Dans la course à l'ordinateur quantique, la start-up française Pasqal met le turbo

L'équipe de la start-up française Pasqal. (Photo, pasqal.com)
L'équipe de la start-up française Pasqal. (Photo, pasqal.com)
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Publié le Mardi 24 janvier 2023

Dans la course à l'ordinateur quantique, la start-up française Pasqal met le turbo

  • Pour l'instant, Pasqal est une start-up employant une centaine de collaborateurs, dont les machines déjà construites se comptent sur les doigts d'une main
  • Avec l'argent levé, la start-up basée à Massy (région parisienne) compte doubler ses effectifs en un an et construire quelques dizaines de machines sur les années à venir, selon Georges-Olivier Reymond

PARIS: La start-up française Pasqal, qui vient de lever 100 millions d'euros pour accélérer le développement de son ordinateur quantique, entend prouver sa pertinence industrielle, dans un domaine encore embryonnaire.

Cette opération propulse la jeune pousse, qui compte le prix Nobel de physique 2022 Alain Aspect parmi ses cofondateurs, au premier plan des entreprises européennes du secteur.

Les ordinateurs quantiques sont appelés à transformer radicalement l'informatique, avec des puissances de calcul gigantesques, sans commune mesure avec les machines classiques.

Les applications potentielles sont immenses dans l'industrie, en intelligence artificielle (amélioration de l'apprentissage automatique), dans la finance, ou encore dans l'optimisation des réseaux d'énergie ou des transports.

En chimie, ils pourraient être capables de réaliser des simulations numériques extrêmement fines de nouvelles molécules. Les chercheurs n'auraient plus forcément à synthétiser celles-ci pour les observer et tester des interactions, par exemple pour développer de nouveaux médicaments.

Pour l'instant, Pasqal est une start-up employant une centaine de collaborateurs, dont les machines déjà construites se comptent sur les doigts d'une main.

L'une d'elle est accessible en ligne depuis mai 2022, pour que de premiers projets et cas d'usage puissent être testés par des développeurs.

D'autres sont en cours d'achèvement, avec notamment deux livraisons prévues dans les grands centres de calcul intensif français (Genci) et allemand (Jülich).

Aucun ordinateur quantique n'a toutefois réussi pour l'instant à prouver de façon indiscutable sa supériorité sur un ordinateur classique. Mais "on est en train de rentrer dans une nouvelle ère où l'ordinateur quantique commence à être au niveau de l'informatique classique", affirme Georges-Olivier Reymond, le directeur général de Pasqal.

La jeune entreprise s'apprête ainsi à publier un article scientifique avec la banque d'investissement du Crédit Agricole expliquant comment son processeur quantique a pu faire aussi bien qu'un ordinateur classique sur un problème de calcul du risque emprunteur pour les crédits.

Avec l'argent levé, la start-up basée à Massy (région parisienne) compte doubler ses effectifs en un an et construire quelques dizaines de machines sur les années à venir, selon Georges-Olivier Reymond.

« Avantage quantique » 

Le but est d'arriver à augmenter rapidement leur puissance de calcul pour parvenir enfin à battre une machine classique.

Cet "avantage quantique" pourrait être atteint "d'ici 1 à 3 ans, selon la chance ou l'optimisme que l'on a", explique le dirigeant.

IBM, l'un des groupes mondiaux les plus avancés dans la course à l'ordinateur quantique, espère de son côté y arriver d'ici à 2024.

Google avait revendiqué la "suprématie quantique" en 2019, affirmant que son processeur Sycomore avait fait en 3 minutes un calcul qui aurait demandé plus de 10.000 ans à un supercalculateur classique.

Mais cette affirmation a ensuite été contestée, notamment parce que le calcul fait alors ne servait à rien d'autre que remporter cette victoire.

Le problème pour les constructeurs d'ordinateurs quantiques est d'arriver à augmenter le nombre de bits quantiques (aussi appelés qubits), la brique élémentaire du processeur quantique.

Fondés sur l'infiniment petit (des atomes de rubidium manipulés par des lasers, dans le cas de Pasqal), ces qubits sont aussi très instables et très difficiles à contrôler, avec une difficulté qui va croissante au fur et à mesure qu'on en rajoute pour doper la puissance de l'ordinateur.

Pasqal, qui livrera des machines de 100 qubits aux centres de calcul français et allemand, a pour objectif de parvenir bientôt à un processeur de 1.000 qubits.

"Pour nous, c'est un peu le chiffre magique, dont nous pensons qu'il nous permettra d'atteindre l'avantage quantique", souligne Georges-Olivier Reymond.

Les investisseurs qui parient sur Pasqal sont des fonds internationaux, comme Temasek, fonds souverain singapourien, le fonds saoudien Wa'ed, filiale du géant pétrolier Aramco, ou encore le fonds de l'Union européenne EIC et les fonds français Bpifrance et Innovation Défense.

Les fonds privés européens Daphni, Eni Next ou Quantonation, fonds français focalisé sur le quantique, participent également au tour de table.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com