La résilience de l'économie française en 2022 dévoilée mardi

Bruno Le Maire quitte le palais présidentiel de l'Elysée à Paris (Photo, AFP).
Bruno Le Maire quitte le palais présidentiel de l'Elysée à Paris (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 29 janvier 2023

La résilience de l'économie française en 2022 dévoilée mardi

  • L'Institut national de la statistique (Insee) table sur une hausse de 2,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2022
  • La bonne tenue de l'activité française masque un tableau contrasté

PARIS: Face aux chocs, la résilience: l'Insee publiera mardi sa première estimation de la croissance de l'économie française en 2022, qui a tenu bon malgré la crise énergétique et l'inflation galopante mais risque de déchanter en 2023.

Après l'euphorique année 2021 de la reprise post-Covid (+6,8%), l'activité a marqué le pas en France, ébranlée par la guerre en Ukraine qui a attisé les prix de l'énergie et une inflation qui culmine à des niveaux inédits en près de 40 ans, touchant les ménages au portefeuille.

L'Institut national de la statistique (Insee) table sur une hausse de 2,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2022 - avec un quatrième trimestre négatif à -0,2%. C'est un peu en deçà des prévisions de la Banque de France (2,6%) et du gouvernement (2,7%).

"Ce n'est pas si mal, on est au-dessus du niveau pré-Covid", commente Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade, interrogé par l'AFP. Mais les mesures de soutien déployées à coup de milliards d'euros par le gouvernement pour contenir les factures ont joué fortement, relève-t-il.

La bonne tenue de l'activité française masque un tableau contrasté.

Si les investissements des entreprises ont surpris par leur dynamisme et soutenu l'emploi, la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance, a été le parent pauvre, frappée de plein fouet par la rapide hausse des prix.

Côté pile, il y a les carnets de commande des entreprises bien remplis depuis la pandémie, et les montées en cadence pour y répondre, notamment dans l'automobile, avec des investissements facilités par des conditions encore favorables.

"Même avec une conjoncture qui se dégrade, une inflation qui décourage la demande additionnelle", l'important rattrapage d'activité a contribué à maintenir la croissance, estime Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas.

Il cite également la reconstitution des stocks pour affronter la demande ou d'éventuelles adversités futures.

Fissures
Les nouvelles commandes, en revanche, se portent moins bien, affaiblissant les perspectives. C'est le côté face.

Après un premier trimestre dans le rouge (-0,2%), marqué par la vague Omicron du coronavirus et l'invasion russe de l'Ukraine, puis une embellie printanière (+0,5% au deuxième trimestre), des nuages ont commencé à s'amonceler en deuxième partie d'année, avec une consommation des ménages atone au troisième trimestre (+0,2%).

Augurant d'un net ralentissement en 2023, le quatrième trimestre s'annonce plus difficile encore, pénalisé par des grèves dans les raffineries, la maintenance de centrales nucléaires ainsi qu'une moindre consommation énergétique en raison d'un hiver clément, sur fond d'inflation tenace.

La hausse des prix a bondi à 5,2% en moyenne annuelle, et même à 5,9% sur un an en décembre, avec des envolées à deux chiffres pour l'énergie et l'alimentation.

En dépit des soutiens publics, "cette inflation devrait avoir poussé les ménages à contrôler leurs dépenses au quatrième trimestre", souligne Stéphane Colliac. Ceux qui le peuvent préfèrent épargner.

Le chiffre provisoire de l'inflation pour janvier sera dévoilé mardi également. Nul doute pour les économistes qu'elle continuera à accélérer, notablement dans le secteur des services, pilier de l'économie française, avant de se calmer plus tard dans l'année.

L'Insee anticipe un pic autour de 7% en début d'année, alimenté notamment par la hausse des tarifs réglementés du gaz et de l'électricité.

En sus, l'activité commencera à ressentir pleinement l'impact du resserrement monétaire décidé par la Banque centrale européenne (BCE) pour juguler l'inflation, selon Maxime Darmet. Le tout sur fond de grèves liées à la réforme des retraites.

"Les éléments de résilience sont en train de se fissurer", affirme l'expert.

La Banque de France anticipe une baisse de régime avec 0,3% de croissance en 2023, plus pessimiste que le gouvernement (+1%) qui compte dessus pour amorcer le redressement des finances publiques.

Mais même si les perspectives sont "incertaines", nuance dans une note Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, "on est loin d'un saut dans le vide vers la récession".

L'Allemagne, première économie européenne, devrait ainsi finalement éviter la récession.

De bon augure pour la France? "Les Cassandre n'ont pas toujours raison", a récemment déclaré le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire. "Nous confirmons que la France aura, après une année 2022 solide, une croissance positive en 2023".


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com