Les groupes de défense des droits des Yéménites exhortent les Houthis à libérer des influenceurs

Des combattants fidèles au gouvernement internationalement reconnu du Yémen participent à une parade militaire dans la province de Marib, au nord-est du pays. (AFP/File)
Des combattants fidèles au gouvernement internationalement reconnu du Yémen participent à une parade militaire dans la province de Marib, au nord-est du pays. (AFP/File)
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Publié le Lundi 09 janvier 2023

Les groupes de défense des droits des Yéménites exhortent les Houthis à libérer des influenceurs

  • La répression des dissidents fait suite à la colère croissante de la population contre la milice, selon les militants
  • Depuis la fin décembre, les Houthis ont enlevé et interrogé à Sanaa quatre personnalités yéménites influentes sur les médias sociaux pour avoir critiqué le mouvement qui a omis de payer les fonctionnaires et ignoré la famine croissante

AL-MUKALLA : Plus de cent organisations yéménites de défense des droits de l'homme et de la société civile ont exhorté la communauté internationale à faire pression sur la milice houthie pour qu'elle libère des milliers de Yéménites détenus, dont plusieurs YouTubers très connus.

 

Les organisations yéménites, dont le Réseau yéménite pour les droits et libertés, la Coalition Rasd et d'autres, ont lancé une pétition exhortant les Houthis à libérer quatre influenceurs des réseaux sociaux retenus en captivité pour avoir dénoncé la corruption des dirigeants de la milice et condamné sa répression à l'égard des dissidents.

« Les organisations de la société civile au Yémen suivent de près les campagnes frénétiques et hystériques de la milice houthie contre les journalistes et les influenceurs des médias sociaux qui ont simplement exprimé leur opposition à la machine de corruption et de pillage qui a tout dévoré, et plongé la population dans la pauvreté et la faim », ont déclaré les groupes dans une déclaration commune.

Ils ont exhorté les Nations unies et les médiateurs étrangers à agir en ordonnant aux Houthis de libérer les critiques et de cesser de persécuter les principaux dissidents.

Depuis la fin décembre, les Houthis ont enlevé et interrogé à Sanaa quatre personnalités yéménites influentes sur les médias sociaux pour avoir critiqué le mouvement qui a omis de payer les fonctionnaires, ignoré la famine croissante et négligé de fournir des services de base aux Yéménites.

Les Houthis ont d'abord enlevé dans une rue de Sanaa, Ahmed Hajar filmé dans une vidéo YouTube largement diffusée. Dans ce clip, Hajar reproche vivement à la milice de prélever de lourds impôts, de ne pas soulager la pauvreté, d'ignorer la détérioration des services et de promouvoir une corruption endémique.

La milice a ensuite enlevé Mustafa Al-Mumari, Hamoud Al-Mesbahi et Ahmed Elaw. Tous trois ont exprimé leur soutien à Hajar et ont réitéré les mêmes accusations contre la milice.

Les quatre YouTubers étaient depuis longtemps considérés comme des loyalistes des Houthis qui utilisaient leur influence sur les médias sociaux pour soutenir les opérations militaires de la milice dans tout le pays, tout en critiquant la coalition arabe et le gouvernement internationalement reconnu du Yémen.

Les militants yéménites affirment que la dernière série de mesures de répression contre les critiques, y compris les anciens loyalistes, montre que la milice ne tolère pas les reproches de ses propres partisans. Cela montre également que les Houthis sont préoccupés par le ressentiment public qui s'est développé pendant le cessez-le-feu négocié par l'ONU, ont-ils ajouté.

Zafaran Zaid, avocat et militant yéménite des droits de l'homme condamné à mort par contumace par un tribunal dirigé par les Houthis, a déclaré à Arab News que les personnes influentes enlevées avaient obtenu des documents importants qui dénonçaient le pillage des fonds publics et des terres publiques et privées par les Houthis, ainsi que d'autres formes de corruption. Les documents ont également révélé des rivalités croissantes entre les différentes ailes de la milice.

« Les militants se sont efforcés d'exposer de nombreuses vérités et de réfuter les mensonges et les affirmations de la milice houthie qui avait monopolisé des services publics essentiels comme l'eau et le gaz ainsi que des produits et des services sur le marché noir », a déclaré Zaid.

« En conséquence, les Houthis ont arrêté les influenceurs et ont prétendu qu’ils étaient des mercenaires et des partisans des adversaires de la milice. »

De même, l'Association des mères d'otages, une organisation représentant des milliers de femmes proches de prisonniers de guerre civils, a accusé les Houthis d'avoir torturé trois enseignants yéménites de la province de Mahwet afin de contraindre le trio à avouer qu'il espionnait pour le compte du gouvernement yéménite et de la coalition arabe.

L'association a déclaré qu'Abdulaziz Ahmed Al-Aqeeli, 47 ans, Sagheer Ahmed Fare'e, 45 ans, et Esmail Mohammed Al-Melhani, 28 ans, détenus par les Houthis pendant des périodes distinctes en 2015, ont été si gravement torturés qu'ils étaient incapables de marcher.

« Nous tenons la milice armée des Houthis pour pleinement responsable des répercussions de l'accusation injuste de crimes dont font l’objet leurs otages, de la pression exercée sur eux pour qu'ils avouent sous la contrainte et de leur condamnation à mort », a indiqué l'association dans un communiqué.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Pourquoi Israël n'a-t-il pas réussi à déjouer l’attaque du Hamas malgré les avertissements?

Des militants palestiniens ont franchi la barrière frontalière pour lancer des attaques et ont pris des otages dans le sud d'Israël le 7 octobre, pendant que des barrages de roquettes étaient tirés sur Israël. (Photo, réseaux sociaux)
Des militants palestiniens ont franchi la barrière frontalière pour lancer des attaques et ont pris des otages dans le sud d'Israël le 7 octobre, pendant que des barrages de roquettes étaient tirés sur Israël. (Photo, réseaux sociaux)
Des Palestiniens et des militants des Brigades Ezzedine al-Qassam courent vers le point de passage d'Erez entre Israël et le nord de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. (Photo, AFP)
Des Palestiniens et des militants des Brigades Ezzedine al-Qassam courent vers le point de passage d'Erez entre Israël et le nord de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. (Photo, AFP)
Sur cette photo prise le 13 avril 2018, des soldats israéliens maintiennent leur position dans le kibboutz sud de Nahal Oz, de l'autre côté de la frontière avec la bande de Gaza, alors que les manifestants palestiniens se rassemblent le long de la barrière frontalière. (Photo, AFP)
Sur cette photo prise le 13 avril 2018, des soldats israéliens maintiennent leur position dans le kibboutz sud de Nahal Oz, de l'autre côté de la frontière avec la bande de Gaza, alors que les manifestants palestiniens se rassemblent le long de la barrière frontalière. (Photo, AFP)
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  • L'inaction est d'autant plus remarquable qu'Israël avait obtenu une copie du plan de bataille avant l'assaut
  • Les médias sociaux bruissent de théories conspirationnistes: le gouvernement israélien était au courant des événements imminents mais les a laissés se produire

LONDRES: Le 6 octobre 1973, Israël a été totalement pris au dépourvu par une attaque menée par une coalition d'États du Moyen-Orient, dirigée par l'Égypte, qui a failli le rayer de la carte.

En fin de compte, Israël, soutenu par un pont aérien massif d'armes de pointe et d'autres aides des États-Unis, a survécu à la guerre du Kippour, bien qu'à un prix élevé − plus de 2 600 de ses soldats ont été tués et des milliers d'autres ont été blessés.

Mais «il s'agit d'un échec grave en matière de renseignement», a expliqué Ahron Bregman, historien, auteur et politologue israélien basé au Royaume-Uni.

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Des Palestiniens prennent le contrôle d'un char de combat Merkava israélien après avoir franchi la barrière frontalière avec Israël depuis Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. (Photo, AFP)

Par la suite, dans une société laissée «dans un état de choc collectif profond», des questions difficiles ont été posées aux politiciens israéliens, à l'armée et à la communauté du renseignement et, «soi-disant, des leçons ont été tirées».

Mais presque 50 ans plus tard, jour pour jour, le 7 octobre 2023, Israël a de nouveau été pris par surprise, cette fois par un assaut du Hamas qui a fait au moins 1 200 morts parmi les citoyens et les soldats israéliens et en a ramené près de 250 à Gaza en tant qu'otages.

Aujourd'hui, dans un Israël déchiré et divisé par le doute, l'anxiété et la colère face à l'incapacité de son gouvernement et de ses forces militaires tant vantées non seulement à anticiper et à prévenir l'attaque, mais aussi à y répondre en temps utile, des questions difficiles sont à nouveau posées sur ce qui a mal tourné et sur les personnes à blâmer.

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Des militants du Hamas capturent des otages israéliens dans le kibboutz Be'eri lors d'une attaque massive contre l'État juif le 7 octobre 2023. (Photo X)

«Comme lors de la guerre du Kippour, les Israéliens disposaient de toutes les informations, de tous les détails», a déclaré Bregman, chargé d'enseignement au département des études sur la guerre du King's College de Londres au Royaume-Uni, qui a servi dans l'armée israélienne pendant six ans.

«Il s'agit là d'une nouvelle défaillance grave des services de renseignement israéliens», a-t-il précisé.

«À l'avenir, l'attaque du Hamas le 7 octobre sera enseignée dans les écoles militaires, au même titre que Pearl Harbor, l'opération Barbarossa (l'attaque surprise de l'Allemagne contre la Russie en 1941) et la guerre du Kippour», a jugé Bregman.


Gaza: Israël doit respecter ses obligations humanitaires selon un projet de résolution à l'OMS

Un projet de résolution soumis à l'OMS par 17 pays membres et la Palestine, au statut particulier, exige vendredi qu'Israël respecte pleinement ses obligations de protection envers les personnels médical et humanitaire dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
Un projet de résolution soumis à l'OMS par 17 pays membres et la Palestine, au statut particulier, exige vendredi qu'Israël respecte pleinement ses obligations de protection envers les personnels médical et humanitaire dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
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  • Ce texte doit être examiné dimanche au cours d'une session spéciale du Conseil exécutif de l'Organisation mondiale de la santé
  • Le texte s'inquiète du «siège qui est mené" et de l'ampleur "des dommages considérables causés au secteur de la santé publique»

GENEVE: Un projet de résolution soumis à l'OMS par 17 pays membres et la Palestine, au statut particulier, exige vendredi qu'Israël respecte pleinement ses obligations de protection envers les personnels médical et humanitaire dans la bande de Gaza, soumise à un intense pilonnage de l'armée israélienne.

Ce texte doit être examiné dimanche au cours d'une session spéciale du Conseil exécutif de l'Organisation mondiale de la santé, convoquée pour discuter "de la situation sanitaire dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est."

Il est présenté par l'Algérie, l'Arabie saoudite, la Bolivie, la Chine, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Indonésie, l'Irak, la Jordanie, le Liban, la Malaisie, le Maroc, le Pakistan, la Palestine, le Qatar, la Tunisie, la Turquie et le Yémen.

"Le Conseil exécutif se déclare vivement préoccupé par la situation humanitaire catastrophique qui prévaut dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et plus particulièrement par les opérations militaires menées dans la bande de Gaza", peut-on lire en préambule de ce projet.

Le texte s'inquiète du "siège qui est mené" et de l'ampleur "des dommages considérables causés au secteur de la santé publique."

Il évoque aussi les risques que peut faire courir la présence de "milliers de victimes toujours enfouies sous les décombres" pour la santé publique, tout comme les conditions d'hygiène et les refuges surpeuplés.

Israël impose un siège total au territoire palestinien depuis le 9 octobre, deux jours après l'attaque sans précédent des commandos du Hamas, qui ont massacré 1.200 personnes, surtout des civils, en Israël, et pris quelque 240 autres en otage, selon les autorités israéliennes.

L'attaque du mouvement islamique n'est pas évoquée dans le projet de résolution.

En représailles, Israël a pilonné le territoire palestinien et lancé le 27 octobre une offensive terrestre.

Selon le gouvernement du Hamas plus de 17.000 personnes, dont 70% de femmes et de mineurs, ont péri dans ce territoire palestinien très densément peuplé.

Le projet de résolution exige "de la puissance occupante" de "garantir le respect et la protection de l'ensemble du personnel médical et des agents humanitaires dont l'activité est d'ordre exclusivement médical, de leurs moyens de transport et de leur matériel, ainsi que des hôpitaux et des autres installations médicales."

Il exige aussi "de la puissance occupante qu'elle facilite le passage sans interruption, ordonné, libre, en toute sécurité et sans entrave du personnel médical et des agents humanitaires."

Le texte demande en outre à la communauté internationale "de mobiliser des financements suffisants pour répondre aux besoins immédiats et futurs des programmes de santé de l'OMS" et pour "reconstruire le système de santé palestinien, en étroite coopération avec l'OMS et les institutions compétente" des Nations unies.

Le Conseil exécutif de l'OMS comprend 34 pays membres, élus pour trois ans parmi chacune des régions de l'organisation. Il joue un rôle très important pour mettre en œuvre les décisions de l'Assemblée mondiale de la santé.


Un cessez-le-feu immédiat à Gaza est une priorité, selon le ministre saoudien des AE

Le comité ministériel arabo-islamique tient une conférence de presse sur le cessez-le-feu à Gaza à Washington. (Photo, SPA)
Le comité ministériel arabo-islamique tient une conférence de presse sur le cessez-le-feu à Gaza à Washington. (Photo, SPA)
Prince Faisal ben Farhane, ministre des Affaires étrangères de l'Arabie saoudite. (Photo, SPA)
Prince Faisal ben Farhane, ministre des Affaires étrangères de l'Arabie saoudite. (Photo, SPA)
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  • «Notre message est clair et cohérent. Nous pensons qu'il est absolument nécessaire de mettre fin immédiatement aux combats», a insisté le prince Faisal ben Farhane
  • Le comité ministériel arabo-islamique a tenu une conférence de presse conjointe avant sa rencontre avec le secrétaire d'État américain à Washington

WASHINGTON: Il faut mettre fin immédiatement aux combats à Gaza, mais les gouvernements du monde entier ne semblent pas considérer cela comme une priorité, a déclaré vendredi à Washington le ministre saoudien des Affaires étrangères, ajoutant qu'il fallait également une feuille de route crédible afin d’établir un État palestinien.

Lors d'une conférence de presse commune précédant la rencontre avec le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, un groupe de ministres des Affaires étrangères a signalé qu'il fallait continuer à se concentrer sur l'arrêt immédiat des combats dans l'enclave palestinienne entre les militants du Hamas et l'armée israélienne.

«Notre message est clair et cohérent: nous pensons qu'il est absolument nécessaire de mettre fin immédiatement aux combats», a insisté le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhane.

«L'un des faits troublants de ce conflit est que l'arrêt du conflit et des combats ne semble pas être la principale priorité de la communauté internationale», a-t-il mentionné.

«J'espère que nos partenaires américains feront plus. Nous croyons qu'ils peuvent faire plus», a ajouté le ministre saoudien.

L'aide humanitaire aux civils de Gaza doit être considérablement augmentée, a-t-il souligné, ajoutant qu'il est «inacceptable» que l'aide «soit restreinte et ait été restreinte» en raison d'«obstacles bureaucratiques».

Le vote du Conseil de sécurité de l'ONU sur la demande d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat dans la guerre entre Israël et le Hamas a été retardé de plusieurs heures vendredi, jusqu'à la fin de la réunion prévue par Blinken avec les ministres arabes et le ministre des Affaires étrangères de la Turquie. Le comité ministériel arabo-islamique comprend les ministres de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, du Qatar, de la Jordanie, de l'Autorité palestinienne et de la Turquie.

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a déclaré lors de la conférence de presse que si la résolution échouait vendredi, cela reviendrait à autoriser Israël à «poursuivre son massacre».

«Notre priorité pour l'instant est d'arrêter la guerre, d'arrêter les tueries, d'arrêter la destruction de l'infrastructure de Gaza», a-t-il précisé.

«Le message envoyé est qu'Israël agit au-delà du droit international et le monde ne fait pas grand-chose. Nous ne sommes pas d'accord avec les États-Unis sur leur position concernant le cessez-le-feu», a-t-il expliqué.

«La solution est un cessez-le-feu», a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, tandis que son homologue jordanien, Ayman Safadi, a déclaré que la principale priorité était de mettre fin aux combats.

«Si le Conseil de sécurité des Nations unies n'adopte pas la résolution qui appelle simplement à des pauses humanitaires, il donnera à Israël le droit de poursuivre les massacres contre les civils à Gaza», a-averti Safadi.

Par ailleurs, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a appelé à la fin immédiate de la guerre à Gaza et a déclaré qu'une conférence de paix internationale devrait être convoquée afin d’élaborer une solution politique durable menant à la création d'un État palestinien.

(Avec Reuters et l’AFP)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com