«Inadmissible» que Hanouna appelle à privatiser l'audiovisuel public, selon la ministre

La ministre française de la Culture, Rima Abdul-Malak, part après avoir participé à la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris, le 8 février 2023. (Photo de Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)
La ministre française de la Culture, Rima Abdul-Malak, part après avoir participé à la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris, le 8 février 2023. (Photo de Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)
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Publié le Jeudi 09 février 2023

«Inadmissible» que Hanouna appelle à privatiser l'audiovisuel public, selon la ministre

  • «Privatisez-moi ça. Non mais sans rigoler: quatre milliards d'euros qu'on donne de notre poche», avait affirmé l'animateur dans son émission sur C8 le 16 janvier, en référence aux 3,8 milliards d'euros de budget annuel de l'audiovisuel public
  • Interrogée jeudi sur cette attaque, Mme Abdul Malak a répondu qu'elle la trouvait «inadmissible»

PARIS: La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a jugé "inadmissible" que l'animateur de télévision Cyril Hanouna appelle à privatiser l'audiovisuel public, jeudi sur la radio publique France Inter.

"Privatisez-moi ça. Non mais sans rigoler: quatre milliards d'euros qu'on donne de notre poche", avait affirmé l'animateur dans son émission sur C8 le 16 janvier, en référence aux 3,8 milliards d'euros de budget annuel de l'audiovisuel public.

Interrogée jeudi sur cette attaque, Mme Abdul Malak a répondu qu'elle la trouvait "inadmissible". "Mais justement, il est en train de relayer cette proposition que Marine Le Pen avait mise dans son programme, de privatisation de l'audiovisuel public", a poursuivi la ministre.

"Si nous n'avions pas cet audiovisuel public aujourd'hui, aurions-nous autant de programmes éducatifs, aurions-nous autant de documentaires, aurions-nous autant de création française sur les chaînes du service public?", a-t-elle lancé.

La diatribe de M. Hanouna avait suivi des déclarations de Mme Abdul Malak, rappelant que le régulateur de la télévision, l'Arcom, pouvait supprimer la fréquence mise à leur disposition si elles ne respectent pas leurs obligations.

Elle l'a rappelé jeudi matin. "Je suis dans mon rôle quand je rappelle le cadre existant", a-t- elle souligné.

"Il y a des obligations à respecter. Il y a déjà eu une vingtaine d'interventions de l'Arcom, depuis 2019, pour C8 et CNews. Au bout de combien d'interventions l'Arcom pourra-t-elle dire à quel degré les obligations ne sont pas respectées? C'est le rôle de l'Arcom", a ajouté la ministre.

L'Arcom examine encore une séquence qui avait choqué, où Cyril Hanouna avait insulté le député LFI Louis Boyard dans une émission en novembre.

Les altercations et incidents lors des émissions de Cyril Hanouna, qui attirent de fortes audiences, ont déjà valu à sa chaîne de nombreux avertissements et sanctions, dont la plus lourde jamais prononcée, une amende de 3 millions d'euros pour un canular jugé homophobe en mai 2017.

C8 et CNews appartiennent au groupe Canal+, détenu par le milliardaire Vincent Bolloré, à laquelle Mme Abdul Malak s'en est également prise.

Elle a cité des affaires où M. Bolloré a été accusé de restreindre la liberté de création ou de vouloir orienter la ligne éditoriale des médias qu'il détient.

"On a eu un certain nombre d'exemples, dans les derniers mois, les dernières années, qu'il s'agisse de Canal+ (...) de Paris Match (...) qu'il s'agisse d'Europe 1, qu'il s'agisse de l'édition. Il y a un certain nombre d'alertes, sur la liberté de création, sur la liberté d'expression", a-t-elle expliqué.


Meurtre aux fêtes de Bayonne: six hommes mis en examen pour homicide volontaire

Des policiers se rassemblent avant un rassemblement de protestation à Bayonne, dans le sud-ouest de la France, le 25 août 2019 (Photo de Bertrand GUAY, AFP).
Des policiers se rassemblent avant un rassemblement de protestation à Bayonne, dans le sud-ouest de la France, le 25 août 2019 (Photo de Bertrand GUAY, AFP).
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  • La femme de 33 ans, mise en examen pour non-dénonciation de crime, a aussi été placée sous contrôle judiciaire
  • Les faits s'étaient déroulés le 26 juillet, durant le premier soir des fêtes de Bayonne, l'un des plus grands rassemblements populaires d'Europe

BAYONNE: Six hommes ont été mis en examen pour homicide volontaire et non-dénonciation d'un crime à la suite du meurtre d'un quadragénaire lors des fêtes de Bayonne, fin juillet, a annoncé samedi le parquet de Bayonne.

Ces six hommes, âgés de 21 à 27 ans et "déjà connus" de la justice pour certains, et une femme de 33 ans avaient été arrêtés mardi "sur différents points de résidence" des départements de l'Essonne et de Loire-Atlantique, selon le parquet.

Transférés à Bayonne où ils ont été présentés à un juge d'instruction vendredi, cinq des mis en examen ont été placés en détention provisoire et un autre se trouve désormais sous contrôle judiciaire, sur décision du juge des libertés et de la détention.

L'information judiciaire, qui se poursuit, "devra s'attacher à préciser le degré d'implication de chacun" et "l'articulation des faits ayant conduit à leur issue dramatique", a précisé le procureur de la République à Bayonne Jérôme Bourrier.

La femme de 33 ans, mise en examen pour non-dénonciation de crime, a aussi été placée sous contrôle judiciaire.

Les faits s'étaient déroulés le 26 juillet, durant le premier soir des fêtes de Bayonne, l'un des plus grands rassemblements populaires d'Europe qui a enregistré cette année une fréquentation record avec environ 1,3 million de festivaliers.

Trois jeunes hommes avaient roué de coups Patrice Lanies, 46 ans, qui leur avait fait une remarque après les avoir surpris en train d'uriner devant sa porte.

La victime a succombé à un traumatisme craniocérébral après avoir été maintenue en coma artificiel pendant neuf jours.

Les enquêteurs avaient diffusé un portrait-robot de l'un des agresseurs, décrits comme des individus de 20 à 25 ans, de corpulence athlétique, ayant le torse nu au moment de l'agression.

Le 23 août, un homme de 23 ans avait été arrêté à Tarbes avant d'être "mis hors de cause", selon le parquet, et libéré le lendemain.


Une semaine après sa disparition, Lina toujours introuvable

Des gendarmes français participent aux recherches pour retrouver Lina, une jeune fille de 15 ans disparue cinq jours auparavant dans le secteur du village de Saint-Blaise-la-Roche, dans l'est de la France, le 28 septembre 2023. (Photo Frederick Florin AFP)
Des gendarmes français participent aux recherches pour retrouver Lina, une jeune fille de 15 ans disparue cinq jours auparavant dans le secteur du village de Saint-Blaise-la-Roche, dans l'est de la France, le 28 septembre 2023. (Photo Frederick Florin AFP)
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  • Lina s'est volatilisée samedi dernier en fin de matinée
  • Deux témoins disent l'avoir vue marcher le long de la départementale vers 11H15

STRASBOURG: Un secteur passé au peigne fin, des plans d'eau sondés, des véhicules inspectés, des auditions, et pourtant toujours rien: une semaine après sa disparition dans le Bas-Rhin, Lina, 15 ans, reste introuvable.

Samedi matin, sur la base d'un "renseignement", les gendarmes ont procédé "à des actes de police technique et scientifique sur le bas-côté" d'une route départementale, près du lieu de la disparition de Lina, a indiqué dans un communiqué la procureure de la République de Saverne, Aline Clérot.

"Des ossements ont été découverts" mais ils ont été "formellement" identifiés par un légiste de l'institut médico-légal de Strasbourg "comme de nature animale", a-t-elle ajouté.

Lycéenne sans histoire scolarisée en CAP "aide à la personne", domiciliée dans la commune de Plaine, à une soixantaine de km au sud-ouest de Strasbourg, où elle vit avec sa mère, Lina s'est volatilisée samedi dernier en fin de matinée.

Gendarmerie «mobilisée»

Elle se rendait à pied à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à quelques kilomètres de chez elle, un trajet qu'elle avait l'habitude de faire, pour prendre le train et rejoindre son petit ami à Strasbourg.

Deux témoins disent l'avoir vue marcher le long de la départementale vers 11H15. Quelques minutes plus tard, son portable a cessé de borner.

Depuis, plus rien, malgré l'avis de recherche lancé dès le lendemain et les intenses fouilles et investigations déployées depuis : battues citoyennes, plans d'eau sondés par des plongeurs de la gendarmerie, auditions de témoins se sont succédé toute la semaine, en vain.

Vendredi, une "opération coordonnée d'envergure" en "plusieurs points de la zone potentielle de disparition" a permis de mener "des actes de police technique et scientifique sur plusieurs véhicules ciblés par l'enquête", avait indiqué dans un précédent communiqué Mme Clérot.

"Ces actes d'investigations se poursuivront dans les heures qui viennent", avait ajouté la magistrate, sans préciser si ces fouilles avaient permis la découverte d'indices.

La gendarmerie "est particulièrement mobilisée pour retrouver la jeune fille", a assuré samedi sur X (ex-Twitter) la porte-parole du ministère de l'Intérieur, Camille Chaize.

Entre six et dix véhicules, selon le quotidien régional Les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA) et Le Parisien, ont été fouillées vendredi. Des fouilles visant notamment "des propriétaires de Renault Clio de couleur sombre", selon le journal alsacien.

Des maisons, une supérette ainsi que la déchèterie de Saint-Blaise-la-Roche ont aussi été inspectées, selon les DNA.

Relayé samedi par Le Parisien, le témoignage d'une adolescente de 15 ans et de son père, également domiciliés à Plaine, pourrait étayer le scénario, pour l'heure non confirmé, d'un véhicule dans lequel Lina aurait pu, volontairement ou non, monter.

Les deux témoins évoquent ainsi la présence le lundi soir avant la disparition d'un homme conduisant une "voiture grise" : selon le père, il aurait klaxonné sa fille qui l'a aussitôt appelé "en panique".

Le jeudi suivant, "vers 06H00 du matin", la même voiture se serait arrêtée à hauteur de l'adolescente et le conducteur aurait "commencé à sortir du véhicule", la poussant à fuir, ont-ils encore indiqué au Parisien.

«Espoir»

Selon le père, sa fille a été auditionnée par les gendarmes.

Outre un grand élan de solidarité -- les battues citoyennes ont réuni plusieurs centaines de personnes --, la disparition de Lina a aussi suscité des rumeurs sur les réseaux sociaux visant notamment Tao, son petit ami de 19 ans, comparé par certains à Jonathann Daval, condamné en 2020 à 25 ans de réclusion pour le meurtre de sa femme Alexia après avoir publiquement pleuré sa disparition.

Fanny, la mère de Lina, a pris cette semaine la défense du jeune homme sur TF1 : "ce n'est plus possible, je ne peux pas laisser faire. Tao souffre", a-t-elle lancé, visiblement très éprouvée.

"Toutes les méchancetés, on n'en veut pas", a-t-elle de nouveau déclaré samedi aux DNA. "J'ai de l'espoir, je ne lâche rien !", a ajouté cette infirmière, séparée du père de sa fille.


Bakou n'a consenti à une mission de l'ONU qu'après l'exode des Arméniens, déplore Paris

Les réfugiés arméniens attendent sur une place du centre-ville de Goris le 29 septembre 2023 avant d'être évacués vers diverses villes arméniennes (Photo d'ALAIN JOCARD / AFP).
Les réfugiés arméniens attendent sur une place du centre-ville de Goris le 29 septembre 2023 avant d'être évacués vers diverses villes arméniennes (Photo d'ALAIN JOCARD / AFP).
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  • La république séparatiste du Nagorny Karabakh était samedi presque entièrement désertée par ses habitants après la victoire éclair de Bakou
  • Le Quai d'Orsay a souligné samedi que la France réaffirmait «son engagement en soutien de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Arménie où ces populations ont trouvé refuge»

PARIS: La France a déploré samedi que l'Azerbaïdjan n'ait consenti à une mission des Nations Unies au Nagorny Karabakh qu'après l'exode de plus de 100 000 Arméniens.

Le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric avait indiqué vendredi que le gouvernement d'Azerbaïdjan et l'Organisation s'étaient mis d'accord sur l'envoi, ce week-end, d'une mission pour évaluer principalement les besoins humanitaires, une première "depuis environ 30 ans".

"La France prend note de l'annonce par les Nations Unies de l'envoi d'une mission d'évaluation humanitaire au Haut-Karabakh", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères interrogé par l'AFP.

"Elle constate que l'Azerbaïdjan n'a consenti à autoriser cet accès limité, qu'après que 100 000 Arméniens du Haut-Karabakh ont été contraints de fuir en Arménie, sous le regard complice de la Russie", a-t-il ajouté.

La république séparatiste du Nagorny Karabakh était samedi presque entièrement désertée par ses habitants après la victoire éclair de Bakou, avec plus de 100 000 réfugiés ayant fui en Arménie par crainte de représailles de l'Azerbaïdjan.

L'enclave a décrété jeudi la dissolution spectaculaire "de toutes les institutions gouvernementales (...) au 1er janvier 2024", une annonce historique signant la fin de l'existence de "la République du Nagorny Karabakh" autoproclamée il y a plus de trois décennies.

Le Quai d'Orsay a souligné samedi que la France réaffirmait "son engagement en soutien de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Arménie où ces populations ont trouvé refuge".

Cette semaine, Paris avait annoncé une aide supplémentaire portant à 12,5 millions d'euros le soutien apportés aux réfugiés et déplacés en Arménie et au Haut-Karabakh depuis le début de l'année.