Qui tire profit de la popularité croissante de TikTok au Moyen-Orient?

Parallèlement à cette évolution des réseaux sociaux, le mot «influenceur» disparaît au profit du terme de «créateur». (Shutterstock)
Parallèlement à cette évolution des réseaux sociaux, le mot «influenceur» disparaît au profit du terme de «créateur». (Shutterstock)
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Publié le Jeudi 05 janvier 2023

Qui tire profit de la popularité croissante de TikTok au Moyen-Orient?

  • Plusieurs créateurs de haut niveau ont critiqué TikTok pour son Creator Fund, considérant que la réserve d’argent disponible est restée à peu près la même alors que le nombre de créateurs ne cesse d’augmenter
  • Les réseaux sociaux, bien qu’extrêmement bien financés, ne sont pas toujours rentables et la quantité prime généralement sur la qualité

DUBAÏ: Avec plus de cent mille influenceurs actifs sur TikTok dans le monde en 2020, selon le site Statista, l’application de création de vidéos courtes se positionne de plus en plus comme un réseau social potentiellement lucratif pour les créateurs de contenu.

Les créateurs décrivent souvent les capacités de montage de l’application et le style de contenu comme particulièrement attrayants, les éloignant d’autres plates-formes populaires telles qu’Instagram et Facebook.

Parallèlement à cette évolution des réseaux sociaux, le mot «influenceur» disparaît au profit du terme de «créateur». Le premier évoque des images de vacances somptueuses, de luxe et un style de vie ambitieux qui poussent parfois les abonnés à sentir que leur propre vie est insignifiante.

«Le terme “influenceur” est devenu obsolète et de nombreuses stars des réseaux sociaux préfèrent utiliser le terme de “créateur”», déclare Harry Hugo, cofondateur de The Goat Agency dans un entretien accordé à The Drum. «Pourquoi? Car les meilleurs créateurs ne se contentent pas de publier du contenu esthétique, mais ils font tellement plus.»

En d’autres termes, pour qu’un créateur réussisse, il doit absolument publier un contenu authentique et utile qui ne vise pas simplement à «influencer» un public.

Xzit Thamer, un créateur en Arabie saoudite, se concentre sur les jeux et il publie principalement du contenu lié au jeu Grand Theft Auto. Il a quitté son travail en 2020 pour se concentrer sur la création de contenu sur TikTok.

«Je ne savais pas à l’époque que j’aurais sept millions d’abonnés et que je deviendrais l’un des meilleurs créateurs de contenu de jeux au Moyen-Orient», raconte-t-il à Arab News.

TikTok connaît certainement son moment de gloire, mais c’est plus qu’une simple mode passagère, estiment les experts. La popularité de la plate-forme semble durable, selon Natasha Hatherall-Shawe, fondatrice et PDG de l’agence de marketing TishTash.

«La simplicité de la mission de TikTok, qui est de retenir l’attention du public grâce à des vidéos courtes, a remplacé d’autres plates-formes comme Instagram et Facebook de Meta, qui tentent désormais de rattraper leur retard en introduisant des fonctionnalités telles que les reels», explique-t-elle à Arab News.

Selon Xzit Thamer, qui crée du contenu depuis neuf ans: «TikTok est la meilleure plate-forme pour les créateurs de contenu.»

Avec les meilleurs créateurs capables d’attirer un public aussi large, TikTok investit naturellement en eux au moyen de programmes comme le Creator Fund, qui récompense directement les créateurs sélectionnés. Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena), la plate-forme a également inauguré son programme Creator Hub aux Émirats arabes unis (EAU) et en Égypte, en septembre 2022, pour aider à identifier les créateurs talentueux et les mettre en contact avec des mentors et des experts qui peuvent soutenir leur développement et renforcer leurs compétences.

Mais plusieurs créateurs de haut niveau ont critiqué TikTok pour son Creator Fund. L’une des principales plaintes est que la réserve d’argent disponible est restée à peu près la même alors que le nombre de créateurs ne cesse d’augmenter.

Le célèbre créateur Hank Green, qui compte plus de sept millions d’abonnés sur TikTok, dénonce la plate-forme dans une vidéo diffusée sur YouTube. Il reconnaît que TikTok est un réseau «extrêmement puissant et bien conçu», mais l’accuse de «sous-payer considérablement les créateurs».

TikTok n’est ni la première ni la seule plate-forme à accorder des récompenses financières directes à certains créateurs. Plusieurs réseaux sociaux, dont YouTube et Instagram, proposent des initiatives spéciales pour les créateurs, mais certains experts indiquent que ce n’est pas toujours une bonne chose et remettent en question leur valeur.

«Le réseau YouTube fait preuve d’une grande avarice concernant les revenus qu’il partage avec les créateurs et TikTok n’est pas très différent», déclare Mme Hatherall-Shawe.

Alors que «les programmes pour créateurs sont bénéfiques pour la plate-forme à petite échelle», poursuit-elle, «il est particulièrement difficile de se sentir légitime avec les revenus perçus en tant que créateur directement de la plate-forme».

C’est pour cette raison qu’il est important que les créateurs envisagent d’autres possibilités de monétisation sur la base de leur renommée TikTok, ajoute-t-elle.

L’une de ces possibilités est la collaboration avec les marques. Le coût pour recruter un créateur afin qu’il collabore à une campagne, ou même qu’il partage une seule publication sur TikTok, peut varier considérablement. Bien que les industries des réseaux sociaux et des influenceurs soient réglementées de manière stricte dans les pays du Golfe, il s’agit toujours d’une situation anarchique où une seule publication par un créateur célèbre peut coûter plus de 4 000 dollars (1 dollar = 0,94 euro), soutient Natasha Hatherall-Shawe.

À titre d'exemple, Mohammed Ghadour, qui passe quatre heures par jour à créer des vidéos TikTok, gagne entre 1 000 et 3 000 dollars par mois, selon un rapport de la BBC.

Outre la possibilité de collaborations avec les marques, précise Mme Hatherall-Shawe, TikTok fournit également des outils conçus pour aider les créateurs à gagner plus d’argent directement à partir de leur propre contenu. L’année dernière, par exemple, la plate-forme a introduit une nouvelle fonctionnalité qui permet aux fans d’envoyer des pourboires aux créateurs.

La plate-forme a également dévoilé des «cadeaux vidéo», un mécanisme permettant aux abonnés d’envoyer des pièces et des cadeaux virtuels aux créateurs. Ceux-ci peuvent être échangés contre la monnaie numérique de TikTok, les «diamants», qui à leur tour peuvent être convertis en espèces. Et, bien sûr, les créateurs célèbres peuvent également utiliser la renommée qu’ils obtiennent sur TikTok pour vendre leurs propres produits ou offres commerciales à leurs abonnés.

«TikTok en tant que moteur de recherche pour le commerce de détail est extrêmement puissant», indique Natasha Hatherall-Shawe. «Pour de nombreux consommateurs, c’est le premier point de contact pour être influencé par la mode, la beauté, le sport, la nourriture et les articles ménagers qui sont ensuite achetés par l’intermédiaire des canaux directs annoncés dans le contenu.»

En mai 2022, la plate-forme a annoncé une nouvelle fonctionnalité, TikTok Pulse, lui permettant de partager les revenus publicitaires avec les principaux créateurs. Pour être éligible, un créateur doit avoir du contenu figurant dans le top 4 des vidéos les plus performantes, avoir au moins cent mille abonnés, être âgé de plus de 18 ans et avoir publié au moins cinq vidéos au cours des trente derniers jours. Les créateurs répondant à tous ces critères reçoivent 50% des revenus des publicités apparaissant à côté de leur contenu.

Au regard de toutes ces initiatives, on comprend mieux pourquoi les créateurs donnent la priorité à TikTok par rapport aux autres plates-formes, notamment pour «le contenu vidéo court, en particulier dans les domaines du divertissement, de l’alimentation et de la famille – le type de contenu le plus prisé dans le monde arabe en ce moment», souligne-t-elle.

Elle précise également que les réseaux sociaux, bien qu’extrêmement bien financés, ne sont pas toujours rentables et que la quantité prime généralement sur la qualité.

«Ces plates-formes sont construites sur un modèle d’acquisition d’utilisateurs à tout prix et en gardant autant que possible les abonnés accros aux applications d’origine – c’est un jeu de volume», insiste-t-elle.

Lorsque les principaux créateurs ont suffisamment d’abonnés sur TikTok pour collaborer directement avec les marques, ils peuvent potentiellement gagner des milliers de dollars pour une seule publication. La plate-forme qui les a aidés à se faire connaître ne perçoit aucun pourcentage de cette somme. Mais cela ne signifie pas qu’elle perd des ressources.

«Si un créateur surpasse financièrement la plate-forme en tant qu’individu, TikTok demeure en tête, en tant qu’entreprise globale», conclut Natasha Hatherall-Shawe.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Pétrole : dernière salve de l'Opep+ avant une pause

Une réunion virtuelle a eu lieu en marge de la 38e réunion ministérielle de l'OPEP et des pays non membres de l'OPEP. (Photo Fournie)
Une réunion virtuelle a eu lieu en marge de la 38e réunion ministérielle de l'OPEP et des pays non membres de l'OPEP. (Photo Fournie)
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  • En pleine reconquête de parts de marché, Ryad, Moscou et six autres producteurs de pétrole de l'Opep+ se réunissent dimanche pour, selon toute attente, augmenter une nouvelle fois leurs quotas.
  • Bousculé à la fois par la politique commerciale erratique de Donald Trump et par les tumultes géopolitiques mondiaux qui menacent l'approvisionnement, l'avenir du marché pétrolier est difficile à prédire pour les experts.

LONDRES : C'est devenu un rendez-vous mensuel : en pleine reconquête de parts de marché, Ryad, Moscou et six autres producteurs de pétrole de l'Opep+ se réunissent dimanche pour, selon toute attente, augmenter une nouvelle fois leurs quotas.

La rencontre en ligne des huit ministres de l'Énergie doit fixer l'objectif pour septembre et parachever une série de hausses entamée en avril.

Début juillet, ils avaient déjoué les pronostics en accélérant le rythme à 548 000 barils par jour (b/j), contre 411 000 les mois précédents. Ils devraient poursuivre sur cette cadence, selon les analystes interrogés par l'AFP.

Selon Giovanni Staunovo d'UBS, cette hausse est « largement prise en compte dans les prix » et il ne prévoit pas de remous à la réouverture des marchés lundi.

Le cours du Brent, référence mondiale, évolue actuellement autour de 70 dollars. Si l'on est loin des sommets à 120 dollars atteints au printemps 2022 à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) préfèrent désormais se concentrer sur la reconquête du terrain.

Ils ont opéré ce tournant ces derniers mois, après avoir longtemps lutté contre l'érosion des prix en organisant une raréfaction de l'offre via plusieurs coupes de production.

C'est l'une d'entre elles, de 2,2 millions de barils par jour, consentie par l'Arabie saoudite, la Russie, l'Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l'Algérie et Oman, qui est actuellement réintroduite sur le marché. 

- « Trouver un équilibre » -

Une hausse de 548 000 barils par jour signifierait le retour complet de cette tranche, avant des horizons plus incertains.

« Notre scénario de base parie sur le fait que le groupe marquera ensuite une pause dans ses hausses », avance Warren Patterson, chez ING.

Les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée, notamment depuis le début de la guerre entre l'Iran et Israël.

De plus, entre mars et juin, l'augmentation effective de la production a été moindre que celle des quotas affichés sur la même période, comme le soulignait récemment M. Staunovo dans une note.

Cependant, « le marché devrait connaître un excédent important d'offre de pétrole à partir du quatrième trimestre de cette année, et l'Opep+ devra veiller à ne pas aggraver cet excédent », estime M. Patterson.

« L'alliance s'efforce de trouver un équilibre entre regagner des parts de marché et éviter une chute brutale des cours du pétrole », ajoute Tamas Varga, de PVM.

L'Arabie saoudite, son membre le plus influent, compte particulièrement sur la rente pétrolière pour financer ses projets d'investissement et de modernisation du pays.

Pour l'instant, le retour des autres coupes de production (environ 3,7 millions de barils par jour) doit être discuté lors de la prochaine réunion ministérielle de l'Opep+ fin novembre, avec l'ensemble des 22 membres cette fois. 

- Environnement instable -

Bousculé à la fois par la politique commerciale erratique de Donald Trump et par les tumultes géopolitiques mondiaux qui menacent l'approvisionnement, l'avenir du marché pétrolier est difficile à prédire pour les experts.

Dernier rebondissement en date, le président américain a donné mardi un délai de « dix jours » à Moscou pour mettre un terme au conflit en Ukraine, sous peine de sanctions américaines contre la Russie.

« Nous allons imposer des droits de douane et d'autres choses », a averti le milliardaire républicain, qui avait précédemment évoqué une surtaxe indirecte de 100 % sur les pays qui achètent des produits russes, notamment des hydrocarbures, afin d'assécher les revenus de Moscou.

Le locataire de la Maison Blanche a notamment ciblé l'Inde, deuxième importateur de barils russes avec environ 1,6 million de barils par jour depuis le début de l'année.

Cela pourrait inciter l'Opep+ à poursuivre son offensive. Mais elle « ne réagira qu'en cas de perturbations réelles de l'offre », estime Giovanni Staunovo.


Lean Technologies est prêt à capitaliser sur l'essor de la finance ouverte

Depuis sa création en 2019, Lean a établi des partenariats avec plus de 300 entreprises clientes et institutions financières à travers les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite. (Photo Fournie)
Depuis sa création en 2019, Lean a établi des partenariats avec plus de 300 entreprises clientes et institutions financières à travers les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite. (Photo Fournie)
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  • Les plans futurs comprennent un engagement réglementaire plus approfondi, une introduction en bourse potentielle
  • Fondée en 2019, Lean Technologies a entrepris de combler les lacunes en matière d'infrastructures critiques qui ont longtemps étouffé l'innovation fintech dans toute la région.

RIYAD : Lean Technologies se prépare à saisir de nouvelles opportunités alors que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis déploient des réformes réglementaires majeures prêtes à transformer le paysage des services financiers de la région.

Avec l'introduction de services d'initiation de paiement et de cadres financiers ouverts prévue au cours des 18 prochains mois, l'entreprise entre dans une phase charnière de ses efforts pour construire l'infrastructure numérique qui sous-tend l'innovation financière dans tout le Golfe.

"Nous nous concentrons actuellement sur le déploiement des deux mises à jour réglementaires", a déclaré Hisham Al-Falih, PDG de Lean Technologies, dans une interview accordée à Arab News.

"Il s'agit de deux opportunités massives que nous attendons depuis le début", a-t-il ajouté, en faisant référence au déploiement prochain de la finance ouverte aux Émirats arabes unis et des services d'initiation de paiement en Arabie saoudite.

Fondée en 2019, Lean Technologies a entrepris de combler les lacunes en matière d'infrastructures critiques qui ont longtemps étouffé l'innovation fintech dans toute la région.

Al-Falih, qui est revenu en Arabie saoudite après plusieurs années passées dans la Silicon Valley, a été frappé par le manque de services financiers numériques dans un marché marqué par une forte pénétration du mobile, une population jeune et un écosystème de capital-risque en pleine croissance.

"Il y avait une grande lacune sur le marché lorsqu'il s'agissait d'accéder aux données des consommateurs et aux capacités de paiement de pointe", a-t-il déclaré.

L'offre principale de Lean permet aux entreprises d'accéder aux données bancaires autorisées par les consommateurs et aux services de paiement en temps réel dans un cadre entièrement réglementé.

La société collabore étroitement avec les régulateurs et les institutions financières pour fournir une connectivité sécurisée et conforme qui supporte une variété d'applications - de l'onboarding et de l'évaluation du crédit au traitement des paiements et à la vérification des comptes.

Depuis sa création, Lean a établi des partenariats avec plus de 300 entreprises clientes et institutions financières dans les Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Elle gère actuellement un volume de transactions de plus de 2 milliards de dollars et prévoit d'atteindre un volume annualisé de 2 milliards de dollars dans les seuls Émirats arabes unis d'ici la fin de l'année.

La dynamique de Lean a été renforcée par un tour de table très médiatisé en 2023, ce qui porte le total des capitaux levés à plus de 100 millions de dollars depuis la création de l'entreprise. Le dernier tour de table comprenait un investissement de 67,5 millions de dollars mené par des investisseurs mondiaux tels que Sequoia Capital, General Catalyst et Bain Capital Ventures. 

Hisham Al-Falih, PDG de Lean Technologies. (Fourni)
Hisham Al-Falih, PDG de Lean Technologies. (Photo Fournie)

Bien que M. Al-Falih n'ait pas révélé la valorisation de Lean ni confirmé son statut de licorne, il a souligné que l'entreprise était "très bien financée pour l'avenir prévisible" et qu'elle restait concentrée sur l'exécution plutôt que sur la collecte de fonds.

Les projets futurs comprennent un engagement réglementaire plus approfondi, l'innovation de produits et la préparation à long terme d'une éventuelle introduction en Bourse.

"Nous voulons faire ce qui est juste pour nos parties prenantes", a déclaré M. Al-Falih.

L'une des priorités immédiates de Lean est de guider les clients à travers les changements réglementaires à venir en Arabie saoudite et dans les Émirats arabes unis.

Ces changements réglementaires étendent l'accès réglementé au-delà des comptes bancaires traditionnels pour englober une gamme plus large de données financières, y compris les prêts, les assurances et les investissements.

M. Al-Falih a expliqué que si l'open banking offre aux tiers un accès sécurisé et consenti par l'utilisateur aux données des comptes bancaires, l'open finance élargit cet accès à d'autres produits financiers tels que les investissements, les prêts, l'épargne et l'assurance.

Il a décrit cette évolution comme une progression naturelle de l'open banking, qui a déjà permis aux consommateurs de partager en toute sécurité leurs données bancaires avec des fournisseurs tiers.

Les avantages de cet accès élargi aux données sont déjà évidents. La plateforme de Lean soutient des clients dans divers secteurs, notamment le prêt, le commerce électronique, le négoce et l'assurance.

Par exemple, le fournisseur de services d'achat immédiat et de paiement ultérieur Tabby a intégré la plateforme de Lean pour réduire les délais de demande des clients de quelques jours à quelques minutes, en améliorant les décisions de crédit grâce à l'accès aux données bancaires en temps réel.

Talabat a utilisé Lean pour automatiser les paiements des fournisseurs et les remboursements des clients, ce qui a permis d'améliorer l'efficacité opérationnelle.

Capital.com a utilisé les outils de vérification de compte de Lean pour réduire les taux d'abandon de 30 % et les coûts de transaction de 20 %.

"Ce sont des entreprises qui bénéficient de nos capacités de souscription, de nos flux d'intégration et de nos capacités de paiement", a déclaré M. Al-Falih.

Lean joue également un rôle de conseiller au sein de l'écosystème réglementaire, en collaborant activement avec les autorités financières du Golfe pour offrir des conseils techniques et garantir l'alignement sur les cadres de conformité en constante évolution.

"Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les banques centrales et les parties associées de l'écosystème afin de leur faire part de nos commentaires", a-t-il déclaré.

La société est titulaire d'une licence de l'Autorité de régulation des services financiers d'Abu Dhabi Global Market et se prépare à une supervision directe par la Banque centrale des Émirats arabes unis.

Lean est également conforme à la norme System and Organization Controls 2 et a réalisé d'importants investissements dans l'infrastructure de cybersécurité afin de protéger sa plateforme.

SOC 2 est une norme de conformité élaborée par l'American Institute of CPAs qui se concentre sur la sécurité des systèmes et des contrôles d'une organisation de services liés au traitement des données des clients.

"Nous avons littéralement investi des millions de dollars dans notre posture et notre maturité en matière de cybersécurité", a souligné M. Al-Falih. "C'est une responsabilité que les utilisateurs finaux nous confient, et nous ne la prenons pas à la légère.

Malgré la forte adhésion des entreprises clientes, M. Al-Falih reconnaît que l'open banking reste relativement peu connu du grand public. "Nous confondons parfois la terminologie avec l'adoption", a-t-il déclaré.

Le PDG a fait remarquer que les services bancaires ouverts sont souvent intégrés dans les expériences numériques quotidiennes - telles que les virements bancaires, les rechargements de portefeuilles et l'embarquement en ligne - même si les consommateurs ne sont pas conscients de l'infrastructure qui les sous-tend.La confiance, a-t-il ajouté, reste cruciale pour l'adoption par les utilisateurs.

Lean a observé que les consommateurs sont plus enclins à opter pour des services bancaires ouverts lorsqu'ils sont proposés par des marques connues et établies.

"Le taux de conversion le plus élevé est obtenu auprès des commerçants qui sont déjà une marque de confiance", a-t-il déclaré.

Si la conception de l'interface utilisateur et une communication claire jouent un rôle dans l'adoption, M. Al-Falih a souligné que les performances techniques et la solidité des références en matière de sécurité sont en fin de compte les facteurs les plus critiques.

Pour l'avenir, Lean explore la convergence de l'intelligence artificielle et des actifs numériques comme une nouvelle frontière pour l’innovation. L’entreprise voit des cas d'utilisation prometteurs pour l'IA générative, qui aide les consommateurs à mieux gérer leurs finances, ainsi que pour les technologies des stablecoins, qui pourraient réduire les coûts de transaction et améliorer la rapidité des paiements numériques.

M. Al-Falih a souligné l'essor de l'IA agentique - des systèmes autonomes capables de prendre des décisions au nom des utilisateurs - qui pourrait changer la donne dans le domaine des finances personnelles. De tels outils, a-t-il dit, pourraient un jour optimiser l'activité des comptes en temps réel en fonction du profil de risque et des objectifs financiers d'un individu.

Bien que Lean n'ait pas encore annoncé de produits spécifiques dans ce domaine, M. Al-Falih a confirmé que l'entreprise étudie activement la manière d'intégrer ces technologies dans sa plateforme afin d'offrir une plus grande valeur à long terme aux utilisateurs.

Malgré les progrès réalisés par l'entreprise, M. Al-Falih a souligné que la mission de Lean était loin d'être achevée.

"Nous n'avons pas l'impression que la mission est terminée", a-t-il déclaré. "Il nous reste encore un très long chemin à parcourir. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L’économie saoudienne progresse de 3,9 % au T2, portée par l’activité hors pétrole

Le PIB réel de l'Arabie saoudite devrait croître à un taux moyen de 3,5 % entre 2025 et 2028. (Shutterstock)
Le PIB réel de l'Arabie saoudite devrait croître à un taux moyen de 3,5 % entre 2025 et 2028. (Shutterstock)
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  • La croissance des activités non pétrolières a atteint 4,7 %
  • Le secteur non pétrolier a été le principal moteur de la croissance du PIB, ajoutant 2,7 points de pourcentage

RIYAD : L’économie de l’Arabie saoudite a enregistré une croissance de 3,9 % en glissement annuel au deuxième trimestre 2025, portée par de solides performances dans les secteurs non pétroliers, selon les données officielles.

D’après les estimations rapides de l’Autorité générale des statistiques (GASTAT), les activités hors pétrole ont progressé de 4,7 %, surpassant la croissance du secteur pétrolier (3,8 %) ainsi que celle des services publics (0,6 %).

Le secteur non pétrolier a contribué à hauteur de 2,7 points de pourcentage à la croissance du PIB, contre 0,9 point pour les activités pétrolières. Les activités gouvernementales et les taxes nettes sur les produits ont chacune contribué à hauteur de 0,1 et 0,2 point respectivement.

Ces données sont conformes aux prévisions macroéconomiques de S&P Global Ratings, qui anticipent une croissance moyenne du PIB réel de 3,5 % entre 2025 et 2028, contre 0,8 % en 2024.

« Le PIB réel corrigé des variations saisonnières a augmenté de 2,1 % au T2 2025 par rapport au T1 2025 », précise GASTAT dans sa mise à jour trimestrielle.

« Cette hausse s’explique par la plus forte progression des activités pétrolières depuis le troisième trimestre 2021, en hausse de 5,6 % ce trimestre. Les activités non pétrolières ont augmenté de 1,6 %, tandis que les activités gouvernementales ont reculé de 0,8 % », ajoute-t-elle.

GASTAT indique que les activités pétrolières ont contribué à hauteur de 1,3 point à la croissance trimestrielle, contre 0,9 point pour les secteurs non pétroliers.

Les activités gouvernementales et les taxes nettes ont chacune eu un impact négatif de 0,1 point.

Appuyant la dynamique de croissance hors pétrole, les exportations non pétrolières du Royaume, y compris les réexportations, ont atteint 31,11 milliards de riyals saoudiens (8,29 milliards de dollars) en mai, soit une hausse de 6 % par rapport à mai 2024, selon les données préliminaires publiées la semaine dernière par GASTAT.

Les Émirats arabes unis sont restés la première destination des produits non pétroliers saoudiens, avec des exportations s’élevant à 9,54 milliards de riyals. L’Inde suit avec 2,78 milliards, devant la Chine (2,03 milliards), Bahreïn (989,1 millions) et la Turquie (924,7 millions).

Par ailleurs, dans son rapport intitulé « Tendances du crédit en Arabie saoudite : un changement en cours », publié le 30 juillet, S&P Global affirme que les initiatives de la Vision 2030 devraient « renforcer la croissance hors pétrole à moyen terme », soutenues par l’activité dans le BTP, la demande des consommateurs et une main-d’œuvre élargie.

La participation des femmes au marché du travail a plus que doublé depuis 1999, atteignant 36 % depuis 2022.

S&P Global souligne que le tourisme représente désormais environ 6 % du PIB et 14 % des recettes courantes en 2024, contre 5 % en 2022.
Le secteur devrait continuer à croître grâce à des processus de visa améliorés et à l’élargissement de l’offre de loisirs.

Malgré des déficits budgétaires estimés en moyenne à 4,4 % du PIB jusqu’en 2028, les investissements publics liés à la Vision 2030, notamment les grands événements comme l’Expo 2030 et la Coupe du Monde FIFA 2034, devraient maintenir l’élan économique, selon S&P.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com