Petites entreprises, grands rêves: des Irakiennes créent leurs PME

Alaa Adel, 33 ans, en a fait l'expérience. Diplômée de l'université de Bagdad avec une spécialisation dans la mode et le design, elle a eu l'idée de créer sa propre maison. (AFP)
Alaa Adel, 33 ans, en a fait l'expérience. Diplômée de l'université de Bagdad avec une spécialisation dans la mode et le design, elle a eu l'idée de créer sa propre maison. (AFP)
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Publié le Mercredi 25 janvier 2023

Petites entreprises, grands rêves: des Irakiennes créent leurs PME

  • Selon l'Organisation internationale du Travail (OIT), le secteur public emploie 37,9% de la population active irakienne, l'un des taux les plus élevés au monde
  • «Il y a environ 13 millions de femmes en âge de travailler» en Irak, «mais seul un million travaille», faisait valoir l'OIT dans un rapport de juillet 2022

BAGDAD: Entourée d'étoffes et de machines à coudre dans son atelier "Iraqcouture" à Bagdad, l'Irakienne Alaa Adel évoque son parcours de combattante pour surmonter à la fois ses lacunes et les préjugés sur les femmes très pesants dans son pays où elle a fini par imposer sa propre griffe.

En Irak, pays qui se remet à peine de quatre décennies de conflits, les femmes entrepreneuses sont encore très rares. Les "coutumes et les traditions qui les cantonnent aux rôles domestique et éducatif" freinent leur élan, expliquait l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) dans un rapport d'octobre 2022.

Alaa Adel, 33 ans, en a fait l'expérience. Diplômée de l'université de Bagdad avec une spécialisation dans la mode et le design, elle a eu l'idée de créer sa propre maison.

Mais son parcours a été semé d'embûches.

"Je me suis adressée à des mécènes et des organisations qui soutiennent l'art et la culture. Mais mon idée a été systématiquement rejetée car je n'avais aucune expérience dans la conception de projets", dit-elle dans son atelier situé dans le quartier de Kerrada à Bagdad.

Ecueil supplémentaire: dans un Irak où le secteur public règne en maître, le privé n'est encore qu'embryonnaire, rendant d'autant plus fastidieuses et longues les démarches pour créer son entreprise.

Selon l'Organisation internationale du Travail (OIT), le secteur public emploie 37,9% de la population active irakienne, l'un des taux les plus élevés au monde.

«Confiance»

Mais grâce à la fondation irakienne The Station et son programme "Ra'idat" (Entrepreneuses), financé par l'ambassade de France à Bagdad, Alaa Adel a acquis une formation qui lui a donné "confiance" pour démarrer son projet.

Son rêve s'est réalisé l'été dernier avec la création de sa marque "Alaa Adel" qu'elle a financée grâce à un prêt.

Pour autant, ses plus grandes craintes n'avaient que peu à voir avec le monde de l'entreprise. A ses débuts, elle a dû affronter les préjugés sexistes de certains fournisseurs au marché aux tissus de Bagdad, très réticents à l'idée de faire des affaires avec une femme.

Au plan personnel, le manque de crèches publiques l'a également ralentie. Une carence imputable à la tradition qui veut que les Irakiennes gardent leurs enfants jusqu'à ce qu'ils soient scolarisés. Alaa a surmonté le défi grâce à sa famille qui s'occupe de ses deux fils lorsqu'elle travaille.

Mais Alaa est une exception en Irak.

"Il y a environ 13 millions de femmes en âge de travailler" en Irak, "mais seul un million travaille", faisait valoir l'OIT dans un rapport de juillet 2022. L'OIT mettait en avant le taux de participation "faible" des Irakiennes au marché du travail avec "10,6% contre 68% pour les hommes".

Dans le monde du travail, les femmes irakiennes actives sont généralement institutrices ou infirmières. Certaines -- rares -- sont aussi dans la police ou les forces armées.

«Accompagner les femmes»

Shumoos Ghanem est patronne d'un commerce d'aliments diététiques et à l'origine de l'initiative "Iraqi Women in Business". Et pour elle, la racine du problème est la "discrimination" des femmes dans l'Irak contemporain. Les hommes "dominent dans de nombreux secteurs, tandis que les femmes sont reléguées aux marges" du monde professionnel.

Mère d'un fils, Shumoos, 34 ans, prodigue ses conseils en orientation professionnelle aux femmes par internet. La plupart de ses interlocutrices "sont des mères qui se sont éloignées du monde du travail pendant une longue période et ne savent pas comment y retourner", explique-t-elle. "Elles se demandent si la société les acceptera après une si longue absence".

Shumoos a elle-même fait l'amère expérience des préjugés sexistes. "Quand je suis allée voir les fournisseurs pour la première fois, j'ai bien vu que c'était compliqué. Il y avait beaucoup d'hommes autour de moi", se souvient-elle, citant ses "inquiétudes" quant aux risques d'être "harcelée".

Aujourd'hui, Shumoos dirige son enseigne depuis chez elle. Son rêve? "Avoir mon propre restaurant minceur. Je veux en faire un endroit où accompagner les femmes qui veulent travailler dans ce secteur", lance-t-elle.


General Motors: charge de 1,6 milliard de dollars au 3T liée aux véhicules électriques

L'administration de Donald Trump a supprimé depuis son retour à la Maison Blanche en janvier toute une série d'aides destinées à promouvoir la transition énergétique, que ce soit l'achat de véhicules électriques ou l'installation de stations de recharge. (AFP)
L'administration de Donald Trump a supprimé depuis son retour à la Maison Blanche en janvier toute une série d'aides destinées à promouvoir la transition énergétique, que ce soit l'achat de véhicules électriques ou l'installation de stations de recharge. (AFP)
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  • L'administration de Donald Trump a supprimé depuis son retour à la Maison Blanche en janvier toute une série d'aides destinées à promouvoir la transition énergétique, que ce soit l'achat de véhicules électriques ou l'installation de stations de recharge
  • Dernier épisode en date: la suppression fin septembre d'un crédit d'impôt de 7.500 dollars pour l'achat d'un véhicule électrique. Dans les semaines qui ont précédé, cela a dopé les ventes des constructeurs

NEW YORK: Le constructeur automobile américain General Motors a annoncé mardi l'inscription d'une charge de 1,6 milliard de dollars dans ses comptes du troisième trimestre, qu'il doit présenter le 21 octobre, du fait d'un "réalignement" stratégique dans les véhicules électriques.

Il précise avoir pris cette décision "à la suite de récents changements de politiques de la part du gouvernement américain", et prévient que des charges supplémentaires pourraient être nécessaires dans les prochains mois.

L'administration de Donald Trump a supprimé depuis son retour à la Maison Blanche en janvier toute une série d'aides destinées à promouvoir la transition énergétique, que ce soit l'achat de véhicules électriques ou l'installation de stations de recharge.

Dernier épisode en date: la suppression fin septembre d'un crédit d'impôt de 7.500 dollars pour l'achat d'un véhicule électrique. Dans les semaines qui ont précédé, cela a dopé les ventes des constructeurs mais les experts s'attendent à un creux dans les prochains mois.

Une situation qui s'inscrit dans le sillage d'une prise de conscience dès 2024 que les consommateurs américains n'étaient pas aussi friands de ce type de motorisation que ce qui avait été anticipé.

Les constructeurs avaient par conséquent déjà réduit la voilure, repoussé voire abandonné des projets d'expansion ou de construction d'usines.

GM "a procédé à des investissement importants et à des engagements contractuels dans le développement des véhicules électriques pour aider la gamme du groupe à se conformer aux régulations qui devaient être de plus en plus drastiques en terme d'émissions (de gaz à effet de serre) et de consommation de carburant", explique le groupe mardi.

Mais, du fait du rétropédalage politique, "nous nous attendons à ce que le taux d'adoption des véhicules électriques ralentisse", a-t-il poursuivi, précisant avoir dès lors "réévalué" ses capacités et ses infrastructures de production.

Résultat: le 7 octobre, le comité d'audit de son conseil d'administration a approuvé une charge de 1,6 milliard concernant GM North America (GMNA) au troisième trimestre en fonction de ce "réalignement stratégique".

Elle est constituée d'une charge notamment pour dépréciation de 1,2 milliard et de 400 millions au titre de frais d'annulation et d'accords commerciaux.

General Motors prévient également que son processus d'évaluation se poursuit, en particulier concernant sa production de batteries, et qu'il est "raisonnablement possible" que des charges additionnelles soient nécessaires à l'avenir.

Dans les échanges électroniques avant l'ouverture de la Bourse de New York, l'action GM reculait de 2,28%.


L’architecture au service d’un futur urbain durable et inclusif

Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. (Photo: fournie)
Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. (Photo: fournie)
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  • Le French Architecture Tour 2025 réunit 15 agences françaises aux Émirats pour explorer des partenariats sur l’urbanisme durable, l’ingénierie et l’innovation
  • Avec une croissance de 22 % prévue dans la construction aux UAE, la mission française cible des projets ambitieux à Abou Dhabi, Dubaï et Sharjah

ABOU DHABI: Le French Architecture Tour 2025 a officiellement débuté aux Émirats arabes unis, réunissant une délégation de 15 agences françaises de premier plan dans les domaines de l’architecture, de l’ingénierie et du paysage. Organisée par Business France en partenariat avec l’association AFEX (Architectes Français à l’Export), cette mission ambitionne de renforcer les liens franco-émiriens autour d’un développement urbain durable, connecté et tourné vers l’avenir.

« Cette tournée incarne notre volonté commune de bâtir des environnements urbains durables, inclusifs et résilients », a déclaré S.E. Nicolas Niemtchinow, ambassadeur de France aux Émirats, lors de la cérémonie d’ouverture à La Résidence de France à Abou Dhabi. « Les entreprises françaises viennent avec un savoir-faire de renommée mondiale, mais aussi avec une volonté sincère de participer activement au développement de ce pays. »

Le secteur de la construction aux Émirats connaît une croissance fulgurante, avec une projection de 130 milliards de dollars d’ici 2029, soit une augmentation de 22 %. De grands projets structurants incarnent cette dynamique : à Abou Dhabi, le musée Guggenheim (le plus grand au monde) et la communauté de Ramhan Island valorisent le patrimoine et le luxe ; à Dubaï, The Loop, une promenade de 93 km climatisée, et le district urbain technologique basé sur l’IA à Al Jaddaf positionnent l’émirat à la pointe de l’innovation. À Sharjah, les projets Aljada et Sharjah Sustainable City illustrent l'engagement pour un urbanisme écologique.

Dans ce contexte de compétition accrue et d’innovation, l’expertise française en matière d’architecture durable, de design urbain et de solutions techniques trouve une place stratégique.

La délégation 2025 réunit des agences renommées telles que PCA-Stream, AW², Terrell, Etienne Tricaud Architecture et Architecturestudio, connues pour leur approche innovante et leur rayonnement international. Elles sont accompagnées de structures spécialisées comme AIA Life Designers, Atelier Joan Gaudin, Franklin Azzi, Ubique Groupe ou encore AC&T Paysages & Territoires.

Des entreprises industrielles telles qu’Alphi (coffrages) et Echame (cloisons acoustiques, bardage) complètent la chaîne de valeur, tout comme FlexLedLight, experte en éclairage architectural via son partenaire régional Option 1 World.

« Nos membres sont animés par une vision humaniste de la ville et un haut niveau d’exigence technique », souligne Madeleine Houbart, secrétaire générale de l’AFEX.

Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. Des rencontres ciblées avec des acteurs locaux tels que Miral et Shurooq (Sharjah Investment and Development Authority) entre autres ont permis d’identifier des opportunités concrètes de collaboration.

Le French Architecture Tour 2025 incarne ainsi une volonté partagée : unir excellence française et ambitions émiriennes pour construire les villes durables, innovantes et humaines de demain.


Démission de Lecornu: les banques françaises dévissent en Bourse

L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française. (AFP)
L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française. (AFP)
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  • Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n'ont pas résisté à la hausse brutale du taux d'intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% hier à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu
  • "Les banques françaises mais également les banques européennes sont dans le rouge, car elles détiennent de la dette françaises. Avec la hausse du taux (d'intérêt) à dix ans, les investisseurs réajustent leur risque", explique Alexandre Baradez

PARIS: L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française.

BNP Paribas (-4,35% vers 12H10), la Société Générale (-5,91%) et le Crédit Agricole (-4,35%) ont immédiatement plongé après l'annonce, survenue peu après l'ouverture de la Bourse.

Vers 12H10, le CAC 40 dans son ensemble plongeait de 1,49%, après avoir brièvement chuté de plus de 2% peu après la démission de Sébastien Lecornu.

La chute des banques est "100% attribuable à cette décision politique", a indiqué à l'AFP Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marché chez IG France.

Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n'ont pas résisté à la hausse brutale du taux d'intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% hier à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu.

"Les banques françaises mais également les banques européennes sont dans le rouge, car elles détiennent de la dette françaises. Avec la hausse du taux (d'intérêt) à dix ans, les investisseurs réajustent leur risque", explique Alexandre Baradez.

Or sur le taux d'intérêt de la France à dix ans, "si le seuil des 3,60% est franchi, la dette française pourrait être exposée à des attaques massives, amplifiant la nervosité des marchés", s'est inquiété Antoine Andreani, qui dirige la recherche chez XTB France.

L'écart entre les taux d'emprunt français et allemand sur les marchés a quant à lui atteint 89 points de base dans la foulée de la démission du Premier ministre, au plus haut depuis janvier. La veille, l'écart était de 81 points de base.

"La démission de Lecornu plonge la scène politique dans l'incertitude. Les investisseurs craignent un effet domino sur la politique économique et budgétaire", a encore commenté Antoine Andreani.