Liban: cinq pays mettent en garde contre la poursuite de la vacance du pouvoir

Saad Hariri, l'ancien Premier ministre libanais et fils de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, est accueilli par des partisans alors que lui et sa sœur Bahia ainsi que son oncle Shafiq visitent la tombe de son père lors d'un service commémoratif marquant 18 ans depuis son assassinat, au centre de la capitale Beyrouth le 14 février 2023. (AFP).
Saad Hariri, l'ancien Premier ministre libanais et fils de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, est accueilli par des partisans alors que lui et sa sœur Bahia ainsi que son oncle Shafiq visitent la tombe de son père lors d'un service commémoratif marquant 18 ans depuis son assassinat, au centre de la capitale Beyrouth le 14 février 2023. (AFP).
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Publié le Mardi 14 février 2023

Liban: cinq pays mettent en garde contre la poursuite de la vacance du pouvoir

  • Les ambassadeurs de France, des Etats-Unis, d'Arabie saoudite, du Qatar et d'Egypte ou leurs représentants se sont rendus chez le Premier ministre Najib Mikati pour lui transmettre ce message, selon la présidence du Conseil
  • Dans le même temps, l'ancien Premier ministre Saad Hariri était de retour à Beyrouth afin de prier sur la tombe de son père

BEYROUTH: Cinq pays qui ont récemment tenu à Paris une réunion sur le Liban ont mis en garde contre de graves conséquences si les députés n'élisent pas un chef de l'Etat, a indiqué le bureau du chef du gouvernement lundi.

Les ambassadeurs de France, des Etats-Unis, d'Arabie saoudite, du Qatar et d'Egypte ou leurs représentants se sont rendus chez le Premier ministre Najib Mikati pour lui transmettre ce message, selon la présidence du Conseil.

Les cinq pays avaient tenu le 6 février une réunion consacrée à la situation dans le pays en plein effondrement économique et sans président depuis près de trois mois et demi.

Les diplomates ont averti que "le fait de ne pas élire un président de la République conduira à une remise en cause globale des relations avec le Liban,", selon un communiqué du bureau du Premier ministre.

 

14 février 2005, l'assassinat de Rafic Hariri, alors ancien Premier ministre du Liban

Dans le même temps, l'ancien Premier ministre Saad Hariri était de retour à Beyrouth afin de prier sur la tombe de son père

C'est le 14 février 2005 que l'ancien Premier ministre - alors sortant - Rafic Hariri est assassiné. Le gigantesque attentat qui met fin à sa vie fait des centaines de blessés et tue une cinquantaine de personnes. Il laisse un cratère énorme et des destructions importantes autour du périmètre de l'explosion. C'est un kamikaze qui a fait sauter une camionnette remplie d'explosifs au passage de son convoi blindé.

Depuis,un mausolé a été consacré à Rafic Hariri dans le centre-ville de Beyrouth, près de la "mosquée bleue", la mosquée Al-Amine. Comme le veut la tradition depuis 17 ans, c'est là-bas que sa famille vient se recueillir et lui rendre hommage. 

Mardi, c'est donc son fils Saad, également ancien Premier ministre qui est retourné au Liban afin lui rendre le traditionnel hommage, l'occasion pour lui de retrouver sa base partisane, le temps d'un bref bain de foule.

 

Les députés, profondément divisés, ne parviennent pas à élire un successeur à Michel Aoun, dont le mandat a expiré le 31 octobre et M. Mikati dirige un cabinet démissionnaire aux pouvoirs limités.

Les diplomates lui ont précisé que "le véritable soutien au Liban commencera après l'élection d'un président et avec la poursuite de l'application des réformes" exigées par la communauté internationale, selon le communiqué.

Les cinq diplomates ont également rendu visite au président du Parlement Nabih Berri.

Aucun communiqué n'avait été publié à l'issue de la réunion de Paris. François Delmas, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, avait indiqué à l'AFP que cette réunion était "technique" et "n'avait pas de caractère décisionnel".

Le Parlement, où ni le camp du puissant Hezbollah pro-iranien ni celui de ses adversaires ne dispose d'une claire majorité, a déjà tenu onze sessions sans résultat depuis fin septembre.

A l'issue de la dernière réunion, le 19 janvier, deux députés issus du mouvement de contestation d'octobre 2019 ont décidé d'y observer un sit-in jusqu'à l'élection d'un président de la République.

Aucune date n'a été fixée pour une nouvelle séance du Parlement et le marasme économique s'accentue. Lundi, le dollar s'échangeait à plus 68.000 livres libanaises, conre 50.000 LL il y a moins d'un mois. Avant la crise de l'automne 2019, un dollar valait 1.507 LL.


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk