Ukraine: début théorique d'un cessez-le-feu de Noël annoncé par la Russie

Une résidente se tient derrière la fenêtre brisée de sa maison à Chasiv Yar, dans l'est de l'Ukraine, le 5 janvier 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Une résidente se tient derrière la fenêtre brisée de sa maison à Chasiv Yar, dans l'est de l'Ukraine, le 5 janvier 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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Publié le Vendredi 06 janvier 2023

Ukraine: début théorique d'un cessez-le-feu de Noël annoncé par la Russie

  • Le cessez-le-feu décrété unilatéralement par Poutine en Ukraine à l'occasion du Noël orthodoxe est censé avoir commencé vendredi à 12H00 heures
  • Selon les termes de cette trêve annoncée la veille, les troupes russes cesseront les combats jusqu'à samedi 24H00 (21H00 GMT)

MOSCOU: Un cessez-le-feu unilatéral décrété par la Russie en Ukraine à l'occasion du Noël orthodoxe est censé avoir commencé vendredi à 12H00 heures (heure de Moscou - 09H00 GMT), une initiative dont la sincérité a été mise en doute par Kiev.

Suivant un appel du du patriarche orthodoxe russe Kirill, mais aussi une proposition du chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, le président russe Vladimir Poutine a demandé jeudi à son armée d'observer un "cessez-le-feu sur toute la ligne de contact entre les parties à partir de 12H00 (09H00 GMT) le 6 janvier de cette année jusqu'à 24H00 (21H00 GMT) le 7 janvier".

Si elle est respectée, il s'agira de la première trêve d'ampleur en Ukraine depuis le début de l'invasion russe lancée en février. De courts arrêts des combats avaient précédemment été observés localement, comme pour évacuer les civils de l'usine Azovstal de Marioupol (sud-est) en avril.

L'Ukraine a toutefois balayé cette initiative comme un "acte de propagande". Selon le président Volodymyr Zelensky, il s'agit d'une "excuse dans le but d'au moins arrêter l'avancée de nos troupes dans le Donbass et d'apporter équipements, munitions, et rapprocher des hommes de nos positions".

Vladimir Poutine avait lui appelé les forces ukrainiennes à respecter cette trêve afin de donner la possibilité aux orthodoxes, la confession majoritaire en Ukraine comme en Russie, d'"assister aux offices la veille de Noël, ainsi que le jour de la Nativité du Christ".

Dans un message diffusé quelques minutes après le début annoncé du cessez-le-feu, le chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne Kyrylo Tymochenko a rapporté un bombardement russe sur Kherson (sud), qui a fait des victimes. Il n'a toutefois pas précisé quand cette frappe a eu lieu.

Les autorités séparatistes de l'est de l'Ukraine, citées par les agences de presse russes, ont elles rapporté le bombardement de leur bastion de Donetsk par l'armée ukrainienne 15 minutes avant l'entrée en vigueur théorique du cessez-le-feu.

«Se donner de l'air»

Jeudi, l'annonce de la trêve par Moscou avait provoqué le scepticisme en Ukraine.

"La Russie doit quitter les territoires occupés, c'est alors seulement qu'il y aura une +trêve temporaire+. Gardez votre hypocrisie", a réagi sur Twitter un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak.

Pour le président américain, Vladimir Poutine cherche "à se donner de l'air". Il "était prêt à bombarder des hôpitaux, des crèches et des églises (...) le 25 décembre et lors du Nouvel an", a ironisé Joe Biden.

Ce cessez-le-feu "ne fera rien pour faire avancer les perspectives de paix", a réagi le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, en réclamant un retrait définitif des forces russes. Une telle trêve n'apportera "ni liberté ni sécurité" en Ukraine, a abondé la diplomatie allemande.

Dans sa conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, M. Erdogan avait proposé un "cessez-le-feu unilatéral" destiné à soutenir "les appels à la paix et les négociations entre Moscou et Kiev".

La Russie est prête à un "dialogue sérieux" avec l'Ukraine à condition que celle-ci se plie aux exigences russes et accepte les "nouvelles réalités territoriales" nées de l'invasion de ce pays en février, a fait valoir Vladimir Poutine.

Moscou a revendiqué en septembre l'annexion de quatre régions occupées au moins partiellement par son armée en Ukraine, malgré de multiples revers militaires sur le terrain, sur le schéma de celle de la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014.

Volodymyr Zelensky insiste pour un retrait total des forces russes de son pays, Crimée comprise, avant tout dialogue avec Moscou. Dans le cas contraire, il promet de reprendre par la force les territoires occupés.

A l'occasion de ses discussions avec M. Erdogan, M. Poutine a accusé les Occidentaux de "gaver le régime de Kiev d'armes et d'équipements militaires et de lui fournir des informations opérationnelles et de ciblage".

La trêve russe est proposée moins d'une semaine après une frappe ukrainienne dans la nuit du Nouvel An qui a fait au moins 89 morts à Makiïvka, dans l'est de l'Ukraine. Un bombardement particulièrement meurtrier que l'armée russe a dû reconnaître, fait extrêmement rare, et qui a suscité des critiques en Russie à l'encontre du commandement militaire.


Une enquête de la BBC conduit à l’arrestation de l’un des passeurs les plus célèbres au monde

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  • Surnommé «Scorpion», le fugitif aurait été impliqué dans le passage clandestin d’environ 10 000 personnes à travers la Manche vers le Royaume-Uni
  • Il a été arrêté quelques jours après la diffusion d’une série de podcasts de la BBC

DUBAÏ: Dimanche matin, les forces de sécurité kurdes ont arrêté Barzan Majid, décrit comme l’un des passeurs les plus tristement célèbres au monde, au Kurdistan irakien.

Surnommé «Scorpion», le fugitif aurait été impliqué dans le passage clandestin d’environ 10 000 personnes à travers la Manche vers le Royaume-Uni. Il a été arrêté quelques jours après la diffusion d’une série de podcasts de la BBC dans laquelle des journalistes d’investigation l’ont poursuivi jusqu'à la ville de Souleimaniye en Irak où ils l’ont interrogé.

Au cours de l’entretien, Majid soutient qu’il ne compte plus le nombre de personnes dont il a assuré le passage clandestin. Il ajoute: «Peut-être 1 000 ou même 10 000. Je ne sais plus, je n’ai pas compté

Il admet qu’entre 2016 et 2019 il était l’une des deux personnes impliquées dans la gestion du passage clandestin d’immigrants en Belgique et en France, mais nie en être le cerveau.

«Plusieurs personnes disent qu’elles travaillent pour moi lorsqu’elles sont arrêtées. Elles veulent écoper d’une moindre peine», dit-il.

Originaire d’Irak, Majid a emménagé à Nottingham, en Angleterre, en 2013, mais il a été expulsé deux ans plus tard. Il est en fuite depuis qu’il ne s’est pas présenté devant un tribunal belge pour une audience de détermination de la peine en novembre 2022.

La National Crime Agency du Royaume-Uni a émis un mandat d’arrêt contre lui la même année. L’agence, qui a confirmé son arrestation, soutient: «Nous sommes reconnaissants envers la BBC d’avoir mis son cas en lumière et nous restons déterminés à faire tout notre possible pour démanteler les réseaux criminels impliqués dans le passage clandestin de personnes vers le Royaume-Uni, où qu’ils opèrent.»

Un haut responsable du gouvernement régional du Kurdistan confirme que ses responsables ont utilisé les informations issues de l’enquête de la BBC pour localiser et arrêter Majid.

Chaque année, des milliers de personnes fuient l’Irak, y compris la région du Kurdistan, dans l’espoir de mener une vie meilleure au Royaume-Uni ou dans d’autres régions d’Europe. Dans de nombreux cas, ils paient des passeurs pour les y conduire, mais les itinéraires et les méthodes utilisés par les passeurs sont souvent dangereux et les migrants sont confrontés à des conditions météorologiques difficiles et à des conditions de voyage potentiellement mortelles.

L’Allemagne a renvoyé 222 citoyens irakiens au cours des trois premiers mois de cette année dans le cadre d’un prétendu «accord» entre Berlin et Bagdad visant à expulser les migrants qui ne remplissent pas les conditions requises pour rester en Allemagne, a rapporté cette semaine l’institution médiatique Rudaw, basée au Kurdistan irakien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Etudiants propalestiniens évacués de l'université de Genève par la police

Un homme avec des drapeaux pro-palestiniens dans son sac à dos est vu marchant dans le hall de l'Université de Genève (UNIGE), occupé par des étudiants manifestants et militants pro-palestiniens, à Genève, le 9 mai 2024, au milieu de la guerre entre Israël et militants du Hamas à Gaza. (AFP)
Un homme avec des drapeaux pro-palestiniens dans son sac à dos est vu marchant dans le hall de l'Université de Genève (UNIGE), occupé par des étudiants manifestants et militants pro-palestiniens, à Genève, le 9 mai 2024, au milieu de la guerre entre Israël et militants du Hamas à Gaza. (AFP)
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  • Une vingtaine de policiers en uniforme et en civil ont pénétré dans le bâtiment UniMail vers 03H00 GMT
  • L'Université de Genève avait haussé le ton lundi après l'échec de négociations, en annonçant le dépôt d'une plainte pénale pour violation de domicile contre les étudiants propalestiniens

GENEVE: La police est intervenue tôt mardi matin pour déloger une cinquantaine d'étudiants propalestiniens qui occupaient depuis près d'une semaine l'Université de Genève (UNIGE) en Suisse, et refusaient d'obéir aux demandes de la direction de l'établissement, rapportent des médias suisses.

Une vingtaine de policiers en uniforme et en civil ont pénétré dans le bâtiment UniMail vers 03H00 GMT (05H00 locales), a indiqué un journaliste de l'agence de presse Keystone-ATS présent sur place.

"La plupart des manifestants étaient endormis. Après avoir été rassemblés, ils ont été dirigés vers le parking souterrain de l’établissement", rapporte Julie Zaugg, journaliste de la télévision LémanbleuTV sur le réseau social X.

"Un petit comité attend devant l’entrée de ce parking, applaudissant sans cesse et criant des slogans en soutien à la Palestine ou leurs camarades", précise la journaliste, ajoutant avoir vu des étudiants "menottés puis embarqués dans des camions" de police aux fenêtres grillagées.

Ces étudiants veulent dénoncer l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent menée le 7 octobre sur le territoire israélien par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L'Université de Genève (UNIGE) avait haussé le ton lundi après l'échec de négociations, en annonçant le dépôt d'une plainte pénale pour violation de domicile contre les étudiants propalestiniens.

Dans un courrier adressé à la communauté universitaire lundi, la direction de l'université disait comprendre "le soutien que le collectif manifeste envers les victimes du conflit de Gaza" mais avait demandé de quitter les lieux et proposé d'autres formes de témoigner leur solidarité au sein de l'université.

A l'instar de manifestants propalestiniens sur plusieurs autres campus suisses, les étudiants de l'UNIGE demandent notamment que l'université prenne position pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et qu'elle mette fin à ses collaborations avec les universités et les instituts de recherche israéliens.

Le mouvement étudiant de soutien aux Palestiniens, inspiré par les occupations de campus aux Etats-Unis, avait démarré à l'université de Lausanne et s'est étendu depuis, plus ou moins temporairement, à d'autres universités du pays, dont Fribourg, Bâle, Berne ou encore les prestigieuses écoles polytechniques de Lausanne et de Zurich.


Pas de «  génocide » à Gaza mais Israël doit «  en faire plus pour les civils », affirme la Maison Blanche

Les Etats-Unis ne considèrent pas qu'Israël se livre à un "génocide" dans la bande de Gaza mais appellent leur allié à "en faire plus pour assurer la protection des civils" palestiniens, a déclaré lundi Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden. (AFP).
Les Etats-Unis ne considèrent pas qu'Israël se livre à un "génocide" dans la bande de Gaza mais appellent leur allié à "en faire plus pour assurer la protection des civils" palestiniens, a déclaré lundi Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden. (AFP).
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  • "Nous pensons qu'Israël peut et doit faire plus pour assurer la protection des civils innocents. Nous ne pensons pas que ce qu'il se passe à Gaza soit un génocide", a dit M. Sullivan, conseiller à la sécurité nationale
  • Il a réitéré que l'administration américaine estimait que "ce serait une erreur de lancer une opération militaire majeure au coeur de Rafah qui mettrait en danger un nombre énorme de civils sans gain stratégique clair"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ne considèrent pas qu'Israël se livre à un "génocide" dans la bande de Gaza mais appellent leur allié à "en faire plus pour assurer la protection des civils" palestiniens, a déclaré lundi Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden.

"Nous pensons qu'Israël peut et doit faire plus pour assurer la protection des civils innocents. Nous ne pensons pas que ce qu'il se passe à Gaza soit un génocide", a dit M. Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, lors d'un point de presse.

Il a affirmé que le président Biden s'efforçait de parvenir à l'issue du conflit à une situation régionale qui "garantisse la sécurité d'Israël tout en ouvrant la voie à un avenir de dignité et de sécurité pour le peuple palestinien, plutôt que de voir Israël embourbé dans une campagne de contre-guérilla qui n'en finisse jamais".

Il a réitéré que l'administration américaine estimait que "ce serait une erreur de lancer une opération militaire majeure au coeur de Rafah qui mettrait en danger un nombre énorme de civils sans gain stratégique clair".

L'engagement du président Biden envers Israël est "en béton armé", mais "cela ne signifie pas qu'il n'y a jamais de désaccord" avec le gouvernement israélien, a souligné Jake Sullivan.