Le trésor pharaonique de Saqqarah renferme toujours des secrets à découvrir

L’égyptologue Zahi Hawass explique les complexités de la manipulation des poses de statues à la nécropole égyptienne de Saqqarah, au sud du Caire, le 17 janvier 2021 (Photo fournie)
L’égyptologue Zahi Hawass explique les complexités de la manipulation des poses de statues à la nécropole égyptienne de Saqqarah, au sud du Caire, le 17 janvier 2021 (Photo fournie)
L’égyptologue Zahi Hawass, à droite, avec des membres de son équipe (Photo fournie)
L’égyptologue Zahi Hawass, à droite, avec des membres de son équipe (Photo fournie)
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Publié le Samedi 11 février 2023

Le trésor pharaonique de Saqqarah renferme toujours des secrets à découvrir

  • Des archéologues travaillant à la nécropole ont récemment découvert la plus ancienne momie complète embaumée d’or
  • Des travaux de fouilles ont mis à jour des tombes datant de l’Ancien Empire, indiquant l’existence d’un immense cimetière

LE CAIRE : Plus de cent ans après la découverte de la tombe de Toutankhamon, les archéologues travaillant sur les sites antiques d’Egypte font encore des découvertes étonnantes, dévoilant notamment en janvier une momie embaumée d’or.

Le Dr. Zahi Hawass, le célèbre archéologue égyptien et ancien ministre du Tourisme et des Antiquités d'Egypte a récemment annoncé un certain nombre de nouvelles découvertes importantes à la nécropole de Saqqarah, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO situé au sud de la capitale égyptienne.

«L’une des découvertes majeures que nous avons faites ici est le sarcophage scellé retrouvé au fond d’un puits de 10 mètres de profondeur et pesant 3 à 4 tonnes» a déclaré Hawass.

«Une momie en bon état datant de l’Ancien Empire  est vraiment une belle découverte. Nous avons la momie d’un roi datant de l’Ancien Empire  exposée à l’intérieur du musée Imhotep à Saqqarah ainsi que d’autres momies de la même époque qui sont toutes malheureusement en mauvais état.»

La momie la plus vieille (Photo fournie)
La momie la plus vieille (Photo fournie)

De nombreux vaisseaux et artefacts en pierre et en plâtre ont été trouvés autour du sarcophage qui était complètement scellé avec du mortier, tout comme l’avaient laissé les égyptiens il y a 4,300 ans. Le nom «Hekashepes» y était inscrit.

«Normalement, la plupart de nos découvertes archéologiques sont volées ou incomplètes. Or, cette fois, elle est complète. Le puits est complètement fermé» a déclaré Ali Abu Dasheesh, un archéologue égyptien  membre de l’équipe de fouilles, à Arab News.

«En outre, la feuille d’or recouvrant la momie indique que les rois de cette époque étaient riches.»

La momie la plus vieille (Photo fournie)
La momie la plus vieille (Photo fournie)

Alors que certains médias ont décrit la momie comme la plus ancienne que l’Egypte ait connue, cette affirmation a été réfutée. Hawass a depuis précisé à Live Science qu’il s’agit de «la plus ancienne momie complète recouverte d’or.»

Cela ne compromet en rien la découverte. En plus des couches d’or qui l’entourent, la momie avait un bandeau sur la tête et un bracelet sur la poitrine. Cela indique qu’il s’agissait d’un homme riche, a déclaré Hawass à CNN.

Le site funéraire de l’ancienne capitale égyptiennes Memphis où les dernières découvertes ont été faites, abrite plus d’une douzaine de pyramides, de tombes d’animaux et d’anciens monastères coptes.

C’est dans le district de Gisr El-Mudir que les découvertes ont été faites, à 24 km au sud-ouest du Caire, dans une zone connue sous le nom de Grande Enceinte. Le site se trouve à quelques centaines de mètres de la pyramide enterrée et de la pyramide de Djoser – le plus ancien complexe de pyramides en pierre datant de la troisième dynastie (2667-2448 av. J-C.)

Ce sarcophage a été scellé dans une pièce au fond d’un puits de 10 mètres de profondeur, pesant plus de 3 tonnes (Photo fournie)
Ce sarcophage a été scellé dans une pièce au fond d’un puits de 10 mètres de profondeur, pesant plus de 3 tonnes (Photo fournie)

Plusieurs tombes datant des Ve et VIe dynasties font partie des découvertes récentes.

La plus grande de ces tombes appartenait à Khnumdjedef, le dernier roi de la Ve dynastie, elle est décorée de scènes de la vie quotidienne dont les couleurs d’origine sont magnifiquement conservées.

La deuxième plus grande tombe semble avoir appartenu à Meri. Il fut un prêtre et le «gardien du secret» nommé par le pharaon – un titre sacerdotal détenu par un haut fonctionnaire du palais conférant pouvoir et ayant l’autorité d’accomplir des rituels religieux et spéciaux – et assistant du commandant du grand palais royal.

Zahi Hawass et les statues (Photo fournie)
Zahi Hawass et les statues (Photo fournie)

Une tombe pour un prêtre dans le complexe pyramidal du roi Pepi I contenant neuf belles statues fut également découverte.

L’une représente un homme, sa femme tenant sa jambe droite et leur fille avec une oie dans les bras. Une deuxième représente des serviteurs, tandis qu’une troisième illustre une femme qui cuisine. Les propriétaires de ces statues n’ont pas été identifiés.

Les archéologues ont également trouvé une fausse porte à coté, dont le propriétaire s’appelait Messi (soit «nouveau-né») indiquant que les statues pourraient appartenir à Messi.

EN BREF

  • Saqqarah contient d’anciens cimetières de la royauté, servant de nécropoles à l’ancienne capitale égyptienne, Memphis
  • La pyramide de Djoser ainsi que certaines tombes se trouvent à Saqqarah, située à 30 km au sud du Caire dans le gouvernorat de Gizeh
  • Saqqarah a été un site important pour les enterrements non royaux et les cérémonies de culte pour plus de 3,000 ans

La fausse porte est considérée comme un point de connexion entre la tombe et la momie elle-même.

Les anciens égyptiens croyaient que les esprits des personnes enterrées quitteraient leur tombe au lever du soleil et reviendraient au coucher du soleil. La porte agit ainsi comme passerelle, la momie étant généralement placée derrière elle pour permettre un accès facile à l’esprit.

Une quatrième tombe aurait appartenu à un juge et écrivain nommé Fetek. Il y avait aussi plusieurs statues semblant le représenter et situées à côté d’une table d’offrande et d’un cercueil contenant ses restes momifiés.

Selon Hawass, la région archéologique de Saqqarah recèle encore de nombreux secrets à découvrir.

Un mur étayant la vie quotidienne (Photo fournie)
Un mur étayant la vie quotidienne (Photo fournie)

«Les travaux de fouille de l’équipe conjointe avec le Conseil suprême égyptien des antiquités ont découvert des tombes datant de l’ère de l’Ancien Empire, ce qui indique la présence d’un immense cimetière avec de nombreuses tombes importantes» a-t-il déclaré.

«Nous avons fait des découvertes importantes à Saqqarah. Si vous visitez le musée égyptien, vous trouverez de nombreuses statues exposées pour des rois et des individus. Mon rêve maintenant est de découvrir le complexe pyramidal du roi Houni, le dernier roi de la IIIe dynastie.»

Les découvertes de Saqqarah ont eu lieu quelques jours seulement après de nouvelles découvertes près de la ville méridionale de Louxor. Le Conseil suprême des Antiquités a annoncé la découverte de plusieurs sites funéraires de l’époque du Nouvel Empire, datant de 1,800 av. à 1,600 av. J-C., en plus des ruines d’une ancienne ville romaine.

Les archéologues ont trouvé des bâtiments résidentiels, des tours et ce qu’ils ont décrit comme des ateliers de métal, contenant des pots, des outils et des pièces de monnaie romaine.

Toutes les dernières découvertes égyptiennes ne sont pas de nouvelles trouvailles. Les scans numériques récents d’une momie entreposée depuis 1916 ont révélé des secrets restés cachés pendant des millénaires.

Enterrée il y a 2,300 ans, la momie a été découverte dans un cimetière du sud de l’Egypte. Elle a été entreposée au sous-sol du musée du Caire.

Saqqarah a été un site important pour les enterrements non royaux et les cérémonies de culte pour plus de 3,000 ans (Photo fournie)
Saqqarah a été un site important pour les enterrements non royaux et les cérémonies de culte pour plus de 3,000 ans (Photo fournie)

Les chercheurs ont utilisé des tomodensitogrammes (scans CT) pour en savoir plus, dans un processus connu sous le nom de «déballage numérique». Les scientifiques disent que le garçon a été enterré avec un trésor de 49 amulettes protectrices, dont une grande partie est en or, d’où son surnom «Golden boy». 

Plus loin, les archéologues ont découvert une cache de crocodiles momifiés de 2,500 ans près d’une tombe intacte à Qubbat Al-Hawa, une nécropole sur la rive ouest du Nil. Cette découverte a engendré de nouvelles perspectives sur les pratiques de momification animale.

En octobre 2020, une énorme découverte archéologique a été faites à Saqqarah. Il s’agissait de 59 cercueils en bois coloré trouvés à l’intérieur de puits funéraires, en plus de dizaines de statues, d’amulettes et d’autres trésors.

«Nous avons documenté cette découverte et bien d’autres. Elles ont été révélées dans un fil documentaire qui sera bientôt diffusé sur Netflix» a déclaré Abu Dasheesh à Arab News.

Les dernières découvertes constituent un élément clé pour l’Egypte afin de relancer son industrie touristique après des années de complications politiques et de restrictions suite à la pandémie.

Le secteur commençait à se remettre de la pandémie, mais  rapidement  touché par les effets de l’invasion russe de l’Ukraine. La Russie et l’Ukraine constituent des sources majeures de touristes pour le pays nord-africain.

Selon des chiffres officiels, l’industrie égyptienne du tourisme représente 10% du PIB et environ deux millions d’emplois.

Les plans du gouvernement – dont le diamant est l’inauguration longtemps retardée du Grand Musée égyptien au pied des pyramides de Gizeh – visent à attirer 30 millions de touristes par an d’ici 2028, contre 13 millions avant la pandémie.

Le nouveau musée – couvrant un espace de 500 000 mètres carrés – abritera plus de 100 000 artefacts du passé égyptien, datant de la préhistoire à l’époque pharaonique, jusqu’aux périodes grecque et romaine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

  


L'Arabie saoudite clôt l'année de sa présidence pour les camélidés

L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
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  • Le Royaume investit plus de 267 millions de dollars pour sensibiliser au rôle des camélidés dans la sécurité alimentaire, le patrimoine et la durabilité.
  • Fahd bin Falah bin Hathleen : Les chameaux sont considérés comme un symbole de l'identité culturelle et comme un soutien à la durabilité et aux moyens de subsistance des communautés rurales.

RIYAD : L'Arabie saoudite a achevé sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture afin de souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau et des espèces apparentées.

Le Royaume a profité de l'occasion pour sensibiliser le monde et promouvoir la recherche et le développement liés aux camélidés, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

L'initiative a été lancée sous l'égide de l'Arabie saoudite en juin dernier, en partenariat avec une coalition de pays d'Amérique latine et des Caraïbes dirigée par la Bolivie.

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a organisé une cérémonie de clôture à son siège de Rome, en présence du prince Fahd bin Jalawi, président de World Camelids Sports, d'officiels, de diplomates et de représentants internationaux.

L'événement a reconnu le rôle des camélidés dans la sécurité alimentaire, les sports, le développement économique et l'héritage culturel, a rapporté la SPA.

La manifestation a mis en évidence la valeur environnementale, économique et sociale des camélidés et visait à soutenir les communautés pastorales dans le monde entier.

L'Organisation internationale du chameau a également participé à la cérémonie. L'organisation a joué un rôle actif tout au long de l'année dans la promotion de la sensibilisation et du soutien au secteur du chameau.

Fahd bin Falah bin Hathleen, président de l'organisation, a déclaré : "Notre participation à l'Année internationale des camélidés est ancrée dans notre mission qui consiste à élever le secteur des chameaux sur la scène mondiale.

"Les chameaux sont considérés comme un symbole de l'identité culturelle et un soutien à la durabilité et aux moyens de subsistance des communautés rurales.

"Nous restons déterminés à soutenir leur rôle dans tous les secteurs scientifiques, culturels, sportifs, économiques et sociaux.

Lors de la cérémonie, Ali Alshaikhi, sous-secrétaire adjoint chargé de la pêche et de l'élevage au ministère de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture, a réaffirmé l'engagement du Royaume à reconnaître la valeur des chameaux.

Il a déclaré qu'il s'agissait d'une source alimentaire essentielle, d'un atout économique et d'un symbole culturel méritant une plus grande attention et des investissements plus importants à l'échelle mondiale.

Il a souligné les efforts déployés par l'Arabie saoudite au cours de sa présidence, notamment l'organisation de plus de 50 événements locaux et internationaux, l'octroi de 15 bourses de recherche et l'organisation de 18 réunions stratégiques.

Le Royaume a également organisé 20 expositions internationales, en commençant par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture à Rome et l'ONU à Genève, afin de sensibiliser au rôle vital des chameaux dans diverses communautés, a-t-il ajouté.

M. Alshaikhi a déclaré que cette initiative renforçait l'appréciation mondiale des chameaux et soutenait leur rôle dans la sécurité alimentaire et la croissance économique. Il a ajouté que l'Arabie saoudite avait investi plus d'un milliard de SR (267 millions de dollars) dans ces efforts.

Il a souligné le leadership plus large du Royaume dans le domaine de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, grâce à une vision stratégique axée sur la durabilité, l'innovation, les systèmes alimentaires résilients, l'autosuffisance et les technologies modernes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie : deux morts, dont un adolescent, dans des tirs israéliens

Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mardi que deux personnes, dont un adolescent de 15 ans, avaient été tuées par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée. (AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mardi que deux personnes, dont un adolescent de 15 ans, avaient été tuées par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • L'armée israélienne a indiqué à l'AFP, à propos du premier incident à Ramallah, que ses soldats avaient "tiré des coups de semonce en l'air" après avoir été visés par des jets de pierres
  • Concernant le second incident, elle a fait savoir que ses troupes avaient "ouvert le feu conformément aux procédures opérationnelles standard" après avoir "identifié un individu suspect tentant de franchir la frontière"

RAMALLAH: Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mardi que deux personnes, dont un adolescent de 15 ans, avaient été tuées par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée.

"Amjad Nassar Abou Aouad (15 ans) a été tué en martyr, à l'aube ce mardi, par les balles de l'occupation dans la ville de Ramallah", indique un communiqué du ministère.

"Samer Bassam Zagharna (24 ans) a également été tué en martyr, à l'aube, par les balles de l'occupation près de la localité d'al-Dhahiriya", une ville de la banlieue d'Hébron (sud de la Cisjordanie), poursuit le communiqué.

L'armée israélienne a indiqué à l'AFP, à propos du premier incident à Ramallah, que ses soldats avaient "tiré des coups de semonce en l'air" après avoir été visés par des jets de pierres.

Concernant le second incident, elle a fait savoir que ses troupes avaient "ouvert le feu conformément aux procédures opérationnelles standard" après avoir "identifié un individu suspect tentant de franchir la frontière".

Une vingtaine d'adolescents et de jeunes hommes se sont réunis mardi matin dans un hôpital de Ramallah pour pleurer Amjad Nassar Abou Aouad, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'armée israélienne occupe la Cisjordanie depuis 1967. Les violences y ont flambé depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Au moins 947 Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 35 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.


Gaza: Israël évoque le sort des otages, 25 morts dans de nouvelles frappes

Après des mois de guerre qui ont engendré une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza -- territoire palestinien de plus de deux millions d'habitants -- l'armée israélienne a déclaré cette semaine avoir étendu ses opérations. (AFP)
Après des mois de guerre qui ont engendré une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza -- territoire palestinien de plus de deux millions d'habitants -- l'armée israélienne a déclaré cette semaine avoir étendu ses opérations. (AFP)
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  • Le président américain Donald Trump avait annoncé mardi l'imminence d'un cessez-le-feu, après près de 21 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas
  • "Une large majorité au sein du gouvernement et de la population est favorable au plan de libération des otages. Si l'occasion se présente, il ne faut pas la manquer", a écrit Gideon Saar sur X

JERUSALEM: Le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a appelé mercredi à ne pas "manquer" une occasion de libérer les otages retenus dans la bande de Gaza, où les bombardements israéliens ont tué 25 personnes selon la Défense civile du territoire palestinien.

Le président américain Donald Trump avait annoncé mardi l'imminence d'un cessez-le-feu, après près de 21 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"Une large majorité au sein du gouvernement et de la population est favorable au plan de libération des otages. Si l'occasion se présente, il ne faut pas la manquer", a écrit Gideon Saar sur X.

Pourtant, aucune piste tangible n'a encore émergé des tractations pour une trêve, dont la possibilité suscite des débats dans la classe politique israélienne, notamment chez les ministres d'extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir.

"Nous n'avons qu'un mot à leur dire ce matin: honte!", a taclé le Forum des familles, principale association de proches des otages retenus dans la bande de Gaza, et tête de proue de la mobilisation pour exiger du gouvernement un accord pour leur libération.

Nadav Miran, frère de l'otage Omri Miran, membre du "Forum de l'espoir" qui regroupe des proches d'otages opposés aux négociations avec le Hamas, a déclaré à l'AFP être contre un accord partiel qui "laisserait le Hamas en place".

Un tel accord "n'assurerait pas le retour de tous les otages (...) il faut les ramener tous en une fois", dit-il.

Situation humanitaire catastrophique 

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent sur Israël lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas à partir de la bande de Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là en Israël, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

A Gaza, neuf Palestiniens ont été tués dans deux frappes aériennes nocturnes, l'une dans la ville de Gaza (nord) et l'autre à al-Mawasi (sud), selon un premier bilan de Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisme de premiers secours du territoire palestinien ravagé et affamé par plus de 20 mois de guerre.

Puis après le lever du jour, cinq personnes, dont au moins deux enfants, ont été tuées dans une attaque israélienne au drone sur une maison située près de Deir al-Balah (centre), selon la même source.

Dans la journée, M. Bassal a également rapporté cinq morts dans une frappe israélienne à Gaza-ville, cinq morts après des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un site de distribution d'aide près de Rafah (sud), et un mort suite à des tirs de l'armée israélienne survenus peu après 13h00 (10h00 GMT) dans le centre du territoire.

Après des mois de guerre qui ont engendré une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza -- territoire palestinien de plus de deux millions d'habitants -- l'armée israélienne a déclaré cette semaine avoir étendu ses opérations.

Interrogée par l'AFP, elle a dit mener des opérations "pour démanteler les capacités militaires du Hamas en réponse aux attaques sauvages" du mouvement palestinien.

Enfants en sang 

Plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées dans la cour de l'hôpital Nasser de Khan Younès pour les prières funéraires avant l'inhumation des cinq membres de la famille Abou Taimeh tués quelques heures plus tôt dans le sud du territoire palestinien.

A l'intérieur de l'établissement de santé, qui ne fonctionne plus que partiellement en raison de pénuries, plusieurs enfants couverts de sang ont été pris en charge par les soignants.

Ils sont arrivés alors qu'il faisait encore nuit, dans une voiture privée, dont un homme est sorti en courant. Il criait qu'il amenait des enfants.

Quand un autre homme est arrivé un peu plus tard, il a peiné à trouver un coin de lit pour poser le corps d'une petite fille au torse trempé de sang.

Des petites filles en robes imprimées tartan ou damier à coeurs pleurent pendant que leur multitude de plaies sont pansées avec des morceaux de gaze.

Allongée sur un brancard, une autre enfant, à peine plus âgée, plisse les yeux de douleur après qu'on lui a bandé la tête et un poignet sous le regard épuisé de sa mère.

Pendant ce temps, dans la zone d'al-Mawasi, des passants regardent stupéfaits ce qui reste d'une tente visée par une frappe israélienne.

Y vivaient certains des blessés conduits à l'hôpital, comme de nombreux Gazaouis qui, contraints de quitter leur logement à cause de la guerre, vivent désormais dans des camps de fortune.

Il ne reste plus qu'un amas de casseroles et de couvertures, et encore du sang au sol.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Plus de 57.012 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.