Arabie saoudite-France, des échanges riches, fondés sur la confiance

Catherine Colonna, ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères s’est entretenue avec son homologue, le prince Faisal ben Farhane lors de sa visite officielle en Arabie saoudite.
Catherine Colonna, ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères s’est entretenue avec son homologue, le prince Faisal ben Farhane lors de sa visite officielle en Arabie saoudite.
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Publié le Mardi 07 février 2023

Arabie saoudite-France, des échanges riches, fondés sur la confiance

  • «J’ai été honorée d’avoir été reçue par le prince héritier, Mohammed ben Salmane.»
  • «J’ai été reçue par le prince Abdelaziz ben Salmane, ministre de l’Énergie. Nous avons signé ensemble un accord relatif à la coopération énergétique.»

PARIS: À la suite de sa visite en Arabie saoudite, les 1er et 2 février 2023, Mme Catherine Colonna, ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, fait le point pour Arab News en français sur l’évolution des liens qui unissent les deux pays, sur une scène régionale et internationale soumise à de fortes tensions.
 

Quelles sont vos impressions à la suite de votre visite en Arabie saoudite et de vos réunions avec les responsables saoudiens? Qu’en est-il ressorti?

C’était la première fois que je me rendais dans le Royaume en tant que ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et j’ai été honorée d’avoir été reçue par le prince héritier, Mohammed ben Salmane. Nous avons eu des échanges riches, fondés sur la remarquable relation de confiance qui existe entre nos deux pays. 

J’ai été aussi longuement reçue par Abdelaziz ben Salmane, ministre de l’Énergie. Nous avons signé ensemble un accord relatif à la coopération énergétique. Je me suis enfin entretenue avec mon homologue, le prince Faisal ben Farhane, ainsi qu’avec le ministre d’État, Adel al-Joubeir.

J’ai eu l’occasion de constater une grande convergence de vues avec tous mes interlocuteurs. Il y a constat fondamental qui est clair, et partagé: les troubles dans la région s’intensifient, et ils s’intensifient pour une large part sous l’impulsion de l’Iran, qui est dans une dynamique d’escalade, dans tous les domaines: le nucléaire bien sûr, mais aussi les missiles et leur prolifération vers des acteurs non étatiques, ou encore le soutien au terrorisme. L’Iran est engagé dans une large entreprise de déstabilisation de ses voisins. Nous assistons aussi à la prolifération de drones, vers les mêmes acteurs non étatiques, et aussi maintenant vers la Russie où ils sont utilisés pour mener des opérations constitutives de crimes de guerre, en Europe. 

«J’ai réaffirmé avec force le soutien de la France à l’Arabie saoudite, que nous considérons comme une alliée et comme une puissance de stabilisation régionale.»

Face à cette menace croissante, j’ai réaffirmé avec force le soutien de la France à l’Arabie saoudite, que nous considérons comme une alliée et comme une puissance de stabilisation régionale. La France est résolument engagée pour contribuer à la sécurité et la stabilité de cette partie du monde. Ce ne sont pas que des mots: à l’occasion de mon déplacement, j’ai visité la base navale des Forces françaises aux Émirats arabes unis, qui abrite à Abu Dhabi plusieurs centaines de militaires français dans le cadre notamment de l’opération Emasoh. Nos militaires sont engagés notamment dans la surveillance du trafic maritime. Ils venaient d’opérer la saisine quelques jours plus tôt de dizaines de tonnes d’armements à destination des Houthis au Yémen. C’est un exemple parmi d’autres de notre action. Face à la menace, nous agissons, et nous continuerons à agir.

Par ailleurs, nous avons bien évidemment, dans le cadre du dialogue qui nous unit, évoqué la guerre d’agression russe en Ukraine et ses conséquences néfastes à l’échelle mondiale, en termes sécuritaires mais également énergétiques, économiques, alimentaires. Nous devons œuvrer conjointement à rétablir de la stabilité partout où les équilibres ont été rompus. 

«Le Conseil de coopération du Golfe est une instance importante de coordination et de concertation, qui prouve que nos amis du Golfe sont capables de s’unir quand il en est besoin.»

J’ajoute que j’ai aussi eu l’opportunité de faire la connaissance du nouveau Secrétaire général du Conseil de coopération des États arabes du Golfe avec lequel nous partageons les mêmes objectifs de sécurité et de prospérité pour la région. Le Conseil de coopération du Golfe est une instance importante de coordination et de concertation, qui prouve que nos amis du Golfe sont capables de s’unir quand il en est besoin. Nous intensifierons à l’avenir le dialogue entre la France et le Conseil. 

Vous me permettrez de mettre en avant également l’extraordinaire dynamisme de notre coopération culturelle avec l’Arabie saoudite. La France est devenue le principal partenaire du Royaume dans ce domaine, dont l’illustration la plus éclatante est le développement du site extraordinaire d’AlUla, avec l’Agence française Afalula. L’archéologie est un pilier ancien et connu de notre coopération, mais il n’est pas le seul: nous avançons pour élargir le partenariat aux musées, à la recherche, aux secteurs de la mode, du design, du cinéma. La Villa Hégra, projet qui avance rapidement, a vocation à devenir un grand centre culturel à l’échelle régionale, et constitue un autre exemple de cette coopération florissante, une coopération résolument tournée vers l’avenir.

«Vous me permettrez de mettre en avant également l’extraordinaire dynamisme de notre coopération culturelle avec l’Arabie saoudite. La France est devenue le principal partenaire du Royaume dans ce domaine, dont l’illustration la plus éclatante est le développement du site extraordinaire d’AlUla, avec l’Agence française Afalula.»

Nous poursuivrons activement ces échanges en vue de pouvoir mettre en place rapidement un partenariat stratégique, voulu par nos deux pays pour inscrire dans un cadre ambitieux tous les projets à venir. 

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Le ministre de l’Énergie, Abdelaziz ben Salmane, et Mme Colonna lors de la signature de l'accord relatif à la coopération énergétique. 

 

Lors d’un entretien téléphonique avec votre homologue saoudien, le prince Faisal ben Farhane, en juin dernier, vous avez conjointement souhaité l’élargissement de la coopération dans les domaines de la sécurité et de la stabilité régionales. Quelles ont été les mesures ou initiatives entreprises en ce sens? 

Comme je l’ai mentionné, l’Arabie saoudite a un rôle majeur à jouer en faveur de la sécurité et de la stabilité de la région, en tant que plus grand pays du Golfe. 

«L’Arabie saoudite a un rôle majeur à jouer en faveur de la sécurité et de la stabilité de la région, en tant que plus grand pays du Golfe.»

Nous travaillons ensemble, à développer notre coopération bilatérale dans les domaines politiques et sécuritaires, notamment à travers une concertation renforcée afin de répondre aux crises qui traversent le monde, en particulier le Moyen-Orient. Tout d’abord, comme je l’ai dit, il y a une escalade menée par l’Iran, pays qui conduit des activités déstabilisatrices à travers la région. Nous sommes déterminés à y faire face ensemble.

Mais il y a plusieurs autres points de tensions qui augmentent les risques d’affrontement et d’instabilité dans la région: la montée des violences en Israël et dans les territoires palestiniens, la vacance du pouvoir persistante au Liban, l’instabilité et la volatilité de la situation au Yémen en l’absence de solution politique durable, ou encore la Syrie, qui reste un point majeur d’instabilité et donc de vigilance.

Dans ce contexte troublé, mon message a été clair: la France est fidèle à son engagement aux côtés de ses partenaires du Golfe et en faveur de leur sécurité, la France est un partenaire historique et de confiance. Nous avons prouvé au cours des années que le Golfe peut compter sur notre soutien.

«La France est fidèle à son engagement aux côtés de ses partenaires du Golfe et en faveur de leur sécurité, la France est un partenaire historique et de confiance. Nous avons prouvé au cours des années que le Golfe peut compter sur notre soutien.» 

Afin de réduire les tensions, le dialogue est une voie qui fonctionne. La France ne ménage aucun effort pour favoriser le dialogue. C’est tout le sens de la Conférence de Bagdad 2 qui s’est tenue en décembre dernier, format de concertation inédit entre États de la région. Le potentiel de coopération entre les pays de la région est énorme. Il faut le matérialiser, le faire advenir. Il faut injecter de la coopération dans cette région troublée, au bénéfice de tous, et en premier lieu, au bénéfice des peuples de la région. Nous sommes en train de travailler à une troisième conférence en format de Bagdad, si possible cette année. Cela a fait partie des sujets de discussion avec mes hôtes en Arabie et aux Émirats. 

 

Le visage de la société saoudienne a profondément changé depuis le lancement de la Vision 2030. Que pensez-vous des changements progressifs qui ont lieu dans le Royaume? 

L’Arabie saoudite a engagé depuis cinq ans un vaste et ambitieux programme de réformes et de modernisation dans les secteurs économique, sociétal et culturel, dans le cadre de la Vision 2030 portée par le prince héritier, Mohammed ben Salmane. Dans cette nouvelle perspective, la France entend prendre toute sa place et souhaite accompagner sa mise en œuvre dans ses projets de transformation. 

Je dois dire que la Vision 2030 est loin de n’être qu’une vision: j’ai été frappée par les changements profonds à l’œuvre en Arabie saoudite. En quelques années, Riyad a littéralement été transformée, et montre aujourd’hui au monde un visage résolument tourné vers l’avenir et ouvert à la coopération. Nous soutenons évidemment cette évolution, et sommes disponibles pour continuer à l’accompagner.

«J’ai été frappée par les changements profonds à l’œuvre en Arabie saoudite. En quelques années, Riyad a littéralement été transformée, et montre aujourd’hui au monde un visage résolument tourné vers l’avenir et ouvert à la coopération. Nous soutenons évidemment cette évolution, et sommes disponibles pour continuer à l’accompagner.»
 

L’Arabie saoudite et la France entretiennent une relation que nous pouvons qualifier d’«historique» et qui remonte à 1926. Comment décrivez-vous la relation actuelle entre Paris et Riyad? 

Les relations entre nos deux pays sont en effet solides et anciennes. L’ouverture d’un poste consulaire français à Djeddah date de 1839, il s’agissait de la première mission diplomatique française dans la péninsule arabique. La France a par la suite été le premier Etat à reconnaître la souveraineté du roi Abdelaziz dès le mois de mars 1926. C’est sur cette confiance et cette amitié historique que prospère aujourd’hui une relation dynamique et plus que jamais tournée vers l’avenir.

Les relations bilatérales franco-saoudiennes sont en plein essor. Dans la continuité de la visite en France du prince héritier le 28 juillet 2022, les deux chefs d'État sont convenus de renforcer la coopération entre l'Arabie saoudite et la France dans tous les domaines. le prince héritier et le président de la République Emmanuel Macron se sont rencontrés à Djeddah, à Paris,, et récemment lors des sommets du G20 à Bali et de l’Apec à Bangkok. Ma visite à Riyad le 1er et 2 février, comme celles de mes collègues du gouvernement, Bruno Le Maire, à la fin de janvier, et Olivier Becht en décembre 2022, s’inscrivent pleinement dans ce cadre. 

Nous avons pris l’engagement de nous revoir prochainement, et nous comptons continuer à nourrir activement cette excellente dynamique.


JO de Paris: la chanteuse Aya Nakamura s'amuse en chanson de ses détracteurs

La chanteuse française Aya Nakamura arrive pour la présentation des créations de Schiaparelli pour la collection Prêt-à-porter féminin automne-hiver 2024/2025 dans le cadre de la semaine de la mode à Paris, à Paris le 29 février 2024. (Photo, AFP)
La chanteuse française Aya Nakamura arrive pour la présentation des créations de Schiaparelli pour la collection Prêt-à-porter féminin automne-hiver 2024/2025 dans le cadre de la semaine de la mode à Paris, à Paris le 29 février 2024. (Photo, AFP)
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  • «J'ai pas d'ennemis moi, c'est eux qui m'aiment pas. Un tas d'ennemis mais je les connais même pas», tacle-t-elle.
  • L'Express a émis l'idée il y a quelques semaines qu'elle pourrait chanter à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet

PARIS: La star franco-malienne Aya Nakamura s'amuse de ses détracteurs dans "Doggy", chanson sortie vendredi, sans rien changer à son style, décrié par une extrême droite rebutée à l'idée qu'elle puisse chanter aux JO de Paris.

"J'ai pas d'ennemis moi, c'est eux qui m'aiment pas. Un tas d'ennemis mais je les connais même pas", tacle-t-elle.

"Pas besoin de me valider, je fais la Une des magazines", lance-t-elle dans sa nouvelle chanson.

La chanteuse francophone la plus écoutée au monde y répond entre les lignes à ceux qui la critiquent depuis que le magazine L'Express a émis l'idée il y a quelques semaines qu'elle pourrait chanter à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet.

Une hypothèse que ni l'artiste ni le président Emmanuel Macron, qui aurait discuté avec elle de l'éventualité d'une reprise d'une chanson d'Edith Piaf pour l'occasion, n'ont confirmée.

Ce scénario hérisse l'extrême droite. "Ce n'est pas un beau symbole, honnêtement, c'est une provocation supplémentaire d'Emmanuel Macron qui doit tous les matins se lever en disant +Tiens, comment est-ce que je vais réussir à humilier le peuple français?+", avait déclaré la semaine dernière la chef de file de l'extrême droite française Marine Le Pen.

Précédemment, Marion Maréchal, tête de liste pour les élections européennes du parti Reconquête! d'Eric Zemmour, avait lâché sur BFM: "on aime ou on n'aime pas, elle ne chante pas en français". Aya Nakamura mélange pourtant français et argot des quatre coins de la planète.

"J'ai l'impression de vous avoir fait découvrir Edith Piaf et qu'elle s'est réincarnée en moi. Le reste, qu'ils nous aiment ou pas c'est leurs dos (dossiers)", s'était amusée l'artiste mi-mars sur ses réseaux sociaux.

La star franco-malienne née à Bamako il y a 28 ans, qui a grandi en région parisienne, a connu un premier succès planétaire avec son tube "Djadja" en 2018.

Aya Nakamura, qui a sorti l'an passé son quatrième disque, "DNK", a livré fin 2022 un show interactif dans Fortnite, blockbuster du jeu vidéo friand de ce genre de collaborations, un type de passerelles réservé aux mégastars mondiales comme le rappeur américain Travis Scott ou la vedette brésilienne du foot Neymar.

 


Les sites des JO de 1924 à Paris, un patrimoine en héritage

Yves du Manoir, Georges Vallerey, Jacques Anquetil: plusieurs sites emblématiques des JO de Paris 1924 ont été rebaptisés avec le temps du nom de ces légendes du sport français. (AFP).
Yves du Manoir, Georges Vallerey, Jacques Anquetil: plusieurs sites emblématiques des JO de Paris 1924 ont été rebaptisés avec le temps du nom de ces légendes du sport français. (AFP).
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  • Yves du Manoir, Georges Vallerey, Jacques Anquetil: plusieurs sites emblématiques des JO de Paris 1924 ont été rebaptisés avec le temps du nom de ces légendes du sport français
  • Un siècle plus tard, à quatre mois des Jeux 2024, ces lieux de mémoire entendent porter haut et fort leur héritage olympique

PARIS: Yves du Manoir, Georges Vallerey, Jacques Anquetil: plusieurs sites emblématiques des JO de Paris 1924 ont été rebaptisés avec le temps du nom de ces légendes du sport français.

Un siècle plus tard, à quatre mois des Jeux 2024, ces lieux de mémoire entendent porter haut et fort leur héritage olympique.

Le stade Yves-du-Manoir 

Au bord de l'A86, à Colombes dans les Hauts-de-Seine, se cache un monument du sport hexagonal: le stade départemental Yves-du-Manoir, épicentre des derniers Jeux parisiens.

Cet été, le tournoi olympique de hockey sur gazon se déroulera dans la vaste enceinte, qui a fait peau neuve et deviendra l'unique site à héberger des épreuves des JO pour la deuxième fois, à 100 ans d'intervalle.

Ancien hippodrome, servant aussi de plaine de jeux pour la pratique du sport amateur, le complexe fut désigné comme coeur battant et village olympique des Jeux de 1924.

Locataire des terrains, le Racing Club de France propose alors d’y "bâtir un stade olympique de 60.000 places en se faisant rembourser a posteriori sur les recettes de la future olympiade", raconte l'historien Michaël Delépine, qui a consacré un ouvrage au stade de Colombes ("Le Bel Endormi", aux éditions Atlande).

Du stade d'origine, théâtre du duel épique entre les sprinters britanniques Harold Abrahams et Eric Liddell -- immortalisé dans le film multi-oscarisé "Les Chariots de feu" sur une musique de Vangelis -- et du sacre au saut en longueur de DeHart Hubbard, premier athlète noir américain à remporter une médaille olympique, ne subsiste que la tribune d'honneur de 6.000 places.

Pour les JO 2024, elle sera complétée par des gradins éphémères. Deux terrains synthétiques éclairés de hockey sur gazon ont également été construits, l'un doté d'une tribune moderne de 1.000 places.

Ce chantier de réhabilitation, achevé en décembre et inauguré en mars, a coûté 101 millions d'euros, dont un peu plus de 90 millions financés par le département des Hauts-de-Seine, collectivité propriétaire des lieux.

Le stade, qui porte le nom d'un joueur de rugby du Racing, décédé en 1928 aux commandes de son avion, a connu des heures glorieuses après 1924: une finale de Coupe du monde de football en 1938 remportée par l'Italie, 42 finales de coupes de France, des dizaines de rencontres des Bleus dont un France-Brésil en 1963 avec un triplé de Pelé, des matches de boxe...

L'avènement en 1972 du nouveau Parc des Princes, où évolue le PSG, a relégué au second plan Yves-du-Manoir, jugé trop loin du centre de la capitale.

"Le stade de Colombes a continué sa vie sportive en accueillant des événements de moindre envergure: les jeunes, les équipes du Racing, notamment le Racing Club de France Rugby dans les années 1980 ou le Racing 92 jusqu'en 2017", détaille Michaël Delépine.

Au tournant des années 2000, le site est vendu au département. Il est mis en avant lors des candidatures de Paris 2012 et Paris 2024.

Après les JO, Yves-du-Manoir abritera le siège de la Fédération française de hockey sur gazon. Les terrains de foot et de rugby ainsi que l'anneau d'athlétisme seront réservés au public scolaire et associatif.

"C'est extrêmement émouvant de se dire que ce lieu qui accueillait des sportifs il y a des décennies va peut-être encore en accueillir pendant plusieurs décennies", s'enthousiasme Michaël Delépine.

La piscine Georges-Vallerey

Les anneaux olympiques sur la façade de la piscine Georges-Vallerey, porte des Lilas dans le 20e arrondissement, rappellent son illustre passé.

C'est dans les longueurs de ce complexe aquatique, alors nommé piscine des Tourelles, que l'Américain Johnny Weissmuller, qui incarna Tarzan sur grand écran, remporta trois titres olympiques en natation et une médaille de bronze en water-polo en 1924.

Rebaptisé Georges-Vallerey, en hommage à un nageur tricolore médaillé aux Jeux de Londres en 1948, le stade a abrité le siège de la Fédération française de natation et accueilli dans son bassin de 50 mètres de nombreuses compétitions nationales et internationales.

Au milieu des années 1980, elle a subi une importante rénovation, menée par Roger Taillibert, l'architecte du Parc des Princes moderne.

Une nouveau chantier, débuté à l'été 2022, a été engagé avant les JO-2024. A cette occasion, la piscine servira de site d'entraînement pour la natation, la nage en eau libre et le triathlon.

Les travaux ont permis la réfection du toit rétractable. La charpente a été remplacée par du bois issu de forêts éco-certifiées et des panneaux en polycarbonate ont été installés.

La ventilation et la filtration du complexe ainsi que les espaces d'accueil des usagers (vestiaires, zones de déchaussage) ont aussi été modernisés.

"On en a profité pour remettre à niveau un équipement qui puisse avoir une durée de vie sur les 30-40 prochaines années sans avoir de nouveau une réhabilitation", explique Nessrine Acherar, responsable service technique des piscines parisiennes.

Coût total du projet: 13 millions d'euros.

La piscine sera de nouveau accessible au grand public au printemps, puis, de manière permanente, après les JO.

Le vélodrome Jacques-Anquetil

Avant l'emblématique arrivée du Tour de France sur les Champs-Elysées, le parcours du peloton s'achevait au vélodrome de la Cipale (renommé Jacques-Anquetil en 1987).

C'est sur cette piste en béton armé de 500 m, nichée dans le bois de Vincennes, que le "Cannibale" Eddy Merckx a célébré, entre 1969 et 1974, ses cinq triomphes au classement général.

La construction du site remonte à la fin du 19e siècle. En 1924, s'y tiennent les épreuves olympiques de cyclisme sur piste où la France remporte plusieurs médailles.

Enceinte municipale, identifiable à ses tribunes aux poutres d'acier conçues par Gustave Eiffel, le vélodrome de Vincennes est aujourd'hui un temple pour les cyclistes amateurs.

Il accueille tous les samedis matin, de mars à octobre, les tournois organisés par le Vélo Club des vétérans parisiens (VCVP).

"On a un écrin qui a tout un passé", décrit Jean Delahousse, le président du VCVP.

"On sait que de grands champions sont passés dans les cabines qu'on utilise, qu'on roule à des endroits où il y avait d'immenses courses", poursuit-il.

Le VCVP compte parmi ses membres une galerie de personnages hauts en couleur, comme le chansonnier Pierre Douglas, fringant octogénaire et mémoire vivante de la Grande Boucle, ou le négociant en pierres précieuses et romancier Jacques David.

Le vélodrome, dont la pelouse centrale sert de terrain de rugby au Paris Université Club (PUC), a été rénové de 2012 à 2015. Pour faire vivre le lieu, le VCVP essaye d'y attirer un public plus jeune.

"Si les gens ont le courage de se lever à 8h30, c'est le coup de coeur!", promet Jean Delahousse.

Des sites détruits ou réaménagés

Plusieurs sites des JO de 1924 ont été démolis.

C'est le cas du Vélodrome d'Hiver, tristement célèbre pour la rafle de juillet 1942 au cours de laquelle plus de 13.000 Juifs furent arrêtés par la police française et déportés.

Le stade Bergeyre, près des Buttes-Chaumont, où se tinrent des matchs olympiques de football, a également été détruit.

D'autres lieux ont été réagencés, comme le stade Pershing, à l'est du bois de Vincennes, devenu complexe omnisports dans les années 1960, ou le fronton de pelote basque sur les quais de Seine dans le 16e arrondissement, près duquel a été construit en 1988 un trinquet dédié à la pratique de ce sport.


Le professeur havrais ayant sorti un couteau devant ses élèves jugé vendredi

L'incident était survenu le 21 octobre 2023 au lycée Claude-Monet du Havre. (AFP).
L'incident était survenu le 21 octobre 2023 au lycée Claude-Monet du Havre. (AFP).
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  • L'incident était survenu le 21 octobre 2023 au lycée Claude-Monet du Havre lors d'un cours de ce professeur d'histoire-géographie âgé d'une cinquantaine d'années qui évoquait l'actualité
  • "Ses élèves lui demandent ce qu'il ferait s'il était agressé comme Samuel Paty ou Dominique Bernard, il répond +Paty avait un marteau dans son sac, moi j'ai ça 'et il sort son Opine'l" a déclaré son avocat

CAEN: Un enseignant mis en cause au Havre (Seine-Maritime) pour avoir tenu des propos violents et sorti un couteau devant ses élèves, est jugé vendredi par le tribunal correctionnel pour "violence psychologique avec arme" et "port d'arme prohibé".

L'incident était survenu le 21 octobre 2023 au lycée Claude-Monet du Havre lors d'un cours de ce professeur d'histoire-géographie âgé d'une cinquantaine d'années qui évoquait l'actualité, quelques jours après l'hommage à Samuel Paty et l'assassinat de Dominique Bernard.

"Ses élèves lui demandent ce qu'il ferait s'il était agressé comme Samuel Paty ou Dominique Bernard, il répond 'Paty avait un marteau dans son sac, moi j'ai ça 'et il sort son Opinel" a déclaré son avocat Antoine Siffert à l'AFP.

Quatre élèves ayant assisté à la scène avaient porté plainte, selon le parquet.

Les deux enseignants ont été assassinés dans des attentats islamistes, Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine en octobre 2020 et Dominique Bernard à Arras, le 13 octobre 2023, quelques jours seulement avant l'épisode havrais.

"Il s'agit d'un prof, référent laïcité, pas très apprécié, épuisé avant les vacances et obnubilé par le contexte terroriste des assassinats de professeurs, qui va basculer à l'acmé de son délire" a ajouté Me Siffert.

Un psychiatre a décelé le 26 mars un "épuisement psychologique" chez ce professeur "fragile et vulnérable" selon l'avocat.

L'enseignant a été placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès selon Bruno Dieudonné, procureur de la République au Havre. Il a interdiction d'exercer et de paraître au sein de son établissement.