La RATP propose une augmentation de 1 365 euros net sur l'année, satisfaction de la CGT et FO

Selon les calculs de la RATP, cette mesure salariale permet une hausse moyenne des salaires de 5,7% en 2023 pour l'ensemble des salariés du groupe public (Photo, AFP).
Selon les calculs de la RATP, cette mesure salariale permet une hausse moyenne des salaires de 5,7% en 2023 pour l'ensemble des salariés du groupe public (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 14 janvier 2023

La RATP propose une augmentation de 1 365 euros net sur l'année, satisfaction de la CGT et FO

  • Cette mesure, qui correspond à une augmentation de «105 euros net sur un mois», a pour effet de soutenir particulièrement les salaires les moins élevés de l’entreprise
  • Les organisations syndicales représentatives de la RATP – CGT, FO, Unsa et CFE-CGC – ont jusqu'au 23 janvier pour signer ou non cet accord

PARIS: La direction de la RATP a proposé une augmentation de salaire de 1 365 euros net sur l'année à tous ses salariés dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) qui se sont tenues vendredi, une mesure saluée par les deux premiers syndicats de l'entreprise.

Cette mesure, qui correspond à une augmentation de "105 euros net sur un mois", a pour effet de soutenir particulièrement les salaires les moins élevés de l’entreprise dans un contexte d’inflation élevé", a indiqué le groupe dans un communiqué.

"La direction a enfin entendu la CGT", a réagi dans la soirée le premier syndicat de l'entreprise, FO saluant de son côté une négociation "qui témoigne de l'engagement de l'entreprise à préserver l'attractivité des métiers".

Les organisations syndicales représentatives de la RATP - CGT, FO, Unsa et CFE-CGC - ont jusqu'au 23 janvier pour signer ou non cet accord.

"Nous sommes entrés en négociation avec une revendication d’une augmentation de 300 euros. Un bout du chemin a été fait", a souligné la CGT dans un communiqué, précisant qu'un texte serait "soumis à signature la semaine prochaine" à ses militants.

Une clause de revoyure est prévue en cours d'année "compte-tenu des incertitudes liées au niveau réel de l’inflation sur 2023", a assuré la Régie.

FO a souligné que "cette négociation, avec une clause de revoyure actée", permettait "à chaque salarié d'avoir la certitude de bénéficier d'une augmentation statutaire mensuelle dès juillet 2023, de 105 à 129 euros net sur 13 mois". Cela correspond pour les salariés "à une augmentation de 3 à 8%, ce qui favorise en priorité les bas salaires", selon le syndicat.

Vendredi, l'Insee a annoncé que l'inflation avait atteint 5,2% sur l'ensemble de l'année 2022, en nette hausse par rapport à 2021 (+1,6%).

Selon les calculs de la RATP, cette mesure salariale permet une hausse moyenne des salaires de 5,7% en 2023 pour l'ensemble des salariés du groupe public.

Cette augmentation doit aussi permettre de favoriser l'attractivité de l'entreprise qui peine à attirer de nouvelles recrues, notamment des conducteurs de bus mais aussi des agents de maintenance et de sécurité.

Le PDG de la RATP Jean Castex a d'ailleurs annoncé vendredi son intention de recruter 4 500 personnes en 2023, dont 2 500 conducteurs de bus et 400 conducteurs de métro, soit le double de l'année 2022.

L'objectif est de rétablir une offre de transport identique à celle d'avant la période Covid mais aussi de se préparer à l'accueil des Jeux olympiques en 2024 à Paris.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.