Un audit accable Le Graët et les dysfonctionnements de la FFF

Le président français de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graet et la directrice marketing de la FFF Florence Hardouin (Photo, AFP).
Le président français de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graet et la directrice marketing de la FFF Florence Hardouin (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 31 janvier 2023

Un audit accable Le Graët et les dysfonctionnements de la FFF

  • «M. Le Graët ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français»
  • Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour harcèlement moral et sexuel à l'encontre de Le Graët

PARIS: Un comportement "au minimum sexiste", une "légitimité" perdue au sommet du football français et des dysfonctionnements majeurs dans la gouvernance: le rapport provisoire de la mission d'audit sur la Fédération française (FFF) accable son président Noël Le Graët, toujours plus proche de la sortie.

Transmis lundi aux dirigeants de la première fédération sportive de France, un pré-rapport de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), diligenté par le ministère des Sports à l'automne dernier, n'épargne personne.

Ni Le Graët, mis en retrait depuis le 11 janvier, ni sa directrice générale Florence Hardouin, mise à pied depuis la même date, ni même le comité directeur de l'instance ou son comité exécutif, ne résistent aux conclusions de ce document, provisoire et encore incomplet, dont l'AFP a obtenu une copie.

"La mission considère que, compte tenu de son comportement envers les femmes, ses déclarations publiques et les défaillances de la gouvernance de la FFF, M. Le Graët ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français", peut-on lire au sujet du dirigeant de 81 ans, qui vit la période la plus délicate de son mandat démarré en 2011.

Son attitude vis-à-vis des femmes "peut être qualifié au minimum de sexiste", estiment les inspecteurs. La mission a par ailleurs recueilli des témoignages relatifs à des agissements du dirigeant breton "susceptibles de recevoir une qualification pénale".

Le Graët dans la tempête 

Les inspecteurs, qui ont effectué le 13 janvier un signalement auprès de la procureure de la République de Paris, ont indiqué qu'ils transmettraient des éléments d'information supplémentaires à la justice.

C'est sur la base de ce signalement que le parquet de Paris a ouvert une enquête pour harcèlement moral et sexuel à l'encontre de Le Graët, mi-janvier.

Après un automne marqué par les accusations de comportements inappropriés ou sexistes et un début d'année au rythme des polémiques (propos sur Zidane, enquêtes journalistiques...), Le Graët pourra-t-il résister à cette nouvelle tempête ?

Sollicitée, l'une de ses avocates n'a pas souhaité faire de commentaire dans la soirée de lundi. Mais jusque-là, celui que l'on surnomme le "Menhir" a démenti toutes les accusations de harcèlement, fustigeant ces derniers jours une "enquête administrative manifestement à charge".

La FFF, gérée par intérim par le vice-président Philippe Diallo, a pour le moment choisi de temporiser. Elle "communiquera ses propres conclusions et décisions après la remise de l'audit définitif diligenté par le ministère des Sports", a réagi l'instance dans un communiqué.

Ce rapport définitif et contradictoire est attendu mi-février, car les dirigeants (Le Graët, Hardouin, Diallo) ont jusqu'au 13 pour formuler des observations.

Hardouin «conteste tout manquement»

Ils auront du travail, car au-delà des reproches faits à Le Graët, c'est toute l'instance qui est épinglée sur sa politique de prévention et de lutte contre les violences sexuelles et sexistes, "ni efficace ni efficiente" selon les inspecteurs de l'IGESR.

La mission, qui propose 18 recommandations à la FFF, assure que ce sujet "n'est pas une priorité déployée rationnellement par la FFF dans les territoires".

Elle n'épargne pas non plus Florence Hardouin, la directrice générale depuis 2013, dont le management "peut être qualifié de brutal", mais pas de "harcelant".

Ses relations avec Le Graët sont définies comme "toxiques": "Le couple président - directrice générale a atteint ses limites", estiment les auditeurs de l'IGESR, évoquant des "logiques claniques" de management et une "vision très auto-centrée du pouvoir".

Sollicité, l'entourage de Florence Hardouin a affirmé que la directrice générale "contestait tout manquement dans le cadre de ses fonctions" et qu'elle "rétablira la vérité après la publication de l'audit définitif". La DG, qui avait été hospitalisée pour un infarctus peu après sa mise à pied, est convoquée à la FFF le 21 février pour un entretien préalable à un licenciement.

Les auditeurs de l'IGESR épinglent aussi le "Comex" de la FFF, essentiellement "un lieu de constats et de consensus" ne laissant "aucune place aux oppositions"... Quant au comité directeur (Codir), baigné dans une "ambiance sexiste et violente (...) jusqu'en 2020", il "joue davantage un rôle d'échanges d'informations que de pilotage stratégique".

La "Fédé" des vice-champions du monde connaît désormais ses axes de travail. Et les débats lors du prochain "Comex", prévu le 9 février, promettent d'être animés...


Grève des éboueurs à Paris: Baisse sensible du volume de déchets non ramassés

Selon des sources syndicales, les représentants des salariés sont en négociation avec la direction et une proposition doit être présentée lundi aux salariés (Photo, AFP).
Selon des sources syndicales, les représentants des salariés sont en négociation avec la direction et une proposition doit être présentée lundi aux salariés (Photo, AFP).
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  • Cette amélioration notable dans certains quartiers, est due à la réouverture des trois usines d'incinération entourant la capitale
  • Le syndicat demande une augmentation des salaires et l'amélioration des conditions de travail

PARIS: Le volume de déchets non ramassés dans Paris, où des éboueurs sont en grève depuis plus de 20 jours, était en baisse dimanche avec 7.828 tonnes toujours en souffrance, mais de nouveaux arrondissements pourraient être touchés dès lundi.

"Ce dimanche, le tonnage d'ordures non ramassées dans Paris poursuit sa baisse, avec 7.828 tonnes estimées contre 9.800 tonnes hier", a indiqué la mairie de Paris, au 21e jour de la grève des éboueurs.

"Depuis ce matin, 162 bennes sillonnent les rues de Paris (...) C'est 2,5 fois plus qu'un dimanche normal", a précisé la mairie.

Cette amélioration, notable dans certains quartiers, est notamment due à la réouverture des trois usines d'incinération entourant la capitale.

Vendredi, le Syctom, syndicat métropolitain qui gère ces trois sites, avait annoncé la fin du mouvement de grève dans deux d'entre eux (Saint-Ouen et Issy-les-Moulineaux) tandis que le troisième, à Ivry-sur-Seine, a été réquisitionné par les forces de l'ordre.

Ces progrès restent toutefois précaires : alors que la grève était jusqu'ici essentiellement l'apanage des éboueurs de la Ville de Paris, qui gère la collecte de la moitié des arrondissements de la capitale, elle pourrait s'étendre à des prestataires privés où des négociations étaient en cours dimanche.

Un préavis de grève a notamment été déposé par la CGT pour l'entreprise Polyreva Derichebourg, installée à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et qui s'occupe de la collecte des Xe et XVIIIe arrondissements.

Le syndicat demande une augmentation des salaires et l'amélioration des conditions de travail, tout en s'associant au mouvement contre la réforme des retraites.

La mobilisation n'a toutefois pas commencé comme prévu dimanche sur ce site. Selon des sources syndicales, les représentants des salariés sont en négociation avec la direction et une proposition doit être présentée lundi aux salariés, qui décideront alors s'ils font grève ou non.

Vendredi, le prestataire privé Pizzorno, qui gère la collecte dans le XVe arrondissement, avait lui annoncé la levée d'une grève qui durait depuis près d'un mois après la signature d'un "protocole de sortie de grève" avec la CGT.

Les ramassages ont repris dès vendredi après-midi et Philippe Goujon, le maire du XVe arrondissement, a dit sur Twitter espérer un retour à la normale "d'ici une semaine".


Manifestations: Zemmour appelle l'exécutif à «se défaire» du «syndrome Malik Oussekine»

Le président de Reconquête Eric Zemmour (Photo, AFP).
Le président de Reconquête Eric Zemmour (Photo, AFP).
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  • Pour M. Zemmour, le principal responsable de ce «climat» politique est l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, «imam caché» de l'union de gauche Nupes
  • Malik Oussekine, étudiant français âgé de 22 ans et d'origine algérienne, avait été tué à Paris par des policiers en marge d'une manifestation contre un projet de réforme universitaire en 1986

PARIS: Le président de Reconquête Eric Zemmour a appelé dimanche l'exécutif à "se défaire" du "syndrome Malik Oussekine", du nom d'un étudiant tué en marge d'une manifestation en 1986, et à "rétablir l'ordre" après les débordements et violences observés ces derniers jours.

Fustigeant des "nervis antidémocratiques" qui, dans les manifestations, "commencent à pourrir tout, à casser, à attaquer les flics et à risquer de tuer", M. Zemmour s'est dit "étonné" de "l'impunité non seulement judiciaire, mais aussi médiatique et politique" dont ces auteurs de violences bénéficieraient, lors du Grand rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Echos.

À ce titre, M. Zemmour estime "qu'il faut donner des consignes de fermeté" et que "justice suive".

"Je sais bien que depuis 1986, tout pouvoir est tétanisé par le syndrome Malik Oussekine", du nom de cet étudiant français âgé de 22 ans et d'origine algérienne, tué à Paris par des policiers en marge d'une manifestation contre un projet de réforme universitaire.

"C'est ce qui hante tous nos gouvernants. Je pense qu'il faut se défaire de ce syndrome (...) et il faut absolument rétablir l'ordre", a-t-il insisté.

Selon le ministère de l'Intérieur, 441 policiers et gendarmes ont été blessés jeudi lors des mobilisations contre la réforme des retraites. Samedi, une manifestation interdite contre des bassines à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres a aussi tourné à l'affrontement entre gendarmes et militants.

Pour M. Zemmour, le principal responsable de ce "climat" politique est l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, "imam caché" de l'union de gauche Nupes, et "maestro de tout cela".

"Jean-Luc Mélenchon dirige tout le monde" et "oriente le pays", a-t-il martelé, dénonçant "que ce soit à l'Assemblée nationale, que ce soit dans la rue, que ce soit dans les esprits, dans les médias, à la télévision" une "NUPES-isation des esprits".

Cette critique s'étend pour M. Zemmour au Rassemblement national, qui "est fasciné par la NUPES" et "se soumet idéologiquement". Et "au sein de LR, même, vous avez de nombreux élus, (le député Aurélien) Pradié en tête, qui se prennent pour des Che Guevara de bars-cafés", a-t-il encore ironisé.

Interrogé sur l'attitude qu'Emmanuel Macron devrait adopter face à la contestation de la réforme des retraites, M. Zemmour a jugé que le président n'avait "pas d'autre solution que de tenir". Lui-même, en pareille situation, "ne céderai(t) pas".

S'il "renonce à sa réforme, il est ridicule" et "il peut aller finir son mandat tranquillement à Rambouillet", a-t-il-renchéri.

"S'il fait de nouvelles élections, s'il dissout, il reviendra avec une majorité moins forte", a-t-il fait valoir.


La France condamne l'intention russe de déployer des armes nucléaires au Bélarus

Le président russe Vladimir Poutine rencontre son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko (Photo, AFP).
Le président russe Vladimir Poutine rencontre son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko (Photo, AFP).
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  • Vladimir Poutine a affirmé samedi que Moscou allait déployer des armes nucléaires «tactiques» au Bélarus
  • Dirigé depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, le Bélarus est frontalier de l'Ukraine, de la Pologne et de la Lituanie

PARIS: La France a condamné dimanche l'intention du président russe Vladimir Poutine de déployer des armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de son allié bélarusse, appelant Moscou à faire preuve de "responsabilité" et à revenir sur sa décision, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

"Après la violation du traité FNI (traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, ndlr) par la Russie, qui a mené à sa disparition, et l'annonce de la suspension par la Russie de sa participation au traité New Start en février dernier, cet accord représente un élément supplémentaire d’érosion de l’architecture internationale de la maîtrise des armements et de la stabilité stratégique en Europe", souligne la porte-parole du Quai d'Orsay.