Sept morts dans une attaque contre une synagogue à Jérusalem-Est

Le personnel des services d'urgence israéliens transporte des blessés sur le site d'une attaque signalée dans un quartier de colons de Jérusalem-Est annexée par Israël, le 27 janvier 2023 (Photo, AFP).
Le personnel des services d'urgence israéliens transporte des blessés sur le site d'une attaque signalée dans un quartier de colons de Jérusalem-Est annexée par Israël, le 27 janvier 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 28 janvier 2023

Sept morts dans une attaque contre une synagogue à Jérusalem-Est

  • Cette fusillade, dont l'auteur a été abattu, est survenue à Neve Yaakov, quartier de colonisation juive à Jérusalem-Est, partie de la Ville sainte annexée par Israël
  • Il s'agit de «l'une des pires attaques que nous ayons subies ces dernières années», a déclaré sur place à la presse le chef de la police israélienne

JÉRUSALEM-EST: Un Palestinien armé a tué par balles sept personnes vendredi soir près d'une synagogue à Jérusalem-Est pendant les prières du shabbat après des frappes israéliennes sur la bande de Gaza, dans un nouvel engrenage de violence meurtrière entre Israéliens et Palestiniens.

Cette fusillade, dont l'auteur a été abattu, est survenue à Neve Yaakov, quartier de colonisation juive à Jérusalem-Est, partie de la Ville sainte annexée par Israël, sur fond d'appels internationaux à empêcher une nouvelle escalade après 36H00 de violences en Cisjordanie, à Gaza et en Israël, et au soir de la journée mondiale à la mémoire des victimes de la Shoah.

"Il est particulièrement abject que cette attaque se soit produite sur un lieu de culte, et [en ce] jour de commémoration" du génocide des juifs par les nazis pendant la seconde guerre mondiale, a déclaré le porte-parole d'Antonio Guterres secrétaire général des Nations unies.

"Sept personnes innocentes ont été massacrées" par l'assaillant, un Palestinien résident de Jérusalem-Est âgé de 21 ans, qui a ouvert le feu dans la rue vers 20H15 (18H15 GMT), selon la police.

Il s'agit de "l'une des pires attaques que nous ayons subies ces dernières années", a déclaré sur place à la presse le chef de la police israélienne Kobi Shabtai.

Selon la police, "le terroriste a été neutralisé et déclaré mort" après une course poursuite en voiture et une fusillade avec des policiers.

"J'ai vu le terroriste arriver en voiture. Il s'est arrêté au milieu du carrefour, a ouvert le feu à partir de sa voiture" et a continué de tirer sur les gens qui s'approchaient pour aider les personnes touchées, a déclaré à l'AFP Shalom Borohov, un barbier de 48 ans habitant près de la synagogue.

Le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a dit avoir recensé au total dix victimes touchées par balles, parmi lesquelles un homme de 70 ans et un adolescent de 14 ans. Un photographe de l'AFP a vu sur place trois corps allongés dans la rue.

«Réaction naturelle»

La nouvelle de l'attentat a été suivie par des scènes de liesse à Ramallah et dans la bande de Gaza par des habitants brandissant des drapeaux palestiniens, selon des journalistes de l'AFP. Tandis que sur les lieux de la fusillade, des dizaines d'Israéliens ont accueilli le Premier ministre Benyamin Netanyahou aux cris de "Mort aux Arabes !"

S'exprimant ensuite à la télévision, M. Netanyahou a promis "des mesures immédiates", sans plus de précisions, et a appelé les Israéliens à ne pas se faire justice par eux-mêmes mais à s'en remettre à l'armée et à la police.

L'attaque de ce soir à Jérusalem "est une réaction naturelle aux crimes de l'occupation (Israël, NDLR) contre notre peuple palestinien", a déclaré à Gaza Hazem Qassem, porte-parole du mouvement islamiste palestinien Hamas, en rappelant la mort, la veille, de neuf Palestiniens lors d'un raid de l'armée israélienne à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

L'attentat de Neve Yaakov, a été immédiatement condamné par Washington.

"C'est absolument épouvantable", a déclaré à la presse le porte-parole adjoint du département d'Etat, Vedant Patel.

"Nous condamnons cette apparente attaque terroriste dans les termes les plus forts", a-t-il ajouté en précisant qu'il n'y avait aucun changement dans le programme du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui doit se rendre à partir de dimanche en Egypte puis lundi et mardi à Jérusalem et Ramallah.

Pendant ce voyage au Proche-Orient, M. Blinken discutera "de mesures à prendre pour une désescalade des tensions", a dit M. Patel.

Paris a condamné "l'effroyable attaque terroriste" à Jérusalem-Est, et Rome "un lâche attentat terroriste".

Enrayer l'escalade?

Outre les neuf morts, le raid de l'armée israélienne à Jénine jeudi matin a également fait plusieurs dizaines de blessés. Israël l'a présenté comme une action préventive contre une cellule du Jihad islamique qui planifiait une attaque en Israël.

Les Nations unies n'ont pas recensé un bilan aussi élevé en une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis qu'elles ont commencé à comptabiliser en 2005 les victimes du conflit israélo-palestinien.

Un dixième Palestinien a été tué jeudi par des tirs israéliens à Al-Ram, près de Ramallah, selon le ministère palestinien de la Santé.

En représailles, des roquettes ont été tirées dans la nuit de jeudi à vendredi vers Israël à partir de la bande de Gaza, territoire palestinien sous le contrôle du Hamas depuis 2007.

Israël a répliqué dans la nuit par des frappes aériennes contre ce que l'armée a présenté comme "une usine souterraine de fabrication de roquettes" du Hamas à Gaza. Aucune victime n'a été recensée dans ces échanges de missiles.

En réaction au raid israélien à Jénine, l'Autorité palestinienne a décidé de mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël, une première depuis 2020.

La France a exhorté Israël et les Palestiniens "à s'abstenir d'alimenter l'escalade" et les Etats-Unis ont dit être "profondément préoccupés par l'escalade de violence".


Soudan: les paramilitaires annoncent leur accord pour une proposition de trêve humanitaire

Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise. (AFP)
Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise. (AFP)
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  • "En réponse aux aspirations et aux intérêts du peuple soudanais, les Forces de soutien rapide (FSR) affirment leur accord pour s'engager dans la trêve humanitaire"
  • "Bientôt, nous vengerons ceux qui ont été tués et maltraités (....) dans toutes les régions attaquées par les rebelles", a dit le général dans un discours télévisé

PORT-SOUDAN: Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise.

"En réponse aux aspirations et aux intérêts du peuple soudanais, les Forces de soutien rapide (FSR) affirment leur accord pour s'engager dans la trêve humanitaire" proposée en septembre par les pays médiateurs du Quad, les Etats-Unis, l'Egypte, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

"Les FSR attendent de (...) commencer des discussions sur les arrangements pour la cessation des hostilités", affirme le communiqué publié sur leur chaine Telegram en saluant les efforts de médiateurs.

De son côté, le chef de l'armée soudanaise, Abdel-Fattah Al-Burhane, a déclaré que ses forces continuaient "de défaire l'ennemi et de sécuriser l'Etat soudanais jusqu'à ses frontières".

"Bientôt, nous vengerons ceux qui ont été tués et maltraités (....) dans toutes les régions attaquées par les rebelles", a dit le général dans un discours télévisé.

Après une réunion au sommet sur cette proposition portée par Washington, l'administration pro-armée basée à Port-Soudan avait fait savoir mardi qu'elle comptait poursuivre la guerre tout en présentant un plan pour "faciliter l'accès à l'aide humanitaire" et "la restauration de la sécurité et de la paix".

Cette réunion à Port-Soudan était intervenue après des nouveaux efforts de l'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, de faire avancer le plan présenté mi-septembre par le Quad.

"Massacre" 

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait encore exhorté mardi les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence".

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires, qui a éclaté en 2023, a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire contemporaine, selon l''ONU.

Des images satellite analysées par le laboratoire de l'université américaine de Yale montrent des "activités d'élimination des corps" dans la ville d'El-Facher, prise par les paramilitaires, avec notamment des traces "correspondant à des fosses communes".

Depuis la prise le 26 octobre de cette ville du Darfour, dans l'ouest du Soudan, l'ONU a fait état de massacres, viols, pillages et déplacements massifs de population.

De multiples témoignages, étayés par des vidéos publiées par les paramilitaires des FSR sur les réseaux sociaux, décrivent des atrocités dans cette région coupée du monde.

Selon le rapport du Humanitarian Research Lab (HRL), des données aériennes récentes indiquent aussi qu'"un massacre est en cours sur le site de l'ancien hôpital" pour enfants.

Depuis la chute d'El-Facher, les violences continuent dans la région du Darfour, où est située la ville, mais les combats se concentrent au Kordofan, une région stratégique du centre du Soudan car située entre la capitale Khartoum, contrôlée par les militaires, et le Darfour, aux mains des paramilitaires.

 


L'armée israélienne annonce avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban

L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région. (AFP)
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  • "L'armée israélienne a lancé une série de frappes contre des cibles militaires du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle déclaré dans un communiqué
  • L'armée israélienne avait appelé plus tôt jeudi des habitants de trois villages du sud du Liban à évacuer leurs logements, en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du Hezbollah dans cette région

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région.

"L'armée israélienne a lancé une série de frappes contre des cibles militaires du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le mouvement libanais soutenu par l'Iran avait déclaré jeudi matin rejeter toute "négociation politique" entre le Liban et Israël, proposée par des émissaires.

L'armée israélienne avait appelé plus tôt jeudi des habitants de trois villages du sud du Liban à évacuer leurs logements, en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du Hezbollah dans cette région.

"L'armée israélienne va bientôt frapper les infrastructures militaires appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans tout le sud du Liban, en réponse aux tentatives interdites de cette organisation de reprendre ses opérations dans la région", a écrit le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne en langue arabe, sur X, en appelant les habitants de trois villages, Aita al-Jabal, al-Taybeh et Tayr Debba, à immédiatement quitter leurs logements.

Il a ensuite appelé à évacuer un bâtiment et ses environs du village de Zawtar El Charqiyeh, dans la même zone.

Dans une déclaration séparée, la porte-parole du gouvernement israélien, Sosh Bedrosian, a déclaré plus tôt qu'Israël prendrait des mesures pour garantir le respect du cessez-le-feu dans le sud du Liban.

"Israël continuera à défendre toutes ses frontières et nous continuons à insister sur la pleine application de l'accord de cessez-le-feu", a déclaré Mme Bedrosian aux journalistes.

"Nous ne permettrons pas au Hezbollah de se reconstruire", a-t-elle ajouté.

Un cessez-le-feu a mis fin en novembre 2024 à une guerre entre le Hezbollah et Israël. Ce dernier a poursuivi ses attaques contre les bastions du mouvement armé au Liban, affirmant vouloir l'empêcher de reconstituer ses forces.

Le Hezbollah a affirmé jeudi son "droit légitime" à se défendre face à l'intensification des attaques israéliennes.

 


Les États-Unis affirment bénéficier d'un soutien régional pour la résolution de paix sur Gaza

Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
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  • Selon le projet de résolution, la gouvernance de Gaza serait transférée au Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe
  • Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par le Conseil de sécurité

NEW YORK : La mission américaine auprès de l'ONU a déclaré mercredi que des partenaires régionaux clés, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, ont apporté leur soutien à son projet de résolution pour Gaza.

Cette évolution est le signe d'une avancée diplomatique au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un mandat transitoire de deux ans pour l'enclave déchirée par la guerre et du déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Au cours d'une réunion convoquée par l'ambassadeur américain aux Nations unies, Mike Waltz, les dix membres élus et non permanents du Conseil (Algérie, Danemark, Grèce, Guyane, Pakistan, Panama, Corée du Sud, Sierra Leone, Slovénie et Somalie), rejoints par des États régionaux tels que l'Arabie saoudite, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis, ont exprimé leur soutien à l'initiative menée par Washington, a déclaré un porte-parole de la mission américaine.

Le projet de résolution soutient la création d'un organe de gouvernance transitoire, appelé "Conseil de la paix". Le contrôle de la bande de Gaza serait ainsi transféré des mains du Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe.

Le projet de résolution autorise également le déploiement d'une "Force internationale de stabilisation" à Gaza, qui opérerait dans le cadre d'un mandat de deux ans de l'ONU. Elle aurait le pouvoir d'utiliser "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils, superviser les flux d'aide humanitaire, sécuriser les zones le long des frontières avec Israël et l'Égypte, démilitariser les acteurs non étatiques et former une nouvelle force de police palestinienne.

Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par les 15 membres du Conseil de sécurité.

L'adhésion régionale au projet reflète "l'opportunité historique" de mettre fin à des décennies d'effusion de sang au Moyen-Orient et de transformer Gaza en un territoire plus sûr et plus prospère, a poursuivi le porte-parole, et souligne l'intention des États-Unis de traduire la résolution en résultats plutôt qu'en "discours sans fin".

Le soutien des principaux acteurs régionaux est important car leur participation est largement considérée comme une condition préalable à l'autorisation de toute force multinationale de stabilisation d'opérer à Gaza et d'obtenir une légitimité internationale.

Le porte-parole américain a souligné qu'aucune troupe américaine ne serait déployée à Gaza. En revanche, Washington a engagé des pourparlers avec des États tels que l'Indonésie, les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et l'Azerbaïdjan en vue de fournir des troupes à une force internationale de stabilisation.

Le projet de texte stipulerait qu'une telle force opérerait sous un commandement unifié, comme convenu par le Conseil de paix, l'Égypte et Israël une fois que des accords sur le statut de la mission auront été conclus.

Il décrit également une séquence d'événements au cours desquels la force stabilisera la situation sécuritaire à Gaza, démilitarisera les groupes armés non étatiques, mettra les armes hors service et supervisera la formation et le soutien de la force de police palestinienne nouvellement approuvée.