Covid: L'OMS critique les données chinoises, l'UE recommande d'imposer des tests

Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, donne une conférence de presse au siège de l'Organisation mondiale de la santé à Genève, le 14 décembre 2022 (Photo, AFP).
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, donne une conférence de presse au siège de l'Organisation mondiale de la santé à Genève, le 14 décembre 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 05 janvier 2023

Covid: L'OMS critique les données chinoises, l'UE recommande d'imposer des tests

  • La Chine fait face à sa pire flambée de cas - essentiellement due au variant Omicron du coronavirus - suite à l'abandon brutal, début décembre, de sa politique dite du «zéro Covid»
  • Pékin avait condamné mardi l'imposition de tests Covid par une douzaine de pays aux voyageurs en provenance de Chine

GENÈVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a critiqué mercredi la nouvelle définition "trop étroite" d'un décès attribué à la Covid-19 par la Chine, affirmant que les données de Pékin "sous-représentent" l'ampleur de la flambée épidémique.

L'OMS a également réitéré son soutien aux tests Covid sur les voyageurs en provenance de Chine. Le même son de cloche se faisait entendre à Bruxelles mercredi soir, où les Etats membres de l'UE sont parvenus à un accord selon lequel les 27 sont "vivement encouragés" à imposer à tous les voyageurs venant de Chine de présenter avant leur départ un test Covid négatif datant de moins de 48 heures.

"Les chiffres actuels publiés par la Chine sous-représentent l'impact réel de la maladie en termes d'admissions hospitalières, d'admissions dans les soins intensifs et surtout en termes de décès", a déclaré Michael Ryan, chargé de la gestion des situations d'urgence sanitaire à l'OMS, en conférence de presse.

La Chine fait face à sa pire flambée de cas - essentiellement due au variant Omicron du coronavirus - suite à l'abandon brutal, début décembre, de sa politique dite du "zéro Covid". Mais le pays ne rapporte que très peu de décès liés à la Covid-19, après un changement de méthodologie controversé: désormais, seules les personnes décédées directement d'une insuffisance respiratoire liée à la Covid sont comptabilisées dans les statistiques.

"Cette définition est trop étroite", a insisté Michael Ryan.

"Nous continuons à demander à la Chine des données plus rapides, régulières et fiables sur les hospitalisations et les décès, ainsi qu'un séquençage du virus plus complet et en temps réel", a souligné le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Disant son organisation "préoccupée" par la situation en Chine, il a réitéré l'importance de la vaccination.

Opacité chinoise

L'OMS a également réitéré son soutien aux mesures de dépistage récemment exigées par certains pays (notamment européens, avec la France, l'Italie et l'Espagne) aux voyageurs venant de Chine.

"Avec une circulation aussi élevée (du coronavirus) en Chine et en l'absence de données complètes (...) il est compréhensible que certains pays prennent des mesures" restrictives, selon M. Tedros.

Les Etats-Unis, qui exigeront des tests négatifs pour la plupart des voyageurs venant de Chine à partir de jeudi, ont salué le rôle de l'OMS et souligné que leurs mesures étaient liées au manque de transparence de Pékin.

L'OMS est "la mieux placée pour faire une évaluation" grâce à ses contacts avec les autorités chinoises, a jugé le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price.

Pékin avait condamné mardi l'imposition de tests Covid par une douzaine de pays aux voyageurs en provenance de Chine, les jugeant "inacceptables" et menaçant de "contre-mesures".

"Nous prenons les mesures que nous jugeons justifiées, adaptées à l'évolution de la situation en Chine, et fondées sur les discussions entre nos experts", a rétorqué mercredi une porte-parole de la Commission européenne.

Dans la soirée, les Etats membres de l'UE, également inquiétés par l'opacité chinoise, ont donc trouvé un accord visant à coordonner leur réponse à la situation en Chine, auquel se sont joints l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Outre l'appel à tester les voyageurs embarquant en Chine, les Européens sont "encouragés" à compléter ce test par "des tests aléatoires" à l'arrivée en Europe, avec "un séquençage des résultats positifs" afin d'identifier d'éventuels nouveaux variants.

Les Vingt-Sept sont également incités à "tester les eaux usées des aéroports accueillant des vols internationaux et celles des avions arrivant de Chine", avec un séquençage génomique.

Si les Etats membres restent libres d'appliquer les recommandations adoptées au niveau de l'UE, "tout le monde comprend bien que si on n'agit pas ensemble, il y aura des trous dans le dispositif", a-t-on pointé à la Commission européenne.

Dans la foulée, la Belgique a décidé mercredi soir d’imposer un test Covid négatif à l’embarquement pour les passagers des vols directs reliant la Chine à son territoire, a indiqué le cabinet du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, sans préciser quand la mesure sera effective. La Belgique analysait déjà les eaux usées des deux avions hebdomadaires atterrissant à Bruxelles en provenance de Chine.

Ailleurs dans le monde, le virus inquiète également l'OMS, avec "plus de 13 millions de cas signalés à l'OMS le mois dernier, et nous savons que c'est une sous-estimation (...) Mais ce qui est plus inquiétant, c'est que nous avons eu une augmentation de 15% des décès le mois dernier", d'après Maria Van Kerkhove, qui dirige l'équipe technique de l'OMS sur la Covid.

L'OMS surveille en particulier un sous-variant d'Omicron, XBB.1.5, détecté dans 29 pays jusqu'à présent - notamment en Europe et aux Etats-Unis. "C'est le sous-variant le plus transmissible qui ait été détecté jusqu'à présent", a-t-elle expliqué.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Short Url
  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.