Le Soudan assure être «d'accord» avec l'Ethiopie sur son méga-barrage sur le Nil

Le Grand barrage de la renaissance (GERD) à Guba, en Éthiopie, le 19 février 2022. (Photo, AFP)
Le Grand barrage de la renaissance (GERD) à Guba, en Éthiopie, le 19 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 26 janvier 2023

Le Soudan assure être «d'accord» avec l'Ethiopie sur son méga-barrage sur le Nil

  • Pour la première visite de M. Ahmed chez son voisin depuis août 2020, le général Burhane a assuré dans un communiqué que «le Soudan et l'Ethiopie sont d'accord sur tous les points sur le barrage de la Renaissance»
  • Le Caire n'a pas fait de commentaire --pour l'instant-- face à cette annonce soudanaise qui pourrait constituer un revers majeur pour l'Egypte concernant l'épineux dossier du Grand barrage de la renaissance (Gerd)

KHARTOUM: Le général Abdel Fattah al-Burhane, à la tête du Soudan depuis son putsch, a assuré jeudi être "d'accord sur tous les points" avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed qu'il recevait au sujet de son méga-barrage sur le Nil. 

Pour la première visite de M. Ahmed chez son voisin depuis août 2020, le général Burhane a assuré dans un communiqué que "le Soudan et l'Ethiopie sont d'accord sur tous les points sur le barrage de la Renaissance". 

M. Abiy, lui, n'a pas mentionné le Gerd dans les tweets résumant ses discussions à Khartoum. 

Et le Caire n'a pas fait de commentaire --pour l'instant-- face à cette annonce soudanaise qui pourrait constituer un revers majeur pour l'Egypte concernant l'épineux dossier du Grand barrage de la renaissance (Gerd). 

En entamant la construction de cet immense ouvrage sur le Nil-Bleu en 2011, Addis Abeba a suscité l'ire de l'Egypte, située en aval, qui craint pour son approvisionnement en eau. 

Ces dernières années, la position de Khartoum a varié, se rapprochant parfois de celle du Caire et d'autres fois de l'Ethiopie. 

Début 2022, Le Caire et Khartoum avaient cependant fait front commun, dénonçant à l'unisson un acte "unilatéral" alors que l'Ethiopie annonçait une troisième phase de remplissage des réservoirs du Gerd. 

Contentieux pour l'eau et les terres  

Le méga-barrage du Gerd a un objectif annoncé à terme de treize turbines pour une production de 5 000 MW. Depuis août, son réservoir contient 22 milliards de m3 d'eau sur les 74 milliards de sa pleine capacité. 

Addis Abeba vante déjà le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique. Mais pour le Caire, qui tire du Nil 97% de ses besoins en eau, c'est une source de tension qui remet en question un accord conclu en 1959 avec Khartoum, mais sans l'Ethiopie, qui accorde 66% du débit annuel du Nil à l'Egypte et en concède 22% au Soudan. 

Le Premier ministre éthiopien a partagé jeudi des clichés le montrant souriant aux côtés des dirigeants soudanais alors que les relations entre les deux pays se tendent régulièrement autour de diverses questions. 

Depuis 2020, la question des réfugiés fuyant le conflit au Tigré officiellement terminé depuis novembre a été un point de friction. 

Régulièrement, les armées soudanaise et éthiopienne s'accusent d'exactions et d'incursions. 

Les terres agricoles très fertiles d'Al-Fashaga sont aussi l'objet d'un contentieux depuis plusieurs décennies entre les deux pays, mais les accrochages parfois meurtriers s'y sont multipliés depuis fin 2020. 

Les autorités soudanaises assurent que cette question a également été discutée jeudi --là aussi, sans que M. Ahmed ne le confirme. 

Le général Burhane a argué que "les documents, les mécanismes techniques et le dialogue sont les principales références pour ce sujet", selon un communiqué officiel. 

« Non-interventionnisme » 

Le dirigeant soudanais a également évoqué le conflit au Tigré officiellement terminé depuis novembre après un accord signé entre Addis Abeba et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), mettant fin à deux ans de combats. 

Ces violences avaient poussé des dizaines de milliers de personnes à trouver refuge au Soudan voisin. 

Evoquant la situation politique soudanaise, dans l'impasse depuis le putsch d'octobre 2021, M. Abiy a dit avoir insisté auprès du général Burhane et de son numéro deux, le général Mohammed Hamdan Daglo, sur "le principe non-interventionniste de l'Ethiopie". 

Il faut, a-t-il dit, "miser sur les capacités multiples du peuple soudanais pour affronter ses propres défis" et trouver "des solutions locales" pour sortir de la crise ayant suivi le putsch. 

Le 5 décembre, civils et militaires soudanais ont signé un accord-cadre pour une sortie de crise, applaudi par l'ONU, l'Union africaine et plusieurs pays, mais qui reste très général et ne fixe que peu d'échéances. 

L'objectif ultime est de rétablir un gouvernement civil, comme cela avait été instauré après la révolte qui poussa l'armée à démettre le dictateur Omar el-Béchir en 2019. 

Les généraux et les forces civiles limogées lors du putsch ont accepté de signer mais d'ex-groupes rebelles rejettent un accord "excluant". 

La rue, elle, manifeste régulièrement pour réclamer l'éviction pure et simple des militaires du pouvoir --et de toute négociation politique. 


Israël a approuvé un plan majeur de colonisation en Cisjordanie occupée

Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, et une femme tiennent une carte montrant le plan de colonisation E1, qui séparerait Jérusalem-Est de la Cisjordanie occupée. (Fichier/Reuters)
Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, et une femme tiennent une carte montrant le plan de colonisation E1, qui séparerait Jérusalem-Est de la Cisjordanie occupée. (Fichier/Reuters)
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  • sraël a validé la construction de 3.400 logements dans la zone stratégique d’E1, entre Jérusalem et Maalé Adoumim. Ce projet diviserait la Cisjordanie, rendant impossible un État palestinien contigu

Jérusalem: Israël a approuvé mercredi un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie occupée, qui, selon ses détracteurs, couperait ce territoire palestinien en deux et empêcherait la création d'un éventuel Etat palestinien avec une continuité territoriale.

"Je suis heureux d'annoncer qu'il y a une heure à peine, l'administration civile a approuvé la planification pour la construction du quartier E1!" a annoncé dans un communiqué Guy Yifrah, maire de la colonie israélienne de Maalé Adoumim.

La perspective de l'approbation de ce projet emblématique et controversé par un comité technique israélien avait suscité la semaine dernière une levée de boucliers dans le monde. L'ONU et l'Union européenne avaient appelé Israël à y renoncer.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a "condamné dans les termes les plus forts" cette décision qui "compromet les perspectives de mise en œuvre de la solution à deux Etats (...) en fragmentant l'unité géographique et démographique de l'Etat palestinien".

"Cela ancre la division de la Cisjordanie occupée en zones et cantons isolés, déconnectés géographiquement et ressemblant à de véritables prisons où les déplacements entre eux ne sont possibles qu'à travers des points de contrôle d'occupation, au milieu de la terreur des milices de colons armés disséminées dans toute la Cisjordanie", a estimé l'Autorité palestinienne.

Le projet "E1", avec "la construction de milliers d'unités de colonies à Jérusalem et dans ses environs, conduit à l'isolement complet" de cette ville "dans toutes les directions par rapport à son environnement palestinien et l'immerge dans d'immenses clusters et villes de colonies reliées à l'intérieur israélien".

L'Autorité y voit un nouveau "crime de colonisation" et une nouvelle étape de "l'annexion progressive de la Cisjordanie". L'accord israélien au projet "nécessite une reconnaissance urgente de l'Etat de Palestine", souligne le ministère palestinien.

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, une figure de l'extrême droite, avait appelé jeudi à accélérer sa mise en oeuvre et à annexer la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, en riposte aux annonces de plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat de Palestine.

L'ONG israélienne anti-colonisation, La Paix maintenant, a mis en garde contre un "plan fatal pour l'avenir d'Israël et pour toute chance d'une solution à deux Etats".

Hors Jérusalem-est, occupée et annexée par Israël, quelque trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, aux côtés d'environ 500.000 Israéliens installés dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international.

La colonisation de la Cisjordanie, frontalière de la Jordanie, s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite, depuis 1967.

Elle s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, particulièrement depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël.

Les affrontements, parfois meurtriers, entre populations locales palestiniennes, armée et colons juifs s'y sont multipliés.

Les autorités israéliennes restreignent fortement les déplacements des Palestiniens de Cisjordanie, tributaires de permis pour franchir les points de contrôle et entrer dans Jérusalem-Est ou en Israël.

L'ONG Ir Amim, qui travaille sur les droits des Palestiniens, a estimé sur X que l'approbation de "E1 démontre à quel point Israël est déterminé à poursuivre ce que le ministre Smotrich a décrit comme un programme stratégique visant à enterrer la possibilité d'un Etat palestinien et à annexer effectivement la Cisjordanie".

Pour cette ONG, "il s'agit d'un choix délibéré d'Israël pour mettre en œuvre un régime d'apartheid". "Si la communauté internationale est sérieuse au sujet de la paix et d'un Etat palestinien, il est urgent de prendre des mesures efficaces pour empêcher Israël d'expulser les Palestiniens dans la zone E1 et de construire cette grande nouvelle colonie au cœur de la Cisjordanie", souligne-t-elle.


Le Liban plaide pour une prolongation du mandat de la force de paix de l'ONU

Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois. (AFP)
Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois. (AFP)
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  • L'instance onusienne a entamé lundi les discussions autour d'un projet de résolution présenté par la France visant à renouveler pour un an ce mandat
  • La résolution, consultée par l'AFP, prolongerait le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2026, tout en exprimant "l'intention (du Conseil) de travailler à un retrait"

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a plaidé mardi pour une prorogation du mandat de la force de maintien de la paix de l'ONU dans le sud du Liban (Finul), en cours d'examen au Conseil de sécurité.

L'instance onusienne a entamé lundi les discussions autour d'un projet de résolution présenté par la France visant à renouveler pour un an ce mandat.

La résolution, consultée par l'AFP, prolongerait le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2026, tout en exprimant "l'intention (du Conseil) de travailler à un retrait".

Selon plusieurs médias, Israël et les Etats-Unis s'opposent toutefois à l'extension du mandat de la mission déployée pour faire tampon à la frontière libanaise avec Israël depuis 1978.

Ces débats interviennent alors que les autorités libanaises se sont engagées à désarmer le Hezbollah d'ici la fin de l'année, sous pression de Washington et dans le cadre de l'application du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël en 2024.

"Toute limitation temporelle du mandat de la Finul (...) aurait un impact négatif sur la situation, alors qu'Israël continue d'occuper certaines portions du territoire libanais", a déclaré M. Aoun, selon un communiqué de la présidence.

Le Liban a "mené des contacts (...) afin de garantir la prorogation du mandat de la Finul".

Lors d'un entretien avec le commandant de la Finul, le général Diodato Abagnara, il a ajouté que ces efforts visaient à "préserver la sécurité et la stabilité dans le sud (du Liban), parallèlement au redéploiement de l'armée".

"Notre étroite coordination avec les forces armées libanaises demeure essentielle pour contribuer au rétablissement de la stabilité", a déclaré le général Abagnara sur X.

L'accord de cessez-le-feu prévoit que la formation chiite retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire dans le sud du pays, où l'armée libanaise et les Casques bleus doivent se déployer complètement.

Il prévoit également un retrait israélien de la zone, mais Israël, dont les forces ont connu plusieurs accrochages avec les Casques bleus, maintient des troupes dans des positions frontalières jugées stratégiques et mène régulièrement des frappes chez son voisin.

Israël menace de lancer une nouvelle offensive militaire si le Hezbollah, soutenu par l'Iran, n'est pas désarmé.

Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois.


Vladimir Poutine informe le prince héritier saoudien de ses entretiens avec Trump

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (File/SPA/AFP)
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  • Le président russe a réitéré ses remerciements pour la position constante du Royaume et les efforts constructifs du prince héritier en faveur de la paix

RIYAD : Le président russe Vladimir Poutine a informé le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane des résultats de ses récents entretiens avec l’ancien président américain Donald Trump, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de cet échange téléphonique, Poutine a également réitéré ses remerciements et sa reconnaissance pour la position constante du Royaume et les efforts constructifs du prince héritier en faveur de la paix.

Le prince héritier a de son côté réaffirmé le soutien continu du Royaume au dialogue diplomatique comme moyen de résoudre les différends internationaux.

Les deux dirigeants ont également évoqué les domaines de coopération existants entre le Royaume et la Russie, ainsi que les opportunités pour les renforcer davantage.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com