Tunnel entre l'Espagne et le Maroc: Le serpent de mer finira-t-il par voir le jour?

Le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch (à droite) et son homologue espagnol Pedro Sanchez assistent à la 12e session de la réunion de haut niveau Maroc-Espagne, au ministère des Affaires étrangères à Rabat le 2 février 2023 (Photo, AFP).
Le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch (à droite) et son homologue espagnol Pedro Sanchez assistent à la 12e session de la réunion de haut niveau Maroc-Espagne, au ministère des Affaires étrangères à Rabat le 2 février 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 09 février 2023

Tunnel entre l'Espagne et le Maroc: Le serpent de mer finira-t-il par voir le jour?

  • Ce dossier fait partie des sujets évoqués par les deux pays, désireux d'intensifier leur partenariat, lors de leur sommet bilatéral de la semaine passée au Maroc
  • Mais les obstacles restent nombreux et rendent son avenir plus qu'incertain

MADRID: Dans les limbes depuis des années, le projet de tunnel entre l'Espagne et le Maroc vient d'être officiellement remis sur les rails par Madrid et Rabat.

Ce dossier fait partie des sujets évoqués par les deux pays, désireux d'intensifier leur partenariat, lors de leur sommet bilatéral de la semaine passée au Maroc.

Mais les obstacles restent nombreux et rendent son avenir plus qu'incertain.

En quoi consiste ce projet?

Lancé en 1979 par le roi du Maroc Hassan II et son homologue espagnol Juan Carlos Ier, ce projet de tunnel sous la Méditerranée vise à relier l'Afrique et l'Europe par le train, en passant sous le détroit de Gibraltar.

Deux sociétés d'Etat, l'une marocaine (Sned) et l'autre espagnole (Secegsa), coiffées par un comité mixte, ont été mises sur pied pour étudier sa faisabilité, ce qui a donné lieu à de nombreux forages, études et essais depuis 40 ans.

Après avoir envisagé plusieurs alternatives, ces sociétés ont opté à la fin des années 1990 pour un tunnel foré sous la mer, à l'instar du tunnel sous la Manche, ayant pour points d'entrée et de sortie Malabata, dans la baie de Tanger (Maroc), et Punta Paloma, près de Tarifa (Espagne).

Cet ouvrage, considéré comme l'un des plus ambitieux au monde, serait composé de deux tunnels ferroviaires et d'une galerie de services et de secours. Il aurait une longueur de 38,5 kilomètres, dont 28 sous la mer, et une profondeur maximum de 475 mètres.

Quels sont ses objectifs?

En reliant les réseaux ferroviaires des deux pays, il fonctionnerait comme un "catalyseur pour l'économie européenne et africaine", assure à l'AFP Claudio Olalla, ingénieur et professeur émérite à l'Université polytechnique de Madrid, qui a un temps travaillé sur ce projet.

Selon la Secegsa, cette infrastructure permettrait à moyen terme le transit de plus de 13 millions de tonnes de marchandises et 12,8 millions de passagers par an, ce qui "pourrait contribuer grandement au développement économique" de l'ouest de la Méditerranée.

L'Espagne est en effet le premier partenaire commercial du Maroc - qui exporte une grande partie de sa production, notamment agricole, vers l'UE. Mais le détroit de Gibraltar, où passent 100 000 navires par an, est déjà engorgé, ce qui contraint le transit de marchandises entre les deux pays.

Pourquoi est-il relancé aujourd'hui?

Le projet s'était enlisé ces dernières années, en raison de coupes budgétaires en Espagne après la crise financière de 2008, et d'une succession de brouilles diplomatiques entre Madrid et Rabat.

Mais ces relations se sont normalisées depuis que Madrid a accepté l'an dernier d'appuyer les positions marocaines sur le territoire disputé du Sahara occidental. Ce qui a conduit les deux pays à relancer plusieurs sujets bilatéraux.

Une enveloppe a ainsi été débloquée dans le budget espagnol en 2023 pour financer une nouvelle étude "nécessaire" au "lancement du processus de construction". Et la remise en route du projet a été abordée par les deux pays lors de leur sommet bilatéral à Rabat le 2 février.

"Nous allons donner un coup d'accélérateur aux études" sur ce "projet stratégique", a ainsi déclaré dans un communiqué la ministre espagnole des Transports Raquel Sanchez, en annonçant la reprise des réunions du comité regroupant la Sned et la Secegsa.

Quels sont les obstacles à sa réalisation?

Le principal problème est d'ordre technique: le détroit de Gibraltar, situé à la limite des plaques tectoniques européenne et africaine, est une zone géologique complexe, avec des portions argileuses instables et de violents courants marins.

"La qualité des sols est très médiocre. Rien à voir avec la roche calcaire qu'on trouve sous la Manche", souligne Claudio Olalla, pour qui "les conditions techniques sont très défavorables, bien plus que pour n'importe quel autre tunnel" dans le monde.

Une situation susceptible de peser lourdement sur les coûts - jamais chiffrés avec précision. "Techniquement, les obstacles ne sont pas insurmontables, mais la question se pose de sa viabilité économique", ajoute le chercheur.

A ces problèmes s'ajoutent des freins politiques, liés à l'instabilité cyclique des relations entre Madrid et Rabat et aux potentielles réticences européennes pouvant craindre un appel d'air migratoire - à tort, selon les promoteurs du projet.

De quoi rendre peu probable son lancement à court ou moyen terme. "Je pense qu'il finira par voir le jour, mais pas demain la veille", juge Claudio Olalla.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.