Durabilité et rapidité sont indispensables à l’industrie minière en Arabie saoudite

Des ministres, des experts de l’industrie et des représentants de groupes de réflexion se sont réunis pour discuter des moyens de relever les défis du secteur, y compris le facteur crucial qu’est la durabilité. (Agence de presse saoudienne)
Des ministres, des experts de l’industrie et des représentants de groupes de réflexion se sont réunis pour discuter des moyens de relever les défis du secteur, y compris le facteur crucial qu’est la durabilité. (Agence de presse saoudienne)
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Publié le Dimanche 15 janvier 2023

Durabilité et rapidité sont indispensables à l’industrie minière en Arabie saoudite

  • La participation de plus de 200 intervenants venus des quatre coins du monde prouve que le Royaume est sur la bonne voie, en particulier après qu’une nouvelle loi minière a amélioré le milieu des affaires en Arabie saoudite
  • En plus d’accélérer les opérations minières pour catalyser la transition énergétique, le Royaume travaille sur des pratiques innovantes pour mettre en place des opérations durables dans le secteur minier

RIYAD: Lorsque le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a fait part de l’initiative Vision 2030 du Royaume en 2016, les sceptiques avaient des doutes quant à la manière dont une nation dépendante du pétrole depuis plusieurs décennies pourrait réussir à diversifier son économie.

Aujourd’hui, sept ans plus tard, le Royaume s’est lancé avec succès dans un nouvel univers de possibilités. Le secteur minier en particulier apparaît comme l’un des pôles de croissance du Royaume.

C’est dans cet esprit que le Future Minerals Forum – qui a pris fin à Riyad le 12 janvier – a mis en lumière les ambitions du Royaume dans le secteur minier et la manière dont l’industrie de la prospection minière est en train de devenir le troisième pilier de l’économie du pays.

Des ministres, des experts de l’industrie et des représentants de groupes de réflexion se sont réunis pour discuter des moyens de relever les défis du secteur, y compris le facteur crucial qu’est la durabilité.

Une participation internationale pour attirer plus d’investissements en Arabie saoudite

La participation de plus de 200 intervenants venus des quatre coins du monde prouve que le Royaume est sur la bonne voie, en particulier après qu’une nouvelle loi minière a amélioré le milieu des affaires en Arabie saoudite, en plus de l’assouplissement de la procédure d’octroi des permis d’exploitation minière.

Paul Sullivan, maître de conférences à l’université Johns Hopkins et chercheur associé principal au département d’énergie et de sécurité environnementale du Centre du roi Façsal pour la recherche et les études islamiques, déclare à Arab News que la participation internationale sans précédent au forum devrait stimuler les investissements dans le secteur minier du Royaume.

« Le Future Minerals Forum pourrait servir de catalyseur pour accroître les investissements dans l’exploitation minière en Arabie saoudite. Espérons qu’il pourra également contribuer à créer des structures juridiques et réglementaires plus efficaces dans le pays. Mais de telles choses nécessitent du temps. Le potentiel de l’Arabie saoudite est considérable en termes d’exploitation minière», affirme M. Sullivan.

Le 11 janvier, deuxième jour du Forum, le ministre saoudien de l’Investissement, Khaled al-Falih, explique que l'Arabie saoudite est en train de devenir la destination idéale pour les entreprises désireuses de mener des activités dans le secteur minier.

«L’Arabie saoudite a réuni tous les catalyseurs nécessaires dans le secteur minier. Nous avons la solution énergétique, l’emplacement, le financement et les meilleures réglementations à travers le monde», précise M. Al-Falih.

Au cours de l’édition 2023 du Future Minerals Forum, la Saudi Arabian Mining Co., connue sous le nom de Ma’aden, a signé un accord avec le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite pour investir dans l’exploitation minière à l’échelle mondiale. (Agence de presse saoudienne)
Au cours de l’édition 2023 du Future Minerals Forum, la Saudi Arabian Mining Co., connue sous le nom de Ma’aden, a signé un accord avec le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite pour investir dans l’exploitation minière à l’échelle mondiale. (Agence de presse saoudienne)

Comme pour mieux mettre en valeur la portée internationale croissante des ambitions minières du Royaume, la Saudi Arabian Mining Co., connue sous le nom de Ma’aden, a signé, lors du FMF, un accord avec le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite pour investir dans l’exploitation minière à l’échelle mondiale.

La société minière – la plus grande de la région du Golfe – a également annoncé qu’elle avait signé un accord pour acquérir une participation de 9,9% au sein de la société américaine de prospection et de développement de minéraux Ivanhoe Electric et former une co-entreprise distincte avec Ivanhoe pour explorer et développer des projets miniers en Arabie saoudite.

Ma’aden a signé un autre accord de partenariat avec Barrick Gold Limited, une filiale du groupe canadien Barrick Gold Corp. Dans le cadre de cet accord, une nouvelle société à responsabilité limitée sera créée à Umm Ad Damar pour accélérer les activités de prospection minière dans le Royaume.

Durabilité dans le secteur minier

Alors que les minéraux essentiels sont nécessaires pour une transition en douceur vers l’énergie verte, les répercussions environnementales de l’exploitation minière suscitent des inquiétudes.

«L’Arabie saoudite peut devenir plus durable et plus propre dans de nombreux domaines, pas seulement dans l’exploitation minière. Les lois et réglementations en matière d’environnement et de durabilité sont importantes. Les entreprises et l’exploitation minière seront des sources d’importantes externalités, comme la pollution de l’eau, de la terre et de l’air, sans de telles réglementations», dit M. Sullivan à Arab News.

Il ajoute : «L’Arabie saoudite pourrait bénéficier le plus d’une industrie minière prospère et en croissance qui minimise les externalités comme la pollution. C’est de la bonne publicité qui serait également bénéfique pour le peuple saoudien et son avenir.»

M. Sullivan a en outre noté que les lois et réglementations minières devraient être mises en œuvre de manière à défendre les intérêts du grand public.

« Il y a des équilibres complexes qui doivent être pris en compte. La rédaction de règlements et de lois devrait également refléter les besoins du peuple saoudien, de ses dirigeants et des Saoudiens de l’avenir mais aussi des entreprises afin de permettre une exploitation minière durable, à long terme et efficace pour renforcer la richesse future de l’Arabie saoudite», poursuit M. Sullivan.

Le Future Minerals Forum – qui a pris fin à Riyad le 12 janvier – a mis en lumière les ambitions du Royaume dans le secteur minier et la manière dont l’industrie de la prospection minière est en train de devenir le troisième pilier de l’économie du pays.

Lors du Forum, les dirigeants et les hauts responsables de l’industrie ont discuté de l’importance de la durabilité. Mike Henry, PDG de la société minière australienne BHP, précise que la prospection des minéraux critiques devrait être accélérée pour atteindre les objectifs de transition énergétique au cours des trente prochaines années, puisqu’il est impossible de répondre à la demande croissante si le monde évolue à la vitesse actuelle.

« Au cours des trente prochaines années, pour répondre aux besoins de la transition énergétique, le monde va avoir besoin de deux fois plus de cuivre, quatre fois plus de nickel, deux fois plus d’acier et deux fois plus de minerai de fer, comme cela était le cas dans les trente dernières années», indique-t-il.

Lors d’une table ronde distincte, Souleiman al-Mazroua, PDG du Programme national de développement industriel et logistique d’Arabie saoudite, souligne que le Royaume essayait non seulement d’accélérer les opérations minières pour catalyser la transition énergétique mais travaillait également sur des pratiques innovantes pour mettre en place des opérations durables dans le secteur minier.

«L’Arabie saoudite est à la fois du côté de l’offre et de la demande. Nous favorisons le domaine de l’innovation pour atteindre la durabilité et fournissons également plus de métaux au monde», soutient M. Al-Mazroua.

Avancer et se surpasser

Le forum a également été témoin de partage de connaissances sur des idées novatrices qui pourraient remodeler le mode de fonctionnement de l’industrie minière.

Lors d’une table ronde, le gouverneur de Saline Water Conversion Corp., Abdallah Ibrahim al-Abdel-Karim, affirme que l’industrie minière devra avoir une structure différente pour aller de l’avant alors que le monde connaît des changements rapides à l’ère de la transition énergétique, de la numérisation et du changement climatique.

M. Al-Abdel-Karim note également que les nouvelles sociétés minières seront en mesure de trouver des ressources abondantes à partir de l’eau de mer si elles disposent de «la science, de la réingénierie et de la structure basée sur l’économie».

«En trouvant les moyens nécessaires pour extraire les précieux sels et minéraux de l’eau salée, nous serons en mesure de garantir la demande pour l’avenir», renchérit-il.

Alors que le secteur minier saoudien poursuit sa croissance accélérée, les personnes responsables de son essor ont à cœur de montrer que la vitesse ne se fera pas au détriment de la durabilité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le prince héritier saoudien rencontre le ministre iranien des affaires étrangères dans le cadre de la diplomatie régionale

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
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  • Les dirigeants discutent des liens et de la stabilité régionale
  • Le prince Mohammed exhorte au dialogue et à la diplomatie comme moyens de résoudre les différends

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Jeddah mardi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Leur rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les liens entre les deux pays et à naviguer dans un paysage régional turbulent.

Au cours de la réunion, le prince Mohammed et M. Araghchi ont passé en revue l'état des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran et ont échangé leurs points de vue sur les récents développements dans la région.

Le prince héritier a souligné que le Royaume espérait que l'accord de cessez-le-feu actuel entre l'Iran et Israël contribuerait à jeter les bases d'une sécurité et d'une stabilité régionales renforcées.

Réaffirmant le soutien de longue date de l'Arabie saoudite aux solutions diplomatiques, le prince héritier a souligné l'importance du dialogue pour résoudre les différends régionaux et réduire les tensions.

Pour sa part, M. Araghchi a exprimé sa gratitude pour la position du Royaume dans la condamnation de l'agression israélienne et a salué l'engagement personnel du prince Mohammed dans la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.

Plusieurs hauts responsables saoudiens ont assisté à la réunion, notamment le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, et le conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.

Plus tôt dans la journée, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu son homologue iranien à La Mecque, où les deux responsables ont également discuté des relations bilatérales et exploré les moyens d'encourager la coopération régionale.

Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la région et sur les efforts mutuels visant à préserver la sécurité et la stabilité.


Yémen: le cargo attaqué lundi en mer Rouge «toujours encerclé» par des assaillants

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
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  • The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas
  • L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO

DUBAI: Un cargo attaqué en mer Rouge au large du Yémen lundi soir est "toujours encerclé" par ses assaillants, après avoir subi une panne d'électricité et d'importants dégâts, a indiqué mardi une agence de sécurité maritime.

The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas.

L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations), qui dépend de la marine britannique, dans un communiqué.

Ces deux attaques successives font craindre que les Houthis soutenus par l'Iran ne reprennent leur campagne dans cette voie maritime essentielle pour le commerce mondial.

Depuis fin 2023, les Houthis ont attaqué au large du Yémen des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël, puis des bateaux américains, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de Gaza, en proie à 21 mois de guerre entre Israël et le Hamas.

L'agence de sécurité maritime britannique Ambrey a indiqué que deux membres de l'équipage de l'Eternity étaient blessés et deux autres portés disparus suite à l'attaque survenue au large du port de Hodeida, tenu par les rebelles, précisant que le navire "correspondait au profil visé par les Houthis".

Le secrétaire du Département des travailleurs migrants des Philippines, Hans Cacdac, a identifié le navire attaqué comme étant le MV Eternity C, précisant que 21 des 22 membres d’équipage étaient Philippins.

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen.

En représailles aux attaques houthies, Israël a bombardé plusieurs sites des rebelles au Yémen, dont le port de Hodeida et ses environs, ciblés à nouveau dimanche et lundi avant l'aube.

Lundi, les Houthis ont indiqué avoir riposté par des tirs de missiles en direction d'Israël. L'armée israélienne a dit avoir détecté deux missiles tirés depuis le Yémen.

En mai, les rebelles, qui contrôlent de larges pans du Yémen, pays en guerre depuis 2014, avaient averti qu'ils continueraient à cibler les navires israéliens ou liés à Israël, malgré la trêve avec les Etats-Unis.

 


Trêve à Gaza: «aucune percée» jusqu'à présent dans les négociations entre Israël et Hamas

Des Palestiniens vérifient les dégâts après une frappe israélienne qui a touché une école abritant des Palestiniens déplacés dans le camp d'Al-Bureij, au centre de la bande de Gaza, le 8 juillet 2025. Une troisième journée de négociations indirectes sur un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a débuté à Doha le 8 juillet, selon une source palestinienne proche des discussions. (AFP)
Des Palestiniens vérifient les dégâts après une frappe israélienne qui a touché une école abritant des Palestiniens déplacés dans le camp d'Al-Bureij, au centre de la bande de Gaza, le 8 juillet 2025. Une troisième journée de négociations indirectes sur un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a débuté à Doha le 8 juillet, selon une source palestinienne proche des discussions. (AFP)
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  • "Aucune percée n'a été réalisée jusqu'à présent, et les négociations se poursuivent"
  • "Les discussions portent toujours sur les mécanismes de mise en oeuvre (d'un accord de cessez-le-feu), en particulier les clauses relatives au retrait (de l'armée israélienne) et à l'aide humanitaire" pour le territoire palestinien

LE CAIRE: Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages à Gaza ont repris mardi à Doha au Qatar, mais sans "aucune percée" pour le moment, selon une source palestinienne proche des négociations.

"Aucune percée n'a été réalisée jusqu'à présent, et les négociations se poursuivent", a déclaré cette source à l'AFP, au troisième jour de pourparlers qui se tiennent sous l'égide de médiateurs étrangers, plus de 21 mois après le début de la guerre dans la bande de Gaza.

"Les discussions portent toujours sur les mécanismes de mise en oeuvre (d'un accord de cessez-le-feu), en particulier les clauses relatives au retrait (de l'armée israélienne) et à l'aide humanitaire" pour le territoire palestinien, avait déclaré plus tôt à l'AFP une autre source palestinienne.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré lundi à Washington le président américain, Donald Trump, qui s'est dit convaincu que le Hamas souhaitait un cessez-le-feu.

"Je ne pense pas qu'il y ait un blocage. Je pense que les choses avancent très bien", a affirmé M. Trump lorsqu'on lui a demandé ce qui empêchait la conclusion d'un accord.

Selon des sources palestiniennes proches des discussions, la proposition d'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, à laquelle l'armée israélienne a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.