Eurazeo: la dirigeante Virginie Morgon poussée vers la sortie

Dans cette photo d'archive prise le 18 juillet 2022, la présidente du groupe d'investissement français Eurazeo, Virginie Morgon, arrive à un dîner d'État lors de la visite du président des Émirats arabes unis au domaine du Grand Trianon près du château de Versailles, au sud-ouest de Paris. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 18 juillet 2022, la présidente du groupe d'investissement français Eurazeo, Virginie Morgon, arrive à un dîner d'État lors de la visite du président des Émirats arabes unis au domaine du Grand Trianon près du château de Versailles, au sud-ouest de Paris. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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Publié le Lundi 06 février 2023

Eurazeo: la dirigeante Virginie Morgon poussée vers la sortie

  • Après avoir fait ses armes au sein de la banque Lazard, cette rare figure féminine de la finance française, âgée de 53 ans, était entrée au directoire d'Eurazeo en 2008, avant de prendre en 2018 la présidence du groupe coté à la Bourse de Paris
  • Le conseil de surveillance et Virginie Morgon ont décidé conjointement qu'il soit mis fin à ses fonctions de présidente et membre du directoire d'Eurazeo

PARIS: Bouleversement à la tête d'Eurazeo: un conseil de surveillance a entériné le remplacement de la présidente du directoire de la société d'investissement, Virginie Morgon, à la suite de dissensions avec le principal actionnaire, la famille Decaux, qui souhaitait son départ.

Après avoir fait ses armes au sein de la banque Lazard, cette rare figure féminine de la finance française, âgée de 53 ans, était entrée au directoire d'Eurazeo en 2008, avant de prendre en 2018 la présidence du groupe coté à la Bourse de Paris, en succédant à Patrick Sayer.

"Le conseil de surveillance et Virginie Morgon ont décidé conjointement qu'il soit mis fin à ses fonctions de présidente et membre du directoire d'Eurazeo", a indiqué le groupe dans un communiqué diffusé dans la nuit de dimanche à lundi à l'issue de plusieurs heures de réunion.

Elle sera remplacée par deux présidents, Christophe Bavière, fondateur de la société d'investissement Idinvest Partners rachetée par Eurazeo, et William Kadouch-Chassaing, ancien directeur financier de la Société Générale.

Virginie Morgon, star féminine de la finance française

"Guerrière", "reine de la finance", "exceptionnelle", les superlatifs se sont succédés au fil des années dans la presse pour qualifier le parcours de Virginie Morgon, 53 ans, qui vient de connaître un premier accroc avec son évincement de la direction d'Eurazeo.

Fille de médecins lyonnais, la dirigeante née le 26 novembre 1969 a été formée par la banque Lazard où elle a passé 16 ans, après des études à Sciences Po Paris et un master en économie et management de la prestigieuse université Bocconi de Milan.

Chez Lazard, elle grimpe rapidement les échelons pour devenir à 32 ans la plus jeune associée-gérante de la banque.

En 2008, elle rejoint un ancien associé-gérant de Lazard passé à la tête d'Eurazeo, Patrick Sayer. Ce dernier lui cèdera sa place à la présidence du directoire d'Eurazeo en 2018.

Quatre ans plus tard, des dissensions avec l'actionnaire principal, la famille Decaux, la poussent vers la sortie, et elle est remplacée par deux présidents.

«Un modèle»

"C'est le genre de personne qui donne envie de donner le meilleur de soi. Elle tire les gens vers le haut et est devenue un modèle pour plein de gens qui sont entrés chez Eurazeo", a confié à l'AFP une source interne qui la côtoie régulièrement.

Dynamique avec "30 idées à la seconde", elle est aussi décrite comme "hyper exigeante" et "franche" - "c'était elle, la boss" - tout en étant "quelqu'un de profondément humain, très proche des équipes et à l'écoute des gens".

La première grosse opération de Virginie Morgon a été l'investissement dans la marque de doudounes Moncler en 2011. "Je me suis fait insulter sur les marchés", racontait Patrick Sayer en 2019 au Monde, "prétendument, on n'y connaissait rien au luxe, c'était trop cher. Mais c'est elle qui avait raison, grâce à sa capacité à ne négliger aucun détail".

Ce sera l'une des plus belles réussites d'Eurazeo, rapportant près de cinq fois la mise de départ.

Virginie Morgon gèrera aussi, entre autres, la prise de participation dans le groupe hôtelier Accor. "Si je pars en guerre, je la prends avec moi!", avait dit d'elle Sébastien Bazin, le PDG d'Accor Hotels au Monde en 2019.

"Quand vous regardez mon parcours professionnel, je ne suis pas sûre de compter beaucoup de personnes de mon âge qui n'aient travaillé que pour deux entreprises", remarquait auprès de l'AFP Virginie Morgon lors de sa nomination à la tête d'Eurazeo, alors qu'elle était directrice générale et présidente d'Eurazeo Amérique du Nord.

Incontournable

Une nomination féminine qui tranchait dans l'univers très masculin du capital- investissement.

"Que je sois une femme et que j'accède à la présidence d'Eurazeo, oui, bien sûr j'en suis très fière", avait-elle dit. "Est-ce que j'aurais d'autant plus la fierté d'être un modèle pour un certain nombre de jeunes femmes dans le secteur de l'investissement ou de la banque ? (...) Je crois que je le fais déjà depuis de longues années".

Virginie Morgon, au carnet d'adresses bien fourni, a transformé Eurazeo en société d'investissement internationale présente dans plus de dix pays et dont les actifs sous gestion sont passés de 7 milliards à 32 milliards d'euros.

"Elle sort du lot, elle est directe, européenne mais globalisée et, à New York, son nom est devenu incontournable dans notre microcosme. Mais surtout, avec elle, vous pouvez parler de tout: des deals, des droits de l'homme ou de la promotion des femmes", selon Lloyd Blankfein, ancien PDG de Goldman Sachs, cité dans le Journal du dimanche en 2018.

Virginie Morgon est aussi administratrice indépendante de L'Oréal. Elle est également co- présidente de Human Rights Watch en France et engagée dans le Women's Forum for the Economy and Society.

Elle est mère de quatre enfants.

«Nouvelle dynamique»

Ils prennent la tête d'un nouveau directoire, désigné à l'unanimité par le conseil de surveillance, alors que deux des proches de Mme Morgon, Nicolas Huet et Marc Frappier, quitteront également l'instance après avril.

"Avec la mise en place d'un nouveau directoire, collégial et resserré, (...) le conseil a souhaité insuffler une nouvelle dynamique pour accélérer le développement des activités d'Eurazeo et déployer une stratégie performante et créatrice de valeur", a déclaré Jean-Charles Decaux, président du conseil, dans le communiqué.

Le conseil de surveillance avait été convoqué dimanche pour prendre une décision sur le maintien ou non de Virginie Morgon à la suite d'une réunion extraordinaire entre actionnaires, qui s'était tenue durant huit heures vendredi, à l'initiative de la famille Decaux, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP.

Le décès en juin 2022 du fondateur d'Eurazeo et ancien dirigeant de Lazard, Michel David- Weill, dont Mme Morgon était proche, avait "bouleversé les équilibres au sein du conseil", selon cette source.

Premier actionnaire, "la famille Decaux a pris l'ascendant sur le conseil et a voulu prendre la main sur le groupe en termes de management", une volonté qui s'est heurtée à la personnalité "indépendante" de Virginie Morgon, a-t-elle détaillé, évoquant une "confiance rompue".

Divergences stratégiques

Mais malgré des soutiens au conseil de surveillance, il devenait difficile de faire front à l'actionnaire principal.

Outre "l'incompatibilité de personnes", il y avait des divergences stratégiques, toujours de même source. Mme Morgon avait la volonté de continuer à faire croître Eurazeo, éventuellement via une acquisition, ce qui n'était "pas forcément l'objectif premier des Decaux".

Sous sa direction, le groupe s'est transformé en société d'investissement internationale présente dans plus de dix pays et dont les actifs sous gestion sont passés de 7 milliards d'euros à 32,4 milliards d'euros, notamment grâce à la gestion pour compte de tiers.

Une performance boursière jugée insuffisante, une monopolisation du pouvoir et des rémunérations jugées excessives auraient également joué en sa défaveur, selon le journal Les Echos.

"Je quitte mes fonctions après 14 ans à la direction d'Eurazeo avec l'immense fierté de la transformation réussie du groupe, devenu un des grands leaders de l'investissement privé en Europe", a déclaré Virginie Morgon.

La famille Decaux détient 18% du capital et 25% des droits de vote d'Eurazeo. La famille David-Weill possède autour de 10% du capital, aux côtés des familles Guyot et Solages, fondatrices de la banque Lazard et qui détiennent au total environ 15,5% des titres.

Jean-Charles Decaux, président du directoire et codirecteur général du géant français de l'affichage publicitaire JCDecaux, avait pris la présidence du conseil de surveillance peu avant le décès de Michel David-Weill.

Avant de rejoindre Eurazeo, Virginie Morgon avait passé 16 ans au sein de la banque Lazard. Elle en avait grimpé rapidement les échelons pour en devenir à 32 ans la plus jeune associée- gérante.

L'action Eurazeo est en progression de plus de 12% depuis le début de l'année après avoir chuté de 21% en 2022, année catastrophique pour les marchés.

En 2021, la société d'investissement avait annoncé un bénéfice net "record" de 1,57 milliard d'euros, après une année 2020 marquée par des pertes liées à la pandémie.


Ericsson prévoit d'intensifier le recrutement et les stages de jeunes diplômés en Arabie saoudite

Les invités marquent l'inauguration du siège régional d'Ericsson à Riyad. (Photo Fournie)
Les invités marquent l'inauguration du siège régional d'Ericsson à Riyad. (Photo Fournie)
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  • L'entreprise suédoise renforce sa collaboration avec les universités saoudiennes
  • Ericsson a souligné l'importance des partenariats intersectoriels et du progrès technologique

RIYAD : L'entreprise de télécommunications Ericsson développe ses programmes d'embauche de diplômés et de stages en Arabie saoudite, dans le but de renforcer son empreinte régionale, a déclaré un cadre supérieur à Arab News.

Dans une interview en marge de l'inauguration du siège régional de la société à Riyad, Patrick Johansson, président et chef de la zone de marché Europe, Moyen-Orient et Afrique chez Ericsson, a déclaré que la société suédoise approfondissait sa collaboration avec les universités saoudiennes et élargissait les opportunités de formation pratique.

L'entreprise suédoise a officiellement inauguré son nouveau bureau en présence de Haytham Al-Ohali, vice-ministre au ministère des communications et des technologies de l'information, d'Abdullah Al-Dubaikhi, ministre adjoint au ministère de l'investissement, et de Petra Menander, ambassadrice de Suède en Arabie saoudite.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme de sièges régionaux de l'Arabie saoudite, qui vise à inciter les multinationales à établir leurs bases au Moyen-Orient et en Afrique du Nord dans le Royaume en leur offrant des incitations fiscales, un soutien réglementaire et des contrats gouvernementaux préférentiels.

Des entreprises mondiales telles que PepsiCo, Siemens et Unilever ont déjà installé des bureaux à Riyad, soutenant ainsi l'objectif de Vision 2030 de faire de l'Arabie saoudite un centre régional pour l'innovation et la prise de décision.

En ce qui concerne l'objectif d'Ericsson de développer la main-d'œuvre locale, M. Johansson a déclaré : "La collaboration avec les universités, le recrutement de nouveaux étudiants diplômés et leur formation sur le terrain font partie du projet depuis le tout début."

Il a ajouté : "Aujourd'hui, nous élargissons encore cette collaboration en installant le siège régional ici, ce qui nous permet d'accueillir un nombre encore plus important d'étudiants en stage."

En mettant l'accent sur la collaboration, le développement des talents et le leadership des réseaux de cinquième génération, Ericsson a souligné l'importance des partenariats intersectoriels et du progrès technologique dans la construction d'une infrastructure numérique inclusive pour l'Arabie saoudite et l'ensemble de la région.

Dans le cadre de son engagement à long terme en faveur du développement des talents locaux, Ericsson gère le programme de diplômés Gen-E au 5G Innovation Hub de Riyad depuis 2018.

Cette initiative a permis de former plus de 190 diplômés saoudiens issus d'universités locales et internationales, les femmes représentant 50 % des participants.

Le programme comprend des ateliers techniques et une formation pratique aux outils et méthodologies d'Ericsson, dirigés par des experts en la matière et les dirigeants saoudiens de l'entreprise.

Il a contribué au développement d'une gamme d'applications 5G et Internet des objets dans des domaines tels que la robotique, l'informatique de pointe et la réalité mixte, s'alignant ainsi sur le programme plus large de transformation numérique du Royaume.

Ericsson intensifie ses efforts de développement des talents, qui comprennent désormais un engagement plus large auprès des étudiants de toute la région.

"Il s'agit d'amener un nombre encore plus important d'étudiants à faire des stages, mais aussi des programmes d'études supérieures dans le cadre des activités ici en Arabie saoudite", a déclaré Johansson.

Il a noté que l'évolution numérique rapide de l'Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030 fournit un terrain fertile pour l'innovation et la collaboration intersectorielle, affirmant qu'elle a fait "un bond exponentiel".

Le responsable d'Ericsson a ajouté : "Et bien sûr, nous tirons parti de notre technologie... nous travaillons également avec le monde universitaire et nous nous lançons dans de nouveaux domaines, ce qui fait partie de la vision."

Les partenariats de l'entreprise avec les principaux opérateurs de télécommunications saoudiens restent au cœur de ses activités. "Nous travaillons principalement avec les deux grands opérateurs - stc et Mobily - et encore une fois, il s'agit de fournir la connectivité qui permet d'aller au-delà.

Il a également souligné que l'établissement de sa base dans le Royaume était un "choix très simple à faire".

M. Johansson a évoqué de nouvelles initiatives allant au-delà de la connectivité traditionnelle. "Il s'agit également d'introduire de nouvelles façons de mettre la technologie au service du bien", a-t-il déclaré, en faisant référence au projet de plateforme de recyclage connectée lancé en février avec la filiale IoT de StC, qui vise à améliorer l'efficacité et l'impact du recyclage grâce à des outils numériques.

Pour ce qui est de l'avenir, il a souligné l'importance d'un progrès axé sur l'écosystème : "Nous avons posé les fondations ici en ouvrant notre véritable siège, mais ensuite c'est ce que nous faisons et réalisons ensemble... parce que tout est une question d'écosystème."

Selon un communiqué de presse, l'inauguration a donné lieu à des discussions sur l'évolution des technologies de réseau, la feuille de route pour la connectivité de sixième génération et le rôle de la Vision 2030 dans l'orientation des stratégies d'innovation à long terme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Veolia redéfinit la gestion des déchets dangereux : une stratégie mondiale au service de la durabilité

Veolia adapte sa stratégie déchets dangereux aux spécificités régionales, avec des investissements ciblés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Asie-Pacifique, alliant innovation, acquisitions et développement d’infrastructures. (Photo: fournie)
Veolia adapte sa stratégie déchets dangereux aux spécificités régionales, avec des investissements ciblés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Asie-Pacifique, alliant innovation, acquisitions et développement d’infrastructures. (Photo: fournie)
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  • Veolia prévoit d’augmenter de 50 % sa capacité de traitement des déchets dangereux d’ici 2030, dans le cadre de son programme stratégique GreenUp
  • La nouvelle technologie Drop® permet la destruction de PFAS ciblés jusqu’à 99,9999 %, marquant une avancée majeure dans la lutte contre les « polluants éternels »

Courrières, France: Alors que les déchets dangereux deviennent un enjeu stratégique pour l’industrie mondiale, le géant des services environnementaux Veolia prend les devants avec une feuille de route audacieuse. Lors de sa conférence “Deep Dive Waste to Value” organisée à Courrières, dans le nord de la France, l’entreprise a dévoilé sa stratégie pour accroître de 50 % d’ici 2030 ses capacités de traitement des déchets dangereux — un pilier essentiel de son plan GreenUp, conçu pour accélérer le développement d’infrastructures durables à l’échelle mondiale.

L’événement a marqué un repositionnement stratégique : dans une ère de régulation renforcée, de transformations industrielles et de préoccupations sanitaires liées aux polluants chimiques, les déchets dangereux ne sont plus une passivité à gérer, mais bien une ressource à valoriser, un risque à neutraliser, et un défi mondial nécessitant des solutions évolutives et scientifiquement validées.

Des dirigeants de Veolia, venus d’Europe, d’Amérique du Nord, du Moyen-Orient et de la région Australie–Nouvelle-Zélande, ont dévoilé les contours de ce nouveau positionnement : d’une part, des technologies de destruction des PFAS, d’autre part, des acquisitions ciblées à l’international. Ensemble, ils ont tracé la voie d’un futur axé sur l’innovation, les investissements d’infrastructure et des solutions régionales adaptées aux besoins industriels.

Des pots de peinture aux molécules PFAS : l’étendue des déchets dangereux

Les déchets dangereux ne se limitent pas aux industries : ils comprennent aussi des produits ménagers courants — pots de peinture inutilisés, pesticides périmés, solvants.

Ainsi, la transition vers l’économie circulaire commence au niveau individuel. Un rappel que le changement durable dépend à la fois de l'infrastructure systémique et des choix quotidiens.

À grande échelle, Veolia vise à porter ses capacités de traitement des déchets dangereux à 530 000 tonnes supplémentaires, à éliminer plus de 9 millions de tonnes de polluants par an, et à accroître de 50 % le chiffre d’affaires de ce segment d’ici 2030.

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Estelle Brachlianoff et des dirigeants de Veolia lors de la conférence “Deep Dive Waste to Value” à Courrières - France. (Photo: fournie)

Selon Estelle Brachlianoff, directrice Générale de Veolia, « Le traitement des déchets dangereux devient un goulet d’étranglement stratégique pour de nombreuses industries. C’est aussi un enjeu essentiel pour la santé humaine et la sécurité environnementale. »

Stratégie macro et micro : un duo indispensable

Brachlianoff a insisté sur cette double approche : « Nous avons besoin de coopération internationale, mais aussi de changement au niveau des ménages. Un impact durable exige les deux. » Trois forces façonnent cette dynamique : la dépollution sanitaire, la restructuration industrielle, et la résilience des chaînes d’approvisionnement. « Les déchets ne sont plus des déchets — c’est une ressource inexploitable », a-t-elle ajouté.

Veolia traite aujourd’hui plus de 8,7 millions de tonnes de déchets dangereux par an et a enregistré 4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024 sur ce segment. Son offre mobilise des technologies de pointe telles que la séparation des métaux stratégiques, le recyclage des batteries, et le traitement thermique via son réseau propriétaire de laboratoires et d’incinérateurs.

Courrières : le laboratoire du progrès

Le site de Courrières, l’un des plus avancés de Veolia, traite environ 140 000 tonnes de déchets dangereux par an. Chaque lot subit entre 10 et 20 tests, suivi d’un tri selon la famille de déchets, puis d’un traitement par incinération ou process chimique — un cycle complet pouvant durer de 10 à 45 minutes.

Le niveau de complexité et d’investissement requis rend ces infrastructures dépendantes du volume local. En cas de volume insuffisant, les déchets sont transférés vers d’autres installations en Europe ou ailleurs.

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(Photo: fournie)

Défi PFAS : la technologie Drop®

Veolia a annoncé la mise en service de Drop®, sa nouvelle technologie brevetée de destruction des PFAS — ces substances perfluoroalkylées persistantes, aussi surnommées « produits chimiques éternels ». Développée en interne, Drop® est désormais déployée sur 20 lignes d’incinération européennes.

Fonctionnant à plus de 900 °C dans un procédé catalytique, Drop® garantit un taux de destruction (DRE) pouvant atteindre 99,9999 % pour les PFAS – polymériques et non polymériques (PFOA, PFOS, PFHxS). De plus, cette méthode réduit fortement la corrosion et l’encrassement dans les brûleurs, renforçant ainsi la fiabilité à long terme.

« C’est une innovation disruptive capable d’éliminer les PFAS ciblés tout en préservant l’intégrité des installations industrielles », explique Catherine Ricou, directrice, déchets dangereux Europe. « Nous sommes fiers de poser une référence européenne dans le traitement des PFAS. »

Des marchés mondiaux aux réponses locales

En Europe, Catherine Ricou met en avant quatre piliers : réseau, diversité des équipements, proximité client et innovation, appuyés par 20 sites en activité et une croissance ciblée de 10 % par an de l’EBITDA sur les déchets dangereux.

En Amérique du Nord, Bob Cappadona, directeur, services et solutions environnementaux, souligne des acquisitions récentes dans le Massachusetts et la Californie, ainsi que la mise en service d’une des plus grandes usines de traitement des PFAS aux États-Unis, dans le Delaware.

Au Moyen-Orient, Helder Daravano, directeur, MAGMA, précise que la région croît deux fois plus vite qu’en Europe, malgré un marché quatre fois plus petit, grâce à des installations stratégiques en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

En Australie/Nouvelle-Zélande, Matt Ead, directeur, services nationaux de remédiation, décrit la transition du simple enfouissement vers des procédés de prétraitement, soutenue par des opérations de fusion-acquisition et des stratégies adaptées au marché local.


L'Arabie saoudite propose aux entreprises canadiennes un potentiel de 2,5 milliards de dollars dans le secteur minier

Les intervenants ont souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume. SPA
Les intervenants ont souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume. SPA
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  • Des représentants du ministère de l'industrie et des ressources minérales du Royaume ont présenté des options d'investissement aux représentants de 25 entreprises.
  • Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'industrie et des ressources minérales pour attirer des investissements de qualité dans le secteur minier saoudien.

DJEDDAH : Les entreprises canadiennes se sont vu présenter les possibilités d'exploration dans le secteur minier de l'Arabie saoudite lors d'une table ronde à Vancouver.

Selon l'agence de presse saoudienne, des représentants du ministère de l'industrie et des ressources minérales du Royaume ont présenté des options d'investissement aux représentants de 25 entreprises, en soulignant les objectifs de la stratégie minière globale du gouvernement.

Les intervenants ont également souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume et ses efforts continus pour développer le secteur minier, maximisant ainsi sa contribution à la diversification économique.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'industrie et des ressources minérales pour attirer des investissements de qualité dans le secteur minier saoudien, dont les richesses minérales sont estimées à environ 9 300 milliards de SR (2 480 milliards de dollars).

Cet effort comprend également le Future Minerals Forum, lancé en 2022 en tant que conférence internationale annuelle où les leaders mondiaux de l'industrie minière collaborent, partagent leurs connaissances et s'attaquent aux principaux défis et opportunités de l'industrie.

La réunion de Vancouver est l'une des nombreuses réunions prévues avant la cinquième édition du Forum des minéraux du futur du Royaume en janvier. Selon SPA, "les participants à la table ronde ont réaffirmé le rôle vital du FMF pour façonner l'avenir du secteur minier mondial et développer des solutions efficaces à ses défis dans le cadre des changements en cours dans les paysages énergétiques et industriels".

Le rapport ajoute que le ministère a également organisé un séminaire avec des investisseurs à Toronto, où il a également présenté des opportunités d'investissement prometteuses dans le secteur minier du Royaume.

Ces réunions s'inscrivent dans la dynamique des engagements de haut niveau entre le Canada et l'Arabie saoudite, dont le ministre de l'industrie, Bandar bin Ibrahim Alkhorayef, qui a conduit une délégation à Ottawa et à Toronto en octobre afin de faire progresser la coopération bilatérale après le rétablissement des liens diplomatiques en mai 2023.

La visite a également mis en évidence l'intérêt de l'Arabie saoudite pour l'expertise du Canada en matière de technologies financières numériques, de levés géologiques et de développement des capacités humaines, s'alignant sur les efforts du Royaume pour construire un secteur minier basé sur le savoir et axé sur l'innovation dans le cadre de la Vision 2030.

En 2023, les exportations non pétrolières du Royaume vers le Canada s'élevaient à 140 millions de SR, principalement composées de métaux de base et de produits végétaux. En revanche, les importations non pétrolières en provenance du Canada ont atteint 2,89 milliards de SR, notamment des locomotives, des produits pharmaceutiques, du matériel d'optique et d'imagerie et des appareils électriques. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com