Pour les groupes de rançongiciels, l'âge d'or est peut-être terminé

Une infirmière vérifie un ordinateur suite à une cyberattaque à l'hôpital de Villefranche-sur-Saône le 16 février 2021 (Photo, AFP).
Une infirmière vérifie un ordinateur suite à une cyberattaque à l'hôpital de Villefranche-sur-Saône le 16 février 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 21 janvier 2023

Pour les groupes de rançongiciels, l'âge d'or est peut-être terminé

  • Fléau qui a provoqué des milliards de dollars de dégâts sur la planète, les rançongiciels bloquent l'accès aux données des victimes
  • Malgré cette relative accalmie, le cybercrime reste extrêmement dangereux, répètent tous les experts

PARIS: Après plusieurs années de croissance effrénée et d'énormes profits, l'âge d'or est peut-être terminé pour les rançonneurs informatique, qui se heurtent à plus de résistance.

Fléau qui a provoqué des milliards de dollars de dégâts sur la planète, les rançongiciels bloquent l'accès aux données des victimes, qui ne peuvent plus utiliser leurs ordinateurs. La clef de déchiffrage est livrée par les pirates en échange d'une rançon.

"Je ne sais pas si on a atteint un pic, mais l'accélération diminue", expliquait en décembre devant les députés français Guillaume Poupard, le directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information.

Depuis, plusieurs indices sont venus corroborer l'idée d'un plateau, voire d'une baisse d'efficacité des groupes de rançongiciels, qui sont pour la plupart russophones.

Selon les chiffres du parquet de Paris, qui détient une compétence nationale partagée sur ces affaires, le nombre d'enquêtes pour rançongiciels a baissé à 420, après être passé de 17 en 2019 à 496 en 2021.

Et au niveau mondial, les montants versés par les victimes aux pirates ont baissé de 40,3% en 2022, à 456,8 millions de dollars, soit le plus bas niveau depuis 3 ans, selon des chiffres publiés jeudi par Chainalysis, une société américaine spécialiste de l'étude des transactions de cryptomonnaies.

"Ce chiffre est crédible", parce que les grandes entreprises sont désormais mieux protégées contre la menace rançongiciel, et sont "devenues moins faciles à attaquer", a indiqué à l'AFP Gerome Billois, associé "cybersécurité" du cabinet de conseil Wavestone.

"Il y a un déplacement de la menace vers des cibles" plus petites, entreprise de taille intermédiaire, PME, collectivités locales, hôpitaux, poursuit-il.

Ces cibles sont beaucoup moins juteuses pour les attaquants, puisque soit leurs moyens sont limités, soient elles ne peuvent pas payer, comme les institutions publiques, explique-t-il.

"Or le temps de préparation d'une attaque est le même, qu'on attaque un réseau de 1 000 ordinateurs ou un réseau de 50 000 ordinateurs", rappelle-t-il.

Spécialiste de la connaissance de la menace chez Thales, Ivan Fontarensky confirme que "les attaques par rançongiciels n'ont pas augmenté en 2022, elles ont même diminué en Europe".

Mais pour autant, la chute des rançons décelée par Chainalysis le laisse sceptique: "je ne parlerais pas d'une diminution" du rançongiciel mais "plutôt d'une stabilisation".

"Les victimes négocient de plus en plus leurs rançons", estime-t-il. Il est probable que certains pirates aussi se livrent désormais à des attaques plus "politiques" que financières, en lien avec la guerre Russie-Ukraine, ajoute-t-il.

«Les extravagances semblent loin»

"La pression continue des autorités avec de nombreuses arrestations" et les "consignes de non paiement qui se multiplient" jouent aussi un rôle dans ce "ralentissement" sur le front des rançongiciels, note de son côté David Grout, l'un des responsables européens du spécialiste américain de la cyberdéfense Mandiant.

Valery Marchive, journaliste spécialisé du MagIT qui fait un suivi systématique de l'activité des groupes de rançongiciel, explique de son côté que "des demandes de rançon particulièrement faibles ont pu être observées en 2022".

"Les extravagances" de pirates demandant jusqu'à 50 millions de dollars en 2021 "semblent loin" quand au mois de septembre dernier, des affiliés au groupe LockBit 3.0 "se contentent de demander 2 800 dollars", note-t-il.

"Le mot d'ordre" pour les pirates "semble désormais être de s'assurer d'être payé, quitte à ce que le montant obtenu soit relativement modéré", estime-t-il.

Malgré cette relative accalmie, le cybercrime reste extrêmement dangereux, répètent tous les experts.

"Les fraudes aux NFT" (certificat d'authenticité numérique basés sur la blockchain) "et à la finance décentralisée" (opérations financières en cryptomonnaies) "génèrent beaucoup de dollars, sans parler des compromissions d'emails professionnels" et de leur cortège d'arnaques et d'escroqueries, rappelle Loïc Guezo, secrétaire général du Clusif (association française de professionnels de la cybersécurité).


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.