Cyclisme: le Saudi Tour, parenthèse enchantée du peloton

Le peloton roule lors de la troisième étape du Saudi Tour, de la gare d'Alula Al-Manshiyah à Abu Rakah, le 1er février 2023. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
Le peloton roule lors de la troisième étape du Saudi Tour, de la gare d'Alula Al-Manshiyah à Abu Rakah, le 1er février 2023. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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Publié le Jeudi 02 février 2023

Cyclisme: le Saudi Tour, parenthèse enchantée du peloton

  • Disputée sur cinq étapes au nord-ouest de l'Arabie saoudite, dans une région grande comme la Belgique mais peuplée de seulement 40.000 habitants, la course propose des paysages grandioses et plonge les coureurs plusieurs années en arrière
  • Dans ce cadre exotique, on retrouve tout de même quelques repères, comme la présence de la «voix du Tour de France» , puisque la course est organisée, comme la Grande Boucle, par Amaury Sport Organisation (ASO)

AL-ULA: Cadre sublime, soleil éclatant, hébergements de luxe, beaucoup de moyens et peu de pression: le Saudi Tour offre au peloton une parenthèse enchantée et une expérience hors du temps au milieu d'une saison de bruit et de fureur.

"Organiser une course de vélo dans le désert est un concept en soi", expose le Néo-Zélandais Jack Bauer qui vit, à 37 ans, une première "expérience unique" dans ce décor de sable et de roche sur des routes se faufilant dans des canyons à couper le souffle.

Disputée sur cinq étapes au nord-ouest de l'Arabie saoudite, dans une région grande comme la Belgique mais peuplée de seulement 40.000 habitants, la course propose des paysages grandioses et plonge les coureurs plusieurs années en arrière, dans une atmosphère à la bonne franquette, loin de la pression infernale des courses européennes.

Ici on s'habille, comme dans le temps, au "cul du camion" et on installe des chaises pliantes sous un palmier pour coller son dossard. Et écouter, assis à même le trottoir ou adossé contre le mur de la mosquée, le briefing des directeurs sportifs, avant un dernier arrêt aux toilettes dans des containers posés sur le parking.

"Je n'avais pas connu ça depuis mes années en Continental (3e division) avec des simples voitures au lieu d'un bus d'équipe, sans WC et avec les chaises de camping. C'est super sympa de faire une ou deux courses par an comme ça, sans le stress des épreuves en Europe. Attention ce ne sont pas des vacances mais c'est une sacrée expérience", souligne l'Autrichien Felix Grossschartner, un des nouveaux lieutenants de Tadej Pogacar chez UAE.

Tempête de sable

Au départ, l'ambiance est très détendue, au point de voir des coureurs venir enfoncer, à quelques minutes du gong, une dosette de café dans la machine à expresso de l'espace VIP, au milieu de quelques dignitaires saoudiens en tenue traditionnelle.

A l'arrivée, le podium est dressé dans des endroits sublimes, en haut d'un rocher ouvert à tous les vents ou en plein désert, où le vainqueur rejoint la remise des prix en baroudant dans le sable, vélo sur l'épaule. Une expédition "presque plus dure que l'étape", se marre, en exagérant fortement, l'Italien Jonathan Milan, arrivé premier mardi.

"C'est vraiment une course atypique, très dépaysante. Mais, même si ce n'est pas l'objectif de l'année, on est aussi là pour la performance", insiste le coureur français de la Cofidis, Axel Mariault.

De fait, la course est exigeante. Il n'y a certes pas de grandes superstars en lice mais sept équipes du World Tour qui se tirent la bourre et font souffrir le martyre aux formations plus modestes comme l'équipe nationale saoudienne, qui peine tous les soirs à arriver dans les délais.

Le principal ennemi est le vent qui balaye la plaine et les plateaux en hauteur. "On a même eu une tempête de sable", rapporte Jack Bauer.

Attention aux dromadaires

Les ânes qui traversent à tout bout de champ constituent également un danger et les nombreux policiers postés le long du parcours sont là d'abord pour éviter que les dromadaires barrent la route du peloton.

Dans ce cadre exotique, on retrouve tout de même quelques repères, comme la présence de la "voix du Tour de France", puisque la course est organisée, comme la Grande Boucle, par Amaury Sport Organisation (ASO).

Mais le contraste reste saisissant entre ce cyclisme "près de chez soi" et les moyens déployés par l'Arabie saoudite pour accueillir l'événement, qui participe à sa stratégie de promotion par le sport, souvent critiquée par l'Occident.

Ainsi, Jack Bauer ne s'est toujours pas complètement remis de la cérémonie d'ouverture proposant un spectacle de trapézistes vertigineux et un insensé show de drones en plein désert. "On aurait dit les JO. Je ne peux même pas imaginer combien ça a coûté", souffle le coureur, logé comme tous le monde dans un lodge de luxe allant jusqu'à 1.000 euros la nuit, aux frais du pays hôte.

"Si les équipes devaient payer, ça leur coûterait la moitié du budget de l'année", plaisante le Tchèque Zdenek Stybar qui constate que "les Saoudiens ont de l'argent à investir et veulent vraiment promouvoir le cyclisme dans leur pays".


Albert Tawil: la musique dans le sang

Albert Tawil dans son studio. (Photo fournie)
Albert Tawil dans son studio. (Photo fournie)
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  • Ses chansons et ses remix ont conquis un public de plus en plus large
  • Le chanteur a créé un groupe sur la plate-forme Telegram, le MIF Group, qui lui permet d’envoyer des exclusivités à ses plus grands fans

PARIS: Albert Tawil connaît une ascension fulgurante sur les réseaux sociaux. Ses chansons et ses remix ont conquis un public de plus en plus large. Arab News en français a rencontré le chanteur franco-libanais.

Des formats adéquats
«La mif [terme en argot qui désigne “la famille”], venez, on fait un son.» C'est par cette incantation qu'Albert Tawil commence une grande partie de ses vidéos. Il considère ses auditeurs comme sa famille et leur donne accès à son univers par divers moyens. Pour sa chanson DEG, qu'il a composée, écrite et produite, il cherchait le meilleur format pour la promouvoir. «Comme c'était la chanson préférée de ma nièce, j'ai décidé de la filmer en train de la chanter. Je l'ai éditée en ajoutant de l'autotune. Cette vidéo a été vue plus de 7 millions de fois sur TikTok.»

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Albert Tawil, un style et une énergie débordante. (Photo fournie)

Il a continué à publier sur cette plate-forme en proposant des formules adaptées: la traduction des chansons de l'anglais ou de l'espagnol vers le français avec un style qui lui est propre, avec la création de personnages comme Vivaldi qui ont pour but de répondre aux propositions de remix de son public. «La stratégie est d'attirer les gens vers ma musique plutôt que vers mes remix. J'essaie de trouver de nouveaux concepts pour ne pas m'enfermer dans ces remix. Mon but est que les gens écoutent mes chansons et viennent à mes concerts. Toutefois, mes remix constituent un bon moyen pour faire découvrir mon univers aux gens.» Il a même créé un groupe sur la plate-forme Telegram, le MIF Group, qui lui permet d’envoyer des exclusivités à ses plus grands fans.

Albert baigne dans la musique classique depuis son plus jeune âge. Sa mère, la soprano Rima Tawil, est aussi chef d'orchestre.


De l'importance de la musique classique et du Liban
Albert baigne dans la musique classique depuis son plus jeune âge. Sa mère, la soprano Rima Tawil, est aussi chef d'orchestre. Son père lui a offert un CD et il est tombé amoureux du violon. «À l'âge de 5 ans, je voulais absolument faire du violon. On m’a alors inscrit au conservatoire. J'ai obtenu un diplôme de solfège. À partir de là, j'ai commencé à apprendre en autodidacte la guitare, le piano, le chant et la musique assistée par ordinateur.»

En 2014, il publie une première vidéo en reprenant à la guitare une chanson du célèbre rappeur Booba. À cette époque, il a déjà obtenu son baccalauréat et a décroché un master en droit des affaires. Ce n’est ensuite qu’il s’est exclusivement consacré à la musique.

Il n'est pas rare d'apercevoir le drapeau du Liban dans le studio où sont filmées ses vidéos. «Je suis attaché au Liban, notamment à sa nature. J'essaie d'y aller le plus possible. Je me sens presque autant libanais que français, même si j'ai vécu toute ma vie en France. Je suis touché par la musique orientale. J'adore chanter en arabe.» Son attachement au Liban est un héritage de son père, feu Dr Albert Tawil, une personnalité estimée par la communauté franco-libanaise de Paris.


Décès de Maria Kodama, veuve du célèbre écrivain argentin Jorge Luis Borges

Photo d'archive prise le 19 janvier 1983, l'écrivain argentin Jorge Luis Borges (à gauche) et son épouse Maria Kodama, accompagnés du photographe français François-Marie Banier (au centre), sont photographiés au Palais de l'Elysée à Paris après avoir reçu la Légion de Hommage du président français François Mitterrand (Photo, AFP).
Photo d'archive prise le 19 janvier 1983, l'écrivain argentin Jorge Luis Borges (à gauche) et son épouse Maria Kodama, accompagnés du photographe français François-Marie Banier (au centre), sont photographiés au Palais de l'Elysée à Paris après avoir reçu la Légion de Hommage du président français François Mitterrand (Photo, AFP).
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  • Mme Kodama était écrivaine, traductrice, collaboratrice et légataire universelle de l'œuvre de Borges
  • Sa relation avec Borges a commencé lorsqu'ils se sont découvert un amour commun pour la langue anglaise

BUENOS AIRES: Maria Kodama, veuve du célèbre écrivain argentin Jorge Luis Borges, est décédée dimanche à Buenos Aires en Argentine à l'âge de 86 ans des suites d'un cancer, a annoncé sa famille à la presse locale.

Mme Kodama était écrivaine, traductrice, collaboratrice et légataire universelle de l'œuvre de Borges, considéré par les critiques littéraires comme l'un des plus grands poètes, essayistes et nouvellistes de son temps.

Le célèbre auteur de Fictions s'était également éteint à l'âge de 86 ans, en juin 1986, dans la ville suisse de Genève, deux mois après avoir épousé Mme Kodama.

Sa passion pour la littérature ne s'est jamais démentie. Même malade, elle a pu écrire son dernier ouvrage, La divisa punzo (non traduit), dans lequel elle retrace l'histoire de l'homme d'État argentin controversé du XIXe siècle Juan Manuel de Rosas, en collaboration avec l'écrivaine Claudia Farias Gomez.

Sa relation avec Borges a commencé lorsqu'ils se sont découvert un amour commun pour la langue anglaise, le vieil anglo-saxon et l'islandais.

Elle l'a rencontré alors qu'elle n'avait que 16 ans et qu'elle était étudiante en littérature. Son père l'avait emmenée écouter une conférence de l'auteur.

"Borges me manque, ainsi que la façon dont nous nous amusions. Mes amis avaient l'habitude de me dire : +Sortir avec le vieil homme des labyrinthes (une image fréquente dans les œuvres de Borges), c'est effrayant+. Mais venez le rencontrer : c'est une personne hilarante et les labyrinthes me fascinent. J'ai passé un bon moment avec lui. Je ne suis pas masochiste, c'était quelqu'un de très aimable", a-t-elle déclaré lors d'une conférence à la Foire du livre de Guadalajara, au Mexique.

Sa définition de leur lien est sans détour : "Je n'ai jamais eu l'impression que l'homme me dominait ou que j'étais inférieure".

De l'époque où Borges était chaque année pressenti pour le prix Nobel de littérature, Mme Kodama se souvient que "tout le monde l'arrêtait dans la rue et lui disait : 'J'espère que vous allez le gagner'". Le prix ne lui a jamais été décerné.

La compagne inséparable de l'auteur de Fictions, Le livre de sable, L'Aleph ou encore Le Rapport de Brodie a créé, en 1988, la Fondation Jorge Luis Borges.


Des chorales du monde entier chantent pour la paix en Ukraine

L'événement, qui était retransmis en direct sur YouTube, était organisé par Choirs for Peace (Photo, Instagram).
L'événement, qui était retransmis en direct sur YouTube, était organisé par Choirs for Peace (Photo, Instagram).
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  • Sous un ciel clair et bleu, les chanteurs de 46 chorales de la capitale espagnole et de villes avoisinantes se sont rassemblés
  • Ils ont été relayés par des milliers de chanteurs en 80 lieux d'Europe et d'Amérique latine

MADRID: Des chorales du monde entier ont joint leurs voix en chantant dimanche pour la paix en Ukraine, avec notamment 300 personnes à Madrid où l'initiative a commencé il y a un an après le début de la guerre lancée par la Russie.

Sous un ciel clair et bleu, les chanteurs de 46 chorales de la capitale espagnole et de villes avoisinantes se sont rassemblés autour du musée de la Reine Sofia et ont commencé à chanter à midi (10h00 GMT).

Ils ont été relayés par des milliers de chanteurs en 80 lieux d'Europe et d'Amérique latine, un millier de chanteurs ukrainiens ajoutant leurs voix à celles de chœurs d'Argentine, du Brésil, de Colombie, du Danemark, d'Allemagne, du Portugal et du Venezuela.

À Madrid, le chœur a chanté "Dona Nobis Pacem" (Accorde-nous la paix), le "Chœur des esclaves" du Nabucco de Verdi, et terminé sur "Sing an Anthem For Our Peace", écrit pour l'occasion par le compositeur américain Jim Papoulis.

L'événement, qui était retransmis en direct sur YouTube, était organisé par Choirs for Peace, une initiative née en Espagne un mois après le début de la guerre lancée le 24 février 2022 par le président russe Vladimir Poutine contre l'Ukraine.