Mali: divisions au Conseil de sécurité sur l'avenir de la mission de l'ONU

Des policiers de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), patrouillent devant la Grande Mosquée de Tombouctou, le 8 décembre 2021. (AFP)
Des policiers de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), patrouillent devant la Grande Mosquée de Tombouctou, le 8 décembre 2021. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 28 janvier 2023

Mali: divisions au Conseil de sécurité sur l'avenir de la mission de l'ONU

  • Le Conseil se penchait pour la première fois sur le rapport de Guterres qui souligne que la poursuite de la mission dans sa forme actuelle est «intenable» sans une augmentation du nombre de Casques bleus
  • La Minusma a été créée en 2013 pour aider à stabiliser un Etat menacé d'effondrement sous la poussée jihadiste, protéger les civils, contribuer à l'effort de paix, défendre les droits humains...

NATIONS UNIES: De nombreux membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont souligné vendredi l'impossibilité d'un "statu quo" pour la mission de maintien de la paix au Mali lors d'une réunion qui a mis en lumière les divisions sur la façon de la faire évoluer.

Le Conseil, qui doit se prononcer en juin sur un renouvellement de la Minusma, se penchait pour la première fois sur le rapport du Secrétaire général Antonio Guterres qui souligne que la poursuite de la mission dans sa forme actuelle est "intenable" sans une augmentation du nombre de Casques bleus, évoquant à l'inverse un retrait des troupes si des conditions clés ne sont pas remplies.

"Les prochains mois seront décisifs pour le futur de la Minusma. Comme le souligne le Secrétaire général, le statu quo n’est pas une option", a déclaré l'ambassadrice française adjointe Nathalie Broadhurst, estimant que l'avenir de la Minusma dépend d'"engagements clairs" et de "gestes concrets" de la junte malienne.

L'ONU dénonce notamment les entraves imposées à la liberté de mouvement des Casques bleus, un élément clé pour plusieurs membres du Conseil à la poursuite de la mission qui compte aujourd'hui plus de 12.000 militaires et 1.500 policiers.

"La poursuite des entraves au mandat et les violations flagrantes de l'accord sur le statut des forces, contraint ce Conseil à réexaminer avec sérieux son soutien à la Minusma dans sa forme actuelle", a déclaré l'ambassadeur américain adjoint Richard Mills.

La Minusma a été créée en 2013 pour aider à stabiliser un Etat menacé d'effondrement sous la poussée jihadiste, protéger les civils, contribuer à l'effort de paix, défendre les droits humains...

Mais la situation sécuritaire n'a cessé de s'aggraver et la Minusma, privée désormais du soutien d'opérations étrangères, notamment de la France qui s'est retirée du pays en août dernier, a été mise "à rude épreuve", constate le rapport du secrétaire général, qui présente plusieurs options pour y remédier.

La première, conditionnée à des progrès dans la transition politique et la liberté de mouvement des Casques bleus, serait de lui donner les moyens d'assurer pleinement son mandat en augmentant les effectifs militaires et policiers autorisés (15.200 aujourd'hui) de 3.680 personnes, ou de 2.000 dans une version plus modeste.

Option inverse, si les paramètres clés ne sont pas remplis, un retrait total des troupes est envisagé, avec une transformation en mission politique.

Ces propositions "ne prennent pas en compte les attentes légitimes du peuple malien qui sont avant tout d'ordre sécuritaire", a dénoncé le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop devant le Conseil.

Un regret auquel ont fait écho la Chine et la Russie.

"La position du pays hôte étant une priorité majeure, nous estimons que les consultations doivent se poursuivre", a insisté l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia, dénonçant l'approche "néo colonialiste" des Occidentaux.


Un séisme de magnitude 4,2 ressenti à la frontière franco-suisse

Les autorités n'ont pour l'heure pas fait état de dégâts graves de part et d'autre de la frontière mais certains habitants ont eu une grosse frousse. (Photo, AFP)
Les autorités n'ont pour l'heure pas fait état de dégâts graves de part et d'autre de la frontière mais certains habitants ont eu une grosse frousse. (Photo, AFP)
Short Url
  • La profondeur a été évaluée à 13 km et l'épicentre détecté du côté suisse dans la chaîne du Jura, à quelques centaines de mètres de la frontière
  • Le Service sismologique suisse a pour sa part évalué la magnitude du tremblement de terre à 4,3, précisant qu'il avait été « largement ressenti» dans la ville de Porrentruy

BELFORT: Un séisme, de magnitude 4,2 selon le Réseau national de surveillance sismique (Renass), a été ressenti mercredi dans la région de Belfort ainsi que dans le nord-ouest de la Suisse.

La secousse, détectée à 15H50 à 30 km de Belfort, a "fait bouger ma bibliothèque et mon bureau", a déclaré à l'AFP un habitant de la région installé au pied du massif des Vosges.

La profondeur a été évaluée à 13 km et l'épicentre détecté du côté suisse dans la chaîne du Jura, à quelques centaines de mètres de la frontière.

Le Service sismologique suisse a pour sa part évalué la magnitude du tremblement de terre à 4,3, précisant qu'il avait été "largement ressenti" dans la ville de Porrentruy.

Les autorités n'ont pour l'heure pas fait état de dégâts graves de part et d'autre de la frontière mais certains habitants ont eu une grosse frousse.

"Je l'ai ressenti vraiment fortement, comme une grosse secousse, j'ai eu peur. Ca a duré deux secondes, pas plus, mais c'est la première fois que je sens un tremblement de terre aussi fort", a déclaré Géraldine Sponem, 57 ans, une habitante de Valentigney (Doubs). "Toute ma maison a tremblé, ça a fait bouger mon lit, mon armoire. Ca n'a pas fait tomber d'objets, mais ça a oscillé de gauche à droite."

Les secousses sismiques ne sont pas rares à la frontière franco-suisse, où un séisme de magnitude 4,8 a été ressenti en septembre, sans faire de dégâts significatifs.

Les historiens rappellent régulièrement qu'un important séisme de magnitude 6,6 environ avait détruit la ville de Bâle et provoqué d'importants dégâts dans la région en 1356.


Russie: le comité du Nobel de la paix condamne les poursuites contre le colauréat Memorial

Oleg Orlov, membre du conseil d'administration de l'International Historical Educational Charitable and Human Rights Society 'Memorial', à gauche, et Jan Rachinsky, président du conseil d'administration, quittent un tribunal après avoir été entendus à Moscou, en Russie, le 7 octobre 2022. (AP)
Oleg Orlov, membre du conseil d'administration de l'International Historical Educational Charitable and Human Rights Society 'Memorial', à gauche, et Jan Rachinsky, président du conseil d'administration, quittent un tribunal après avoir été entendus à Moscou, en Russie, le 7 octobre 2022. (AP)
Short Url
  • Le comité norvégien « déplore l'arrestation et les poursuites» visant le président de l'ONG Ian Ratchinski et d'autres figures de Memorial, a affirmé dans un communiqué sa présidente, Berit Reiss-Andersen
  • En octobre dernier, Memorial s'était vu décerner le prix Nobel de la Paix, aux côtés du Centre ukrainien pour les libertés civiles (CCL) et du militant bélarusse Ales Beliatski, emprisonné dans son pays

OSLO: Le comité remettant le Nobel de la paix a condamné mercredi les perquisitions et les arrestations "infondées" menées la veille en Russie contre l'ONG Memorial, colauréate du prix 2022.

Le comité norvégien "déplore l'arrestation et les poursuites" visant le président de l'ONG Ian Ratchinski et d'autres figures de Memorial, a affirmé dans un communiqué sa présidente, Berit Reiss-Andersen.

"Les accusations à leur encontre sont infondées et doivent être abandonnées", affirme le comité, dont les réactions à l'actualité sont rares.

En octobre dernier, Memorial s'était vu décerner le prix Nobel de la Paix, aux côtés du Centre ukrainien pour les libertés civiles (CCL) et du militant bélarusse Ales Beliatski, emprisonné dans son pays.

Memorial, officiellement visée par un ordre de dissolution des autorités russes, avait annoncé mardi l'ouverture d'une affaire criminelle contre Oleg Orlov, l'une des figures de l'ONG.

Plus tôt dans la journée, la police russe avait mené des perquisitions aux domiciles d'au moins neuf employés ou de leurs proches, dont MM. Orlov et Ratchinski, ainsi qu'au bureau de Memorial à Moscou.

Ces mesures font suite à l'ouverture début mars d'une affaire pour "réhabilitation du nazisme" contre Memorial, a indiqué l'ONG spécialisée dans la défense des droits humains et les enquêtes sur les crimes de l'ère soviétique.

D'après Memorial, les autorités l'accusent d'avoir inclus dans sa liste des victimes des répressions soviétiques les noms de trois personnes qui auraient été condamnées pour "trahison" ou collaboration avec le régime nazi.

L'ONG, fondée en 1989 sous Mikhaïl Gorbatchev, avait auparavant qualifié ces poursuites d'absurdes.

Elle a documenté pendant plus de 30 ans les crimes de l'URSS, en rassemblant des archives, en montant des expositions et en faisant pression sur l'Etat pour qu'il reconnaisse sa responsabilité.

Lors de l'annonce de son prix Nobel, Oleg Orlov avait critiqué l'invasion de l'Ukraine par son pays, disant ressentir une "une douleur permanente et une honte face aux horreurs" commises par l'armée russe.


Roumanie: nouvelle prolongation de la détention de l'influenceur controversé Andrew Tate

Andrew Tate et son frère Tristan, arrêtés fin décembre dans une affaire de proxénétisme. (Photo, AFP)
Andrew Tate et son frère Tristan, arrêtés fin décembre dans une affaire de proxénétisme. (Photo, AFP)
Short Url
  • En vertu du système judiciaire roumain, cette détention préventive peut être prolongée pour atteindre un maximum de 180 jours, avant une éventuelle inculpation
  • Les deux trentenaires continuent de nier les accusations portées contre eux

BUCAREST: La justice roumaine a prolongé mercredi à la demande du parquet la détention provisoire de l'influenceur américano-britannique Andrew Tate et de son frère Tristan, arrêtés fin décembre dans une affaire de proxénétisme.

"Nous sommes sans voix", a expliqué à un groupe de journalistes Mateea Petrescu, une porte-parole des deux hommes confirmant la décision, valable pour 30 jours supplémentaires.

En vertu du système judiciaire roumain, cette détention préventive peut être prolongée pour atteindre un maximum de 180 jours, avant une éventuelle inculpation.

Les deux trentenaires continuent de nier les accusations portées contre eux.

Ils sont notamment soupçonnés d'avoir recruté "plusieurs victimes dont des mineures" à des fins "d'exploitation sexuelle", selon le parquet chargé de la lutte contre le crime organisé (DIICOT).

Andrew Tate, ancien kickboxeur britannico-américain qui compte des millions d'abonnés en ligne et qui promeut des thèses masculinistes, a été suspendu par le passé de plusieurs réseaux sociaux pour des propos misogynes.

Son compte Twitter, qui compte désormais 5,4 millions d'abonnés, a été rétabli lors du rachat du réseau social par le milliardaire Elon Musk. Il y monnaie ses conseils aux hommes pour les aider à devenir riches.