Bleus: clap de fin pour Lloris, capitaine fiable et durable

Dans cette photo d'archive prise le 10 juillet 2018, le gardien de but français Hugo Lloris saute pour attraper le ballon lors de la demi-finale de football de la Coupe du monde Russie 2018 entre la France et la Belgique au stade de Saint-Pétersbourg. (Photo de Adrian DENNIS / AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 10 juillet 2018, le gardien de but français Hugo Lloris saute pour attraper le ballon lors de la demi-finale de football de la Coupe du monde Russie 2018 entre la France et la Belgique au stade de Saint-Pétersbourg. (Photo de Adrian DENNIS / AFP)
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Publié le Mardi 10 janvier 2023

Bleus: clap de fin pour Lloris, capitaine fiable et durable

  • «Ce n'est pas facile d'annoncer ça, mais après quatorze années à défendre ce maillot, que j'ai porté avec un immense plaisir, avec fierté, devoir et sens de la responsabilité, je crois que je suis arrivé au bout», a confié à L'Equipe Lloris
  • L'équipe de France est «prête à continuer sans moi», dit-il en citant son successeur désigné dans la cage tricolore, Mike Maignan (27 ans)

PARIS: Capitaine des champions du monde 2018, Hugo Lloris (36 ans) a annoncé lundi tirer un trait sur l'équipe de France, trois semaines après la finale perdue du Mondial-2022, laissant derrière lui l'image d'un leader "tranquille" et fiable, à la longévité record.

"Ce n'est pas facile d'annoncer ça, mais après quatorze années à défendre ce maillot, que j'ai porté avec un immense plaisir, avec fierté, devoir et sens de la responsabilité, je crois que je suis arrivé au bout", a confié à L'Equipe le gardien aux 145 sélections, dont 121 avec le brassard au bras.

L'équipe de France est "prête à continuer sans moi", dit-il en citant son successeur désigné dans la cage tricolore, Mike Maignan (27 ans). "J'ai eu la chance avec ma génération d'avoir marqué l'histoire du football français et ça, on ne pourra pas me l'enlever".

Hugo Lloris en bref

Hugo Lloris, qui a annoncé lundi sa retraite internationale, en bref: Nom: Lloris
Prénom: Hugo
Date de naissance: 16/12/1986

Lieu de naissance: Nice
Taille: 1,88 m
Poids: 78 kg
Poste: gardien de but
Clubs: Nice (2005-2008), Lyon (2008-2012), Tottenham (ENG/2012-...) Nombre de sélections en équipe de France: 145

Débuts en sélection: 19/11/2008, France-Uruguay (amical, 0-0)

Dernière sélection: Argentine-France, 18/12/2022 (finale du Mondial, 3-3 a.p., 4 t.a.b. à 2 pour l'Argentine)

Palmarès en sélection: champion du monde (2018), vice-champion du monde (2022), vainqueur de la Ligue des nations (2021), champion d'Europe des moins de 19 ans (2005)

Palmarès en club:
1 Coupe de France avec Lyon (2012)
Finaliste de la Ligue des champions avec Tottenham (2019)

Distinctions:
Meilleur gardien de Ligue 1 (trophée UNFP): en 2009, 2010, 2012

Lancé en 2018 par Raymond Domenech, désigné capitaine par Laurent Blanc en novembre 2010, après le fiasco de Knysna, il a tenu la concurrence à distance avec un leadership fort et des parades remarquables, que n'effaceront pas les quelques boulettes inhérentes à ce poste si exposé.

"Un très grand serviteur de l'équipe de France tire sa révérence et je veux saluer son parcours exceptionnel", a réagi l'actuel sélectionneur Didier Deschamps, vantant un homme "remarquable" qui a "toujours été tourné vers le collectif".

Le portier des Spurs a participé à sept grands tournois internationaux, avec à la clé trois finales: celles perdues à l'Euro-2016 et au Mondial-2022, et celle remportée en Russie, la deuxième étoile française vingt ans après celle décrochée par Deschamps.

Priorité à Tottenham

Dans le livre d'or des Bleus, il apparaît aux côtés des plus grands gardiens, comme Joël Bats et Fabien Barthez, deux personnalités qu'il a d'ailleurs consultées avant de prendre sa décision.

Lloris, le Bleu le plus capé

Le gardien et capitaine des Bleus, Hugo Lloris, qui a annoncé sa retraite internationale lundi, est le détenteur du plus grand nombre de sélections (145) en équipe de France.

Âgé de 36 ans, le gardien de Tottenham a détrôné Lilian Thuram lors du dernier Mondial au Qatar, en honorant une 143e sélection lors du quart de finale contre l'Angleterre (2-1) le 10 décembre.

Lloris détient aussi le record du nombre de rencontres disputées en Coupe du monde par un joueur des Bleus (20), devant Antoine Griezmann (19), Olivier Giroud et Raphaël Varane (18).

Classement des Français les plus capés de l'histoire: 1. Hugo Lloris (145, 2008-2022)
2. Lilian Thuram (142 sélections 1994-2008)
3. Thierry Henry (123 sélections, 1997-2010)

4. Olivier Giroud (120 sélections depuis 2011)
5. Antoine Griezmann (117 sélections, depuis 2014) 6. Marcel Desailly (116 sélections, 1993-2004)
7. Zinédine Zidane (108 sélections, 1994-2006)
8. Patrick Vieira (107 sélections, 1997-2009)
9. Didier Deschamps (103 sélections, 1989-2000)

10. Laurent Blanc (97 sélections, 1989-2000) . Bixente Lizarazu (97 sélections, 1992-2004) . Karim Benzema (97 sélections, 2007-2022)

"C'est un soulagement de le dire et que ça sorte, je m'enlève un poids en l'annonçant, et je peux continuer à me concentrer sur mon quotidien avec Totthenham", affirme-t-il dans L'Equipe, reconnaissant vouloir "sortir en étant toujours en haut" plutôt que de risquer la saison de trop.

Au Qatar, Lloris est devenu le Fançais le plus capé de l'histoire devant Lilian Thuram (142 sélections), un aboutissement presque naturel pour ce grand professionnel qui a déroulé une carrière sans accroc et régulière de Nice, sa ville natale, à Tottenham, où il évolue depuis dix ans, en passant par Lyon, théâtre de son éclosion.

"Longévité", "calme", "tranquillité"... Les vertus de Lloris ont été énumérés par Raphaël Varane qui le secondait comme vice-capitaine à Doha: "J'ai beaucoup de respect pour le joueur, pour l'homme qu'il est. C'est une chance d'avoir cette stabilité en équipe de France."

Cette mentalité lui a souvent permis d'être décisif et de montrer la voie à ses partenaires, avec ses parades cruciales comme contre l'Angleterre en quarts (2-1) ou le Maroc en demi- finales (2-0).

Quel futur capitaine?

"Pour ceux qui le connaissent de près, c'est un professionnel irréprochable, sans concession par rapport à lui-même", décrivait avant le tournoi Luc Lloris, son père, auprès de l'AFP. Il soulignait aussi une "discipline personnelle" qui "peut susciter l'adhésion" des partenaires comme des entraîneurs, "même si c'est loin d'être recherché".

"Ce n'est pas quelqu'un qui est très expansif ou recherche la lumière", disait de lui Deschamps à propos de son relais privilégié, pas forcément le plus bavard de ses cadres.

Discret auprès du grand public, parfois même jugé trop lisse, ce père de trois enfants demeure en privé un homme au fort caractère, direct et sans détour. "Quand il y a quelque chose d'ambigu, il ne se cache pas", assure son père.

Hors terrain, son choix de renoncer rapidement au brassard inclusif "One Love", assumant de vouloir "garder le focus sur le jeu", lui a valu des critiques de certaines associations.

Joueur de tennis avant le football, Lloris n'a pas choisi le poste de gardien par hasard: il y conserve une certaine indépendance, un certain individualisme au sein du collectif. Cette autonomie trouve un prolongement dans sa carrière, qu'il gère sans agent ni conseillers officiels, une rareté.

Sa retraite internationale ouvre le débat du capitanat en sélection. Le vice-capitaine Varane postule naturellement, comme Kylian Mbappé, homme fort des Bleus à 24 ans.


Les autorités françaises tentent de préparer les esprits à la guerre

Le chef d'état-major des Armées, le général Fabien Mandon, a donné un grand coup d'accélérateur à ce projet mardi devant le congrès des maires de France, déclarant qu'il fallait que le pays restaure sa "force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est" et soit prête à "accepter de perdre ses enfants".La déclaration a provoqué un coup de tonnerre dans le débat public et sur les plateaux télévisés des chaînes d'information. (AFP)
Le chef d'état-major des Armées, le général Fabien Mandon, a donné un grand coup d'accélérateur à ce projet mardi devant le congrès des maires de France, déclarant qu'il fallait que le pays restaure sa "force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est" et soit prête à "accepter de perdre ses enfants".La déclaration a provoqué un coup de tonnerre dans le débat public et sur les plateaux télévisés des chaînes d'information. (AFP)
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  • Les autorités tentent depuis des mois de préparer les esprits des Français à des sacrifices en cas de guerre, mais le message peine à infuser dans une population qui se sent loin des combats en Ukraine et protégée par sa dissuasion nucléaire
  • Les partis politiques d'opposition au camp présidentiel se hérissent, accusant Emmanuel Macron de préparer la guerre contre la Russie

PARIS: Les autorités tentent depuis des mois de préparer les esprits des Français à des sacrifices en cas de guerre, mais le message peine à infuser dans une population qui se sent loin des combats en Ukraine et protégée par sa dissuasion nucléaire.

Le chef d'état-major des Armées, le général Fabien Mandon, a donné un grand coup d'accélérateur à ce projet mardi devant le congrès des maires de France, déclarant qu'il fallait que le pays restaure sa "force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est" et soit prête à "accepter de perdre ses enfants".

La déclaration a provoqué un coup de tonnerre dans le débat public et sur les plateaux télévisés des chaînes d'information.

Les partis politiques d'opposition au camp présidentiel se hérissent, accusant Emmanuel Macron de préparer la guerre contre la Russie: "Un chef d'état-major des Armées ne devrait pas dire ça" (groupe parlementaire LFI, gauche radicale), "51.000 monuments aux morts dans nos communes ce n'est pas assez ? Oui à la défense nationale mais non aux discours va-t-en-guerre" (Fabien Roussel, parti communiste).

"Il faut être prêt à mourir pour son pays (...) en revanche, il faut que la guerre qui soit menée soit juste (...) ou que la nécessité fasse que ce soit carrément la survie de la nation qui soit en jeu", a dit Louis Aliot, du Rassemblement national (extrême droite). "Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de Français qui sont prêts à aller mourir pour l'Ukraine", a-t-il ajouté.

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les autorités françaises - à l'instar d'autres gouvernements européens - déploient un discours récurrent pour faire comprendre à la population l'instabilité croissante provoquée par les ambitions de Moscou et les positions mouvantes de l'allié américain.

La France doit "se préparer à l'hypothèse d'un engagement majeur de haute intensité dans le voisinage de l'Europe à horizon 2027-2030, parallèle à une hausse massive des attaques hybrides sur son territoire", résume la Revue nationale stratégique de 2025, feuille de route des autorités.

Plus largement, elles essayent aussi d'accroître la capacité de la société à surmonter une crise éventuelle.

Le gouvernement publie ce jeudi un guide "face aux risques", regroupant des conseils pour réagir à un large éventail de menaces, des inondations aux cyberattaques ou des guerres.

Territoire national 

Mais même si 64% des Français craignent que le conflit militaire se propage jusqu'en France (sondage Elabe de mars 2025), nombre d'entre eux continuent de se sentir éloignés de la guerre.

"Parce que la France a été un champ de bataille pendant les deux guerres mondiales, que leurs traces sont visibles, il faut comprendre que la représentation de la guerre pour les Français, demeure très nettement l'invasion du territoire", explique à l'AFP la chercheuse Bénédicte Chéron, qui publie en janvier "Mobiliser. Faut-il rétablir le service militaire en France?" (Éditions du Rocher).

Et les déclarations du général Mandon interviennent dans un contexte "de forte défiance envers les autorités politiques", rappelle Mme Chéron, estimant que les Français ont "du mal à accepter l'idée d'engager massivement des forces, d'en payer le prix — des morts, des blessés, coût économique etc —  pour autre chose que protéger le territoire d'une invasion".

Quant à la perception de la dissuasion nucléaire, elle est peut-être myope. "La dissuasion nucléaire ne peut pas nous protéger de toutes les menaces, elle n'a pas été conçue dans ce but, malgré ce que peut penser la population", explique Héloïse Fayet, chercheuse sur la dissuasion à l'institut français des relations internationales (IFRI). "La résilience et les forces armées conventionnelles sont donc aussi indispensables".

"Par exemple ce n'est pas la dissuasion nucléaire qui va empêcher des incursions de drones sur le territoire, des actions de sabotage ou la désinformation", toute la palette des actions dites hybrides, explique-t-elle.

Mais "ces actions hybrides sont sans commune mesure avec ce que les Français continuent de percevoir comme étant, à tort ou à raison, la +vraie guerre+", estime Mme Chéron.

"En l'état, les seuils de perturbation qu'elles franchissent ne sont pas très élevés et pas de nature à faire accepter les contraintes d'une mobilisation des Français", assure-t-elle.


Marseille attend des «actes» de Darmanin et Nuñez pour faire face au narcobanditisme

Gérald Darmanin et Laurent Nuñez, ex-préfet de police des Bouches-du-Rhône, passeront la journée dans la deuxième ville de France auprès des magistrats et des enquêteurs en première ligne dans ce combat. Ils doivent aussi échanger en début d'après-midi avec la famille Kessaci. (AFP)
Gérald Darmanin et Laurent Nuñez, ex-préfet de police des Bouches-du-Rhône, passeront la journée dans la deuxième ville de France auprès des magistrats et des enquêteurs en première ligne dans ce combat. Ils doivent aussi échanger en début d'après-midi avec la famille Kessaci. (AFP)
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  • Dans la matinée, le ministre de l'Intérieur est arrivé à la préfecture de police où il a salué les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP
  • Son homologue de la justice commençait lui par une visite à la prison des Beaumettes

MARSEILLE: Une semaine après l'assassinat de Mehdi Kessaci, les ministres de l'Intérieur et de la Justice sont jeudi à Marseille, dans un contexte où la lutte contre le narcobanditisme "est loin d'être gagnée".

Gérald Darmanin et Laurent Nuñez, ex-préfet de police des Bouches-du-Rhône, passeront la journée dans la deuxième ville de France auprès des magistrats et des enquêteurs en première ligne dans ce combat. Ils doivent aussi échanger en début d'après-midi avec la famille Kessaci.

Dans la matinée, le ministre de l'Intérieur est arrivé à la préfecture de police où il a salué les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP. Son homologue de la justice commençait lui par une visite à la prison des Beaumettes.

L'assassinat en plein jour de Mehdi Kessaci, qui voulait devenir policier, a tétanisé la ville. La justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" visant Amine. Mais ce dernier a prévenu qu'il ne se tairait pas et a appelé à descendre dans la rue "par milliers" samedi pour une marche blanche.

"Le premier sentiment que j'ai c'est la culpabilité", a confié Amine Kessaci à la radio Franceinfo, la voix brisée par l'émotion. "Ce qu'on peut reprocher aujourd'hui à Mehdi Kessaci c'est d'être le frère d'Amine Kessaci et de me dire que mon frère est aujourd'hui dans ce cercueil à ma place."

Enchaînant les interventions dans les médias, il a demandé que son frère soit reconnu à titre posthume "comme un gardien de la paix".

Le "haut du spectre" 

Interrogée sur l'assassinat de Mehdi Kessaci, la procureure de Paris Laure Beccuau, en charge de l'enquête, a estimé mercredi soir sur Franceinfo que "ceux qui étaient capables de ce type d'agissement scandaleux faisaient partie du haut du spectre de la criminalité organisée".

Avant la marche blanche de samedi, le maire divers gauche de Marseille, Benoît Payan a lui appelé à ne "pas avoir peur". Même si dans les milieux associatifs, dans les médias et dans les couloirs du palais de justice, la peur, les doutes, l'envie d'être prudent sont bien là.

Des magistrats plaident pour une anonymisation dans les procédures concernant des narcotrafiquants, comme la DZ Mafia, qui n'hésitent pas à recruter des adolescents sur les réseaux sociaux pour leur demander d'exécuter "un contrat" pour quelques milliers d'euros seulement.

"La lutte contre la criminalité organisée est de plus en plus dure. Le climat se tend, va crescendo (...) La lutte n'est pas perdue mais elle est difficile et loin d'être gagnée", confie à l'AFP une source judiciaire.

Au tribunal, tout le monde se souvient de la soufflante reçue de la part de l'ex-garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, en mars 2024. Il leur avait reproché leur défaitisme: une juge d'instruction avait dit devant une commission parlementaire craindre "que nous soyons en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille".

Mardi, le président Emmanuel Macron a appelé à adopter face au narcotrafic la même approche que contre "le terrorisme". Sur cette stratégie, des détails sont attendus jeudi.

500 dossiers à juger 

Les effectifs de police et de justice ont été musclés à Marseille ces dernières années pour rattraper un retard historique dans la 2e ville de France.

Benoît Payan réclame aujourd'hui "encore plus" de moyens.

"On n'a rien trouvé de mieux que de supprimer la préfecture de police à Marseille", tacle-t-il, interrogé par l'AFP et "si on avait plus d'effectifs de policiers judiciaires, de magistrats, peut-être que ça serait différent".

"Il faut s'attaquer à tous les niveaux de la chaîne, du chef de réseau international au consommateur", a déclaré de son côté Renaud Muselier, président Renaissance de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Gérald Darmanin a dit avoir réclamé aux Emirats l'extradition d'"une quinzaine" de narcotrafiquants présumés.

La juridiction marseillaise, troisième de France, a été renforcée ces dernières années avec aujourd'hui 143 magistrats du siège et 60 au parquet, mais toujours moins qu'à Bobigny.

A la cour d'appel d'Aix-en-Provence, 500 procédures criminelles sont en attente de jugement. Parmi elles, le dossier des assassins présumés de Brahim, le grand frère d'Amine, tué en 2020 avec deux autres jeunes hommes.

Mais l'embolie judiciaire est telle que des dates de procès n'ont toujours pas été fixées même si ce dossier "fera l'objet d'un audiencement prioritaire", promet-on.


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.