Maroc: le jeune Français Sébastien Raoult extradé vers les Etats-Unis pour cybercriminalité

Paul Raoult, 63 ans, le père de Sébastien Raoult détenu, montre un téléphone portant le portrait de son fils à Epinal, dans l'est de la France, le 1er août 2022. (Photo, AFP)
Paul Raoult, 63 ans, le père de Sébastien Raoult détenu, montre un téléphone portant le portrait de son fils à Epinal, dans l'est de la France, le 1er août 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 25 janvier 2023

Maroc: le jeune Français Sébastien Raoult extradé vers les Etats-Unis pour cybercriminalité

  • «L'extradition a eu lieu ce mercredi à l'aéroport de Casablanca à bord d'un vol vers New York. L'opération a été menée par des agents du FBI», a précisé la source policière
  • Sébastien Raoult est accusé par la justice américaine de « complot en vue de commettre fraude et abus électronique», « vol d'identité grave», et d'être un membre des «ShinyHUnters»

RABAT: Le jeune Français Sébastien Raoult, accusé de cybercriminalité par les autorités américaines, a été extradé mercredi après-midi du Maroc vers les Etats-Unis, où il risque jusqu'à 116 ans de prison, selon son avocat.

"L'extradition a eu lieu ce mercredi à l'aéroport de Casablanca à bord d'un vol vers New York. L'opération a été menée par des agents du FBI", a précisé à l'AFP une source policière qui a requis l'anonymat.

L'avion a décollé vers 15H50 (14H50 GMT) de l'aéroport international de Casablanca à destination de l'aéroport de JFK à New York, a précisé le site d'information local Hespress. Il devrait atterrir vers 23H00 GMT.

Sébastien Raoult est accusé par la justice américaine de "complot en vue de commettre fraude et abus électronique", "vol d'identité grave", et d'être un membre des "ShinyHUnters", groupe de "cybercriminels" soupçonnés par la justice américaine d'être derrière des cyberattaques d'entreprises.

Parmi les victimes figurerait Github, propriété du géant américain de l'informatique Microsoft, selon des experts interrogés par l'AFP.

Cet ancien étudiant en informatique, âgé de 21 ans, originaire d'Epinal (est de la France), avait été arrêté le 31 mai 2022 à l'aéroport de Rabat-Salé sur la base d'une notice rouge émise par Interpol à la demande de la justice américaine.

Domicilié chez ses parents à Epinal, le jeune homme était en deuxième année d'études d'informatique quand il a arrêté sa formation en décembre 2021, selon sa famille.

Il était détenu depuis le 2 juin à la prison de Tiflet 2, près de Rabat.

Son avocat, Me Philippe Ohayon, avait saisi fin décembre le Comité contre la torture de l'ONU, redoutant sa prochaine extradition vers les Etats-Unis, mais cette instance a refusé d'enregistrer sa demande.

Il a saisi depuis le Comité des droits de l'homme de l'ONU.

Extradition précipitée

"Alors que le Comité des droits de l'homme est saisi, il semble que l'extradition ait été précipitée. Ce genre de manœuvre entre les États-Unis et la France ne doit plus jamais se reproduire", a déploré l'avocat.

"Ici, les Français et Américains se sont entendus pour provoquer l'extradition d'un Français pour des faits commis en France dans le cadre d'une enquête menée par un juge d'instruction français. C'est du jamais vu dans l'histoire judiciaire"", a accusé Me Ohayon.

Aux Etats-Unis, l'ex-étudiant risque jusqu'à 116 ans de prison s'il est reconnu coupable, selon l'avocat.

Interrogée mercredi par l'AFP, la porte-parole du Quai d'Orsay, Anne-Claire Legendre, a affirmé que "le calendrier de l'extradition de M. Sébastien Raoult relève des relations souveraines entre le Maroc et les Etats-Unis".

Le 20 juillet, la Cour de Cassation marocaine, statuant en premier et dernier ressort, avait émis un avis favorable à la demande américaine d'extradition de Sébastien Raoult.

Le décret d'extradition a été signé fin décembre par le Premier ministre marocain Aziz Akkhanouch, selon la procédure d'usage. Dès réception du décret, les États-Unis avaient 30 jours pour se voir remettre le prévenu.

Cette extradition survient dans un contexte de crise diplomatique persistante entre le Maroc et la France, accusée ces derniers jours d'avoir "orchestré" une campagne anti-marocaine à Bruxelles.

Parlementaires et médias marocains ont dénoncé le vote récemment d'une résolution du Parlement européen qui s'est inquiété de la détérioration de la liberté de la presse au Maroc et d'allégations de corruption pesant sur ce pays.


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.