Coup de filet mondial autour d'une plateforme de cryptomonnaies accusée de blanchiment

Le procureur général adjoint Kenneth A. Polite, Jr. prend la parole lors d'une conférence de presse sur les récentes mesures prises contre la crypto-monnaie au bâtiment du ministère américain de la Justice le 18 janvier 2023 à Washington (Photo, AFP).
Le procureur général adjoint Kenneth A. Polite, Jr. prend la parole lors d'une conférence de presse sur les récentes mesures prises contre la crypto-monnaie au bâtiment du ministère américain de la Justice le 18 janvier 2023 à Washington (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 19 janvier 2023

Coup de filet mondial autour d'une plateforme de cryptomonnaies accusée de blanchiment

  • Fondateur de la plateforme Bitzlato, Anatoli Legkodimov, un Russe de 40 ans vivant en Chine, a été interpellé en pleine nuit à Miami
  • Cinq autres hommes, essentiellement de nationalités russe et ukrainienne, ont été arrêtés en Espagne au Portugal et à Chypre

WASHINGTON: Un Russe, créateur d'une plateforme d'échanges de cryptomonnaies soupçonnée d'avoir blanchi des millions d'euros d'argent sale, a été arrêté mercredi aux Etats-Unis et cinq de ses complices présumés ont été interpellés en Europe.

Fondateur de la plateforme Bitzlato, Anatoli Legkodimov, un Russe de 40 ans vivant en Chine, a été interpellé en pleine nuit à Miami, en Floride, dans le cadre d'un vaste coup de filet annoncé conjointement à Washington et Paris.

Menotté et les pieds entravés, il a été présenté dans la journée à une juge fédérale qui l'a informé de son inculpation pour "activité non autorisée de transmission d'argent", un chef d'inculpation passible de cinq ans de prison.

Mentionnant un "risque de fuite", les procureurs ont demandé son maintien en détention lors de cette courte audience, à laquelle son épouse a assisté, selon un journaliste de l'AFP.

Cinq autres hommes, essentiellement de nationalités russe et ukrainienne, ont été arrêtés en Espagne au Portugal et à Chypre, dans le cadre d'une opération pilotée par des gendarmes français.

Un autre suspect devrait être rapidement interpellé et un dernier a pris la fuite, selon une source proche de l'enquête, ouverte en septembre 2022 par la justice française.

Tous sont soupçonnés d'avoir participé à la création et au développement de la plateforme russophone Bitzlato, qui permet "la conversion rapide de cryptoactifs de type bitcoins, ethereum, litecoins, bitcoins cash, dashs, dogecoins et tether USD en roubles", a précisé la procureure de Paris Laure Beccuau dans un communiqué.

"Cette plateforme était utilisée par les truands pour blanchir leur argent", a déclaré à l'AFP le général Marc Boget, commandant de la gendarmerie dans le cyberespace.

Les serveurs de Bitzlato, localisés en France, ont été mis hors d'usage.

Le nom de domaine et des cryptoactifs, estimés à près de 16 millions d'euros, ont également été saisis, a précisé la gendarmerie, qui estime à plus de deux milliards de dollars le total des transactions enregistrées sur Blitzlato depuis 2018.

Paria

Cette opération "porte un coup dur à l'écosystème des cryptocriminels" et "répond à la crise de confiance dans les marchés de cryptomonnaies", a commenté la vice-ministre américaine de la Justice Lisa Monaco lors d'une conférence de presse.

"Que vous violiez la loi en Chine ou en Europe - ou que vous exploitiez notre système financier depuis une île des Tropiques -, vous pouvez vous attendre à répondre de vos actes dans un tribunal américain", a-t-elle ajouté, en référence à l'arrestation aux Bahamas de l'ancien patron de la Bourse de cryptomonnaies FTX, Sam Bankman-Fried.

La justice américaine reproche à Anatoli Legkodimov d'avoir adopté une politique "d'identification minimale" pour ses clients, en se vantant de ne demander "ni selfie, ni passeport". En conséquence, Bitzlato est devenu "un havre pour les fonds criminels", estime-t-elle.

La compagnie est accusée d'avoir effectué l'essentiel de ses transactions avec "Hydra Market", la principale plateforme de vente du darknet jusqu'à son démantèlement en avril lors d'une opération conjointe des autorités allemandes et américaines.

Opérant en langue russe depuis 2015, Hydra Market vendait aussi bien des drogues que des faux documents ou des logiciels malveillants sur cette face noire de l'internet. D'après le ministère américain de la Justice, les usagers d'Hydra ont échangé plus de 700 millions de dollars en cryptomonnaie via Bitzlato.

Or, selon la plainte, Anatoli Legkodimov savait que ses clients se dissimulaient sous de fausses identités pour mener des activités illégales. Dans un message en interne, il avait reconnu qu'ils étaient "des escrocs".

En parallèle aux poursuites, le Trésor américain a inscrit Bitzlato sur une liste d'institutions présentant un "risque de blanchiment d'argent". "Cela transforme de facto Bitzlato en paria international", a commenté le secrétaire adjoint du Trésor Wally Adeyemo.


L’architecture au service d’un futur urbain durable et inclusif

Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. (Photo: fournie)
Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. (Photo: fournie)
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  • Le French Architecture Tour 2025 réunit 15 agences françaises aux Émirats pour explorer des partenariats sur l’urbanisme durable, l’ingénierie et l’innovation
  • Avec une croissance de 22 % prévue dans la construction aux UAE, la mission française cible des projets ambitieux à Abou Dhabi, Dubaï et Sharjah

ABOU DHABI: Le French Architecture Tour 2025 a officiellement débuté aux Émirats arabes unis, réunissant une délégation de 15 agences françaises de premier plan dans les domaines de l’architecture, de l’ingénierie et du paysage. Organisée par Business France en partenariat avec l’association AFEX (Architectes Français à l’Export), cette mission ambitionne de renforcer les liens franco-émiriens autour d’un développement urbain durable, connecté et tourné vers l’avenir.

« Cette tournée incarne notre volonté commune de bâtir des environnements urbains durables, inclusifs et résilients », a déclaré S.E. Nicolas Niemtchinow, ambassadeur de France aux Émirats, lors de la cérémonie d’ouverture à La Résidence de France à Abou Dhabi. « Les entreprises françaises viennent avec un savoir-faire de renommée mondiale, mais aussi avec une volonté sincère de participer activement au développement de ce pays. »

Le secteur de la construction aux Émirats connaît une croissance fulgurante, avec une projection de 130 milliards de dollars d’ici 2029, soit une augmentation de 22 %. De grands projets structurants incarnent cette dynamique : à Abou Dhabi, le musée Guggenheim (le plus grand au monde) et la communauté de Ramhan Island valorisent le patrimoine et le luxe ; à Dubaï, The Loop, une promenade de 93 km climatisée, et le district urbain technologique basé sur l’IA à Al Jaddaf positionnent l’émirat à la pointe de l’innovation. À Sharjah, les projets Aljada et Sharjah Sustainable City illustrent l'engagement pour un urbanisme écologique.

Dans ce contexte de compétition accrue et d’innovation, l’expertise française en matière d’architecture durable, de design urbain et de solutions techniques trouve une place stratégique.

La délégation 2025 réunit des agences renommées telles que PCA-Stream, AW², Terrell, Etienne Tricaud Architecture et Architecturestudio, connues pour leur approche innovante et leur rayonnement international. Elles sont accompagnées de structures spécialisées comme AIA Life Designers, Atelier Joan Gaudin, Franklin Azzi, Ubique Groupe ou encore AC&T Paysages & Territoires.

Des entreprises industrielles telles qu’Alphi (coffrages) et Echame (cloisons acoustiques, bardage) complètent la chaîne de valeur, tout comme FlexLedLight, experte en éclairage architectural via son partenaire régional Option 1 World.

« Nos membres sont animés par une vision humaniste de la ville et un haut niveau d’exigence technique », souligne Madeleine Houbart, secrétaire générale de l’AFEX.

Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. Des rencontres ciblées avec des acteurs locaux tels que Miral et Shurooq (Sharjah Investment and Development Authority) entre autres ont permis d’identifier des opportunités concrètes de collaboration.

Le French Architecture Tour 2025 incarne ainsi une volonté partagée : unir excellence française et ambitions émiriennes pour construire les villes durables, innovantes et humaines de demain.


Démission de Lecornu: les banques françaises dévissent en Bourse

L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française. (AFP)
L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française. (AFP)
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  • Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n'ont pas résisté à la hausse brutale du taux d'intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% hier à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu
  • "Les banques françaises mais également les banques européennes sont dans le rouge, car elles détiennent de la dette françaises. Avec la hausse du taux (d'intérêt) à dix ans, les investisseurs réajustent leur risque", explique Alexandre Baradez

PARIS: L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française.

BNP Paribas (-4,35% vers 12H10), la Société Générale (-5,91%) et le Crédit Agricole (-4,35%) ont immédiatement plongé après l'annonce, survenue peu après l'ouverture de la Bourse.

Vers 12H10, le CAC 40 dans son ensemble plongeait de 1,49%, après avoir brièvement chuté de plus de 2% peu après la démission de Sébastien Lecornu.

La chute des banques est "100% attribuable à cette décision politique", a indiqué à l'AFP Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marché chez IG France.

Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n'ont pas résisté à la hausse brutale du taux d'intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% hier à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu.

"Les banques françaises mais également les banques européennes sont dans le rouge, car elles détiennent de la dette françaises. Avec la hausse du taux (d'intérêt) à dix ans, les investisseurs réajustent leur risque", explique Alexandre Baradez.

Or sur le taux d'intérêt de la France à dix ans, "si le seuil des 3,60% est franchi, la dette française pourrait être exposée à des attaques massives, amplifiant la nervosité des marchés", s'est inquiété Antoine Andreani, qui dirige la recherche chez XTB France.

L'écart entre les taux d'emprunt français et allemand sur les marchés a quant à lui atteint 89 points de base dans la foulée de la démission du Premier ministre, au plus haut depuis janvier. La veille, l'écart était de 81 points de base.

"La démission de Lecornu plonge la scène politique dans l'incertitude. Les investisseurs craignent un effet domino sur la politique économique et budgétaire", a encore commenté Antoine Andreani.


Eolien en mer: TotalEnergies et EDF pourraient devenir partenaires dans la Manche

Cette photographie montre les éoliennes de TotalEnergies dans le parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île française de la Réunion, le 22 janvier 2025. (AFP)
Cette photographie montre les éoliennes de TotalEnergies dans le parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île française de la Réunion, le 22 janvier 2025. (AFP)
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  • TotalEnergies, lauréat du projet éolien Centre Manche 2, pourrait s’allier à EDF après le désistement de son partenaire RWE, qui se retire du secteur des renouvelables
  • EDF, déjà impliqué dans le projet voisin Centre Manche 1, devient un partenaire stratégique potentiel

PARIS: Le géant français des hydrocarbures TotalEnergies, qui a remporté la semaine dernière l'appel d'offres pour le plus grand parc éolien en mer du pays, dans la Manche, pourrait finalement s'allier avec EDF sur ce projet, a-t-il indiqué vendredi, confirmant une information des Echos.

TotalEnergies a emporté la semaine dernière, face à EDF, l'appel d'offres pour le parc éolien Centre Manche 2, mais son partenaire au sein du consortium victorieux, RWE, a fait part de son intention de jeter l'éponge. Le groupe allemand, candidat lors du lancement de l'appel d’offres en 2022, a depuis décidé de réduire ses investissements dans les renouvelables.

EDF Renouvelables avait de son côté remporté en 2023 l'appel d'offres pour le parc Centre Manche 1, qui doit jouxter celui de TotalEnergies. Mais ses conditions financières sont moins favorables, avec un prix d'achat de l'électricité fixé à 44,9 euros le mégawattheure (MWh) contre 66 euros pour celui de TotalEnergies.

"Pour TotalEnergies, EDF est un partenaire naturel" en cas de départ de RWE, a déclaré un porte-parole du géant pétro-gazier à l'AFP. Le groupe a pour habitude de gérer en partenariats ses grandes infrastructures de production d'énergie, renouvelable ou de pétrole et de gaz.

Contacté par l'AFP, EDF Renouvelables n'a pas fait de commentaire.

Un observateur du dossier fait valoir que l'entreprise publique "a tout intérêt" à entrer dans le second parc "pour améliorer sa rentabilité" alors que son projet voisin est à la peine.

Selon Les Echos, qui cite une source proche du dossier, un abandon du projet Centre Manche 1 "n'est pas envisagé, mais dans les conditions actuelles, prendre une décision finale d'investissement n'est pas possible".

Centre Manche 1 doit avoir une puissance de 1 gigawatt (GW), soit la consommation électrique d’environ 800.000 foyers, tandis que celle de Centre Manche 2, de 1,5 GW, alimentera en électricité verte plus d'un million de foyers.