Deux Israéliens, dont un enfant, tués dans un attentat à Jérusalem

L'équipe médico-légale de la police israélienne travaille sur le site d'une attaque à la voiture bélier à un arrêt de bus à Ramot, une colonie juive de Jérusalem-Est, le 10 février 2023 (AP).
L'équipe médico-légale de la police israélienne travaille sur le site d'une attaque à la voiture bélier à un arrêt de bus à Ramot, une colonie juive de Jérusalem-Est, le 10 février 2023 (AP).
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Publié le Vendredi 10 février 2023

Deux Israéliens, dont un enfant, tués dans un attentat à Jérusalem

  • L'attaque, qualifiée de «terroriste» par la police israélienne, a eu lieu à Ramot, quartier de colonisation juive
  • L'attentat, dont l'auteur a été tué, a eu lieu sur fond de craintes d'un déchaînement de violence incontrôlable alors que le conflit israélo-palestinien connaît une nette escalade

JERUSALEM-EST: Deux Israéliens, dont un enfant de six ans, ont été tués vendredi lors d'un attentat à la voiture bélier contre un arrêt de bus à Jérusalem-Est, au premier jour du week-end en Israël.

L'attaque, qualifiée de "terroriste" par la police israélienne, a eu lieu à Ramot, quartier de colonisation juive où vivent de nombreux ultra-orthodoxes dans la partie orientale, palestinienne et annexée par Israël, de la Ville sainte.

L'attentat, dont l'auteur a été tué, a eu lieu sur fond de craintes d'un déchaînement de violence incontrôlable alors que le conflit israélo-palestinien connaît une nette escalade depuis le début de l'année.

Il intervient deux semaines après un autre attentat ayant coûté la vie à six Israéliens et une Ukrainienne dans un autre quartier de colonisation juive de Jérusalem-Est.

Ces deux attaques testent les promesses du gouvernement, mis en place fin décembre et un des plus à droite de l'histoire d'Israël, qui s'était engagé à prendre des mesures efficaces pour assurer la sécurité des Israéliens, qu'ils vivent en Israël ou en Territoire palestinien occupé.

Selon un porte-parole de la police, vers 13H30 (11H30 GMT) le chauffeur de la voiture bélier, un habitant d'Issawiye, quartier palestinien de Jérusalem-Est, âgé de 31 ans, a percuté "à grande vitesse (...) des innocents qui attendaient à l'arrêt de bus".

Selon les secours, un enfant de 6 ans a été tué sur le coup.

Alter Shlomo Lederman, étudiant dans une yeshiva (école talmudique) âgé de 20 ans, a succombé à ses blessures peu après son transfert à l'hôpital Shaare Tzedek, où les médecins "se battent pour maintenir en vie" un enfant de 8 ans grièvement blessé, selon un porte-parole de l'hôpital.

Quatre autres personnes ont été blessées, dont deux grièvement.

«Crise sécuritaire»

Les funérailles de l'enfant de 6 ans ont eu lieu vendredi en fin d'après-midi à Jérusalem, conformément à la loi religieuse juive qui exige que les morts soient enterrés le plus vite possible et interdit les enterrements pendant le shabbat (le repos hebdomadaire juif).

Selon un porte-parole de la police, le chauffeur a été abattu par des policiers arrivés rapidement sur les lieux.

Le Jihad islamique, groupe armé palestinien, l'a identifié comme Hussein Khaled Qaraqa, et a qualifié l'attentat d'"héroïque" et de "réponse naturelle et légitime aux crimes de l'occupation" israélienne.

"De tels attentats et leur glorification alimentent un cycle sans fin d'effusion de sang, et doivent être condamnés par tous", a jugé sur Twitter Tor Wennesland, médiateur de l'ONU pour le Proche-Orient.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a également condamné l'attentat, estimant dans un communiqué que "cibler de façon délibérée des civils innocents est à la fois répugnant et choquant".

"Je continuerai à rejeter et à condamner tout attaque contre des civils et des innocents, en particulier lorsqu'il s'agit d'enfants", a écrit sur Twitter le chef de file du parti arabe israélien Raam (islamiste modéré), Mansour Abbas.

Figure de l'extrême-droite, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s'est rendu sur place peu après l'attentat, ont constaté des journalistes de l'AFP. Il a été pris à partie par une foule en colère qui lui a reproché de trahir sa promesse électorale de garantir la sécurité.

D'autres criaient "Peine de mort pour les terroristes!" en référence à une des promesses de M. Ben Gvir. Une partie de l'extrême droite et de la droite israélienne défend cette position sans avoir réussi à faire voter une loi sur le sujet.

«Peur de sortir»

D'autres passants ont crié au ministre "Les pires attentats se sont produits sous ta direction", dans une critique implicite de sa politique, jugée incendiaire par ses détracteurs.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué qu'il avait "décidé de prendre des mesures immédiates pour poser des scellés sur la maison du terroriste et la détruire."

"Je suis en état de choc, j'ai peur de sortir de chez moi", a déclaré à l'AFP Efrat, 16 ans, une habitante de Ramot. "Je regarde sans arrêt autour de moi, chaque personne me semble suspecte."

L'attentat a eu lieu à quelques heures du début du shabbat alors que "tant de personnes attendaient à un arrêt de bus pour voyager (...) pendant le week-end", a déclaré Eli Beer, président de United Hatzalah, une organisation de secouristes bénévoles.

"Un grand nombre de ces gens (...) viennent de milieux sociaux très défavorisés et ils prennent le bus avec toute leur famille", a-t-il ajouté.

"C'est fou ce qui arrive aux enfants (...) seulement ici c'est devenu normal", a dit Nehurai Dery, un habitant de Rehovot, près de Tel-Aviv, de passage à Ramot. "Le gouvernement doit trouver une solution", a-t-il poursuivi.

Le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à au moins 43 Palestiniens (parmi lesquels des combattants et des civils, dont des mineurs), huit civils israéliens (dont deux mineurs) et une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com