Le Pakistan «devra accepter» les conditions du FMI, selon son Premier ministre

Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif prononce un discours au début d'une conférence sur la résilience du Pakistan au changement climatique à Genève le 9 janvier 2023. (AFP)
Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif prononce un discours au début d'une conférence sur la résilience du Pakistan au changement climatique à Genève le 9 janvier 2023. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 février 2023

Le Pakistan «devra accepter» les conditions du FMI, selon son Premier ministre

  • «Les conditions du FMI que nous allons devoir accepter dépassent l'imagination. Mais nous devrons les accepter», a annoncé vendredi le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif
  • L'économie du cinquième pays le plus peuplé au monde s'est effondrée parallèlement à une crise politique latente

PESHAWAR: Le Pakistan n'aura d'autre choix que d'accepter les conditions fixées par le Fonds monétaire international (FMI) pour le déblocage d'une indispensable aide financière, même si elles "dépassent l'imagination", a annoncé vendredi le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif.

"Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais simplement dire que notre défi économique est inimaginable. Les conditions du FMI que nous allons devoir accepter dépassent l'imagination. Mais nous devrons les accepter", a-t-il déclaré à la télévision.

L'économie du cinquième pays le plus peuplé au monde s'est effondrée parallèlement à une crise politique latente, avec une chute de la roupie et une inflation qui atteint des niveaux inégalés depuis des décennies.

En janvier, la hausse des prix a atteint 27,55% sur un an, selon le bureau des statistiques, un sommet inégalé depuis mai 1975. Le Pakistan est aussi confronté à des difficultés récurrentes à rembourser son énorme dette.

Jeudi, la Banque centrale du Pakistan a annoncé que ses réserves de change avaient encore chuté, tombant désormais à 3,1 milliards de dollars. Un responsable du ministère des Finances, qui a souhaité rester anonyme, a affirmé à l'AFP qu'il s'agissait du niveau le plus bas des réserves de la banque d'Etat depuis les années 2013-2014.

Ces réserves sont à peine suffisantes pour couvrir 18 jours d'importations, selon les analystes. Les inondations dévastatrices de l'été dernier et une importante pénurie d'énergie ont accentué la pression.

Une délégation du FMI est arrivée mardi à Islamabad pour négocier le versement d'une nouvelle tranche d'aide financière, dans le cadre d'un programme suspendu depuis des mois.


Industrie: en Europe ou aux Etats-Unis, les relocalisations s'accélèrent

: La relocalisation d'entreprises industrielles et manufacturières, enclenchée en Europe et aux États-Unis depuis la crise sanitaire de la Covid-19, est une "lame de fonds" qui va s'accélérer dans les années à venir, montre une étude publiée par Capgemini jeudi. (AFP).
: La relocalisation d'entreprises industrielles et manufacturières, enclenchée en Europe et aux États-Unis depuis la crise sanitaire de la Covid-19, est une "lame de fonds" qui va s'accélérer dans les années à venir, montre une étude publiée par Capgemini jeudi. (AFP).
Selon l'enquête, le montant global des investissements prévus par les entreprises de 13 secteurs industriels dans 11 pays pour renforcer leur capacité de production soit à domicile ("reshoring" en franglais des affaires), soit dans un pays voisin ("near-shoring"), a gonflé à 3.400 milliards de dollars pour les trois années à venir. (AFP).
Selon l'enquête, le montant global des investissements prévus par les entreprises de 13 secteurs industriels dans 11 pays pour renforcer leur capacité de production soit à domicile ("reshoring" en franglais des affaires), soit dans un pays voisin ("near-shoring"), a gonflé à 3.400 milliards de dollars pour les trois années à venir. (AFP).
Selon l'enquête, le montant global des investissements prévus par les entreprises de 13 secteurs industriels dans 11 pays pour renforcer leur capacité de production soit à domicile ("reshoring" en franglais des affaires), soit dans un pays voisin ("near-shoring"), a gonflé à 3.400 milliards de dollars pour les trois années à venir. (AFP).
Selon l'enquête, le montant global des investissements prévus par les entreprises de 13 secteurs industriels dans 11 pays pour renforcer leur capacité de production soit à domicile ("reshoring" en franglais des affaires), soit dans un pays voisin ("near-shoring"), a gonflé à 3.400 milliards de dollars pour les trois années à venir. (AFP).
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  • Cette enquête "décrit une véritable lame de fonds" de réindustrialisation dans tous les pays étudiés et dans tous les secteurs
  • Pour son enquête, Capgemini a interrogé en février 1.300 hauts responsables de groupes industriels réalisant plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires annuel

PARIS: La relocalisation d'entreprises industrielles et manufacturières, enclenchée en Europe et aux États-Unis depuis la crise sanitaire de la Covid-19, est une "lame de fonds" qui va s'accélérer dans les années à venir, montre une étude publiée par Capgemini jeudi.

Cette enquête "décrit une véritable lame de fonds" de réindustrialisation dans tous les pays étudiés et dans tous les secteurs; "nous avons été surpris par l'ampleur du phénomène" de relocalisation, indique à l'AFP Etienne Grass, directeur executif de Capgemini Invent, filiale française du cabinet de conseil, l'un des auteurs de l'étude.

Selon l'enquête, le montant global des investissements prévus par les entreprises de 13 secteurs industriels dans 11 pays pour renforcer leur capacité de production soit à domicile ("reshoring" en franglais des affaires), soit dans un pays voisin ("near-shoring"), a gonflé à 3.400 milliards de dollars pour les trois années à venir (février 2024-février 2027), après avoir atteint 2.400 milliards de dollars au cours des trois dernières années (janvier 2021-janvier 2024), indique l'étude.

Ces investissements équivalent à 8,7% du chiffre d'affaires des sociétés concernées. "C'est vraiment considérable", juge M. Grass.

Pour son enquête, Capgemini a interrogé en février 1.300 hauts responsables de groupes industriels réalisant plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires annuel, répartis aux États-Unis, en Allemagne, au Danemark, en Espagne, Finlande, France, Grande-Bretagne, Italie, Norvège, Pays-Bas et Suède.

Première des quatre raisons invoquées pour justifier ce vaste mouvement de démondialisation: la recherche d'une plus grande résilience des lignes d'approvisionnement.

Après les pénuries de marchandises liées à la rupture des chaînes de fabrication ou de transport pendant la crise sanitaire, la première priorité invoquée par 70% des industriels est d'"assurer la maîtrise et la sécurité de leur +supply chain+" commente M. Grass.

Viennent ensuite les tensions géopolitiques (Ukraine, Moyen-Orient..) invoquées par 63% des répondants.

La troisième raison est liée à la durabilité et à la volonté de réduire les émissions de CO2 (y compris sur les émissions de gaz à effet de serre de scope 3, dites indirectes) pour 55% des industriels interrogés.

Enfin, un peu moins de la moitié (49%) des dirigeants expliquent leur motivation par les incitations financières et les politiques publiques de réindustrialisation menées dans leurs pays.

Dans l'étude, les entreprises françaises affichent des projets d'investissement de réindustrialisation s'élevant à quelque 340 milliards de dollars entre 2023 et 2026.

Les projets allemands s'élèvent à 673 milliards de dollars, et ceux aux États-Unis à 1.400 milliards de dollars.

"Rapporté au PIB, l'effort français de réindustrialisation (13% du PIB) est presque trois fois supérieur à celui des États-Unis (5%)", ajoute M. Grass. L'effort allemand (20% du PIB) est quatre fois supérieur. Et ce, malgré le vaste plan Inflation Reduction Act (IRA) annoncé par le gouvernement Biden.


Les entreprises chinoises ont montré les opportunités de NEOM alors que la tournée « Discover » touche Beijing, Shanghai

Les événements ont été organisés en partenariat avec le Conseil chinois pour la promotion du commerce international de Beijing et le CCPIT de Shanghai. (Fournie)
Les événements ont été organisés en partenariat avec le Conseil chinois pour la promotion du commerce international de Beijing et le CCPIT de Shanghai. (Fournie)
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  • Organisés en partenariat avec le Conseil chinois pour la promotion du commerce international de Beijing et le CCPIT de Shanghai, les événements ont présenté des présentations de l’équipe de direction de NEOM
  • Plus de 100 entreprises de construction chinoises ont participé au forum sur la construction, qui a présenté de nombreuses opportunités de collaboration. 

RIYADH : Les opportunités pour les entreprises chinoises de s’engager et d’investir dans NEOM ont été présentées à Pékin et à Shanghai, attirant un intérêt significatif de plusieurs entreprises. 

Le giga projet a lancé le volet chinois de sa tournée mondiale « Discover NEOM » dans la capitale le 15 avril, suivie d’une visite dans la plus grande ville du pays le 17 avril, attirant plus de 500 chefs d’entreprise et chefs d’industrie. 

Organisés en partenariat avec le Conseil chinois pour la promotion du commerce international de Beijing et le CCPIT de Shanghai, les événements ont présenté des présentations de l’équipe de direction de NEOM qui ont mis en évidence les progrès et les jalons sur le terrain, ainsi que des aperçus détaillés des divers secteurs économiques de l’initiative.  

De nombreuses opportunités pour les entreprises chinoises de s’engager et d’investir dans la zone urbaine et économique avancée ont été présentées lors de ces rassemblements, suscitant un intérêt significatif. De nombreuses entreprises ont exprimé leur enthousiasme et ont discuté des prochaines étapes concrètes avec le leadership de NEOM, selon un communiqué. 

L'hôtel d'OXAGON comptera 300 chambres (Fournie)
L'hôtel d'OXAGON comptera 300 chambres (Fournie)

« Nous sommes reconnaissants au CCPIT de Beijing et au CCPIT de Shanghai d’avoir soutenu notre visite en Chine et de nous avoir donné l’occasion de présenter la vision de NEOM », a déclaré Nadhmi Al-Nasr, PDG de NEOM.  

« À ce jour, NEOM s’est déjà engagé auprès de plus de 15 grandes entreprises chinoises et a investi dans un certain nombre de start-up chinoises pour soutenir la croissance et la diversification de NEOM. La collaboration avec la Chine continuera de jouer un rôle essentiel dans le développement de NEOM, et nous nous réjouissons de renforcer notre engagement avec le monde des affaires du pays », a-t-il ajouté. 

Plus de 100 entreprises de construction chinoises ont participé au forum sur la construction, qui a présenté de nombreuses opportunités de collaboration. 

De plus, la vitrine privée « Discover NEOM : A New Future by Design » a été l’un des temps forts des événements.  

Il a offert aux clients une expérience immersive explorant les développements de NEOM. Parmi celles-ci, THE LINE, une ville de 170 km conçue comme l’avenir de la vie urbaine, Oxagon, qui redéfinit le modèle industriel traditionnel, Trojena, la station de montagne de NEOM, et Sindalah, une île de luxe de la mer Rouge qui ouvrira ses portes plus tard cette année. 

« Beijing et NEOM accélèrent le développement de nouveaux modes de productivité, approfondissent les réformes globales, favorisent l’innovation scientifique et technologique et travaillent pour assurer la protection de notre environnement », a déclaré Guo Huaigang, président de CCPIT Beijing. 

« Nous nous réjouissons du rôle que notre coopération peut jouer dans la prospérité future de Beijing », a-t-il ajouté.

Exprimant l’intérêt de Shanghai à renforcer ses relations avec l’Arabie saoudite, Zhao Zhuping, secrétaire général adjoint du gouvernement municipal de Shanghai, a déclaré que l’entité se réjouit d’approfondir son engagement mutuellement bénéfique avec NEOM. 

« Discover NEOM China » est le dernier volet de la tournée mondiale de NEOM, qui fait suite à des engagements dans de grandes villes internationales comme Séoul, Tokyo et Singapour, ainsi qu’à New York, Boston et Miami. 

Paris, Berlin et Londres ont également été visités par l’expédition. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 


La sécurité des Boeing disséquée au Sénat, après des révélations d'un lanceur d'alerte

L'extérieur d'un 787 Dreamliner dans l'usine Boeing de North Charleston, le 13 décembre 2022. Boeing a défendu ses pratiques de sécurité le 15 avril 2024, en vantant les protocoles de test des avions, alors qu'il se prépare à une audience difficile au Congrès, avec des critiques du géant de l'aviation en difficulté. (Photo Logan Cyrus AFP)
L'extérieur d'un 787 Dreamliner dans l'usine Boeing de North Charleston, le 13 décembre 2022. Boeing a défendu ses pratiques de sécurité le 15 avril 2024, en vantant les protocoles de test des avions, alors qu'il se prépare à une audience difficile au Congrès, avec des critiques du géant de l'aviation en difficulté. (Photo Logan Cyrus AFP)
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  • «Boeing comprend l'importance des responsabilités de la commission en matière de supervision et nous coopérons à cette enquête», a réitéré le groupe pendant plusieurs jours, affirmant avoir «offert de fournir documents, témoignages et briefings techniques
  • Le constructeur a, «de manière répétée, ignoré des inquiétudes graves concernant la sécurité et le contrôle qualité dans la construction des 787 et des 777», selon un courrier du 17 janvier, adressé par ses avocates au patron de la FAA, Mike Whitaker

NEW YORK : La sécurité des avions de Boeing, qui fait fréquemment les gros titres ces derniers mois, doit être examinée mercredi au Sénat américain, après des révélations d'un ingénieur de contrôle qualité du constructeur américain sur l'intégrité du 787 Dreamliner et du 777.

«Ce que nous allons entendre aujourd'hui du lanceur d'alerte, c'est un exemple de comportement des grands groupes donnant priorité aux bénéfices au détriment de la sécurité, à la cadence de production avant presque tout le reste», a déclaré sur CNBC le sénateur démocrate Richard Blumenthal, président de la commission d'enquête.

Cette commission a obtenu des informations accusant Boeing «de défaillances de production alarmantes et dangereuses +qui créent des risques sécuritaires potentiellement catastrophiques+», écrivait-il avec son collègue républicain Ron Johnson, dans un courrier adressé le 19 mars au patron de l'avionneur.

Ce dernier, Dave Calhoun, avait été prié de participer à cette audition. Mais il ne figure pas dans la liste des témoins diffusée lundi.

«Boeing comprend l'importance des responsabilités de la commission en matière de supervision et nous coopérons à cette enquête», a réitéré le groupe pendant plusieurs jours, affirmant avoir «offert de fournir documents, témoignages et briefings techniques».

Cette audition se tient après que Sam Salehpour, ingénieur qualité au sein de Boeing depuis une dizaine d'années, a contacté notamment l'Agence américaine de régulation de l'aviation civile (FAA) au sujet de la sécurité du Dreamliner et du 777.

Le constructeur a, «de manière répétée, ignoré des inquiétudes graves concernant la sécurité et le contrôle qualité dans la construction des 787 et des 777», selon un courrier du 17 janvier, adressé par ses avocates au patron de la FAA, Mike Whitaker.

- «Déformation» -

M. Salehpour explique avoir constaté des «raccourcis» dans le processus d'assemblage du Dreamliner ayant notamment provoqué une «déformation des matériaux composites (...), pouvant altérer les performances d'usure sur le long terme».

Concernant le 777, il affirme que de «nouvelles procédures d'assemblage» mises en œuvre sans procéder «à la nécessaire reconception des pièces concernées ont entraîné un mauvais alignement des pièces».

Selon lui, «les ingénieurs de Boeing ont subi des pressions pour fermer les yeux» alors que cela «constitue également un grave risque sécuritaire».

Boeing, qui a immédiatement rejeté ces accusations, a encore défendu ses avions mercredi, se disant toujours «confiant dans la sécurité et la durabilité des 787 et 777».

Deux ingénieurs avaient notamment démenti lors d'un briefing lundi que quelque 1.400 avions Boeing comporteraient des failles de sécurité importantes.

A la suite de l'alerte lancée par M. Salehpour, la FAA a ouvert une enquête sur ces deux modèles.

«Nous enquêtons de manière approfondie sur tous les signalements», a-t-elle réitéré mardi.

Mais, selon elle, tous les Dreamliner en exploitation «respectent les AD», les directives de navigabilité.

Scott Kirby, patron de la compagnie américaine United Airlines qui possède 71 Dreamliner, a affirmé mercredi matin sur CNBC avoir «totalement confiance en la sécurité» de cet avion.

«Des milliers de ces avions volent depuis des décennies, des millions d'heures de vol», a-t-il souligné.

Désormais, trois des quatre modèles d'avions commerciaux actuellement fabriqués par le groupe américain sont officiellement visés par une enquête du régulateur.

Il examine en effet la famille du 737, avion-vedette de Boeing, après qu'un 737 MAX 9 d'Alaska Airlines a perdu une porte-bouchon en vol le 5 janvier.

Un audit de la FAA a identifié des «problèmes de non-conformité» chez le constructeur et chez son sous-traitant Spirit AeroSystems.

L'incident d'Alaska s'est produit dans le sillage de plusieurs problèmes de production en 2023, concernant le 737 MAX et le Dreamliner.

Les livraisons de ce dernier ont été suspendues pendant presque deux ans, en 2021-2022. Puis de nouveau début 2023, pour un souci de fuselage.

Les 737 MAX ont été cloués au sol dans le monde entier après le crash de deux 737 MAX 8 en 2018 et en 2019 (346 morts), à cause de défauts de conception.