L'Assemblée rejette plusieurs textes d'un RN criant au «sectarisme»

Marine Le Pen, présidente du groupe parlementaire d'extrême droite Rassemblement national (RN), s'adresse à la salle lors d'une séance consacrée aux propositions de loi du groupe RN à l'Assemblée nationale, le 12 janvier 2023 (Photo, AFP).
Marine Le Pen, présidente du groupe parlementaire d'extrême droite Rassemblement national (RN), s'adresse à la salle lors d'une séance consacrée aux propositions de loi du groupe RN à l'Assemblée nationale, le 12 janvier 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 13 janvier 2023

L'Assemblée rejette plusieurs textes d'un RN criant au «sectarisme»

  • L'Assemblée a rejeté l'un des textes phares portés par les 88 députés RN, proposant de rendre obligatoire dans les écoles et collèges publics le port d'une «tenue uniforme»
  • La demande d'instaurer un droit de visite sans préavis des parlementaires dans les Ehpad a elle aussi été rejetée

PARIS: L'Assemblée a rejeté jeudi sans surprise une série de textes du Rassemblement national, dont la proposition d'instaurer un uniforme obligatoire à l'école, preuve selon Marine Le Pen du "sectarisme" des autres formations politiques.

Le principal groupe d'opposition s'attendait à ces échecs. Mais il a profité de sa première journée réservée au Palais Bourbon pour dérouler certains de ses thèmes, à l'exception notable de l'immigration, et poursuivre sa quête de normalisation et de crédibilité auprès de l'opinion.

Sa cheffe de file, Marine Le Pen, a expliqué vouloir avant tout montrer aux Français que le RN avait "respecté sa promesse" en présentant "des textes concrets pour améliorer leur vie quotidienne". Des textes qui auraient pu être adoptés selon elle si les autres groupes "votaient en fonction de leurs idées" au lieu de les rejeter par "sectarisme".

"Le but des autres groupes c'est d'essayer de démontrer que nous serions un groupe à part", a-t-elle lancé devant des journalistes, dénonçant une attitude "pitoyable".

L'Assemblée a rejeté en soirée l'un des textes phares portés par les 88 députés RN, proposant de rendre obligatoire dans les écoles et collèges publics le port d'une "tenue uniforme", dont chaque établissement pourrait fixer "la coupe et la couleur".

«La lumière de l'Elysée»

Il était particulièrement sous les projecteurs après des déclarations de Brigitte Macron en faveur du port de l'uniforme, dans Le Parisien publié la veille.

"Pour une fois, la lumière vient de l'Elysée", a ironisé le député RN Julien Odoul, avant que Mme Le Pen ne plaide en vain dans l'hémicycle pour un texte qui "règle deux difficultés", à savoir "la compétition des marques et la pression des islamistes sur les enfants qui vont à l'école".

LR, qui a déposé des propositions de loi similaires, est le seul autre groupe à avoir apporté son soutien, au nom de "l'intérêt général", à ce texte vivement combattu par la gauche.

Même si certains députés macronistes voient d'un bon oeil le port de l'uniforme, le camp présidentiel s'est prononcé contre un texte rédigé sans "travail sérieux sur l'impact". "C'est un sujet qui mérite de la nuance", a dit le député Sylvain Maillard, hostile à toute généralisation, expliquant qu'un groupe de travail avait été mis en place au sein de Renaissance sur le sujet.

"Cette proposition de loi n'est pas nécessaire parce que les établissements disposent déjà de la possibilité" d'instaurer une tenue uniforme, qui "ne saurait devenir une règle universelle et verticale", a dit de son côté le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester, qui remplaçait le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye, retenu par une réunion à l'Elysée.

L'Assemblée a également rejeté plus tôt jeudi la proposition du RN visant à inciter les entreprises à augmenter les salaires de 10% via des baisses des cotisations patronales. Les élus LR se sont abstenus, tandis que la majorité et la gauche ont voté contre la proposition, jugée inefficace voire dangereuse.

«Niche parlementaire»

Pas davantage de succès, malgré le soutien de LR, pour la proposition de supprimer les zones à faibles émissions (ZFE) dans les agglomérations, où il est progressivement interdit aux véhicules les plus polluants de circuler.

"Arrêtez d'emmerder les Français, de les exclure, de les culpabiliser!", a demandé le député RN Pierre Meurin. Il a proposé d'amender son propre texte avec une suspension plutôt qu'une suppression des ZFE, sans convaincre les Insoumis qui demandent de leur côté un "moratoire".

La demande d'instaurer un droit de visite sans préavis des parlementaires dans les Ehpad a elle aussi été rejetée, les autres groupes s'inquiétant notamment de violations de l'intimité des personnes vulnérables.

"C'est la journée de la mauvaise foi", a estimé la députée RN Laure Lavalette. "S'il y avait un texte +désidéologisé+, c'est bien celui-là", a renchéri son collègue Sébastien Chenu.

Des textes instituant la proportionnelle aux législatives, une refonte de la fiscalité locale ou encore créant "une présomption de légitime défense" pour les forces de l'ordre sont encore au programme jeudi. La "niche parlementaire" devra s'achever quoi qu'il arrive à minuit.


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

أمسية فرنسية سعودية رائعة في معهد العالم العربي في باريس ! 🇨🇵💙🇸🇦
شكرا 🙏 ل @FSYBCLUB و @imarabe و @jack_lang و @MMoha_med على الدعوة الكريمة ! pic.twitter.com/JBwdWbRNb0

— Ludovic Pouille (@ludovic_pouille) June 20, 2025

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.

 


Léa Salamé annonce son départ de la matinale de France Inter

Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
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  • Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017
  • "France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth

PARIS: Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France.

La journaliste de 45 ans "a annoncé à la direction de France Inter son souhait de quitter la matinale pour de nouveaux projets professionnels", a déclaré la station dans son communiqué. "Son histoire avec France Inter n'est pas terminée", a toutefois ajouté la directrice de la radio, Adèle Van Reeth, évoquant des discussions autour de "nouveaux projets pour l'avenir".

Pilier avec elle de la matinale, Nicolas Demorand doit rester sur France Inter à la rentrée, mais pas forcément sur cette tranche horaire, a-t-on précisé au sein de la direction.

Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017.

"France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth.

Pour sa part, Anne-Sophie Lapix, visage du 20H de France 2 depuis huit ans, va en quitter les commandes sur décision de la direction de France Télévisions. Elle présentera son dernier JT sur la chaîne publique le 26 juin, un départ finalement avancé.

La journaliste a rapidement trouvé un point de chute: elle rejoindra à la rentrée la radio RTL pour y animer la tranche 18H00-20H00, ainsi que la chaîne M6 pour une interview le dimanche.


Macron en Norvège lundi et mardi avant le sommet de l'Otan

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
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  • "La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité"
  • Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi et mardi en Norvège pour renforcer la coopération notamment en matière de défense avant de se rendre au sommet de l'Otan, a annoncé jeudi l'Elysée.

Pour cette première visite d'un chef de l'Etat français dans le pays nordique depuis 1984, les deux pays "rehausseront leur relation au rang de partenariat stratégique, avec la signature d'un accord qui viendra structurer et renforcer des coopérations déjà denses en matière de sécurité et de défense, de compétitivité, d'innovation et de technologies avancées, de transition énergétique et écologique", a déclaré la présidence française.

"La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité", a-t-elle ajouté, après une étape de quelques heures au Groenland, territoire autonome danois, où Emmanuel Macron a exprimé dimanche la "solidarité européenne" face aux visées des Etats-Unis de Donald Trump.

Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient".

"En cette période d'incertitude, il est d'autant plus important de pouvoir discuter de nos intérêts et priorités communs", a indiqué de son côté le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre, cité dans un communiqué.

"Nous sommes unis dans la lutte pour la liberté et l'indépendance de l'Ukraine. La France, avec le Royaume-Uni, dirige notamment les efforts visant à coordonner le soutien européen à l'Ukraine, auxquels participe également la Norvège", a-t-il ajouté.

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros.

Emmanuel Macron doit ensuite participer mardi et mercredi au sommet de l'Alliance atlantique à La Haye, aux Pays-Bas.