Deemah al-Yahya, secrétaire générale de la DCO: une «approche humaine et collaborative», clé de la transformation numérique

Deemah al-Yahya, secrétaire générale de l’Organisation de coopération numérique (DCO) saoudienne, lors d’une table ronde à Davos. (Capture d'écran, WEF)
Deemah al-Yahya, secrétaire générale de l’Organisation de coopération numérique (DCO) saoudienne, lors d’une table ronde à Davos. (Capture d'écran, WEF)
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Publié le Mardi 17 janvier 2023

Deemah al-Yahya, secrétaire générale de la DCO: une «approche humaine et collaborative», clé de la transformation numérique

  • «Nous devons mettre en place les bonnes méthodes de coopération au sein de l’écosystème numérique pour créer une économie numérique mondiale inclusive», a affirmé Deemah al-Yahya
  • Il est vital de placer l’humanité du développement au premier plan des nouvelles technologies et des investissements qui les financent, a plaidé Mme Al-Yahya

DAVOS: Favoriser la collaboration et une approche centrée sur l’humain dans l’économie numérique est la clé de la transformation future du secteur, a déclaré mardi Deemah al-Yahya, secrétaire générale de l’Organisation de coopération numérique (DCO) saoudienne, lors d’une table ronde à Davos.

Alors qu’une grande partie de la population mondiale n’a toujours pas accès à l’internet, Mme Al-Yahya a indiqué que le monde ne pouvait pas se permettre d’avoir un «fossé numérique entre les nations» et une inégalité entre les très riches et les démunis.

«Au vu de la vitesse de la transformation numérique et de l’augmentation rapide de l’économie numérique, qui devrait représenter 70% du produit intérieur brut (PIB) mondial d’ici à 2030, si nous ne travaillons pas ensemble et ne coopérons pas maintenant, nous passerons à côté d’une grande opportunité», a-t-elle souligné.

La secrétaire de la DCO a prévenu que trop souvent, même dans les régions où la connexion internet était disponible, des questions d’accessibilité financière empêchaient les personnes de s’impliquer dans l’économie numérique. Un problème qui, selon elle, ne peut être résolu uniquement par une seule nation, un seul gouvernement ou le secteur privé.

«Nous devons mettre en place les bonnes méthodes de coopération au sein de l’écosystème numérique pour créer une économie numérique mondiale inclusive, et la DCO crée cet espace», a-t-elle affirmé.

«Pourquoi devrions-nous croire que nous pouvons prospérer sans une économie numérique? C’est une nécessité: elle améliore notre qualité de vie et notre façon de travailler, et nous aide à devenir plus productifs.»

«Nous devrions nous focaliser sur la manière de mieux utiliser la technologie pour créer plus d’emplois et augmenter le PIB, plutôt que d’imaginer une vie sans (économie numérique)», a-t-elle poursuivi.

Il est également vital de placer l’humanité du développement au premier plan des nouvelles technologies et des investissements qui les financent, a noté Mme Al-Yahya, ajoutant qu’il «est tellement important de mettre l’humain au centre de tout ce que nous faisons» et qu’il ne s’agit pas «d’utiliser la technologie simplement par plaisir».

Grâce à ses visites dans les pays membres de la DCO, Mme Al-Yahya a pris connaissance des priorités de chaque État. Elle a expliqué que dans un État membre, seulement 20% de la population avait accès à une connexion internet acceptable, mais que ce pays était en train d’élaborer une politique en matière de cryptomonnaies.

Cependant, elle a prévenu que cette approche n’était pas la bonne. «Sur quoi devrions-nous miser? Plus nous observons ces technologies et suivons le battage médiatique autour d’elles, plus nous passons à côté des véritables infrastructures qui permettront aux jeunes de ces pays de créer des innovations qui serviront leur pays», a-t-elle assuré.

Mme Al-Yahya a ajouté que la DCO et d’autres organisations contribuaient à ce que la réglementation gouvernementale sur les nouvelles technologies de l’économie numérique encourage l’innovation au lieu de la freiner. «Le récit et l’état d’esprit doivent changer», a-t-elle lancé. «Plus les technologies sont créées, plus elles sont réglementées d’une manière qui ne les aide pas à prospérer car les gouvernements ne les comprennent pas. Nous nous efforçons donc de faire en sorte que le secteur privé soit impliqué dans la cocréation et la conception des politiques et des réglementations», a-t-elle conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

 

 


Les Qataris ont révisé leur offre de rachat de Manchester United

Le stade d'Old Trafford, terrain de l'équipe de football de Manchester United (Photo, AFP).
Le stade d'Old Trafford, terrain de l'équipe de football de Manchester United (Photo, AFP).
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  • Les candidats connus au rachat du géant du football européen sont désormais trois
  • D'autres candidats pourraient rester dans l'ombre pour le moment

LONDRES: Les Qataris, favoris pour le rachat de Manchester United, ont déposé une nouvelle offre dans la nuit de vendredi à samedi, rapportent samedi l'agence Press Association et le Guardian.

Les candidats connus au rachat du géant du football européen sont désormais trois. Outre les Qataris, conduits par le cheikh Jassim Bin Hamad al-Thani, président de la Qatar Islamic Bank (QIB), le milliardaire britannique Jim Ratcliffe, patron du groupe pétrochimique INEOS, et un homme d'affaires finlandais, Thomas Zilliacus, sont sur les rangs. D'autres candidats pourraient rester dans l'ombre pour le moment.

"Une source proche de la candidature dit que les Qataris restent confiants dans l'issue de (leur projet de) reprise en dépit de l'intérêt de Sir Jim Ratcliffe et de l'homme d'affaires finlandais Thomas Zilliacus", écrit Press Association.

Selon les médias britanniques, les offres des Qataris et de Ratcliffe tourneraient autour des 5 milliards de livres (5,7 mds EUR).

Cette somme, si elle se confirme, constitue un record mondial pour un club de sport collectif, mais reste en deçà des 6 milliards qu'espère la famille Glazer, les actuels propriétaires américains du club.

Jim Ratcliffe et des représentants du cheikh qatari ont visité séparément les installations du club et le stade d'Old Trafford la semaine dernière.

L'offre finlandaise, selon la presse, serait nettement inférieure, mais Thomas Zilliacus se propose de laisser 50% du capital du club entre les mains des supporters.

Après le premier tour d'enchères le mois dernier, le délai de dépôt d'une deuxième offre avait été fixé à mercredi soir, mais avait ensuite été allongé jusqu'à ce vendredi, selon la chaîne de télévision Sky.

Au moment du premier tour de février, la presse faisait état de huit repreneurs potentiellement intéressés.

Après la prise de contrôle en 2008 de Manchester City, champion d'Angleterre en titre, par le Cheikh Mansour, membre de la famille régnante d'Abu Dhabi, puis de Newcastle par l'Arabie saoudite en 2021, les investissements massifs de pays du Golfe en Premier League suscitent des controverses.

Récemment, l'ONG de défense des droits de l'homme Amnesty International a appelé la Premier League à renforcer ses règles pour éviter que l'actionnariat dans les clubs ne devienne "une opportunité de faire encore plus de +sportwashing+", le procédé qui permet à un pays d'améliorer sa réputation par l'intermédiaire du sport.


Les banques européennes «extrêmement solides», assure le patron de Société Générale

Credit Suisse a été repris en catastrophe par UBS dimanche dernier pour une fraction de sa valeur en Bourse (Photo, AFP).
Credit Suisse a été repris en catastrophe par UBS dimanche dernier pour une fraction de sa valeur en Bourse (Photo, AFP).
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  • «Toutes les banques européennes aujourd'hui sont extrêmement solides», a assuré M. Oudéa en marge d'un événement organisé à Paris
  • Première victime européenne, Credit Suisse a été repris en catastrophe par UBS dimanche dernier pour une fraction de sa valeur en Bourse

PARIS: Le directeur général de Société Générale Frédéric Oudéa a affirmé samedi sur BFM Business que les banques européennes étaient "extrêmement solides", sur fond de crise bancaire naissante après plusieurs faillites aux Etats-Unis et le rachat en catastrophe de Credit Suisse.

"Toutes les banques européennes aujourd'hui sont extrêmement solides", a assuré M. Oudéa en marge d'un événement organisé à Paris par l'association française des entreprises privées (Afep).

Les établissements bancaires "gagnent de l'argent dans l'accompagnement de leurs clients et dans des économies qui fonctionnement", a-t-il repris, ils sont "capables de faire face" à l'environnement actuel "incertain".

La faillite de la banque californienne Silicon Valley Bank (SVB) le 10 mars a généré des inquiétudes sur la solidité du secteur bancaire de part et d'autres de l'Atlantique.

Première victime européenne, Credit Suisse a été repris en catastrophe par UBS dimanche dernier pour une fraction de sa valeur en Bourse.

La "généralisation" à tout un secteur de ces deux événements "n'a pas de sens", a souligné M. Oudéa.

Mais les banques européennes restent sous pression, notamment en Bourse.

Après une brève accalmie en début de semaine, les valeurs bancaires ont de nouveau plongé vendredi: l'action Société Générale a par exemple cédé 6,13%, la plus forte baisse de l'indice CAC 40. Elle a perdu un quart de sa valeur depuis le 9 mars, veille de la faillite de SVB.

"Je pense qu"il n'y a aucune rationalité, aucune explication rationnelle à cette nervosité" sur les marchés, a indiqué M. Oudéa.

Vendredi, c'est la directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF) Maya Atig qui assurait à la Tribune que le système bancaire français était "très solide".


Liquider Credit Suisse aurait causé des dommages «considérables»

Selon un sondage publié vendredi par la radio-télévision suisse publique, une majorité de Suisses (54%) est en désaccord avec la reprise du Credit Suisse par UBS. (AFP)
Selon un sondage publié vendredi par la radio-télévision suisse publique, une majorité de Suisses (54%) est en désaccord avec la reprise du Credit Suisse par UBS. (AFP)
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  • Le rachat dans l'urgence de Credit Suisse par UBS pour une bouchée de pain et de solides garanties financières des autorités est fort critiqué en Suisse
  • «Toutes les autres options étaient, selon nous, plus risquées pour l'État, le contribuable, la place financière suisse et les marchés internationaux», affirme la ministre suisse des Finances

GENEVE: Liquider Credit Suisse aurait causé des dommages économiques "considérables", estime la ministre suisse des Finances Karin Keller-Sutter, dans un entretien publié samedi par le quotidien Neue Zürcher Zeitung (NZZ).

Le rachat dans l'urgence de Credit Suisse par UBS pour une bouchée de pain et de solides garanties financières des autorités est fort critiqué en Suisse.

"Toutes les autres options étaient, selon nous, plus risquées pour l'État, le contribuable, la place financière suisse et les marchés internationaux", affirme Mme Keller-Sutter.

Elle explique être arrivée à la conclusion ces dernières semaines que bien que liquider une banque d'importance systémique mondiale comme Credit Suisse soit possible sur le plan juridique grâce à la loi "too big to fail", "dans la pratique, les dommages économiques seraient considérables".

En outre, fait-elle valoir, "la Suisse aurait été le premier pays à liquider une banques d'importance systémique mondiale". "Ce n'était clairement pas le moment de faire des expériences".

Le gouvernement, la banque centrale suisse (BNS) et la Finma, le gendarme des marchés en Suisse, "étaient d'accord sur le fait qu'un assainissement ou qu'une faillite du CS avec une séparation des activités suisses, comme le prévoit le plan d'urgence +too big to fail+, aurait probablement déclenché une crise financière internationale", indique la ministre.

Selon un sondage publié vendredi par la radio-télévision suisse publique, une majorité de Suisses (54%) est en désaccord avec la reprise du Credit Suisse par UBS.

"Que beaucoup aient la rage au ventre, je le comprends très bien", assure la ministre. "J'avoue que j'ai moi aussi du mal à l'accepter. Surtout lorsque des erreurs de gestion ont contribué à cette situation", mais, poursuit-elle "la solution adoptée était celle qui protégeait le mieux tout le monde".

En cas de nationalisation, explique-t-elle, la Confédération aurait dû assumer tous les risques.

Mme Keller-Sutter affirme par ailleurs qu'aucune pression étrangère n'a été exercée sur la Suisse. "Personne ne nous a poussés dans une direction particulière. Mais il était clair pour tout le monde, y compris pour nous-mêmes, qu'un assainissement ou une liquidation du CS provoquerait de graves perturbations internationales sur les marchés financiers".

La ministre balaie également ceux qui accusent les autorités d'avoir agi trop tard alors que Credit Suisse était dans la tourmente depuis deux ans, empêtré dans une série de scandales.

"Mon département, la BNS et la Finma ont discuté de scénarios d'urgence dès janvier - lors de mon deuxième jour de travail en tant que ministre des Finances. Cela devait se faire en coulisses pour ne pas nuire à la confiance dans CS", assure-t-elle.

Et "j'ai informé l'ensemble du Conseil fédéral (gouvernement) des scénarios d'urgence début février", ajoute-t-elle.