Turquie: Le leader kurde emprisonné appelle à l'unité contre Erdogan

Selahattin Demirtas en prison à Edirne le 4 mai 2018 (Photo, AFP).
Selahattin Demirtas en prison à Edirne le 4 mai 2018 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 27 janvier 2023

Turquie: Le leader kurde emprisonné appelle à l'unité contre Erdogan

  • Selahattin Demirtas a estimé que le parti pro-kurde HDP devait soutenir le candidat unique de l'opposition face au président Recep Tayyip Erdogan
  • «Je suis en faveur d'un candidat commun», confie-t-il

ISTANBUL: Le responsable kurde emprisonné Selahattin Demirtas a estimé que le parti pro-kurde HDP devait soutenir le candidat unique de l'opposition face au président Recep Tayyip Erdogan à la présidentielle de mai en Turquie, dans un entretien à l'AFP.

Interrogé par écrit, Selahattin Demirtas, détenu pour "terrorisme" à Edirne (nord-ouest), estime aussi que la "Table des Six", coalition de six formations d'opposition, devra tendre la main au Parti démocratique des Peuples (HDP) qu'il a contribué à fonder et dont il fut le co-président.

Les six partis veulent renverser le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2003, d'abord comme Premier ministre puis comme président.

Le HDP, troisième parti au Parlement, est maintenu à l'écart de l'alliance de l'opposition de par la présence en son sein du Bon Parti (Iyi), formation nationaliste.

La coprésidente du HDP et députée d'Istanbul, Pervin Buldan, a annoncé début janvier l'intention du parti de présenter un candidat face au président sortant.

Mais M. Demirtas, deux fois candidat à la présidence contre M. Erdogan - la dernière fois en 2018 depuis sa cellule-, soutient l'idée d'une candidature unie et unique, bien qu'"à ce stade il semble probable que le HDP désigne son propre candidat", relève-t-il.

"Je suis en faveur d'un candidat commun", confie-t-il, si "le candidat choisi par la Table des Six parvient à un compromis avec le HDP".

"Mais ça ne dépend ni de moi ni du HDP", poursuit cet avocat, qui aura 50 ans en avril. "On ne peut y parvenir que si la Table des Six fait des pas" dans cette direction.

«Pardonner Erdogan»

Le HDP fait actuellement l'objet d'une menace d'interdiction pour "terrorisme", accusé d'être lié "de façon organique" au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe armé qualifié de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux - ce qu'il dément.

Si tel était le cas, Selahattin Demirtas affirme que "les électeurs du HDP ne seraient pas laissés sans option ni parti".

"Nous sommes prêts", assure-t-il.

La justice a déjà décidé début janvier de priver le parti d'aides publiques.

Par le passé, d'autres formations pro-kurdes ont été interdites.

Le HDP a remporté 12% des suffrages lors des élections législatives de 2018 et détient 56 sièges sur 579 au parlement.

Des milliers de ses partisans et des dizaines de ses élus, en particulier dans le sud-est à majorité kurde du pays, sont emprisonnés, accusés de soutien au terrorisme ou de menaces à la sécurité. Ce que tous démentent en dénonçant des inculpations politiques.

Selahattin Demirtas a été arrêté en 2016 et détenu depuis malgré les appels de la Cour européenne des droits de l'Homme en faveur de sa libération.

Déjà condamné en 2018, il fait face à de multiples accusations qui pourraient lui valoir jusqu'à 142 ans de prison si les charges de terrorisme sont retenues contre lui.

Il se refuse pour autant à miser sur une possible amnistie: "je ne suis coupable de rien, donc je n'ai pas à demander pardon".

"Je n'ai jamais espéré le pardon de quiconque et encore moins celui d'Erdogan. C'est plutôt à moi de lui pardonner, c'est lui le coupable", écrit-il.

Et il en est convaincu: "Erdogan et la poignée de gens qui l'entourent vont perdre".

"La démocratie, c'est certain, l'emportera: cette mentalité de l'homme fort, raciste, discriminante, nationaliste, va disparaître".


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.