L'amour n'a pas de prix... mais en France l'inflation pèse sur le budget «  rencontres »

Des artistes posent devant le mur "Je t'aime" près du Sacré-Cœur dans le quartier de Montmartre à Paris le 14 février 2019, le jour de la Saint-Valentin. (AFP).
Des artistes posent devant le mur "Je t'aime" près du Sacré-Cœur dans le quartier de Montmartre à Paris le 14 février 2019, le jour de la Saint-Valentin. (AFP).
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Publié le Vendredi 10 février 2023

L'amour n'a pas de prix... mais en France l'inflation pèse sur le budget «  rencontres »

  • A Paris, c'est au milieu des poissons de l'Aquarium tropical de la ville, que Valentin, 26 ans, et Victoria, 23 ans, ont décidé de se retrouver un vendredi après-midi
  • Romain, célibataire de 30 ans, qui réside à Paris, confie avoir "plusieurs fois fini à découvert", en raison de ses rendez-vous

PARIS: "Quand on aime, on ne compte pas", dit l'adage. Mais face à l'augmentation des prix, célibataires en quête de partenaire(s) et jeunes couples français se retrouvent malgré tout à devoir compter leur argent.

Plus d'un célibataire sur trois (37%) admet avoir moins de budget pour les rendez-vous qu'il y a six mois, affirme le site de rencontres Meetic.

Selon ce dernier, les célibataires opteraient "désormais" pour des rencontres dans des "lieux abordables voire totalement gratuits".

"J’ai trouvé des astuces pour que cela chiffre un petit peu moins, comme des +dates+ (rendez-vous, NDLR) au McDonald's, même si c’est moins romantique", ironise Léa, 22 ans, étudiante boursière à Bordeaux (sud-ouest) inscrite depuis un an sur le site Tinder, et qui n'a pas souhaité donner son nom.

A Paris, c'est au milieu des poissons de l'Aquarium tropical de la ville, que Valentin, 26 ans, et Victoria, 23 ans, ont décidé de se retrouver un vendredi après-midi, pour leur second rendez-vous.

L'entrée de l'aquarium, popularisé par le réseau social TikTok, est gratuite pour les mineurs et les adultes de moins de 26 ans. "Parfait pour vos dates !!", peut-on lire en description de l'une des vidéos sur la plateforme.

"Si j'avais eu à payer, je l'aurais fait, mais dans la mesure du raisonnable", explique Victoria, encore étudiante.

A découvert 

Un peu plus loin, Baptiste, 23 ans, et Elsa, 22 ans, se dirigent vers le bassin des crocodiles. Leur idylle est née il y a un mois.

"On avait envie de passer un petit après-midi tranquille et de garder des sous pour la Saint-Valentin", la fête des amoureux le 14 février prochain, confie le couple.

Romain, célibataire de 30 ans, qui réside à Paris, confie avoir "plusieurs fois fini à découvert", en raison de ses rendez-vous.

A l'automne, un dîner au restaurant avec une jeune femme qu'il rencontrait pour la première fois lui a coûté quelques centaines d'euros. "Je ne voulais pour autant pas annuler mon rendez-vous avec une autre fille quelques jours plus tard, donc je lui ai proposé une balade vers la butte Montmartre", haut-lieu touristique et romantique de la capitale, raconte ce jeune trentenaire barbu.

Deux études, menées par les sites de rencontres Happn et Meetic en septembre et en décembre dernier, avancent que la dépense moyenne allouée à un rendez-vous amoureux oscille entre 20 et 40 euros par personne.

Et, à l'approche de la Saint-Valentin, les amoureux risquent eux aussi de ressentir "pleinement l'impact de l'inflation", notamment sur les dépenses liées aux cadeaux, estime Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’analyse de marchés pour la plateforme financière eToro.

Cadeaux maison 

En effet, "le prix des produits de base pour les cadeaux les plus courants de la Saint-Valentin a augmenté de 23% au cours des deux dernières années, soit plus que l'inflation globale des prix à la consommation au sein de l'UE (16,2%)", détaille un communiqué d'eToro diffusé jeudi.

Selon ses analyses, "un bijou en argent sera le cadeau le plus avantageux que les Français pourront choisir, le prix de l'argent n'ayant augmenté que de 3% depuis 2021". Les bijoux en or (+13% sur deux ans) ou les boîtes de chocolats, dont "les produits de base comme le cacao et le sucre ont augmenté de 29% en moyenne", constitueraient des cadeaux moins attractifs.

"Nous ne pouvons pas dire que l'amour ne coûte rien", ironise M. Fraysse-Soulier.

Mais si la Saint-Valentin reste une "fête commerciale", la professeure en marketing et sociologie de la consommation à Kedge Business School Nacima Ourahmoune indique qu'un comportement "alternatif" émerge et se développe.

Face aux personnes qui ne vont pas renier leur consommation à l'occasion de ce rituel amoureux, "il y en a aussi d'autres qui vont se mettre à faire les choses par eux-mêmes, en offrant par exemple des cadeaux plus symboliques, plus durables, ou en cuisinant à la maison", explique l'enseignante.

De quoi pouvoir faire quelques économies.

Et les plus désargentés pourront toujours s'inspirer de la célèbre chanson de Georges Brassens, qui, en 1953 déjà, célébrait "les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics".


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.

 

 


Russie: la Banque centrale maintient son taux directeur à 16% sur fond d'inflation élevée

Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
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  • Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%
  • Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux

MOSCOU: La Banque centrale russe (BCR) a annoncé vendredi maintenir une nouvelle fois son taux directeur à 16% pour tenter de limiter l'inflation, tirée notamment par l'explosion du budget fédéral, le président Vladimir Poutine ayant appelé la veille à rester "prudent".

Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%, dans le but d'enrayer l'inflation qui plombe le pouvoir d'achat des Russes.

La Banque centrale russe a donc estimé qu'il était encore prématuré de l'abaisser, la hausse des prix ayant officiellement atteint 7,8% au 22 avril, bien au-delà de la cible des 4% des autorités.

"Les pressions inflationnistes actuelles s'atténuent progressivement, mais restent élevées", a dit noter la BCR dans un communiqué.

"En raison de la demande intérieure toujours élevée, qui dépasse (...) l'offre, l'inflation reviendra vers l'objectif un peu plus lentement que ce qu'avait prévu la BCR en février", a-t-elle souligné.

La baisse de l'inflation étant "trop lente" aux yeux de la cheffe de l'institution monétaire Elvira Nabioullina, "nous n'excluons pas de maintenir le taux directeur actuel jusqu'à la fin de l'année", a-t-elle prévenu en conférence de presse.

Or, de nombreux entrepreneurs se sont plaints ces dernières semaines du coût important des investissements en conséquence des taux élevés.

Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux.

"La menace de l'inflation (...) pèse toujours sur nous", avait-il mis en garde, au moment où l'explosion des dépenses fédérales, tirées par les commandes militaires pour le front, a accéléré la spirale inflationniste.

Face aux représentants des entreprises, le président russe a notamment cité l'exemple de la Turquie qui, malgré un taux directeur actuellement à 50%, n'arrive pas à endiguer l'envolée des prix.

"Si nous allons dans l'autre sens (en baissant le taux directeur, NDLR), nous risquons de nous retrouver dans une situation semblable à celle de certains pays voisins, où l'inflation est à deux chiffres (...) Ceux-ci ont franchi une sorte de seuil et ne peuvent plus y faire face", a mis en garde M. Poutine.

Les perspectives pour l'économie russe sont toutefois meilleures depuis désormais plusieurs mois, ce que le FMI a confirmé mi-avril, l'institution tablant désormais sur une croissance dans le pays de 3,2% en 2024.

La flambée des prix reste l'une des principales préoccupations de la population russe, dont le pouvoir d'achat est plombé par l'effet des nombreuses sanctions occidentales et en raison de l'affaiblissement du rouble par rapport au dollar et à l'euro.