Le Maroc vise à utiliser 50% d’énergies renouvelables d’ici à 2030, déclare Aziz Akhannouch à Davos

Aziz Akhannouch, Premier ministre du Maroc. (Photo, AFP)
Aziz Akhannouch, Premier ministre du Maroc. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 19 janvier 2023

Le Maroc vise à utiliser 50% d’énergies renouvelables d’ici à 2030, déclare Aziz Akhannouch à Davos

  • «Les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 38% de notre bouquet énergétique, et notre ambition est d’atteindre 50 ou 52% d’ici à 2030», a déclaré à Davos Aziz Akhannouch
  • Il a décrit le Maroc comme «très favorable aux énergies renouvelables» en raison de son climat enregistrant trois mille heures d’ensoleillement par an

DAVOS: Le Maroc est «devenu un pionnier» en matière de développement durable et vise à utiliser 50% d’énergies renouvelables d’ici à 2030, a déclaré le Premier ministre du pays lors du forum de Davos.

Mercredi, Aziz Akhannouch, a précisé lors d’un discours spécial que «les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 38% de notre bouquet énergétique, et notre ambition est d’atteindre 50 ou 52% d’ici à 2030».

Il a affirmé au Forum économique mondial de Davos que les objectifs du pays étaient «tout à fait réalisables», décrivant le Maroc comme «très favorable aux énergies renouvelables» en raison de son climat enregistrant trois mille heures d’ensoleillement par an.

Le pays peut également «proposer de produire de l’énergie grâce à la vitesse du vent, ce qui constituera l’une des énergies renouvelables les moins chères au monde», a-t-il indiqué.

La position stratégique du Maroc «lui confère une place de choix dans les chaînes de valeur mondiales», a-t-il expliqué, ajoutant que le pays «possède l’une des ressources les plus abondantes et les moins chères du monde, ce qui contribuera au développement de l’hydrogène vert (et) à la décarbonisation du monde.»

Le président du Forum de Davis, Klaus Schwab, a décrit le Maroc comme «une brique dans la connexion entre les nations du monde» du fait de son emplacement en Afrique, continent qui connaît la croissance la plus rapide au monde.

M. Schwab a salué l'entrée du Maroc dans la zone de libre-échange continentale africaine l’année dernière, affirmant que ce pacte commercial «ambitieux» a donné naissance à la plus grande zone de libre-échange du monde.

«Le Maroc croit réellement en un avenir positif pour l’Afrique. L’Afrique peut nourrir le monde à l’avenir si des investissements agricoles sont réalisés. Le Maroc dispose de vastes ressources humaines, c’est un très grand marché», a noté M. Schwab.

«Le commerce de l’Afrique avec le reste du monde s’élève à 60% et le commerce interafricain ne représente que 16%. Cette zone de libre-échange est une initiative fantastique et transformatrice pour l’Afrique visant à stimuler les investissements et le commerce.»

M. Schwab a qualifié les plans de réforme au Maroc d’«impressionnants». «Ils ne sont pas seulement des plans, mais donnent des résultats qui sont déjà très visibles», a-t-il ajouté.

De son côté, M. Akhannouch a souligné que le Maroc était devenu un modèle régional sous la direction du roi Mohammed VI.

«Au Maroc, nous sommes bien conscients de la position que nous souhaitons occuper dans le monde, et c’est pourquoi nous avons établi une nouvelle charte d’investissement, un nouveau cadre attractif et incitatif pour les investisseurs internationaux et nationaux, que nous cherchons à réaliser grâce à nos réformes», a-t-il poursuivi.

«Nous avons construit des infrastructures, les meilleures infrastructures de classe mondiale, nous avons assuré la connectivité (via) la mer, la terre et l’air (...), et nous avons mis en place le premier train à grande vitesse en Afrique, le plus grand port maritime de la Méditerranée et, très bientôt, nous disposerons d’un grand port maritime sur l’océan Atlantique, ainsi que de 14 aéroports internationaux qui offrent la possibilité de voyager dans toute l’Afrique.» 

«Ces infrastructures permettent au Maroc d’obtenir un secteur touristique très attractif, une industrie performante, un secteur agricole fantastique, et une production dans les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique. Nous avons par ailleurs établi des relations de confiance, faisant du Maroc un partenaire de confiance en Afrique.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Short Url
  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Short Url
  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

Short Url
  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.