Le Pakistan demande au FMI de pouvoir faire «une pause»

Cette photographie aérienne montre une zone inondée à la périphérie de Sukkur, dans la province du Sindh. Près de 1 400 personnes sont mortes dans des inondations qui couvrent un tiers du Pakistan - une superficie de la taille du Royaume-Uni - anéantissant les cultures et détruisant des maisons, des entreprises, des routes et des ponts (AFP).
Cette photographie aérienne montre une zone inondée à la périphérie de Sukkur, dans la province du Sindh. Près de 1 400 personnes sont mortes dans des inondations qui couvrent un tiers du Pakistan - une superficie de la taille du Royaume-Uni - anéantissant les cultures et détruisant des maisons, des entreprises, des routes et des ponts (AFP).
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Publié le Lundi 09 janvier 2023

Le Pakistan demande au FMI de pouvoir faire «une pause»

  • Le FMI avait octroyé un prêt de 6 milliards de dollars au Pakistan en 2019 dans le cadre d'un plan de sauvetage
  • Ce plan d'aide -déboursé par tranche en fonction des progrès dans les réformes exigées par le Fonds- a été suspendu à plusieurs reprises

GENEVE : Le Premier ministre du Pakistan, un pays dévasté l'été dernier par des inondations catastrophiques, a demandé lundi au Fonds monétaire international (FMI) de lui accorder "une pause" dans les réformes qu'il exige pour débourser une nouvelle tranche d'aide financière.

"Nous ferons tout notre possible pour remplir les termes et conditions" du plan d'aide du FMI mais "je suis constamment en train d'essayer de les convaincre de bien vouloir nous accorder une pause" dans les réformes exigées pour débloquer les fonds prévus, a expliqué Shehbaz Sharif à Genève.

Il s'exprimait lors d'un point de presse en marge d'une grande conférence internationale où son pays a récolté plus de 9 milliards de dollars sur les 16,3 milliards dont il estime avoir besoin pour se reconstruire, après des inondations liées au changement climatique, qui ont frappé plus de 33 millions de personnes.

Le ministre des Finances, Ishaq Dar, devait d'ailleurs rencontrer une délégation du FMI sur le bord du Léman lundi, a confirmé à l'AFP un ministre pakistanais ayant requis l'anonymat.

"Le dialogue se poursuit et je suis sûr qu'un de ces jours, bientôt, nous arriverons à la convaincre avec de la logique et des faits", a souligné le Premier ministre.

Dans un entretien à l'AFP, le ministre des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, s'est dit "confiant" que son collègue des Finances arrivera à un accord.

En guise de soutien, le patron de l'ONU, Antonio Guterres a ironisé au côté de M. Sharif: "La stabilité économique est très importante. Le jour où nous serons tous morts, la stabilité économique sera parfaite".

«Attaché au programme du FMI»

Le FMI avait octroyé un prêt de 6 milliards de dollars au Pakistan en 2019 dans le cadre d'un plan de sauvetage conclu avec le Premier ministre d'alors, Imran Khan.

Ce plan d'aide -déboursé par tranche en fonction des progrès dans les réformes exigées par le Fonds- a été suspendu à plusieurs reprises face à l'inertie du gouvernement à prendre les mesures prévues par l'accord, notamment en matière fiscale.

Le chef de la diplomatie pakistanaise a réaffirmé que son pays était "fermement engagé" dans les réformes et "attaché au programme du FMI" mais qu'il lui fallait plus de temps à cause des inondations.

"Je ne crois pas que nous serons dans une position où nous devrons envisager un scénario qui n'inclut pas le FMI", a-t-il insisté auprès de l'AFP.

De nombreuses mesures, très impopulaires, ont été décidées par le gouvernement de Shehbaz Sharif arrivé en avril et Islamabad a pour l'instant reçu seulement 3 milliards de dollars, dont un versement en août de 1,1 milliard.

Le Pakistan, qui était déjà dans une situation économique et financière très difficile s'est encore enfoncé un peu plus dans la crise à cause des inondations catastrophiques mais aussi de la hausse des prix de l'alimentation notamment provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Le temps presse 

Les économistes et les opérateurs financiers estiment que le pays dispose d'environ trois semaines de réserves de change pour payer les importations et qu'une injection rapide de liquidités du FMI est le seul moyen de soutenir l'économie et de rassurer les marchés.

"Je pense que c'est un peu plus que trois semaines de réserves", a indiqué M. Bhutto Zardari, insistant sur le choc sans précédent dont a été victime son pays.

L'examen du versement d'une nouvelle tranche d'aide du FMI est en cours et lors de la conférence à Genève, le ministre du Développement du Royaume-Uni, Andrew Mitchell, n'a pas caché que le Pakistan devait faire des efforts de son côté.

"Ce sera d'autant plus facile d'aider le Pakistan si les contribuables pakistanais jouent un rôle central dans cet effort", a-t-il lancé.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.