​​Le président tchèque élu appelle à une aide «sans limite» à l'Ukraine

Selon le président élu tchèque Petr Pavel, l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN n'est qu'«une question de volonté politique» une fois la guerre terminée. (Photo, AFP)
Selon le président élu tchèque Petr Pavel, l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN n'est qu'«une question de volonté politique» une fois la guerre terminée. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 02 février 2023

​​Le président tchèque élu appelle à une aide «sans limite» à l'Ukraine

  • M. Pavel, qui a dirigé le comité militaire de l'OTAN de 2015 à 2018, a remporté l'élection présidentielle samedi et prêtera serment le 9 mars
  • Il a déclaré que l'Occident devrait fournir à l'Ukraine, qui lutte contre une invasion russe, tous les types d'armes, à l'exception du nucléaire

PRAGUE: Le président élu tchèque Petr Pavel, un ancien général de l'OTAN, a déclaré jeudi à l'AFP qu'il ne devrait y avoir "aucune limite" à l'aide militaire de l'Occident à l'Ukraine ravagée par la guerre, exhortant les alliés à faire preuve de plus de courage.

M. Pavel, qui a dirigé le comité militaire de l'OTAN de 2015 à 2018, a remporté l'élection présidentielle samedi et prêtera serment le 9 mars.

Dans un entretien accordé à l'AFP, M. Pavel, 61 ans, a déclaré que l'Occident devrait fournir à l'Ukraine, qui lutte contre une invasion russe, tous les types d'armes, à l'exception du nucléaire.

"En ce qui concerne les armes conventionnelles, je ne vois vraiment aucune raison de fixer des limites", a-t-il déclaré.

"L'Ukraine ne peut pas combattre un adversaire aussi dur sans des blindés, des drones, une artillerie et des missiles à plus longue portée, ni sans, peut-être, des avions supersoniques", a-t-il ajouté.

Les alliés occidentaux, dont la République tchèque, ont fourni à l'Ukraine une aide militaire substantielle depuis le début de l'invasion le 24 février 2022.

Selon M. Pavel il fallait faire preuve de plus de courage car "certains pays ont une position un peu réservée" sur les livraison d'armes modernes.

"Si nous voulons adopter une position unique, qui nous donne les meilleures chances de succès, nous devrions agir de manière unie sur ces questions", a-t-il déclaré à l'AFP, faisant écho à la proposition de la Pologne d'envoyer des avions de combat F-16 en Ukraine, si cette initiative était soutenue par l'ensemble de l'OTAN.

Tous les moyens

"Nous devrions fournir à l'Ukraine tous les moyens pour l'aider à repousser l'armée russe hors de son territoire par ses propres moyens", a dit M. Pavel.

Au lendemain du scrutin, le président élu s'est entretenu au téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour l'assurer du soutien de son pays.

Il a également déclaré qu'il prévoyait de se rendre en Ukraine avec son homologue slovaque Zuzana Caputova au printemps.

"Il est important de montrer un soutien continu à l'Ukraine, de souligner toutes les bonnes choses et la volonté de poursuivre notre initiative vis-à-vis de l'Ukraine. Je pense que c'est ce que l'Ukraine a besoin d'entendre", a déclaré M. Pavel.

La République tchèque, membre de l'UE et de l'OTAN de 10,5 millions d'habitants, a jusqu'à présent fourni à l'Ukraine une aide militaire d'une valeur de 217 millions de dollars, a indiqué jeudi à l'AFP le ministère de la Défense.

M. Pavel a également soutenu la candidature de l'Ukraine à l'UE et à l'OTAN une fois la guerre terminée.

"Si nous percevons l'OTAN et l'UE comme une zone de stabilité, de coopération, de bonnes relations, alors nous devrions permettre à un autre grand pays européen de nous rejoindre", a déclaré M. Pavel.

"Et ce n'est pas seulement qu'elle mérite d'y adhérer, mais nous en profiterons également, tout comme la Russie lorsqu'elle sera en mesure de rétablir à nouveau des relations normales avec l'Occident."

Volonté politique

Selon lui, l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN n'est qu'"une question de volonté politique" une fois la guerre terminée.

"En termes d'accord sur les valeurs, d'intérêts stratégiques à long terme, d'interopérabilité technologique entre l'OTAN et l'armée ukrainienne, je pense que l'Ukraine a déjà rempli les conditions."

En outre, "en ce qui concerne le conflit qui s'éternise et la dernière phase de cette guerre vraiment chaude, l'Ukraine et son armée seront l'armée la plus expérimentée, la mieux préparée en Europe", a ajouté M. Pavel.

Selon lui, la guerre doit prendre fin avec le retrait de la Russie, des pourparlers de paix, la reconstruction de l'Ukraine et des enquêtes sur les crimes de guerre.

"Nous devrons amener la Russie à cela, non seulement en poursuivant le soutien à l'Ukraine, mais aussi en étant très strict dans la mise en oeuvre des sanctions contre la Russie", a-t-il indiqué.

"C'est le seul moyen de faire comprendre à la Russie qu'elle a agi à l'encontre des normes, et que dans le monde civilisé du 21e siècle, même un grand pays comme la Russie ne peut ignorer les normes de la communauté mondiale."


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com