Gel des avoirs de RT France: la chaîne ferme, Moscou promet de réagir

Cette photo d'archive prise à Paris le 2 mars 2022 montre la dernière émission en direct du réseau RT France en raison d'une décision de l'Union européenne après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Moscou va exercer des représailles contre les médias français en Russie après le gel des comptes bancaires de RT France, la branche française de son radiodiffuseur public, ont rapporté les agences de presse russes le 21 janvier 2023. (AFP).
Cette photo d'archive prise à Paris le 2 mars 2022 montre la dernière émission en direct du réseau RT France en raison d'une décision de l'Union européenne après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Moscou va exercer des représailles contre les médias français en Russie après le gel des comptes bancaires de RT France, la branche française de son radiodiffuseur public, ont rapporté les agences de presse russes le 21 janvier 2023. (AFP).
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Publié le Samedi 21 janvier 2023

Gel des avoirs de RT France: la chaîne ferme, Moscou promet de réagir

  • La France était le seul Etat membre de l'UE à héberger une filiale de RT sur son sol, où elle était présente depuis 2017
  • Jusqu'à présent, RT France continuait donc de produire et diffuser des contenus, consultables malgré l'interdiction via un réseau privé virtuel

PARIS: Dénonçant un acte de "censure", RT France, branche française de la chaîne russe RT suspendue dans l'Union européenne, a annoncé samedi sa fermeture à la suite du gel de ses avoirs, Moscou promettant des mesures de rétorsion contre les médias français en Russie.

La France était le seul Etat membre de l'UE à héberger une filiale de RT sur son sol, où elle était présente depuis 2017.

"Après 5 années d'acharnement, les autorités au pouvoir sont donc parvenues à leurs fins: la fermeture de RT France (...) La Direction générale du trésor a décidé de geler les comptes bancaires de RT France rendant impossible la poursuite de notre activité", a annoncé sur Twitter Xenia Fedorova, présidente et directrice de la chaîne.

Cette décision fait suite au gel des comptes bancaires de la chaîne, rendu publique la veille.

Quelques heures plus tôt samedi, Moscou réagissait au gel des comptes en promettant des "mesures de rétorsion contre les médias français en Russie".

"Elles resteront dans les mémoires si les autorités françaises ne cessent pas de terroriser les journalistes russes", a averti une source au sein de la diplomatie russe, citée par les agences de presse russes Ria Novosti et Tass.

«Sanctions européennes»

Interrogé par l'AFP, le ministère français de l'Economie avait expliqué vendredi que les avoirs de la chaîne avaient été gelés en application des sanctions européennes les plus récentes et non à l'initiative directe de l'Etat français.

Contrairement aux sanctions initiales décidées après l'intervention militaire russe en Ukraine en février 2022, celles prises en décembre prévoient un "gel des avoirs" des entités visées, a précisé cette source.

Parmi ces entités figure "ANO TV Novosti, maison mère détenant RT France à 100%", ce qui explique donc par contrecoup le gel "des avoirs de RT France", a-t-elle poursuivi.

Accusés d'être des instruments de "désinformation" du Kremlin, les médias Sputnik et RT (y compris sa version francophone RT France) ont été interdits de diffusion dans l'UE à partir du 2 mars 2022, à la télévision comme sur internet, à la suite d'un accord des Vingt-Sept peu après le début de l'invasion de l'Ukraine.

Saisie par RT France, la justice européenne avait confirmé cette décision en juillet. Ce paquet initial de sanctions interdisait seulement la diffusion des contenus de RT dans l'UE, et non leur production elle-même.

Jusqu'à présent, RT France continuait donc de produire et diffuser des contenus, consultables malgré l'interdiction via un réseau privé virtuel (VPN), un service permettant de naviguer sur le web en contournant le blocage.

Xenia Fedorova rejette en bloc les accusations visant la chaîne, assurant dans son communiqué samedi qu'elle a traité la guerre en Ukraine avec "vigilance" et de "manière équilibrée". Et de dénoncer une "mesure arbitraire", une "décision politique, en dehors de tout cadre juridique préalablement établi, c'est ce qu'on appelle de la censure".

"Se pose la question de l'avenir du pluralisme des médias en France, de leur représentativité, de leur indépendance - au moins morale- de la liberté de penser et d'expression dans notre société", poursuit Mme Fedorova.

Dans un communiqué publié samedi soir, le Syndicat national des journalistes déplore une fermeture qui va provoquer "une centaine de licenciements". Licenciements visant "des salariés déjà durement éprouvés par les stigmatisations et amalgames qu'ils subissent depuis plusieurs mois, notamment sur les réseaux sociaux", poursuit le communiqué.

Selon la présidente de la chaîne, 123 salariés français, dont 77 titulaires de la carte de presse, risquent aujourd'hui "de ne pas être payés de leur salaire du mois de janvier et vont perdre leur emploi".


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.