Énergie: Le partenariat saoudo-américain «clé de la reprise mondiale», déclare Faisal ben Farhane

Le prince Faisal ben Farhane, ministre saoudien des Affaires étrangères, s'exprimant mardi lors d'une table ronde, au Forum économique mondial de Davos. (Capture d'écran/WEF)
Le prince Faisal ben Farhane, ministre saoudien des Affaires étrangères, s'exprimant mardi lors d'une table ronde, au Forum économique mondial de Davos. (Capture d'écran/WEF)
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Publié le Mercredi 18 janvier 2023

Énergie: Le partenariat saoudo-américain «clé de la reprise mondiale», déclare Faisal ben Farhane

  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères a discuté à Davos de l'économie du Royaume, du pétrole, ainsi que des relations avec l'Iran et les États-Unis
  • L'Arabie saoudite s'est engagée à poursuivre sa transition vers un «avenir énergétique propre», mais ce changement «pourrait prendre des décennies», a précisé le prince Faisal

DAVOS: Le «partenariat solide» entre l'Arabie saoudite et les États-Unis pour assurer la stabilité du marché de l'énergie sera un facteur clé de la reprise économique mondiale, a déclaré mardi le prince Faisal ben Farhane, ministre saoudien des Affaires étrangères, lors d'une table ronde au Forum économique mondial de Davos. 

Abordant la question des crises mondiales de l'énergie et du coût de la vie, le prince Faisal a également affirmé que la position du Royaume sur une décision de l'Opep+ l'année dernière de réduire les objectifs de production de pétrole était correcte, malgré l'opposition des États-Unis.

Le ministre saoudien a affirmé que le Royaume entretenait toujours une relation solide avec Washington, même si les deux pays n’étaient pas «toujours d'accord». 

En tant que premier exportateur mondial de pétrole, l'Arabie saoudite a la responsabilité de continuer à assurer la stabilité des marchés pétroliers, a déclaré le prince Faisal, ajoutant que le Royaume et les États-Unis continueront de dialoguer pour atteindre cet objectif.

«Nous avons un partenariat solide avec les États-Unis et nous continuons à travailler à travers ce partenariat», a-t-il affirmé. «Cela ne signifie pas que nous sommes toujours d'accord. Nous avons parfois des désaccords.»

L'Arabie saoudite s'est engagée à poursuivre sa transition vers un «avenir énergétique propre», mais ce changement «pourrait prendre des décennies», a-t-il précisé.

Le prince Faisal ben Farhane, ministre des Affaires étrangères du Royaume, s'exprimant lors d’une table ronde du Forum économique mondial. (Photo AN/Tarek Ali Ahmad)
Le prince Faisal ben Farhane, ministre des Affaires étrangères du Royaume, s'exprimant lors d’une table ronde du Forum économique mondial. (Photo AN/Tarek Ali Ahmad)

Le prince Faisal a ajouté qu'il était également essentiel de garantir la fiabilité des formes d'énergie traditionnelles pour les pays en développement, qui rattrapent encore leur retard dans l'adoption de solutions énergétiques propres, Riyad investissant 200 milliards de dollars dans le pays et à l'étranger dans les énergies renouvelables aux côtés de 22 autres pays.

«Durant cette période intermédiaire, nous devons maintenir un approvisionnement stable en énergies traditionnelles et un prix qui garantit cette stabilité, et je pense que nous avons été en mesure de le faire», a-t-il indiqué.

Le prince Faisal a également souligné le succès de la Vision 2030 dans la transition de l'économie du Royaume, l’éloignant d'une dépendance au pétrole comme source de revenus pour le gouvernement, et en proportion de son PIB.

«Ce processus continue, nous mettons en action toutes sortes de domaines de l'économie. Le chômage est en baisse importante, la participation au marché du travail en hausse, en particulier pour les femmes», a-t-il poursuivi. 

Il a affirmé que la crise énergétique mondiale avait été exacerbée par la guerre en Ukraine, un conflit qui avait des ramifications pour le monde en développement «bien au-delà» des frontières de l'Ukraine.

Le monde doit «trouver une voie pour mettre fin au conflit», a-t-il affirmé.

Le dialogue solide entre le Royaume et les États-Unis contraste fortement avec ses relations avec l'Iran. Le prince Faisal a affirmé lors d’une table ronde au Forum économique mondial que l'Arabie saoudite avait «tendu la main» à Téhéran pour tenter de trouver une voie de dialogue.

«Se concentrer sur le développement plutôt que sur les affaires géopolitiques est un signal fort pour l'Iran et les autres pays de la région, signifiant qu'il existe d'autres parties pour travailler communément et parvenir à la prospérité», a-t-il affirmé.

«Dès lors qu’il existe une coopération dans la région, nous obtiendrons la prospérité pour les peuples de la région», a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.co


L'Allemagne menacée par la peur des réformes, selon le patron de Deutsche Bank

Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
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  • "Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur"
  • Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement"

FRANCFORT: Le président du premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank a estimé mercredi que l'Allemagne est moins menacée par les tensions commerciales que par son incapacité à mener des réformes urgentes pour relancer son activité économique en panne.

"Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur", a déclaré Christian Sewing, également président du lobby des banques privées allemandes (BdB), en ouverture d'un congrès bancaire à Francfort.

"Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement", a souligné le banquier, au moment où le gouvernement de coalition mené par le chancelier Friedrich Merz a promis un "automne des réformes" après des débuts poussifs depuis le printemps.

Les dirigeants des partis de la coalition au pouvoir, conservateurs de la CDU-CSU et sociaux-démocrates (SPD), se réunissent mercredi à Berlin pour discuter des réformes à mener dans les mois à venir.

La réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à la Chancellerie, a été précédée de déclarations dissonantes entre les ténors de la coalition, notamment sur le besoin de réformer les systèmes sociaux.

Les entreprises réclament aussi des réformes urgentes pour réduire la bureaucratie et abaisser les prix de l'énergie.

"C'est pourquoi nous avons urgemment besoin de l'automne des réformes annoncées, et ce, de manière à ce qu'il mérite vraiment son nom", a lancé M. Sewing.

Berlin a brisé un tabou au printemps en lâchant la bride sur le frein constitutionnel à la dette, afin de permettre le vote de programmes d'investissements en centaines de milliards d'euros pour muscler la défense et moderniser les infrastructures du pays.

"On ne peut pas seulement augmenter la dette et ne pas mettre en place de réforme, les deux doivent aller de pair", a prévenu M. Sewing.

 


TotalEnergies: accord de production sur une zone au large du Nigeria

Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
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  • TotalEnergies obtient deux permis d’exploration dans le bassin du West Delta
  • L’opération s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à développer un portefeuille d’exploration axé sur des projets à faibles coûts techniques et à faibles émissions, tout en poursuivant la croissance de sa production

PARIS: TotalEnergies, en partenariat avec South Atlantic Petroleum, a signé un contrat de partage de production pour deux permis d'exploration au large du Nigeria, qui couvrent une superficie de 2.000 kilomètres carrés, a indiqué le géant pétrolier français mardi.

Ces permis d'exploitation, PPL 2000 et PPL 2001, se situent dans le "bassin prolifique du West Delta", précise le groupe. Le programme comprend le forage d'un puits d'exploration.

TotalEnergies se dit "honorée d'être la première compagnie internationale à se voir attribuer des licences d'exploration lors d'un appel d'offres au Nigeria depuis plus d'une décennie, marquant une nouvelle étape dans notre partenariat de long terme avec le pays", a déclaré Kevin McLachlan, directeur exploitation au sein du groupe pétrolier.

"L'entrée dans ces deux blocs prometteurs" correspond à "notre stratégie qui vise à enrichir notre portefeuille d'exploration de +prospects+ à fort potentiel et prêts à explorer, en vue de générer des développements à faible coût et à faibles émissions (...)", ajoute-t-il.

TotalEnergies est partenaire à 80% et South Atlantic Petroleum à 20%.

Lundi, le groupe français avait annoncé avoir reçu un nouveau permis d'exploration offshore en République du Congo (Congo-Brazzaville), étendant ainsi de 1.000 kilomètres carrés sa zone d'opération au large du pays.

Au Nigeria, TotalEnergies avait annoncé en mai la prochaine cession, au britannique Shell, de sa participation dans un important champ pétrolier en eaux profondes, le champ de Bonga.

TotalEnergies avait alors justifié cette vente par la volonté de "se concentrer sur des actifs à coûts techniques bas et à faibles émissions" et de "baisser le point mort cash", autrement dit réduire ses coûts pour améliorer sa rentabilité.

TotalEnergies prévoit une hausse de sa production d'hydrocarbures d’environ 3% par an jusqu'en 2030.


EDF prolonge la durée de vie de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni

Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
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  • EDF a annoncé la prolongation jusqu’en 2028 de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni après des inspections de sécurité satisfaisantes
  • Ces prolongations visent à garantir l’approvisionnement en électricité bas carbone et à soutenir les objectifs climatiques du Royaume-Uni

LONDRES: L'énergéticien français EDF, qui exploite les cinq centrales nucléaires actuellement en activité au Royaume-Uni, a annoncé mardi prolonger la durée de vie de deux d'entre elles, assurant que cela "contribuera à la sécurité énergétique" du pays.

"Prolonger la durée de vie de ces centrales (...) permettra de garantir l'emploi plus longtemps à plus de 1.000 personnes qui y travaillent et de soutenir les ambitions du Royaume-Uni de disposer d'un approvisionnement en électricité propre et sûr", a fait valoir dans un communiqué le directeur des opérations nucléaires d'EDF au Royaume-Uni, Mark Hartley.

Heysham 1 (nord-ouest de l'Angleterre) et Hartlepool (nord-est) verront leurs durées de vie étendues d'un an, jusqu'en mars 2028, après une prolongation similaire annoncée en décembre dernier, suite à des inspections et évaluations de sécurité satisfaisantes.

EDF avait aussi prolongé en décembre la vie de deux autres centrales nucléaires, Heysham 2 et Torness, qui produiront de l'électricité jusqu'en mars 2030.

La cinquième centrale d'EDF en activité dans le pays, Sizewell B, utilise une technologie différente et "sa durée de vie n'a pas été évaluée dans le cadre de ce processus" mais EDF estime dans son communiqué qu'il existe "de bonnes chances" de prolonger aussi sa durée de vie de 20 ans, jusqu'en 2055.

L'énergéticien français est depuis 2009 l'opérateur du vieillissant parc nucléaire outre-Manche.

Il est parallèlement en charge de la construction de deux autres centrales nucléaires de nouvelle génération de type EPR au Royaume-Uni, Hinkley Point C et Sizewell C. L'entreprise est régulièrement pointée du doigt pour les délais et dérapages de budget de ces projets pharamineux.

Hinkley Point C est en construction et le gouvernement britannique a donné son feu vert en juillet à Sizewell C -- dont le coût avait alors enflé à 38 milliards de livres (44 milliards d'euros).

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités. Une façon aussi d'atteindre ses ambitions climatiques, en complément des immenses champs d'éoliennes construits en mer.

Le gouvernement a promis en juin d'injecter plus de 30 milliards de livres (35 milliards d'euros) pour relancer l'énergie nucléaire dans le pays, pour Sizewell C, mais aussi des petits réacteurs et la recherche sur la technologie prometteuse de la fusion.