«Tar», film sur le pouvoir ou portrait «misogyne» d'une cheffe d'orchestre?

Sur cette photo d'archive prise le 15 octobre 2022, l'actrice australienne Cate Blanchett pose sur le tapis rouge à son arrivée pour assister à la première mondiale de "Pinocchio", lors du Festival du film de Londres BFI 2022 à Londres. Blanchett joue un rôle principal dans le film "Tar", un drame à venir, qui sortira le 25 janvier 2023, sur la chute d'un chef d'orchestre vedette, et a reçu le Golden Globe de la meilleure actrice pour le film. (AFP).
Sur cette photo d'archive prise le 15 octobre 2022, l'actrice australienne Cate Blanchett pose sur le tapis rouge à son arrivée pour assister à la première mondiale de "Pinocchio", lors du Festival du film de Londres BFI 2022 à Londres. Blanchett joue un rôle principal dans le film "Tar", un drame à venir, qui sortira le 25 janvier 2023, sur la chute d'un chef d'orchestre vedette, et a reçu le Golden Globe de la meilleure actrice pour le film. (AFP).
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Publié le Dimanche 15 janvier 2023

«Tar», film sur le pouvoir ou portrait «misogyne» d'une cheffe d'orchestre?

  • Le film de Todd Field est un drame psychologique centré sur la chute de Lydia Tar, cheffe d'orchestre star (et fictive), qui se prépare à enregistrer la cinquième symphonie de Mahler avec le Philharmonique de Berlin
  • Cette oeuvre, grâce à laquelle Blanchett vient de remporter le Golden Globe de la meilleure actrice et qui sort en France le 25 janvier, a été saluée par les critiques et par Martin Scorsese

PARIS : C'est un rôle pour lequel Cate Blanchett pourrait rafler son troisième Oscar, mais son personnage de cheffe d'orchestre toxique dans le long-métrage "Tar" a irrité Marin Alsop, une "maestra" pionnière, qui y a vu un portrait "misogyne".

Le film de Todd Field est un drame psychologique centré sur la chute de Lydia Tar, cheffe d'orchestre star (et fictive), qui se prépare à enregistrer la cinquième symphonie de Mahler avec le Philharmonique de Berlin.

Cette oeuvre, grâce à laquelle Blanchett vient de remporter le Golden Globe de la meilleure actrice et qui sort en France le 25 janvier, a été saluée par les critiques et par Martin Scorsese, qui y a vu une lueur d'espoir dans "la période sombre" que traverse le cinéma.

Mais au fur et à mesure du film, on découvre un personnage narcissique, tyrannique, avec un comportement prédateur -suggéré plutôt que montré- et qui sera au final accusé d'abus.

«Ca dessert les femmes»

Un portrait qui n'est pas sans rappeler le mouvement MeToo et des scandales qui ont éclaboussé le milieu de la musique classique, notamment les chefs d'orchestre James Levine et Charles Dutoit, ou encore le légendaire Placido Domingo.

A une différence près: Lydia Tar est une femme, et lesbienne.

De quoi offusquer l'Américaine Marin Alsop, pionnière puisqu'elle a été la première femme directrice musicale d'un orchestre réputé aux Etats-Unis, à Baltimore (et la seule, jusqu'à la nomination récente de la Française Nathalie Stutzmann à Atlanta).

L'actuelle cheffe principale de l'Orchestre symphonique de la radio de Vienne, âgée de 66 ans, avait estimé dans les colonnes du Sunday Times britannique que le film était "anti-femme".

"Mon souci n'a rien à voir avec Cate Blanchett, qui est une actrice impressionnante et accomplie", clarifie-t-elle auprès de l'AFP.

"Mon souci est qu'il s'agit encore une fois d'un portrait misogyne d'une femme au pouvoir", ajoute-t-elle, précisant que le fait que "le personnage devienne hystérique vient renforcer ces stéréotypes millénaires que les hommes ont sur les femmes".

Selon elle, il y a eu "historiquement tellement peu d'opportunités pour les femmes d'être au sommet", notamment sur les grands podiums, que montrer une cheffe d'orchestre "abusive" ne fait que "desservir la cause des femmes".

Lors de première du film à la Mostra de Venise en septembre, Blanchett avait indiqué qu'elle n'avait pas du tout pensé "au genre" du personnage et qu'il ne s'agit pas d'un "film sur des femmes mais sur des humains".

Récemment, sur la BBC Radio 4, elle a réagi aux propos d'Alsop, en affirmant qu'il s'agissait d'une "méditation sur le pouvoir" et que "le pouvoir n'avait pas de genre".

D'après le New York Times, le personnage de Tar serait inspiré en partie de Marin Alsop (les deux ont eu Leonard Bernstein comme mentor, sont lesbiennes et cheffes reconnues), mais Cate Blanchett a assuré que le personnage était entièrement fictif.

Dans le film, Lydia Tar humilie un élève de la prestigieuse Juilliard School, qui critique la musique classique comme étant dominée par des hommes blancs morts. Elle fait preuve de favoritisme envers une jolie soliste et aurait provoqué le suicide d'une musicienne.

"J'aurais espéré qu'un film dont la star est une cheffe d'orchestre dirigeant un grand orchestre international ouvrirait les portes" à plus de femmes, regrette Marin Alsop, qui avait créé l'un des premiers programmes de soutien aux cheffes d'orchestre.

"Je sais qu'il y beaucoup de gens qui ont aimé le film mais, pour une fois qu'on a l'occasion de voir une femme dans cette position, (...) pourquoi choisir une femme alors qu'il y a plein d'exemples d'abus de pouvoir chez les hommes?", s'interroge-t-elle.

D'après la Maestra, premier concours international pour cheffes d'orchestre créé en 2020 à la Philharmonie de Paris, le pourcentage de femmes à la tête d'orchestres dans le monde est passé de 4,3% en 2018 à 8% actuellement.


Wafaa Al-Tajal souligne l'importance de la culture dans le développement de l'enfant

Un séminaire de dialogue sur le rôle de la culture dans la formation de la personnalité de l'enfant s'est tenu à la Foire du livre de Médine. (SPA)
Un séminaire de dialogue sur le rôle de la culture dans la formation de la personnalité de l'enfant s'est tenu à la Foire du livre de Médine. (SPA)
Un séminaire de dialogue sur le rôle de la culture dans la formation de la personnalité de l'enfant s'est tenu à la Foire du livre de Médine. (SPA)
Un séminaire de dialogue sur le rôle de la culture dans la formation de la personnalité de l'enfant s'est tenu à la Foire du livre de Médine. (SPA)
Wafaa Al-Tajal, chercheuse et consultante en éducation de la petite enfance, parle du rôle de la culture dans la formation de la personnalité de l'enfant. (SPA)
Wafaa Al-Tajal, chercheuse et consultante en éducation de la petite enfance, parle du rôle de la culture dans la formation de la personnalité de l'enfant. (SPA)
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  • Le Dr Wafaa Al-Tajal a déclaré que la culture est un facteur clé dans la construction de la personnalité des enfants.
  • Le pavillon des petits artisans de la foire est devenu une attraction majeure pour les jeunes visiteurs et leurs parents.

MEDINE : Le Dr Wafaa Al-Tajal, chercheur et consultant en éducation de la petite enfance, a déclaré que la culture est un facteur clé dans la construction de la personnalité des enfants, soulignant son rôle essentiel dans le développement de leurs compétences intellectuelles et sociales.

Lors de sa participation à un séminaire de dialogue sur le rôle de la culture dans la formation de la personnalité de l'enfant, qui s'est tenu à la Foire du livre de Médine, elle a souligné l'importance des activités culturelles telles que la lecture, le théâtre et les arts visuels pour développer les talents des enfants et leur donner confiance en eux.

Elle a également souligné le rôle de ces activités dans l'inculcation des valeurs humaines et de la tolérance, ainsi que dans la préservation du patrimoine culturel et des traditions, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

L'amélioration des compétences linguistiques des enfants, a-t-elle ajouté, constitue une étape importante dans le développement de leur personnalité intellectuelle et créative en mettant l'accent sur le vocabulaire utile et les compétences en matière de communication, ainsi qu'en renforçant leur capacité à s'exprimer et à interagir avec leur environnement.

Selon Mme Al-Tajal, ces possibilités de développement peuvent être maximisées grâce à un environnement favorable et au rôle actif de la famille et de l'école dans la promotion d'un sentiment d'appartenance.

Le pavillon des petits artisans de la foire est devenu une attraction majeure pour les jeunes visiteurs et leurs parents.

Dans le cadre du programme culturel de la foire, le pavillon interactif propose des ateliers conçus pour enseigner aux enfants des techniques artisanales simples tout en cultivant des compétences essentielles pour la vie.

Dirigés par une équipe de formateurs experts, les ateliers fournissent des instructions faciles à suivre qui permettent aux enfants d'appliquer leurs nouvelles compétences dans un environnement créatif et positif.

L'initiative vise à améliorer la dextérité manuelle et l'expression artistique tout en promouvant des valeurs telles que l'autonomie et la patience et en donnant la satisfaction de créer quelque chose à la main.

Selon la SPA, les parents et les visiteurs ont fait l'éloge du pavillon, notant son impact éducatif et émotionnel unique sur les enfants.

Le théâtre pour enfants de la foire est également une attraction majeure, offrant des divertissements quotidiens et des expériences éducatives conçues pour favoriser les valeurs culturelles et émotionnelles.

Parmi les activités proposées, des conteurs racontent des histoires aux significations profondes, suivies de discussions visant à approfondir la compréhension et à encourager la participation.

Un autre espace met en scène une grand-mère qui partage des proverbes populaires, inculquant des leçons de sagesse et de respect des racines culturelles.

Un théâtre de marionnettes emmène les enfants dans un voyage vers un coffre au trésor où ils découvrent que la connaissance elle-même est le véritable trésor.

Grâce à ce programme varié, la foire transforme l'expérience des enfants en un voyage émotionnel et éducatif, établissant une nouvelle relation entre la jeune génération et son héritage culturel.

Le salon se tient jusqu'au 4 août au King Salman International Convention Center et se targue de la participation de plus de 300 maisons d'édition et agences locales, régionales et internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L’art contemporain saoudien s’expose pour la première fois au Musée national de Chine, à Pékin

Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
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  • L’exposition réunit plus de 30 artistes saoudiens de toutes générations autour d’une sélection d’œuvres (peintures, installations, vidéos) qui interrogent les notions d’identité, de mémoire, de tradition et de changement.
  • De La Mecque à l’intimité du vêtement féminin, des palmiers du désert aux structures géométriques du mihrab, l’art saoudien se dévoile sous toutes ses formes.

PEKIN : Après Rio de Janeiro et Riyad, c’est au tour de Pékin d’accueillir Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine.

Organisée par la Commission des musées du ministère saoudien de la Culture, cette manifestation culturelle majeure s’inscrit dans le cadre de l’Année culturelle saoudo-chinoise et constitue une nouvelle étape dans le dialogue artistique entre les deux pays.

Elle présente une scène contemporaine plurielle et audacieuse.

L’exposition réunit plus de 30 artistes saoudiens de toutes générations autour d’une sélection d’œuvres (peintures, installations, vidéos) qui interrogent les notions d’identité, de mémoire, de tradition et de changement. Le commissariat a été confié à la critique d'art argentine Diana Wechsler, qui propose une lecture sensible et contrastée de la scène contemporaine saoudienne.

De La Mecque à l’intimité du vêtement féminin, des palmiers du désert aux structures géométriques du mihrab, l’art saoudien se dévoile sous toutes ses formes, entre enracinement et modernité, spiritualité et questionnements écologiques.

Une immersion dans les récits et les formes.

Parmi les œuvres majeures exposées, Golden Hour d'Ahmed Mater présente une série de photographies tirées de Desert of Pharan, qui documentent l'évolution fulgurante de La Mecque. À travers ces images, l’artiste capture les tensions entre espace sacré, urbanisation massive et transformation sociale, offrant une nouvelle vision de la ville sainte.

The Silent Press, une installation de Muhannad Shono, se présente sous la forme d'un long rouleau de papier recouvert de signes énigmatiques tracés au charbon. Cette œuvre silencieuse mais vibrante interroge notre manière de lire, d'interpréter et de ressentir les mots et les formes.

Avec Five Women, Filwa Nazer présente des installations textiles inspirées de robes ayant appartenu à des femmes saoudiennes et qui racontent des histoires intimes de transformation, de mémoire et de résilience. L’artiste déconstruit les motifs et les structures vestimentaires pour révéler la charge émotionnelle contenue dans chaque vêtement.

Dans Tracing Lines of Growth, Lina Gazzaz transforme des feuilles de palmier traversées de fil noir en sculptures poétiques qui révèlent les tensions internes du végétal et les traces du temps. Chaque ligne cousue est une méditation sur la croissance, la mémoire et le mouvement.

Simplicity in Multiplicity d’Ahmad Angawi prend la forme d’un mihrab en bois inspiré de la « Fleur de Vie », un symbole ancestral. À travers ses motifs géométriques en expansion, l’œuvre exprime l’unité entre la foi, la nature et la géométrie sacrée, et représente les cinq prières quotidiennes musulmanes.

L’installation vidéo The Desert Keepers d’Ayman Zedani explore l’adaptation des plantes désertiques aux conditions extrêmes, notamment grâce au transfert génétique horizontal. Le désert y devient une mémoire vivante et un espace d'exploration des futurs possibles, dans une narration coécrite avec la poétesse Wided Rihana Khadraoui.

Enfin, Soft Machine / Far Away Engines de Sarah Brahim est une œuvre immersive mêlant performance filmée et installation sonore. À travers le souffle, geste à la fois fragile et fondamental, l’artiste interroge le corps humain, sa présence, sa résonance émotionnelle et son lien au collectif.

Une ouverture sur le monde et les futurs possibles.

Outre la valorisation des artistes contemporains du Royaume, l’exposition met également en lumière les pionniers de l’art moderniste saoudien des années 1960 à 1980, grâce à une sélection d'œuvres issues de la collection du ministère de la Culture. Cette perspective historique offre une lecture enrichie de l’évolution artistique du pays.

L'exposition Art of the Kingdom témoigne ainsi de la volonté de l'Arabie saoudite de soutenir la création artistique, d'élargir les horizons culturels et de tisser des liens durables avec d'autres scènes internationales.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com