Mort de l'ancien président du Pakistan Pervez Musharraf

Le général Pervez Musharraf, ancien président et chef de l'armée pakistanaise, est décédé. (Fichier/ AP)
Le général Pervez Musharraf, ancien président et chef de l'armée pakistanaise, est décédé. (Fichier/ AP)
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Publié le Dimanche 05 février 2023

Mort de l'ancien président du Pakistan Pervez Musharraf

  • L'ex-président du Pakistan Pervez Musharraf est décédé dimanche matin à l'hôpital de Dubaï
  • Arrivé au pouvoir après un coup d'Etat en 1999 et resté à la tête du Pakistan jusqu'en 2008, ce général quatre étoiles s'était autoproclamé président en juin 2001 et occupait donc ce poste au moment des attentats du 11-Septembre contre les Etats-Unis

ISLAMABAD: L'ex-président Pervez Musharraf, dernier dirigeant militaire du Pakistan dont il avait fait un allié des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, est décédé à Dubaï à l'âge de 79 ans des suites d'une longue maladie, a annoncé dimanche l'armée. 

Arrivé au pouvoir après un coup d'Etat en 1999 et resté à la tête du Pakistan jusqu'en 2008, ce général quatre étoiles s'était autoproclamé président en juin 2001 et occupait donc ce poste au moment des attentats du 11-Septembre contre les Etats-Unis.

Initialement perçu comme un modéré, Musharraf s'était érigé en principal allié régional de Washington dans la lutte contre Al-Qaïda. Il avait échappé à au moins trois tentatives d'assassinat de la part de cette organisation. 

Le président pakistanais Arif Alvi a prié "pour le repos éternel de l'âme du défunt et pour que soit donné à la famille endeuillée le courage de supporter cette perte", a indiqué son bureau dans un communiqué. 

Les hauts responsables militaires "expriment leurs sincères condoléances à la suite du décès du général Pervez Musharraf", a indiqué le service de presse de l'armée. "Qu'Allah bénisse l'âme du défunt et donne de la force à la famille endeuillée". 

L'ancien chef d'Etat, qui avait été contraint de quitter le pouvoir sous la menace d'une procédure de destitution, est décédé dimanche matin, ont précisé des médias et un haut responsable de la sécurité. 

"Je peux confirmer que le défunt général a rendu son dernier souffle à Dubaï ce matin... Il n'est plus", a indiqué cette source, qui a requis l'anonymat. 

La « guerre contre le terrorisme » 

Pendant ses neuf années au pouvoir, le Pakistan a vu sa croissance économique décoller, sa classe moyenne se développer, les médias se libéraliser et l'armée jouer la carte de l'apaisement face à l'Inde rivale. 

"Sous Musharraf, la décision du Pakistan de se rallier à la ‘guerre contre le terrorisme’ s'est révélée être une aubaine", relève l’analyste Hasan Askari, évoquant l'afflux d'aide internationale dont le pays a bénéficié en conséquence. 

"Il restera comme quelqu'un qui aura présidé le Pakistan à un moment très critique", ajoute M. Askari, interrogé par l'AFP. 

Pervez Musharraf, un ancien commando d'élite né à Delhi le 11 août 1943, quatre ans avant la partition de l'Inde, était chef d'état-major des armées quand il avait renversé en octobre 1999 le gouvernement civil de Nawaz Sharif, sans effusion de sang. 

Il s'était autoproclamé président en juin 2001, avant de remporter en avril 2002 un référendum controversé. 

En 2007, M. Musharraf avait toutefois atteint des sommets d'impopularité après avoir tenté de limoger le président de la Cour suprême. 

Au lendemain de l'assassinat de la dirigeante de l'opposition Benazir Bhutto en décembre 2007, les pertes écrasantes subies par ses alliés lors des élections de 2008 l'avaient laissé isolé. 

Soumis à la pression de la justice et de la coalition victorieuse dans les urnes, qui s'était montrée prête à lancer une procédure de destitution à son encontre, il avait été contraint à la démission en août 2008. 

En 2013, il avait interrompu un luxueux exil volontaire pour tenter de revenir au pouvoir mais sa candidature avait été invalidée et le scrutin avait été remporté par Nawaz Sharif, l'homme qu'il avait renversé en 1999. 

Il avait rejoint Dubaï en 2016 pour des traitements médicaux liés à une amylose, une pathologie rare touchant les organes vitaux. 

En 2019, un tribunal spécial avait condamné Pervez Musharraf à la peine de mort par contumace pour "haute trahison", pour avoir instauré l'état d'urgence en 2007. Mais sa condamnation avait été annulée peu après. 


Poutine en Chine cette semaine, en quête d'un soutien plus fort de Pékin

Le président russe Vladimir Poutine se rendra cette semaine en Chine à l’invitation du dirigeant Xi Jinping, a annoncé le ministère des Affaires étrangères de Pékin le 14 mai 2024 (Photo, AFP).
Le président russe Vladimir Poutine se rendra cette semaine en Chine à l’invitation du dirigeant Xi Jinping, a annoncé le ministère des Affaires étrangères de Pékin le 14 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Il s'agira du premier déplacement à l'étranger de Vladimir Poutine depuis sa réélection en mars et aussi de la quatrième rencontre entre les deux présidents depuis le début de l'invasion russe en Ukraine
  • Quelques jours avant le lancement de l'opération, Moscou et Pékin avaient affirmé que leur amitié était «sans limites»

PEKIN: Le président russe Vladimir Poutine se rendra en Chine cette semaine avec l'espoir d'obtenir de son "cher ami" Xi Jinping un plus net soutien à sa guerre en Ukraine, une visite annoncée mardi par les deux pays.

Le dirigeant russe "effectuera une visite d'Etat en Chine du 16 au 17 mai", jeudi et vendredi, a annoncé une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying.

Il s'agira du premier déplacement à l'étranger de Vladimir Poutine depuis sa réélection en mars et aussi de la quatrième rencontre entre les deux présidents depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022.

Quelques jours avant le lancement de l'opération, Moscou et Pékin avaient affirmé que leur amitié était "sans limites". Depuis, leur relation diplomatique et commerciale s'est renforcée.

"Le président Xi Jinping procédera à un échange de points de vue avec le président Poutine sur les relations bilatérales, la coopération dans divers domaines et les questions internationales et régionales d'intérêt commun", a précisé un autre porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, lors d'un point presse régulier.

De son côté, le Kremlin a indiqué que les deux présidents évoqueraient leur "partenariat global et leur coopération stratégique" et "définir(aient) les domaines-clés de développement de la coopération russo-chinoise, tout en échangeant aussi leurs points de vue sur les questions internationales et régionales".

De nombreux experts estiment que la Russie est de plus en plus dépendante de la Chine, devenue un partenaire économique crucial face à l'avalanche de sanctions occidentales décrétées en réaction à son offensive militaire.

Baisse des exportations 

Ces derniers mois, Pékin a balayé à plusieurs reprises les critiques occidentales sur ses liens avec Moscou, tout en profitant d'importations à prix cassé de gaz et de pétrole de son voisin.

Mais sans vouloir pour autant renforcer son soutien.

"Les Russes veulent que la Chine fasse davantage pour les soutenir, ce que la Chine hésite à faire parce qu'elle ne veut pas compromettre ses relations avec l'Occident", explique à l'AFP Alexander Gabuev, directeur du Centre Carnegie Russie Eurasie.

Les échanges commerciaux sino-russes ont explosé depuis l'invasion de l'Ukraine et ont atteint 240 milliards de dollars (222 milliards d'euros) en 2023, selon les Douanes chinoises.

Mais les exportations chinoises vers son voisin ont chuté en mars et avril cette année, alors que Washington menace de sanctions les institutions financières soutenant l'effort de guerre russe.

Effrayées par ces menaces de sanctions, qui viendraient porter un nouveau coup à une économie chinoise déjà fragile, les banques du géant asiatique sont devenues récemment plus prudentes dans leurs transactions avec la Russie, les suspendant ou les réduisant.

"Les banques chinoises s'inquiètent de l'impact pour leur réputation et cherchent à éviter de grosses sanctions", souligne Elizabeth Wishnick, spécialiste des relations sino-russes au centre de réflexion américain CNA.

Pas «naïfs»

Et tandis que la Chine cherche à apaiser les tensions avec les Etats-Unis, elle pourrait être réticente à renforcer sa coopération avec la Russie.

"Si la Chine souhaite (...) maintenir le dégel, tactique, de ses relations avec les Etats-Unis et limiter la convergence américano-européenne en matière de politique à l'égard de Pékin, elle doit prendre au sérieux la menace américaine de sanctionner ses institutions financières", estime Ali Wyne, du groupe de réflexion International Crisis Group.

Vladimir Poutine et Xi Jinping discuteront ainsi "probablement des moyens par lesquels Pékin pourrait soutenir Moscou de manière moins voyante, peut-être par l'intermédiaire de petites banques chinoises ou de canaux de financement non officiels", estime-t-il.

Plusieurs experts estiment que cette nouvelle rencontre entre les deux présidents servira à réaffirmer l'étroite relation entre les deux dirigeants, à signer quelques accords et à plaider pour un renforcement des échanges commerciaux.

Vladimir Poutine sait parfaitement que Pékin reste déterminé à soutenir Moscou et faire ainsi front commun face à ce que les deux pays dénoncent comme l'hégémonie américaine sur le monde, soulignent ces experts.

Les Russes ne sont pas "naïfs" et "savent très bien que les liens avec l'Occident sont très importants pour la Chine" note M. Gabuev du Centre Carnegie Russie Eurasie.

Mais ils sont toutefois "certains que la Chine ne les laissera pas tomber", souligne-t-il.


Accusations d'interférences au Royaume-Uni: Londres a convoqué l'ambassadeur chinois

Le dirigeant de Hong Kong dit avoir peu de souvenirs d'un homme accusé par la Grande-Bretagne d'espionnage pour le compte de la ville chinoise après la publication d'une photographie semblant les montrer ensemble (Photo, AFP).
Le dirigeant de Hong Kong dit avoir peu de souvenirs d'un homme accusé par la Grande-Bretagne d'espionnage pour le compte de la ville chinoise après la publication d'une photographie semblant les montrer ensemble (Photo, AFP).
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  • Arrêtés début mai, les suspects Chi Leung (Peter) Wai, 38 ans, Matthew Trickett, 37 ans, et Chung Biu Yuen, 63 ans, ont été libérés sous contrôle judiciaire
  • Ils sont inculpés pour aide aux services de renseignement hongkongais et ingérence étrangère

LONDRES: Londres a annoncé avoir convoqué mardi l'ambassadeur chinois au lendemain de la présentation à la justice de trois hommes accusés d'aide aux services de renseignement hongkongais et d'interférence étrangère.

Le ministère britannique des Affaires étrangères a été "sans équivoque" sur le fait que le comportement récent de la Chine n'est "pas acceptable", a indiqué un porte-parole dans un communiqué, évoquant cyberattaques, espionnage et promesse de récompense dans la traque de militants pro-démocratie à Hong Kong.

Arrêtés début mai, les suspects Chi Leung (Peter) Wai, 38 ans, Matthew Trickett, 37 ans, et Chung Biu Yuen, 63 ans, ont été libérés sous contrôle judiciaire à l'issue de leur présentation à la justice lundi à Londres.

Chung Biu Yuen est un chef de l'agence du commerce et de l'économie de Hong Kong (ETO) à Londres, selon le gouvernement hongkongais.

Ils sont inculpés pour aide aux services de renseignement hongkongais et ingérence étrangère, en vertu de la loi britannique sur la sécurité nationale.

Ils sont notamment accusés d'avoir rassemblé des informations, mené des actions de surveillance "susceptibles d'aider matériellement un service de renseignement étranger dans ses actions liées au Royaume-Uni", et ce entre le 20 décembre 2023 et le 2 mai 2024.

Ils ont également été inculpés pour avoir forcé l'entrée dans une habitation, le 1er mai dernier.

Le Royaume-Uni a dénoncé à maintes reprises la répression du mouvement en faveur de la démocratie dans son ancienne colonie, dont plusieurs figures en exil ont trouvé refuge sur le sol britannique.

En juillet 2023, Londres avait vivement protesté contre les mandats d'arrêt et promesses de récompense visant à appréhender des militants pro-démocratie ayant fui Hong Kong.

Le chef de l'exécutif hongkongais, John Lee, a défendu mardi ses agences du commerce à l'étranger (ETO).

"Toute tentative d'allégation injustifiée contre le gouvernement (de Hong Kong) est inacceptable", a-t-il déclaré.

M. Lee a accusé lundi le Royaume-Uni d'avoir "inventé des accusations, arrêté arbitrairement des citoyens chinois et calomnié le gouvernement de Hong Kong". Il a dit mardi avoir demandé des précisions sur cette affaire au consulat britannique à Hong Kong et attendre une réponse.


Turquie: environ 500 personnes arrêtées suspectées de lien avec le prédicateur Gülen

Des policiers anti-émeutes turcs arrêtent un manifestant lors d'une audience judiciaire contre l'universitaire Nuriye Gulmen et l'enseignant Semih Ozakca devant la prison de Sincan, dans la province d'Ankara, le 28 septembre 2017 (Photo, AFP).
Des policiers anti-émeutes turcs arrêtent un manifestant lors d'une audience judiciaire contre l'universitaire Nuriye Gulmen et l'enseignant Semih Ozakca devant la prison de Sincan, dans la province d'Ankara, le 28 septembre 2017 (Photo, AFP).
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  • Les suspects sont accusés de s'être inscrits aux concours de la fonction publique sur ordre du mouvement güleniste
  • En exil volontaire outre-Atlantique depuis 1999, Fethullah Gülen, à la tête d'un mouvement aussi puissant qu'opaque, est tenu pour responsable de la tentative de coup d'Etat de juillet 2016

ANKARA: Les autorités turques ont annoncé mardi l'arrestation de 544 personnes soupçonnées d'être liées au prédicateur Fethullah Gülen, bête noire du président Recep Tayyip Erdogan qui l'accuse d'avoir orchestré une tentative de putsch en 2016.

"544 suspects ont été arrêtés dans le cadre de l'opération Pince-15", a affirmé le ministre de l'Intérieur turc Ali Yerlikaya sur X (ex-Twitter).

L'opération, menée dans 62 des 81 provinces turques, visait des "individus destinés à intégrer différents niveaux de la fonction publique par Feto", acronyme utilisé par Ankara pour désigner le mouvement religieux güléniste.

"Nous ne laisserons pas tranquilles les membres de Feto", a prévenu le ministre.

Les suspects sont accusés de s'être inscrits aux concours de la fonction publique sur ordre du mouvement güleniste et d'utiliser la messagerie Bylock pour échanger, considérée par Ankara comme appartenant aux partisans du prédicateur.

Exil

En exil volontaire outre-Atlantique depuis 1999, Fethullah Gülen, à la tête d'un mouvement aussi puissant qu'opaque, est tenu pour responsable de la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, ce qu'il a toujours nié.

Autrefois allié précieux de M. Erdogan, le prédicateur musulman, âgé de 83 ans selon l'état civil, avait été accusé par les autorités turques d'être à l'origine des soupçons de corruption qui ont visé le gouvernement en décembre 2013, quand M. Erdogan était encore Premier ministre.

Depuis la tentative du coup d'Etat, le chef de l'Etat accuse l'imam, à la tête d'un mouvement présent sur tous les continents via, notamment, un tentaculaire réseau d'écoles privées, d'avoir mis en place un Etat parallèle destiné à le renverser.

Les autorités turques ont procédé depuis ce putsch manqué à plus de 300.000 arrestations, notamment dans les rangs de la police, de la justice et de l'armée et parmi les intellectuels.

Des poursuites ont été engagées contre près de 700.000 personnes et 3.000 d'entre elles, accusées d'avoir joué un rôle dans le coup d'Etat raté, ont été condamnées à la prison à vie.

La Turquie exige régulièrement des pays occidentaux l'extradition de militants gülénistes vivant sur leurs sols.

Ankara en avait aussi fait l'une des conditions à la ratification par le Parlement turc de l'adhésion la Suède et de la Finlande à l'Otan, avant finalement de passer outre.