie par le président turc Recep Tayyip Erdogan, l'un des dirigeants les plus critiques d'Israël depuis le début de la guerre le 7 octobre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

L'attaque a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.

Israël a juré de détruire le Hamas et a mené une offensive dans la bande de Gaza, où 33.899 personnes, la plupart des civils, ont été tuées, selon le ministère de la Santé du mouvement palestinien.


Le ministre saoudien des A.E. au Pakistan: «efforts concertés» en vue d’accords d’investissement, selon l’ambassadeur à Riyad

Sur cette photo prise le 16 avril 2024 et publiée par le Département de l’information de la presse du Pakistan (PID), le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif (à droite), s’entretient avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, lors de son arrivée à la Maison du Premier ministre, à Islamabad. (PID)
Sur cette photo prise le 16 avril 2024 et publiée par le Département de l’information de la presse du Pakistan (PID), le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif (à droite), s’entretient avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, lors de son arrivée à la Maison du Premier ministre, à Islamabad. (PID)
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  • La taille et le rang de la délégation témoignent de «l’enthousiasme» avec lequel le Royaume poursuit son engagement économique avec le Pakistan, affirme Ahmed Farouk
  • «La délégation saoudienne a été informée des réformes juridiques, procédurales et administratives spécifiques entreprises par le Pakistan pour faciliter les investissements

RIYAD: La visite au Pakistan du ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane al-Saoud, s’inscrit dans le cadre des «efforts concertés» visant à conclure des accords d’investissement qui font l’objet de discussions entre les deux pays depuis quelques années et à examiner de nouveaux domaines de coopération: c’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur d’Islamabad à Riyad, Ahmed Farouk.

Le prince Faisal est arrivé au Pakistan lundi pour une visite de deux jours qui a pour but de renforcer la coopération économique bilatérale et de faire avancer les accords d’investissement précédemment fixés. Sa visite intervient un peu plus d’une semaine après l’entretien du prince héritier, Mohammed ben Salmane, avec le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, à La Mecque. Cette visite réaffirme l’engagement du Royaume à mettre en œuvre rapidement un programme d’investissement d’une valeur de 5 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro).

Le Pakistan et l’Arabie saoudite entretiennent des liens étroits dans les domaines du commerce, de la culture et de la défense. Le Royaume compte plus de 2,7 millions d’expatriés pakistanais et constitue la première source d’envoi de fonds vers ce pays démuni d’Asie du Sud.

Dans un entretien accordé à Arab News mardi, l’ambassadeur Farouk a précisé que lors de la récente rencontre de M. Sharif avec le prince héritier saoudien, il a été décidé que le Royaume étendrait sa collaboration avec le Pakistan dans divers secteurs. Les deux pays sont également convenus d’une feuille de route pour accélérer les investissements de l’Arabie saoudite dans les secteurs stratégiques de l’économie pakistanaise.

«Guidées par l’orientation claire des dirigeants, les équipes économiques des deux pays sont actuellement en pourparlers préliminaires afin de finaliser les propositions de partenariat dans divers secteurs tels que l’énergie, les énergies renouvelables, la connectivité, l’exploitation minière, l’agriculture, les technologies de l’information, la construction, le développement des ressources humaines, l’exportation et les investissements stratégiques», a indiqué M. Farouk.

«Des efforts concertés sont en cours pour conclure les accords qui sont en discussion depuis quelques années et pour identifier de nouveaux domaines de coopération.»

C’est dans le cadre de ces efforts que le prince Faisal s’est rendu au Pakistan, accompagné d’une équipe de hauts responsables de différents ministères saoudiens, a ajouté l’ambassadeur.

«La taille et le rang de la délégation en visite témoignent de l’enthousiasme avec lequel le Royaume poursuit son engagement économique avec le Pakistan», s’est réjoui M. Farouk.

Outre les réunions bilatérales entre les équipes économiques, une réunion interactive spéciale a été organisée par le nouveau Conseil spécial de facilitation des investissements (SIFC), créé l’année dernière pour superviser l’ensemble des investissements étrangers au Pakistan.

«Plusieurs projets à court, moyen et long terme ont été évoqués lors des réunions sectorielles en petits groupes dédiés», a mentionné l’ambassadeur. «La délégation saoudienne a également été informée des réformes juridiques, procédurales et administratives spécifiques entreprises par le Pakistan au cours des derniers mois pour attirer et faciliter les investissements étrangers dans les secteurs clés de l’économie.»

«Source de soutien»

Le Pakistan, démuni, a désespérément besoin d’accroître ses réserves de change et de signaler au Fonds monétaire international (FMI) qu’il peut continuer à répondre aux exigences en matière de financement étranger. Il s’agit de l’une des principales demandes des précédents plans de sauvetage. Le ministre pakistanais des Finances, Mohammed Aurangzeb, se trouve actuellement à Washington pour participer aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale et pour discuter d’un nouveau plan de sauvetage. Un prêt de 3 milliards de dollars arrive à échéance au cours de ce mois.

L’Arabie saoudite a maintes fois aidé le Pakistan par le passé en lui fournissant régulièrement du pétrole tout en lui permettant de payer en différé et en lui offrant un soutien financier direct pour l’aider à stabiliser son économie et à accroître ses réserves de devises.

«Pour le Pakistan, l’Arabie saoudite demeure une source de soutien», a confié M. Farouk à Arab News lorsqu’il a été interrogé sur la coopération entre les deux pays.

«Le Royaume a toujours soutenu le Pakistan et il lui apporte l’aide et le soutien économiques dont il a tant besoin. Le Royaume joue en outre un rôle essentiel en nous aidant auprès des institutions financières internationales.»

«Aujourd’hui encore, le Royaume occupe une place centrale dans les projets économiques du Pakistan. Le nouveau gouvernement pakistanais souhaite vivement attirer les investissements saoudiens – tant du secteur public que du secteur privé – afin d’entamer une nouvelle ère de croissance économique et de développement.»

M. Farouk a ajouté que les dirigeants saoudiens souhaitaient également saisir cette occasion afin de renforcer la coopération économique, politique et sécuritaire avec le Pakistan.

Il a noté qu’il existait de nombreux domaines de collaboration future – notamment l’énergie, les énergies renouvelables, les technologies de l’information, l’exploitation minière, l’agriculture, la construction, le développement des ressources humaines et l’exportation.

Interrogé sur la manière dont les investissements entre les deux pays pourraient être améliorés, M. Farouk a expliqué que le Pakistan avait créé le SIFC pour servir de guichet unique afin de faciliter les investissements saoudiens et d’autres investissements étrangers.

«Il a été conçu sur mesure pour cet objectif», a-t-il souligné. «Nous développons de nombreux projets dans l’ensemble des secteurs de l’économie dans lesquels les secteurs public et privé saoudiens peuvent investir.»

«Le Royaume a manifesté une grande volonté ainsi qu’un profond désir de travailler avec le Pakistan et de réaliser ces projets. Je suis convaincu que nous verrons bientôt de nombreux investissements saoudiens au Pakistan.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dubaï peine à se remettre des pluies record aux Emirats arabes unis

Dans cette capture vidéo de l'AFPTV, un homme patauge dans une rue inondée à Dubaï le 16 avril 2024. Dubaï, le centre financier du Moyen-Orient, a été paralysé par les pluies torrentielles qui ont provoqué des inondations dans les Émirats arabes unis et à Bahreïn et qui ont fait 18 morts à Oman les 14 et 15 avril (Photo Atif Bhatti / ESN / AFP).
Dans cette capture vidéo de l'AFPTV, un homme patauge dans une rue inondée à Dubaï le 16 avril 2024. Dubaï, le centre financier du Moyen-Orient, a été paralysé par les pluies torrentielles qui ont provoqué des inondations dans les Émirats arabes unis et à Bahreïn et qui ont fait 18 morts à Oman les 14 et 15 avril (Photo Atif Bhatti / ESN / AFP).
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  • «Les terrains désertiques ont besoin de plus de temps que les autres pour que l'eau s'y infiltre. La quantité de pluie tombée était trop importante pour être absorbée», a affirmé Maryam Al Shehhi, du Centre national de météorologie
  • La technologie d’ensemencement des nuages, souvent utilisée dans le pays pour générer de la pluie artificielle, n'a pas été déployée car la tempête» était déjà forte», a-t-elle affirmé.

DUBAÏ, Emirats Arabes Unis : Autoroutes inondées, écoles fermées et trafic aérien perturbé et au moins un mort: Dubaï peinait mercredi à se remettre des pluies record qui se sont abattues la veille sur la plus célèbre des sept cités Etats de la fédération des Emirats arabes unis.

Malgré le retour du soleil, de longues files se sont formées sur des autoroutes à six voies dont certains tronçons étaient encore submergés, les Emirats ayant enregistré mardi 254 mm de pluie en une journée, l'équivalent de près de deux ans de précipitations dans ce pays désertique.

Au moins une personne est décédée, un homme de 70 ans dont la voiture a glissé dans l'émirat de Ras el-Khaïmah, a annoncé la police.

Pris de court par les pluies torrentielles, un automobiliste dont le trajet de 15 minutes s'est transformé mardi en une épopée de 12 heures raconte avoir eu «très peur».

«C'était l'une des situations les plus horribles que j'aie jamais vécue, car je savais que si ma voiture tombait en panne, elle coulerait et je me noierais avec», dit-il à l'AFP, sans vouloir donner son nom.

Mercredi, certaines habitations étaient toujours privées de courant, tandis que des voitures abandonnées continuaient de flotter dans certains quartiers toujours envahis d'eau.

Les autorités ont annoncé la fermeture des écoles toute la semaine, soulignant les difficultés d'un retour à la normale.

Coincé pendant six heures dans sa voiture mardi, un père de famille expatrié à Dubaï, qui n'a pas souhaité être identifié, dit comprendre «que le pays ne soit pas équipé pour recevoir de telles pluies.

Mais je suis déçu par le manque de transparence et d’informations sur la situation en temps réel».

- «Conditions très difficiles» -

Après l'annulation et le détournement de dizaines de vols la veille, les voyageurs ont été invités mercredi à ne pas se rendre à l'aéroport de Dubaï, le plus fréquenté au monde en termes de trafic international, «sauf en cas d'absolue nécessité».

«Les vols continuent d'être retardés et détournés (...) Nous travaillons d'arrache-pied pour rétablir les opérations le plus rapidement possible dans des conditions très difficiles», a déclaré un porte-parole de Dubaï Airports.

La compagnie aérienne Emirates, fleuron de l'émirat, a suspendu les enregistrements, en raison des difficultés d'accès à l'aéroport pour le personnel et les passagers, des routes étant toujours bloquées et certains services de métro suspendus.

De longues files d'attente se sont formées devant les stations de taxis de l'aéroport, tandis que de nombreux passagers à l'intérieur attendaient des nouvelles de leur vol dans une confusion totale.

«C'est le chaos complet, aucune information, rien», fulmine un passager, tandis qu'une foule amassée devant un guichet d'information applaudissait et sifflait en signe de protestation.

La tempête a touché les Emirats arabes unis et Bahreïn, dans la nuit de lundi à mardi, après avoir frappé Oman, un autre pays du Golfe, où 18 personnes, dont plusieurs enfants, ont été tuées.

Les précipitations aux Emirats arabes unis sont les plus importantes jamais enregistrées dans le pays, depuis le début des relevés en 1949, selon les autorités.

Pour Friederike Otto, maître de conférences en sciences du climat au Grantham Institute de l'Imperial College de Londres, «les pluies meurtrières et destructrices à Oman et Dubaï» ont probablement été accentuées par le «changement climatique provoqué par l'homme».

«Les terrains désertiques ont besoin de plus de temps que les autres  pour que l'eau s'y infiltre. La quantité de pluie tombée était trop importante pour être absorbée», a affirmé Maryam Al Shehhi, du Centre national de météorologie, en assurant que le pays n'avait pas eu recours à l'ensemencement des nuages.

Cette technologie, souvent utilisée dans le pays pour générer de la pluie artificielle, n'a pas été déployée car la tempête» était déjà forte», a-t-elle affirmé.

Les écoles resteront également fermées jusqu'à la semaine prochaine à Bahreïn, qui a enregistré mardi des précipitations record de 96,88 mm en une journée, battant ainsi les 67,9 mm enregistrés en 1995.