Le patron du crime menace le leader de l'opposition turque

Le patron de la pègre turque, Alaattin Cakici, qui a récemment été libéré de prison, menace publiquement le leader de l’opposition du pays, Kemal Kilicdaroglu. (Reuters / Fichier)
Le patron de la pègre turque, Alaattin Cakici, qui a récemment été libéré de prison, menace publiquement le leader de l’opposition du pays, Kemal Kilicdaroglu. (Reuters / Fichier)
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Publié le Jeudi 19 novembre 2020

Le patron du crime menace le leader de l'opposition turque

  • Les propos que le chef de la mafia a adressés au chef du principal parti d'opposition montrent que «l'État de droit n’existe plus en Turquie»
  • Menacer le chef du Parti républicain du peuple (CHP) signifie menacer des millions de personnes et menacer la République

ANKARA: Le célèbre patron de la mafia turque, Alaattin Cakici, récemment libéré de prison en vertu d'une loi d'amnistie imposée par le gouvernement et son partenaire de coalition le Parti d’action nationaliste (MHP), a publiquement menacé le chef de l'opposition du pays, Kemal Kilicdaroglu, en lui disant «Vous feriez bien de faire attention».

La menace n'a encore été condamnée par aucune personnalité gouvernementale, tandis que les homologues de l'opposition, y compris le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, exigent la fin du silence entourant les menaces et les insultes.

«Menacer le chef du Parti républicain du peuple (CHP) signifie menacer des millions de personnes et menacer la République. Tout le monde devrait connaître ses limites», a tweeté Ozgur Ozel, vice-président du groupe CHP.

En juin, un député du MHP avait donné un coup de poing à Ozgur Ozel, lors d’une session parlementaire, alors que les tensions étaient vives à propos du retrait du statut parlementaire d’un député de l’opposition.

Les maires de l'opposition et le président de région du CHP pour Istanbul, Canan Kaftancioglu, ont publié un communiqué de presse conjoint le 18 novembre, annonçant: «Nous n'avons pas peur de vous ou de votre apparence. Nous suivrons cette affaire qui montrera la sincérité du gouvernement.»

En 1995, Alaattin Cakici avait été reconnu coupable d'avoir incité au meurtre de son ex-femme – la fille d'un autre criminel turc bien connu. Il est politiquement affilié au mouvement nationaliste MHP.

Mardi, Alaattin Cakici a lancé à Kemal Kilicdaroglu: «Vous et les dirigeants de votre parti, vous dites qu’il n’y a pas de démocratie en Turquie et vous parlez contre le président. S'il y avait eu un régime dictatorial dans notre pays, vous auriez tous été empalés.»

La menace fait suite à la critique du gouvernement par M. Kilicdaroglu le 17 novembre à propos de la loi d'amnistie.

«Allez-vous arrêter de libérer les chefs de la mafia, les trafiquants de drogue et les criminels de la pensée emprisonnés?», a demandé le chef de l'opposition lors de son discours parlementaire.

Les journalistes et les prisonniers politiques ont été exclus de la loi d'amnistie controversée adoptée en avril.

Pour Alpay Antmen, député CHP, les propos que le chef de la mafia a adressés au chef du principal parti d'opposition montrent que «l'État de droit n’existe plus en Turquie».

«Alaattin Cakici n’agit pas seul; il est soutenu par des niveaux supérieurs; il a des complices qui l'encouragent. Il n'est que le porte-parole d’un gang très implanté», explique-t-il à Arab News.

Selon les chiffres officiels, plus de 36 000 personnes ont fait l'objet d'une enquête au cours de l'année écoulée pour avoir «insulté» le président Recep Tayyip Erdogan.

«Je me demande si ceux qui arrêtent des gens simplement parce qu'ils ont critiqué Erdogan feront de même pour ce chef de la mafia? Ceux qui ont menacé Kemal Kilicdaroglu ont également menacé des millions de partisans du parti», ajoute M. Antmen.

Pendant ce temps, une décision de justice dans la province sud-est de Diyarbakir est venue s’ajouter au bilan déjà faible de la Turquie en matière de responsabilité.

En effet, un tribunal a acquitté un policier soupçonné du meurtre de Kemal Kurkut, un Kurde âgé de 23 ans qui tentait d'assister aux célébrations de Norouz en 2017.

Le jeune homme, abattu par le policier, était soupçonné d'être un kamikaze et de transporter des explosifs. Pourtant, le jour des faits, il était torse nu.

Les autorités ont ouvert une enquête contre 72 autres policiers dans l'affaire, qui reste non résolue trois ans après les faits. Cependant, un journaliste local qui avait enregistré le moment du meurtre risque jusqu'à vingt ans de prison pour «propagande terroriste».

Sidar Avsar, avocat au barreau de Diyarbakir qui a suivi l'affaire, a annoncé que la dernière décision montrait qu'une force excessive contre des civils pouvait être exercée en toute impunité.

Selon lui, cette affaire ne sera probablement pas la dernière.

«Des cas comme celui-ci, qui impliquent des citoyens turcs, sapent la confiance de la population dans les forces de sécurité et dans l'État en général. Cela affaiblit la confiance des gens dans la justice de leur pays», explique-t-il.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
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  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
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  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Égypte : une marche internationale vers Gaza avortée, des militants restent retenus par les forces de l'ordre

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza
  • « Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

LE CAIRE, EGYPTE : Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza en bloquant plusieurs dizaines d'activistes pro-palestiniens à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, avant de relâcher certains d'entre eux.

Selon la même source, certains sont toujours retenus par les forces de l'ordre.

Vendredi, plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture pour se diriger vers la ville d'Ismailia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale.

Ils ont été interceptés, bloqués, leurs passeports confisqués, parfois molestés, avant d'être embarqués de force dans des bus, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou adressées à l'AFP.

« Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer le désordre dans la capitale », a déclaré Seif Abu Kishk, l'un des organisateurs de la Global March to Gaza.

Des dizaines de participants ont été refoulés ou expulsés ces derniers jours.

Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur ces interpellations ni sur ces expulsions.

La Global March comptait traverser le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d'al-Arich, à environ 350 km à l'ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

M. Abu Kishk a précisé que la marche comptait parmi ses participants plusieurs personnalités publiques, dont des parlementaires étrangers, ainsi que le petit-fils de Nelson Mandela.

Malgré les signaux négatifs des autorités, les responsables du collectif soulignent que « leur objectif reste Gaza » et qu’ils entendent continuer « à agir de manière pacifique ».

En Libye voisine, le convoi « Soumoud », réunissant selon les organisateurs un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, est bloqué depuis vendredi matin à l'entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen.