À Casablanca, des migrants SDF déterminés à gagner l'Europe

Juste en face de la gare d'Oulad Ziane, en périphérie de la mégapole de 4,2 millions d'habitants, Oumar et une cinquantaine de jeunes migrants, originaires pour la plupart de Guinée, tuent le temps (Photo, AFP).
Juste en face de la gare d'Oulad Ziane, en périphérie de la mégapole de 4,2 millions d'habitants, Oumar et une cinquantaine de jeunes migrants, originaires pour la plupart de Guinée, tuent le temps (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 26 janvier 2023

À Casablanca, des migrants SDF déterminés à gagner l'Europe

  • «C'est épuisant de ne pas manger à sa faim, de ne pas dormir sous un toit, de ne pas se sentir en sécurité, de subir le racisme»
  • «On est chassés très tôt le matin par la police. On erre avant de retrouver nos places à la fin de la journée», confie un Guinéen de 25 ans

CASABLANCA: "Survivre chaque jour est un combat". Oumar* squatte un bout de trottoir près de la gare routière de Casablanca, point de chute précaire de centaines de migrants irréguliers subsahariens qui sont déterminés à gagner l'Europe.

"C'est épuisant de ne pas manger à sa faim, de ne pas dormir sous un toit, de ne pas se sentir en sécurité, de subir le racisme", confie ce Guinéen de 25 ans, installé illégalement au Maroc depuis cinq ans.

"On est chassés très tôt le matin par la police. On erre avant de retrouver nos places à la fin de la journée", raconte celui qui a tenté plusieurs fois la traversée vers l'Espagne sans succès.

Juste en face de la gare d'Oulad Ziane, en périphérie de la mégapole de 4,2 millions d'habitants, Oumar et une cinquantaine de jeunes migrants, originaires pour la plupart de Guinée, tuent le temps.

Entrés pour la plupart clandestinement au Maroc depuis l'Algérie, certains bavardent, d'autres, éreintés de fatigue, s'étalent à même le trottoir, où une modeste cuisine a été aménagée.

Quelques couvertures et des vêtements sont accrochés au mur qui fait face à la gare.

"Ils font dorénavant partie du paysage mais ils n'embêtent personne", témoigne un vendeur de bonbons marocain qui veut rester anonyme.

"C'est notre triste réalité mais personne ne veut la regarder en face", peste Bakary, un Guinéen de 18 ans établi à Oulad Ziane depuis trois ans.

Devenu un refuge pour les migrants en raison de sa proximité avec la gare, ce quartier populaire est le théâtre de tensions récurrentes avec les autorités.

Dernier épisode en date: l'interpellation à la mi-janvier de six migrants à la suite de violents heurts lors de l'évacuation de clandestins campant sur le chantier d'extension du tramway local.

Aujourd'hui, ils sont de retour. Chaque groupe de migrants – organisé par nationalité – occupe un tronçon du chantier.

"Là où on s'installe, on nous chasse. On aimerait bien ne pas dormir sur les rails du tram mais on ne nous propose pas d'alternative", déplore Boubacar, un Malien de 27 ans.

Les migrants maliens, qui dorment sous des bâches, s'entraident pour survivre, même si aucun d'eux ne travaille.

«L'Europe ou la mort»

Les sanitaires de la gare routière sont les seuls espaces d'hygiène accessibles.

"Parfois on nous y autorise, parfois non", affirme Boubacar en fustigeant "le racisme des habitants du quartier" et l'absence d'accompagnement administratif ou associatif.

De fait, les voisins répugnent à parler aux journalistes.

"Immigration clandestine: Stop !", affiche cette semaine la publication Maroc Hebdo qui dénonce en Une "un problème social, sécuritaire et politique que l'Etat a du mal à gérer".

"Ces migrants vivent dans des conditions difficiles, c'est le rôle des autorités de les prendre en charge", estime Noureddine Riadi de l'Association marocaine des droits humains (AMDH).

"Les plus vulnérables doivent être intégrés dans des centres d'accueil temporaires", plaide l'activiste de la principale ONG marocaine de défense des droits humains.

Lamine, qui a tenté à cinq reprises de forcer le passage dans l'enclave espagnole de Melilla depuis la ville frontalière marocaine de Nador, au nord du pays, se dit à bout.

"On s'efforce de continuer à y croire même si mon optimisme diminue de jour en jour", avoue ce jeune homme de 20 ans arrivé il y a neuf mois au Maroc.

"C'est si injuste que les frontières soient fermées. Au final, nous sommes considérés comme des marchandises", s'indigne Boubacar.

Malgré les difficultés, la plupart des clandestins rencontrés à Oulad Ziane ne renoncent pas à rejoindre l'Europe.

"Pour moi ça sera l'Europe ou la mort", tranche Bakary, le jeune Guinéen, pour qui un retour chez lui serait "un aveu d'échec".

Mais après plusieurs phases de régularisation entre 2014 et 2021, les autorités marocaines, sous pression des Européens, appliquent un contrôle sévère des frontières et une politique dissuasive contre l'immigration irrégulière à l'intérieur du territoire.

En 2022, la police du royaume a interpellé plus de 32 000 migrants et arrêté 566 individus soupçonnés d'être impliqués dans des réseaux de traite humaine, selon des chiffres officiels.

La lutte contre l'immigration clandestine est un dossier clé du partenariat entre le Maroc et l'Union européenne. Bruxelles a prévu une aide de 500 millions d'euros pour aider Rabat à la combattre.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".