Arabie saoudite-France, des échanges riches, fondés sur la confiance

Catherine Colonna, ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères s’est entretenue avec son homologue, le prince Faisal ben Farhane lors de sa visite officielle en Arabie saoudite.
Catherine Colonna, ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères s’est entretenue avec son homologue, le prince Faisal ben Farhane lors de sa visite officielle en Arabie saoudite.
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Publié le Mardi 07 février 2023

Arabie saoudite-France, des échanges riches, fondés sur la confiance

  • «J’ai été honorée d’avoir été reçue par le prince héritier, Mohammed ben Salmane.»
  • «J’ai été reçue par le prince Abdelaziz ben Salmane, ministre de l’Énergie. Nous avons signé ensemble un accord relatif à la coopération énergétique.»

PARIS: À la suite de sa visite en Arabie saoudite, les 1er et 2 février 2023, Mme Catherine Colonna, ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, fait le point pour Arab News en français sur l’évolution des liens qui unissent les deux pays, sur une scène régionale et internationale soumise à de fortes tensions.
 

Quelles sont vos impressions à la suite de votre visite en Arabie saoudite et de vos réunions avec les responsables saoudiens? Qu’en est-il ressorti?

C’était la première fois que je me rendais dans le Royaume en tant que ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et j’ai été honorée d’avoir été reçue par le prince héritier, Mohammed ben Salmane. Nous avons eu des échanges riches, fondés sur la remarquable relation de confiance qui existe entre nos deux pays. 

J’ai été aussi longuement reçue par Abdelaziz ben Salmane, ministre de l’Énergie. Nous avons signé ensemble un accord relatif à la coopération énergétique. Je me suis enfin entretenue avec mon homologue, le prince Faisal ben Farhane, ainsi qu’avec le ministre d’État, Adel al-Joubeir.

J’ai eu l’occasion de constater une grande convergence de vues avec tous mes interlocuteurs. Il y a constat fondamental qui est clair, et partagé: les troubles dans la région s’intensifient, et ils s’intensifient pour une large part sous l’impulsion de l’Iran, qui est dans une dynamique d’escalade, dans tous les domaines: le nucléaire bien sûr, mais aussi les missiles et leur prolifération vers des acteurs non étatiques, ou encore le soutien au terrorisme. L’Iran est engagé dans une large entreprise de déstabilisation de ses voisins. Nous assistons aussi à la prolifération de drones, vers les mêmes acteurs non étatiques, et aussi maintenant vers la Russie où ils sont utilisés pour mener des opérations constitutives de crimes de guerre, en Europe. 

«J’ai réaffirmé avec force le soutien de la France à l’Arabie saoudite, que nous considérons comme une alliée et comme une puissance de stabilisation régionale.»

Face à cette menace croissante, j’ai réaffirmé avec force le soutien de la France à l’Arabie saoudite, que nous considérons comme une alliée et comme une puissance de stabilisation régionale. La France est résolument engagée pour contribuer à la sécurité et la stabilité de cette partie du monde. Ce ne sont pas que des mots: à l’occasion de mon déplacement, j’ai visité la base navale des Forces françaises aux Émirats arabes unis, qui abrite à Abu Dhabi plusieurs centaines de militaires français dans le cadre notamment de l’opération Emasoh. Nos militaires sont engagés notamment dans la surveillance du trafic maritime. Ils venaient d’opérer la saisine quelques jours plus tôt de dizaines de tonnes d’armements à destination des Houthis au Yémen. C’est un exemple parmi d’autres de notre action. Face à la menace, nous agissons, et nous continuerons à agir.

Par ailleurs, nous avons bien évidemment, dans le cadre du dialogue qui nous unit, évoqué la guerre d’agression russe en Ukraine et ses conséquences néfastes à l’échelle mondiale, en termes sécuritaires mais également énergétiques, économiques, alimentaires. Nous devons œuvrer conjointement à rétablir de la stabilité partout où les équilibres ont été rompus. 

«Le Conseil de coopération du Golfe est une instance importante de coordination et de concertation, qui prouve que nos amis du Golfe sont capables de s’unir quand il en est besoin.»

J’ajoute que j’ai aussi eu l’opportunité de faire la connaissance du nouveau Secrétaire général du Conseil de coopération des États arabes du Golfe avec lequel nous partageons les mêmes objectifs de sécurité et de prospérité pour la région. Le Conseil de coopération du Golfe est une instance importante de coordination et de concertation, qui prouve que nos amis du Golfe sont capables de s’unir quand il en est besoin. Nous intensifierons à l’avenir le dialogue entre la France et le Conseil. 

Vous me permettrez de mettre en avant également l’extraordinaire dynamisme de notre coopération culturelle avec l’Arabie saoudite. La France est devenue le principal partenaire du Royaume dans ce domaine, dont l’illustration la plus éclatante est le développement du site extraordinaire d’AlUla, avec l’Agence française Afalula. L’archéologie est un pilier ancien et connu de notre coopération, mais il n’est pas le seul: nous avançons pour élargir le partenariat aux musées, à la recherche, aux secteurs de la mode, du design, du cinéma. La Villa Hégra, projet qui avance rapidement, a vocation à devenir un grand centre culturel à l’échelle régionale, et constitue un autre exemple de cette coopération florissante, une coopération résolument tournée vers l’avenir.

«Vous me permettrez de mettre en avant également l’extraordinaire dynamisme de notre coopération culturelle avec l’Arabie saoudite. La France est devenue le principal partenaire du Royaume dans ce domaine, dont l’illustration la plus éclatante est le développement du site extraordinaire d’AlUla, avec l’Agence française Afalula.»

Nous poursuivrons activement ces échanges en vue de pouvoir mettre en place rapidement un partenariat stratégique, voulu par nos deux pays pour inscrire dans un cadre ambitieux tous les projets à venir. 

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Le ministre de l’Énergie, Abdelaziz ben Salmane, et Mme Colonna lors de la signature de l'accord relatif à la coopération énergétique. 

 

Lors d’un entretien téléphonique avec votre homologue saoudien, le prince Faisal ben Farhane, en juin dernier, vous avez conjointement souhaité l’élargissement de la coopération dans les domaines de la sécurité et de la stabilité régionales. Quelles ont été les mesures ou initiatives entreprises en ce sens? 

Comme je l’ai mentionné, l’Arabie saoudite a un rôle majeur à jouer en faveur de la sécurité et de la stabilité de la région, en tant que plus grand pays du Golfe. 

«L’Arabie saoudite a un rôle majeur à jouer en faveur de la sécurité et de la stabilité de la région, en tant que plus grand pays du Golfe.»

Nous travaillons ensemble, à développer notre coopération bilatérale dans les domaines politiques et sécuritaires, notamment à travers une concertation renforcée afin de répondre aux crises qui traversent le monde, en particulier le Moyen-Orient. Tout d’abord, comme je l’ai dit, il y a une escalade menée par l’Iran, pays qui conduit des activités déstabilisatrices à travers la région. Nous sommes déterminés à y faire face ensemble.

Mais il y a plusieurs autres points de tensions qui augmentent les risques d’affrontement et d’instabilité dans la région: la montée des violences en Israël et dans les territoires palestiniens, la vacance du pouvoir persistante au Liban, l’instabilité et la volatilité de la situation au Yémen en l’absence de solution politique durable, ou encore la Syrie, qui reste un point majeur d’instabilité et donc de vigilance.

Dans ce contexte troublé, mon message a été clair: la France est fidèle à son engagement aux côtés de ses partenaires du Golfe et en faveur de leur sécurité, la France est un partenaire historique et de confiance. Nous avons prouvé au cours des années que le Golfe peut compter sur notre soutien.

«La France est fidèle à son engagement aux côtés de ses partenaires du Golfe et en faveur de leur sécurité, la France est un partenaire historique et de confiance. Nous avons prouvé au cours des années que le Golfe peut compter sur notre soutien.» 

Afin de réduire les tensions, le dialogue est une voie qui fonctionne. La France ne ménage aucun effort pour favoriser le dialogue. C’est tout le sens de la Conférence de Bagdad 2 qui s’est tenue en décembre dernier, format de concertation inédit entre États de la région. Le potentiel de coopération entre les pays de la région est énorme. Il faut le matérialiser, le faire advenir. Il faut injecter de la coopération dans cette région troublée, au bénéfice de tous, et en premier lieu, au bénéfice des peuples de la région. Nous sommes en train de travailler à une troisième conférence en format de Bagdad, si possible cette année. Cela a fait partie des sujets de discussion avec mes hôtes en Arabie et aux Émirats. 

 

Le visage de la société saoudienne a profondément changé depuis le lancement de la Vision 2030. Que pensez-vous des changements progressifs qui ont lieu dans le Royaume? 

L’Arabie saoudite a engagé depuis cinq ans un vaste et ambitieux programme de réformes et de modernisation dans les secteurs économique, sociétal et culturel, dans le cadre de la Vision 2030 portée par le prince héritier, Mohammed ben Salmane. Dans cette nouvelle perspective, la France entend prendre toute sa place et souhaite accompagner sa mise en œuvre dans ses projets de transformation. 

Je dois dire que la Vision 2030 est loin de n’être qu’une vision: j’ai été frappée par les changements profonds à l’œuvre en Arabie saoudite. En quelques années, Riyad a littéralement été transformée, et montre aujourd’hui au monde un visage résolument tourné vers l’avenir et ouvert à la coopération. Nous soutenons évidemment cette évolution, et sommes disponibles pour continuer à l’accompagner.

«J’ai été frappée par les changements profonds à l’œuvre en Arabie saoudite. En quelques années, Riyad a littéralement été transformée, et montre aujourd’hui au monde un visage résolument tourné vers l’avenir et ouvert à la coopération. Nous soutenons évidemment cette évolution, et sommes disponibles pour continuer à l’accompagner.»
 

L’Arabie saoudite et la France entretiennent une relation que nous pouvons qualifier d’«historique» et qui remonte à 1926. Comment décrivez-vous la relation actuelle entre Paris et Riyad? 

Les relations entre nos deux pays sont en effet solides et anciennes. L’ouverture d’un poste consulaire français à Djeddah date de 1839, il s’agissait de la première mission diplomatique française dans la péninsule arabique. La France a par la suite été le premier Etat à reconnaître la souveraineté du roi Abdelaziz dès le mois de mars 1926. C’est sur cette confiance et cette amitié historique que prospère aujourd’hui une relation dynamique et plus que jamais tournée vers l’avenir.

Les relations bilatérales franco-saoudiennes sont en plein essor. Dans la continuité de la visite en France du prince héritier le 28 juillet 2022, les deux chefs d'État sont convenus de renforcer la coopération entre l'Arabie saoudite et la France dans tous les domaines. le prince héritier et le président de la République Emmanuel Macron se sont rencontrés à Djeddah, à Paris,, et récemment lors des sommets du G20 à Bali et de l’Apec à Bangkok. Ma visite à Riyad le 1er et 2 février, comme celles de mes collègues du gouvernement, Bruno Le Maire, à la fin de janvier, et Olivier Becht en décembre 2022, s’inscrivent pleinement dans ce cadre. 

Nous avons pris l’engagement de nous revoir prochainement, et nous comptons continuer à nourrir activement cette excellente dynamique.


Droit du travail: le gouvernement se donne jusqu'en septembre pour cadrer la négociation

Cette photographie montre l'entrée du ministère du Travail, à Paris, le 17 janvier 2025. (AFP)
Cette photographie montre l'entrée du ministère du Travail, à Paris, le 17 janvier 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement lance des négociations larges sur le droit du travail et l’assurance chômage, avec une lettre de cadrage attendue la semaine prochaine
  • Parmi les mesures envisagées : monétisation de la cinquième semaine de congés, suppression de deux jours fériés, lutte contre les temps partiels subis et assouplissement des CDD et intérim

PARIS: Le ministère du Travail a indiqué vendredi que la feuille de route de la négociation sur le droit du travail, avec notamment la possible monétisation de la cinquième semaine de congés payés, serait envoyée en septembre pour poursuivre "la concertation préalable".

Plaidant qu'"il faut travailler plus", le Premier ministre François Bayrou avait souhaité le 15 juillet que les partenaires sociaux ouvrent des négociations sur une nouvelle réforme de l'assurance chômage et sur le droit du travail pour participer à l'effort budgétaire.

Le ministère doit adresser "dans le courant de la semaine prochaine" la "lettre de cadrage" fixant le cadre de la négociation d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage avec des discussions prévues "jusqu’à la mi-novembre", ainsi que le document d'orientation concernant la suppression de deux jours fériés pour une négociation qui doit durer "jusqu’à la fin du mois de septembre".

Mais les autres mesures ayant trait à "la modernisation du marché du travail et la qualité du travail" feront l'objet d'un document d'orientation à la rentrée. Outre la monétisation de la cinquième semaine de congés payés, il s'agit notamment de lutter contre les temps partiels subis, de "fluidifier" le marché du travail avec des assouplissements sur les CDD et les contrats d'intérim ou encore de dispositions sur l’indemnisation des arrêts maladie.

"Un envoi en septembre plutôt que début août répond à une demande de certains des partenaires sociaux de pouvoir poursuivre la concertation préalable à l’envoi de ce document d’orientation", a expliqué le ministère, ajoutant que cela "permettra de continuer à recueillir leurs avis, leurs idées et leurs priorités pour enrichir ce document".

Le calendrier de cette négociation doit s'étendre "sur plusieurs mois, au minimum jusqu’à la fin de l’année 2025", selon la même source.


Paris salue la conférence de New York et poursuit l’initiative avec Riyad

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
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  • Paris et Riyad poussent pour une reconnaissance collective de l’État palestinien
  • La France appelle à un cessez-le-feu, la levée du blocus et le désarmement du Hamas

PARIS: Sur fond de crise humanitaire d’une cruauté inqualifiable dans la bande de Gaza, le président Emmanuel Macron a annoncé une opération de largage de vivres conduite par la France, avec le soutien de la Jordanie, des Émirats arabes unis et de l’Allemagne.

« Face à l’urgence absolue, nous venons de conduire une opération de largage de vivres à Gaza », a déclaré le chef de l’État sur X, en remerciant les partenaires impliqués et saluant l’engagement des forces armées françaises.

Mais, de son point de vue, ces largages restent insuffisants : « Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire », a-t-il insisté, réitérant l’exigence française d’une levée immédiate du blocus des aides.

Au-delà de la réponse d’urgence, Paris entend porter une initiative diplomatique structurante : la conférence internationale co-présidée à New York par la France et l’Arabie saoudite a marqué un tournant en posant un cadre politique ambitieux.

Cette conférence, tenue en l’absence des États-Unis et d’Israël, a réuni plus de 40 ministres et 120 participants, aboutissant à l’adoption d’un plan d’action en 42 points.

Malgré les réticences et le scepticisme ambiants, elle a permis l’émergence d’une dynamique inédite vers la reconnaissance de l’État palestinien et un processus de paix régional.

Le plan d’action validé à New York constitue désormais un socle politique partagé entre acteurs européens, puissances arabes, Union européenne et Ligue arabe.

Ce texte appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages, à l’acheminement massif de l’aide humanitaire, mais surtout à la mise en œuvre concrète de la solution à deux États.

Il prévoit notamment un processus progressif de désarmement du Hamas, condition indispensable à la stabilisation durable de la région.

Pour la France, ce texte marque une rupture avec l’impasse diplomatique des dernières décennies et propose pour la première fois un mécanisme concerté de démilitarisation et de réintégration de Gaza dans le giron de l’Autorité palestinienne.

Le document évoque même la possibilité de confier les armes du Hamas à une tierce partie sous supervision internationale, afin de garantir qu’elles ne soient plus utilisées.

Ce volet, essentiel pour Israël, est aussi le fruit d’un consensus entre les États arabes partenaires, y compris ceux perçus comme proches du Hamas.

Sur le front politique, Paris se réjouit de l’effet de levier de la conférence : peu après, plusieurs pays — Portugal, Royaume‑Uni, Canada — ont annoncé leur volonté de reconnaître l’État palestinien, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Une coalition de volontaires est en train de se constituer : quinze États, aux côtés de la Ligue arabe et de l’Union européenne, ont d’ores et déjà signé une déclaration commune en ce sens.

La France espère ensuite entraîner d’autres partenaires européens, notamment l’Allemagne. « Nous continuons à travailler en E3 avec nos partenaires allemands et britanniques », indique une source haut placée.

Si Berlin reste prudent, des signes d’évolution apparaissent dans les récentes déclarations de sa ministre des Affaires étrangères. Paris entend maintenir ces échanges diplomatiques jusqu’à septembre.

Contrairement aux critiques israéliennes et américaines, la France affirme que cette dynamique de reconnaissance ne constitue pas un obstacle à la paix, mais un levier pour la relancer.

Le président Macron estime que cette reconnaissance, inscrite dans un cadre politique exigeant — avec une gouvernance palestinienne réformée et un désarmement du Hamas — peut rebâtir les conditions d’une solution durable.

Les ruptures des négociations avec le Hamas sont antérieures aux annonces de Paris, souligne-t-on à l’Élysée, et ne peuvent donc pas lui être imputées.

La reconnaissance collective envisagée en septembre serait également un signal fort en direction des modérés palestiniens, en particulier l’Autorité palestinienne, qui s’est engagée début juin à respecter une série d’exigences posées par la communauté internationale en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption.

Un des apports majeurs de la conférence de New York est l’introduction formelle de la question du désarmement du Hamas dans un cadre diplomatique multilatéral.

Jusqu’ici marginalisée ou qualifiée d’irréaliste, cette exigence est clairement codifiée dans le plan d’action. Des discussions sont en cours, y compris sur l’exil éventuel de certains cadres du mouvement auprès d’États tiers.

Le Hamas n’a pas accepté ces conditions, mais le message politique est clair : son isolement au sein du monde arabe s’accentue et sa marge de manœuvre se rétrécit.

Face à cette dynamique, Israël et l’administration américaine ont haussé le ton, estimant qu’une reconnaissance unilatérale de la Palestine constituerait une « insulte » aux victimes israéliennes du 7 octobre.

Le président américain Donald Trump a même imposé des sanctions ciblées contre certains membres de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, en contradiction avec les efforts en cours pour renforcer cette autorité.

La position américaine révèle un décalage croissant avec une partie de la communauté internationale, y compris des alliés traditionnels, en raison de son soutien inconditionnel à Israël, malgré l’ampleur des pertes civiles à Gaza et la persistance de la colonisation en Cisjordanie.

Cet état de fait suscite déjà des interrogations en Europe, où des pays comme la Suède exigent, par exemple, le gel de la partie commerciale de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

La France, de son côté, entend poursuivre cette dynamique au-delà de la conférence de New York. Un sommet est prévu les 21 et 22 septembre, juste avant l’Assemblée générale de l’ONU, pour réunir les États prêts à reconnaître collectivement la Palestine et à faire vivre ce nouveau cadre politique.

« Il s’agit d’une coalition inédite, qui repose sur un équilibre entre exigences sécuritaires et reconnaissance des droits politiques du peuple palestinien », souligne-t-on à Paris.

En réaffirmant l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat, la levée du blocus humanitaire, la libération des otages, mais aussi le désarmement du Hamas et la mise en place d’un État palestinien souverain, la France, de concert avec l’Arabie saoudite, tente de reconstruire une architecture de paix.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.