Turquie: à Antakya, enterrements hâtifs dans un champ de coton

Des sauveteurs emmènent sur civière Ece Koseoglu, 25 ans, après qu'il ait été extrait des décombres d'un bâtiment effondré à la suite des deux tremblements de terre massifs qui ont touché la Turquie et la Syrie en début de semaine, à Antakiya, dans la province de Hatay, dans le sud de la Turquie, le 10 février 2023. (AFP).
Des sauveteurs emmènent sur civière Ece Koseoglu, 25 ans, après qu'il ait été extrait des décombres d'un bâtiment effondré à la suite des deux tremblements de terre massifs qui ont touché la Turquie et la Syrie en début de semaine, à Antakiya, dans la province de Hatay, dans le sud de la Turquie, le 10 février 2023. (AFP).
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Publié le Samedi 11 février 2023

Turquie: à Antakya, enterrements hâtifs dans un champ de coton

  • Cinq pelleteuses retournent la terre du vaste champ pour y creuser des tombes à la hâte, destinées à accueillir les inombrables victimes du séisme qui a dévasté la province d'Hatay
  • Un millier de personnes vont être enterrées ici, dont 600 vendredi

ANTAKYA : A deux kilomètres au nord d'Antakya, grande ville du sud de la Turquie, la route sature soudain, barrée par les fourgons funéraires à l'arrêt. En contrebas, un champ de coton est devenu un cimetière.

Cinq pelleteuses retournent la terre du vaste champ pour y creuser des tombes à la hâte, destinées à accueillir les inombrables victimes du séisme qui a dévasté la province d'Hatay.

Un millier de personnes vont être enterrées ici, dont 600 vendredi. Le tremblement de terre survenu lundi a coûté la vie à plus de 5 000 personnes dans la province d'Hatay -- celle d'Antakya -- et à près de 23 000 au total en Turquie et dans la Syrie voisine, selon les derniers bilans.

Un utilitaire blanc entre dans le champ. Dans sa remorque, quatre corps dans des sacs mortuaires noirs. Six hommes les soulèvent, avancent puis les font glisser au fond des tombes fraîchement creusées.

Un homme les implore, en larmes: "une minute, une minute", répète-t-il, prononçant plusieurs fois le prénom "Emine".

Trois minutes plus tard, les quatre corps sont déjà recouverts de terre, avec en guise de pierres tombales de petits rectangles de béton tagués à la bombe des numéros 94, 95, 96 et 97.

De nouveaux corps arrivent aussitôt.

«C'est terrible»

Sur le parking voisin, les camions transportant les dépouilles peinent à se garer.

Les noms des villes peints sur les carrosseries disent l'ampleur de la catastrophe: les fourgons sont venus d'Antalya (sud), de Bursa (nord-ouest) ou encore de Kars (nord-est), à 14 heures de route, pour transporter les morts de la province d'Hatay.

Par endroit, l'odeur de mort prend à la gorge. Une bénévole, long manteau noir et chasuble bleu, distribue des gants et des masques chirurgicaux.

Derrière des tables pliables, une quinzaine de personnes, masque FFP2 sur le visage, attendent de faire signer des certificats de décès aux proches des victimes identifiées. Presque personne ne vient les trouver.

Un imam venu d'Usak, à 900 km de là, est assis plus loin à même le sol.

"400 imams de toute la Turquie ont été envoyés à Hatay pour prononcer les prières funéraires. C'est terrible", lâche Yusuf Özcan entre deux bouffées de cigarette.

La fatigue se lit sur le visage du religieux, en jeans et gilet bleus. Il ne sait plus combien de prières il a récitées depuis le matin. "Beaucoup", dit-il simplement.

A 200 mètres de là, de l'autre côté de la voie rapide qui surplombe le cimetière improvisé, la famille Deniz assiste à l'incessant ballet des fourgons funéraires et des tractopelles.

Leur maison, derrière eux, n'est plus habitable, alors ils campent dans une tente blanche posée à dix mètres de la route.

"Le gouverneur et des officiels sont venus il y a deux jours pour réquisitionner le terrain d'en face. Nous pensions qu'ils allaient y mettre des tentes pour les rescapés", raconte Kemal Deniz, mécanicien.

Dans ce champ poussaient jusqu'ici du coton et du blé, explique l'homme, âgé de 35 ans.

"Désormais nous allons nous réveiller tous les matins face à cela. C'est dur, mais il n'y a pas d'autre choix".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.