Migration: face à la hausse des arrivées, l'UE menace de sévir contre les pays «non coopératifs»

Les ministres européens de l'Intérieur, réunis jeudi à Stockholm, ont exprimé leur volonté d'accroître les renvois de migrants en situation irrégulière vers leurs pays d'origine. (Photo, AFP)
Les ministres européens de l'Intérieur, réunis jeudi à Stockholm, ont exprimé leur volonté d'accroître les renvois de migrants en situation irrégulière vers leurs pays d'origine. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 26 janvier 2023

Migration: face à la hausse des arrivées, l'UE menace de sévir contre les pays «non coopératifs»

  • «Nous voyons les arrivées irrégulières augmenter (...) Renvoyer ceux qui se voient refuser l'asile en Europe est une question très importante», a déclaré la ministre suédoise chargée de la Migration
  • Actuellement un seul pays, la Gambie, est sous le coup d'une sanction de l'UE pour «manque de coopération»: les conditions d'octroi d'un visa pour l'espace Schengen aux ressortissants de ce pays ont été durcies et les droits augmentés.

STOCKHOLM: Face à une situation migratoire jugée "tendue", les ministres européens de l'Intérieur ont exprimé jeudi leur volonté d'accroître les renvois de personnes en séjour irrégulier vers leurs pays d'origine, si besoin en restreignant la délivrance de visas aux ressortissants d'Etats "non coopératifs". 

"Nous voyons les arrivées irrégulières augmenter (...) Renvoyer ceux qui se voient refuser l'asile en Europe est une question très importante", a déclaré la ministre suédoise chargée de la Migration, Maria Malmer Stenergard, dont le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l'Union européenne. 

Sur les quelque 340.500 décisions de "retour" prononcées en 2021 dans les pays européens, 21% ont été effectivement mises en oeuvre, selon des données d'Eurostat citées par la Commission. 

"Le niveau actuel n'est pas acceptable", a commenté la ministre à l'issue de la réunion, estimant que l'une des "principales raisons était le manque de coopération des pays tiers". 

Au niveau européen, un mécanisme permettant d'utiliser les visas comme levier pour obtenir de ces pays qu'ils reprennent leurs ressortissants est entré en vigueur en 2020. 

« Fort soutien » 

"Il y a un fort soutien parmi les Etats membres pour exploiter tout le potentiel" de ce mécanisme, a estimé la présidence suédoise du Conseil de l'UE. 

"Si les efforts politiques et diplomatiques (pour améliorer la coopération avec les pays tiers) ne produisent pas les résultats escomptés, les Etats membres appellent la Commission à revenir avec des propositions sur des restrictions de visas", a précisé Mme Malmer Stenergard. 

Actuellement un seul pays, la Gambie, est sous le coup d'une sanction de l'UE pour "manque de coopération": les conditions d'octroi d'un visa pour l'espace Schengen aux ressortissants de ce pays ont été durcies et les droits augmentés. 

La Commission avait aussi proposé en 2021 des mesures restrictives en matière de visas à l'encontre de l'Irak et du Bangladesh, et plus récemment à l'encontre du Sénégal. 

Selon la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, qui s'est rendue en novembre à Dacca, la menace de sanctions a poussé le Bangladesh à coopérer. Les autorités de ce pays sont désormais "politiquement ouvertes à reprendre tous leurs ressortissants", avait-elle assuré lors d'une conférence de presse le 19 janvier. 

La France et l'Italie notamment ont exprimé leur soutien à l'utilisation du levier des visas. L'Allemagne en revanche a exprimé ses "réserves". La ministre de l'Intérieur Nancy Faeser a expliqué privilégier la conclusion d'accords migratoires, notamment avec les pays d'Afrique du Nord, "permettant d'une part des voies légales (de migration) et d'autre part des rapatriements efficaces". 

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE avaient en décembre 2021 appelé à se servir de "tous les outils européens pertinents, dont l'aide au développement, le commerce et les visas" comme "leviers" en matière migratoire. 

« Pression » 

La coordinatrice de l'UE pour les retours, la Finlandaise Mari Juritsch, a souhaité un meilleur partage d'informations par les Etats membres sur les retours. "Nous disposons de données très limitées, et qui présentent de sérieux problèmes de qualité", a-t-elle indiqué. 

Elle a souligné le rôle accru de Frontex dans la politique de retours. En 2022, 26.000 personnes ont été renvoyées par cette agence européenne de garde-frontières, qui organise des vols et peut aussi fournir une aide financière à la réintégration des personnes renvoyées. 

Après des années marquées par des restrictions de circulation liées à la pandémie, les arrivées de migrants sont reparties à la hausse dans l'UE: 330 000 "entrées irrégulières" en 2022 --une personne pouvant entrer plusieurs fois--, son niveau le plus élevé depuis 2016, selon l'agence Frontex. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) parle quant à elle de "187 993 personnes entrées illégalement" dans l'UE l'année dernière. 

Quelque 924 000 demandes d'asile ont été enregistrées en 2022, une hausse de 50% sur un an. Selon Ylva Johansson, "60% de ces demandes" risquent d'obtenir une réponse négative. 

En effet beaucoup de migrants viennent de pays qui n'ont "vraisemblablement pas besoin de protection internationale", a-t-elle dit, citant notamment les Marocains, les Egyptiens, les Tunisiens, les Pakistanais, les Turcs, les Cubains, les Indiens. 

"De nombreux pays de l'UE sont sous une forte pression, en ce qui concerne leurs capacités d'accueil mais aussi le traitement des demandes d'asile", a souligné la commissaire suédoise, soulignant que l'UE accueillait en outre quatre millions de réfugiés ukrainiens, qui bénéficient d'un statut de protection spécifique. 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.