Les premiers enquêteurs européens arrivent au Liban

Vue générale du Grand Sérail de Beyrouth, au Liban, le 10 août 2020. (Reuters).
Vue générale du Grand Sérail de Beyrouth, au Liban, le 10 août 2020. (Reuters).
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Publié le Mardi 10 janvier 2023

Les premiers enquêteurs européens arrivent au Liban

  • L'objectif de ces enquêtes est de déterminer l'origine des fonds et de savoir dans quelle mesure ils sont associés à la corruption et aux crimes financiers dans les pays européens
  • Les autorités judiciaires libanaises et les représentants des trois pays européens sont convenus d'un protocole qui permet de préserver la souveraineté du Liban

BEYROUTH: Après un arrêt de plus cinq mois, les magistrats libanais ont repris leur travail lundi. Ils revendiquent dans ce contexte une revalorisation de leurs salaires, qui se sont dépréciés sous le poids de l'effondrement économique que connaît le pays.

Lundi également a été donné le coup d'envoi des préparatifs logistiques pour accueillir dans le hall principal de la Cour de cassation des magistrats et enquêteurs européens venant de France, d'Allemagne et du Luxembourg.

Ces derniers enquêteront sur des malversations financières effectuées à partir du Liban vers des banques en France, en Allemagne et au Luxembourg par la Banque centrale et le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé.

L'objectif de ces enquêtes est de déterminer l'origine des fonds et de savoir dans quelle mesure ils sont associés à la corruption, au blanchiment d'argent et aux crimes financiers dans les pays européens.

Les réunions entre la délégation de magistrats européens et les procureurs libanais sont prévues à partir de mercredi. Elles seront suivies de séances au cours desquelles la délégation recueillera les témoignages de banquiers et des adjoints du gouverneur de la Banque centrale, anciens et actuels.

Lors d’un entretien avec Arab News, une source judiciaire a indiqué que les enquêteurs européens informeront les juges libanais des questions qu'ils poseront aux témoins et aux personnes convoquées.

La Direction centrale des enquêtes criminelles, qui, au Liban, relève du parquet de la Cour de cassation, a convoqué douze personnes qui seront interrogées lors des séances d'enquête, selon la source.

Selon la même source, la délégation française a demandé à la partie libanaise de lui soumettre un dossier relatif à l'évasion fiscale, à des détournements présumés de fonds publics, à l'enrichissement illégal, à la falsification et au recours à des faux-monnayeurs. La partie libanaise s'est prononcée en faveur de cette demande.

À ce stade, l'enquête ne portera pas sur M. Salamé.

Les autorités judiciaires libanaises et les représentants des trois pays européens sont convenus d'un protocole qui permet de préserver la souveraineté du Liban. Ainsi, les magistrats étrangers devront poser leurs questions aux citoyens libanais qui font l'objet de l'enquête par l'intermédiaire des magistrats libanais qui assisteront aux audiences.

En effet, aucune question ne sera adressée directement aux citoyens libanais, et les avocats de ces derniers auront le droit de participer aux séances.

La source judiciaire affirme que les magistrats européens n'ont pas le droit de déposer une plainte contre une personne pendant les sessions qui se tiennent à Beyrouth ni de prendre des mesures contre un Libanais au cours de l'audience.

Les plaintes déposées seront transmises au pays européen concerné, qui adressera ensuite au Liban une demande d'extradition, précise la source. La justice libanaise n'est pas en mesure de transférer un Libanais dans un autre pays pour qu’il y soit traduit en justice.

L'Observatoire européen pour l'intégrité du Liban a publié un communiqué dans lequel il souligne le point suivant: cette initiative est conforme à l’entraide judiciaire édictée par la Convention des nations unies contre la corruption et par l'Office des nations unies contre la drogue et le crime.

L'organisation s'attend à ce que l'initiative européenne incite le système judiciaire libanais à traiter avec sérieux les affaires liées à la corruption au Liban.

Elle affirme que le Liban, en tant qu'État signataire du traité de lutte contre la corruption, est tenu de supprimer tous les obstacles qui entraveraient les investigations qui portent sur les affaires de blanchiment d'argent, notamment ceux qui sont liés au secret bancaire.

Par ailleurs, les commissions parlementaires mixtes viennent d’achever un projet de loi relatif au contrôle des capitaux.

Le vice-président du Parlement libanais, Elias Bou Saab, a annoncé que les commissions cherchaient à permettre à chaque déposant de retirer un montant de 800 dollars (1 dollar = 0,93 euro), conformément à la loi. La première moitié de ce montant sera versée en dollars et la seconde en livres libanaises, selon le taux de change du marché.

L'économiste Nassib Ghobril suggère de son côté que si tous les déposants retirent 800 dollars par mois, la plupart des banques fermeront leurs portes deux mois après l’entrée en vigueur de la loi.

Les commissions parlementaires vont examiner la capacité des banques à se conformer à ces chiffres ainsi que la volonté et la faculté de la Banque du Liban d'y répondre, selon M. Ghobril.

L'approbation de la loi sur le contrôle des capitaux est destinée à prévenir le transfert de devises étrangères en dehors du pays, à encadrer les opérations de retrait à l'intérieur du Liban, et à protéger les réserves en devises de la Banque centrale ainsi que les liquidités que les banques commerciales possèdent encore auprès de banques correspondantes à l'étranger.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com