Plainte d'héritiers de Juifs allemands contre un musée new-yorkais pour récupérer un Picasso

L'histoire extraordinaire de "La Repasseuse" commence en 1916 quand Karl Adler l'achète à un galeriste allemand juif de Munich, Heinrich Thannhauser (Photo, Facebook).
L'histoire extraordinaire de "La Repasseuse" commence en 1916 quand Karl Adler l'achète à un galeriste allemand juif de Munich, Heinrich Thannhauser (Photo, Facebook).
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Publié le Mardi 31 janvier 2023

Plainte d'héritiers de Juifs allemands contre un musée new-yorkais pour récupérer un Picasso

  • Cela fait une dizaine d'années que les héritiers des Adler cherchent à remettre la main sur le Picasso
  • L'arrivée de Hitler et des nazis au pouvoir à Berlin sonne le début des terribles persécutions contre les Juifs

NEW YORK: En 1938, les Juifs allemands Karl et Rosi Adler fuient le régime nazi et vendent un Picasso pour financer leur voyage: 85 ans après, leurs héritiers veulent récupérer le tableau, propriété d'un musée de New York et évalué entre 100 et 200 millions de dollars.

Les descendants de ce couple d'Allemands ont déposé une plainte au civil devant la cour suprême de l'État de New York contre le musée d'art moderne Solomon R. Guggenheim de Manhattan qui expose depuis 1978 "La Repasseuse", une huile sur toile que le maître espagnol Pablo Picasso a peinte en 1904.

Le groupe de plaignants -- des héritiers aux États-Unis et en Argentine -- s'estiment les propriétaires légitimes de l'œuvre et invoquent dans leur plainte du 20 janvier une vente "forcée" en octobre 1938 par les Adler qui auraient agi sous contrainte.

Dans un communiqué, le musée Guggenheim conteste une procédure "sans fondement", ce qui laisse augurer un procès au civil.

«La Repasseuse» achetée en 1916 

L'histoire extraordinaire de "La Repasseuse" -- comme celles de nombre de peintures européennes volées par les nazis ou disparues pendant la Seconde guerre mondiale -- commence en 1916 quand Karl Adler l'achète à un galeriste allemand juif de Munich, Heinrich Thannhauser.

Adler, patron d'une usine de confection de cuir, et sa femme Rosi, jouissent d'une "vie prospère" à Baden-Baden, au sud-ouest de l'Allemagne, juste en face de Strasbourg.

L'arrivée de Hitler et des nazis au pouvoir à Berlin sonne le début des terribles persécutions contre les Juifs en Allemagne et le gel ou la confiscation de leurs biens et patrimoines.

Les Adler se résolvent en juin 1938 à fuir leur pays pour s'installer tour à tour aux Pays-Bas, en France et en Suisse avant de chercher un visa pour l'Argentine.

Mais pour obtenir leur sésame, les Adler, qui ont déjà quitté l'Allemagne depuis quelques semaines, vendent en octobre 1938 "La Repasseuse" au fils de Thannhauser, Justin, qui, Juif lui aussi, vient de se réfugier à Paris.

1.552 dollars en 1938 

La vente est conclue pour 1.552 dollars de l'époque -- soit environ 32.000 dollars d'aujourd'hui -- neuf fois moins que les 14.000 dollars qu'Adler espérait en tirer au début des années 1930.

C'est l'argument central de la plainte qui avance que l'œuvre -- évaluée aujourd'hui sur le marché de l'art entre 100 et 200 millions de dollars -- a été cédée sous la contrainte.

"Thannhauser était parfaitement conscient de la détresse de la famille Adler. S'ils n'avaient pas été persécutés par les nazis, les Adler n'auraient jamais vendu la toile à tel prix", selon les plaignants, des personnes physiques et des organisations juives américaines qui s'appuient sur une loi de 2016 qui encadre la restitution d'oeuvres d'art aux victimes de l'Holocauste.

Les décennies s'écoulent et en 1976, à la mort de Justin Thannhauser, sa collection est donnée au Guggenheim, un musée à l'architecture avant-gardiste qui trône depuis 1939 dans le quartier huppé de l'Upper East Side près de Central Park.

Pour l'établissement, la plainte "évite étonnamment de reconnaître" que le musée avait contacté un fils Adler avant de prendre possession de "La Repasseuse" dans les années 1970: il "n'a jamais exprimé la moindre réserve quant à l'œuvre et sa vente à Justin Thannhauser" en 1938.

Cela fait une dizaine d'années que les héritiers des Adler cherchent à remettre la main sur le Picasso.

En 2014, Thomas Bennigson, petit-fils d'un autre enfant du couple Adler apprend que sa grand-mère fut à un moment en possession de l'œuvre.

La plainte rappelle ainsi que les avocats de Bennigson ont longtemps correspondu avec le Guggenheim, avant d'exiger en juin 2021 la restitution du tableau.

Sans succès: le musée rétorque aujourd'hui que même s'il prend "très au sérieux" les plaintes pour restitution, il est le "propriétaire légal" de "La Repasseuse".


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.