Retraites: les syndicats se préparent à un long bras de fer, 4e round samedi

Des manifestants se tiennent sur les rails avec une banderole indiquant "64 ans, c'est non" lors d'une action appelée par le syndicat français Confédération générale du travail (CGT) pour protester contre une refonte profondément impopulaire des retraites à Donges, dans l'ouest de la France, le 8 février 2023. (AFP)
Des manifestants se tiennent sur les rails avec une banderole indiquant "64 ans, c'est non" lors d'une action appelée par le syndicat français Confédération générale du travail (CGT) pour protester contre une refonte profondément impopulaire des retraites à Donges, dans l'ouest de la France, le 8 février 2023. (AFP)
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Publié le Jeudi 09 février 2023

Retraites: les syndicats se préparent à un long bras de fer, 4e round samedi

  • C'est la première fois, depuis le début du mouvement contre le report de l'âge légal de départ à 64 ans, que les syndicats organisent une manifestation le week-end
  • L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) a d'ores et déjà annoncé une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 16 février

PARIS: Les syndicats appellent de nouveau les salariés à se mobiliser samedi contre la réforme des retraites, avant deux nouvelles dates jeudi 16 février et mardi 7 mars, souhaitant installer dans la durée le mouvement de contestation, et pour certains aller vers des grèves reconductibles.

C'est la première fois, depuis le début du mouvement contre le report de l'âge légal de départ à 64 ans, que les syndicats organisent une manifestation le week-end, soucieux de permettre à tous de manifester.

"Samedi j'espère que ce sera très populaire, très familial, des gens de tous horizons", a confié mercredi à l'AFP le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. "Il faut que ce soit très, très fort" en terme de mobilisation, a-t-il espéré.

Les autorités prévoient un peu plus de 200 actions, rassemblant hors Paris 500 à 700.000 personnes.

La troisième journée d'action, mardi, a un peu moins mobilisé que les précédentes, 757.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur, "près de deux millions" selon les organisateurs (contre 1,27 million à "plus de 2,5 millions" le 31). Mais deux rendez-vous étaient annoncés cette semaine, et les vacances ont commencé dans la zone A, ont souligné les syndicats pour expliquer ce recul.

L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) a d'ores et déjà annoncé une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 16 février.

Elle présentera samedi lors d'une conférence de presse à la Bourse du travail à Paris son plan de bataille pour la suite, avec notamment une journée de mobilisation le 7 mars, au sortir des vacances scolaires, et une "initiative particulière le 8, en lien avec la journée internationale des droits des femmes", selon Yvan Ricordeau, secrétaire national CFDT.

«Monter d'un cran»

La question de la grève reconductible commence aussi à se poser de manière plus pressante pour certains syndicats, alors que le gouvernement ne bouge pas d'un iota sur la mesure cardinale de la réforme, le recul de l'âge légal, malgré des manifestations d'une ampleur depuis longtemps inédite.

"Si le gouvernement persiste à ne pas écouter, forcément il faudra monter d'un cran", avec des "grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives, et reconductibles", a affirmé mardi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Solidaires joue les mouches du coche, envisageant de "porter la grève reconductible à partir du 8 mars", dans une note interne transmise à l'AFP. "Il sera peu probable de gagner seulement par de grandes manifestations, aussi massives soient-elles (voir 2010)", explique le syndicat, en référence à la bataille perdue contre le recul de l'âge de la retraite de 60 à 62 ans.

Le 8 mars, "c'est une date qui prend encore plus d'importance cette année" car "tout le monde sait que cette réforme touche plus particulièrement les femmes", relève M. Martinez.

Mais il n'y aura pas d'appel de l'intersyndicale à la grève reconductible à partir du 8, selon M. Ricordeau, ce mot d'ordre correspondant à "deux trois champs professionnels" alors que l'enjeu est d'être "plus forts et plus puissants dans tous les champs professionnels".

Sous couvert d'anonymat, un responsable syndical réformiste note que "Philippe Martinez gère ses troupes": obligé de composer avec des fédérations qui montrent leurs muscles à l'approche du 53e Congrès de la CGT (27 au 31 mars), il se doit d'afficher une certaine radicalité.

Et cette source n'est pas non plus convaincue qu'un appel à la grève reconductible serait massivement suivi, notamment dans les transports. "Dans ces secteurs là, les militants sont convaincus; les salariés, est-ce qu'ils sont prêts à faire la grève par procuration, à être l'avant-garde éclairée de la classe ouvrière ? C’est moins certain", analyse-t-elle.

Eric Sellini, coordinateur national CGT chez TotalEnergies, se montre prudent pour les raffineurs: "On ne veut pas se louper, on sait qu'on n'aura pas deux essais", affirme-t-il à l'AFP.

Après une pause à l'Assemblée jeudi, liée à la niche parlementaire PS, les travaux des députés sur la réforme reprendront vendredi. En déplacement dans le Nord, la Première ministre Elisabeth Borne a de nouveau défendu une mesure destinée à "assurer l'avenir du système de retraites par répartition".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.