«Le peuple iranien» comme alternative à l'accord sur le nucléaire affirme John Bolton à Arab News

L’ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis John Bolton est interviewé par Arab News (Capture d'écran).
L’ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis John Bolton est interviewé par Arab News (Capture d'écran).
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Publié le Mercredi 15 février 2023

«Le peuple iranien» comme alternative à l'accord sur le nucléaire affirme John Bolton à Arab News

  • Selon Bolton, les menaces contre les responsables américains et les dissidents étrangers démontrent «la nature fondamentalement terroriste du régime»
  • Il soutient que l’accord sur le nucléaire de 2015 avec l’Occident permet lui-même à l’Iran «de se frayer un chemin vers les armes nucléaires»

NEW YORK: Depuis qu’un agent du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a tenté d’assassiner John Bolton en août 2022, l’ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis et ancien ambassadeur auprès de l’ONU est sous la protection des Services secrets.
«Le fait de se promener en toute liberté est une toute autre vie», affirme Bolton à Arab News dans une interview exclusive de grande envergure. «Mais compte tenu de l’alternative, je suis très reconnaissant de la protection des services secrets.»
Connu pour ses opinions bellicistes sur le régime iranien et réputé être un élément moteur de la stratégie de «pression maximale» de l’ex-président américain Donald Trump, la tentative d’assassinat n’a, en tout cas, fait qu’intensifier les opinions de Bolton.
«C’est une petite raison de plus de vouloir voir le régime remplacé en Iran par un gouvernement qui reflète réellement la volonté du peuple iranien», ajoute-t-il.
L’été dernier, le ministère américain de la Justice a accusé le militaire iranien Chahram Poursafi d’avoir tenté d’assassiner Bolton, probablement en représailles à la frappe de drone de l’administration Trump en janvier 2020 qui a tué Qassem Soleimani, selon des documents judiciaires.
Soleimani était le commandant de la force extraterritoriale Al-Qods du CGRI. Cette unité d’élite est chargée d’exporter la révolution islamique dans tout le Moyen-Orient et au-delà, en recourant à la violence et aux subterfuges pour réaliser les objectifs du régime.
Peu de temps après l’arrestation de Poursafi, le romancier Salman Rushdie a été poignardé à plusieurs reprises alors qu’il s’apprêtait à donner une conférence publique à New York. L’attaque, si elle n’est pas directement liée à l’Iran, a au moins été provoquée par la fatwa lancée par le régime en 1989 contre l’écrivain.
Par ailleurs, à la fin du mois de janvier de cette année, le ministère de la Justice a inculpé trois Iraniens pour une tentative présumée de meurtre de la journaliste américaine d’origine iranienne et militante des droits de l’homme Masih Alinejad, critique virulent des abus du régime.
Lors de son interview avec Arab News, Bolton qualifie de «sans précédent» le niveau des menaces iraniennes à l'égard de responsables américains et d'opposants étrangers au régime.

Des officiers du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) prenant part à un exercice militaire dans la région d’Aras en Iran (Photo, AFP).

«(Ces menaces) démontrent vraiment la nature fondamentalement terroriste du régime lui-même, (et) explique pourquoi on ne peut pas leur faire confiance, concernant l’accord nucléaire ou autre chose, pour qu’ils fassent réellement ce à quoi ils s’engagent.»
Par ailleurs, ce «caractère fondamental» du régime iranien se manifeste «chaque jour dans la répression du peuple iranien et dans les groupes terroristes qu’il soutient dans sa région».
Bolton estime que la campagne d’assassinats ciblés du régime, qui est devenue plus audacieuse depuis le début des manifestations antigouvernementales à l’échelle nationale en septembre, est trop peu remarquée ou reconnue.
«Les gens n’ont pas encore compris que le gouvernement iranien tente systématiquement d’éliminer toute opposition virulente à ses politiques», souligne-t-il.
Les dirigeants occidentaux ont durci leur rhétorique contre l’Iran ces derniers mois, depuis que le régime a lancé une sévère répression des manifestations antigouvernementales.
Les Iraniens descendent dans la rue depuis septembre dernier, date à laquelle Mahsa Amini, 22 ans, est morte sous la garde de la police des mœurs iranienne, déclenchant un mouvement plus large contre le traitement des femmes par la théocratie et la baisse générale du niveau de vie.
Les États-Unis et plusieurs gouvernements européens ont également critiqué Téhéran pour avoir fourni des drones de combat à l’armée russe, qui seraient utilisés contre des installations civiles en Ukraine.
Reflétant la détérioration des relations déjà difficiles entre l’Occident et Téhéran au cours des derniers mois, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE ont imposé de nouvelles sanctions à des dizaines de responsables et d’organisations iraniens, dont des unités du CGRI.
Les parties sanctionnées ne peuvent plus se rendre dans l’UE, et les actifs qu’elles détiennent dans l’UE peuvent être gelés. De même, des discussions sont en cours au Parlement européen pour déterminer s’il convient ou non de considérer le CGRI comme une organisation terroriste.
Malgré cela, l’administration Biden et ses alliés européens tentent toujours de relancer l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, également connu sous le nom de Plan d’action global commun (PAGC), en vue de faire bénéficier l’Iran d’un allègement des sanctions en échange de l’abandon par le régime de son programme nucléaire.

Une photo fournie par le bureau présidentiel iranien en 2021, montrant un ingénieur à l’intérieur de l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz en Iran (Photo, AFP).

Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a qualifié l’accord sur le nucléaire de «coquille vide», dans le cadre duquel «chaque limite qui existait dans le PAGC a été enfreinte à plusieurs reprises».
L’administration Trump s’est retirée de l’accord en 2018, estimant qu’il n’allait pas assez loin pour maîtriser les ambitions nucléaires du régime, ni son programme de missiles balistiques et les activités des milices alliées dans toute la région.
«Il est clair pour moi que l’administration Biden veut toujours revenir à cet accord», indique Bolton à Arab News.
«Ils peuvent dire que ce n’est pas à l’ordre du jour, que c’est figé. Mais (comme) nous disons en Amérique, il n’est pas encore six pieds sous terre. Il est toujours vivant. Je pense que pour de nombreux membres de l’administration Biden, la résistance que nous observons en Iran aujourd’hui constitue un obstacle à leur objectif supérieur, qui est de revenir à l’accord sur le nucléaire.»
Selon les analystes, laisser la porte ouverte à la diplomatie ne reflète pas tant les espoirs de l’Occident de réaliser une véritable percée avec l’Iran, mais plutôt le dilemme auquel les puissances occidentales sont confrontées, étant à court d’alternatives pour maîtriser les ambitions nucléaires de l’Iran.
Le statu quo semble de rigueur, les parties prenantes s'accomodant implicitement qu’il n’y a pas d’accord, mais pas non plus de crise.
Bien que ce ne soit pas un scénario idéal pour l’Iran — avec des sanctions toujours en place et des actifs gelés — John Bolton estime que le statu quo profite à la République islamique.

L’administration Biden et ses alliés européens tentent toujours de relancer l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien (Photo, AFP).

«Les exportations iraniennes de pétrole sont aujourd’hui à leur plus haut niveau depuis la réimposition des sanctions en 2018 par l’administration Trump après notre retrait de l’accord sur le nucléaire. Et l’Iran n’a pas été sanctionné. Ils vendent du pétrole à la Chine. (De plus), l’Iran tire des recettes dont elle a désespérément besoin des achats de pétrole par la Chine», explique-t-il.
«Ainsi, (l’Iran) peut vivre avec le statu quo pendant longtemps alors que ses programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques continuent de progresser, qu’il continue de financer des groupes terroristes dans la région et des attaques terroristes contre ses ennemis dans le monde, et qu’il tente toujours de réprimer la résistance au régime lui-même à l’intérieur de l’Iran.»
L’Iran enrichit actuellement de l’uranium à un niveau de pureté de 60%, proche de la qualité militaire. Les nations occidentales craignent que le PAGC soit le seul moyen de dissuasion qui reste pour empêcher l’Iran de fabriquer une arme nucléaire.
Bolton estime que cette logique est «fondamentalement erronée».
«C’est l’accord lui-même, pas même les violations de l’accord par l’Iran, mais l’accord lui-même qui permet à l’Iran de se frayer un chemin vers les armes nucléaires», souligne-t-il.
Selon lui, la «plus grosse erreur» commise par les États-Unis et d’autres pays lors de la période précédant la conclusion de l’accord de 2015 est de ne pas avoir insisté pour que l’Iran prenne la décision claire et sans équivoque de renoncer à se doter de l’arme nucléaire.
«C’est exactement le contraire qui s’est produit. L’Iran s’est réaffirmé qu’il voulait des armes nucléaires et qu’il utiliserait cet accord afin de relancer l’économie et de fournir plus de ressources, non seulement pour le programme d’armement, mais aussi pour le programme de missiles, pour le terrorisme et pour d’autres activités malveillantes.»

EN BREF SELON JOHN BOLTON

* La révolution des femmes est une situation intenable pour les ayatollahs
* Le régime iranien est dans la position la plus faible qu’il ait connue depuis la révolution de 1979
* L’administration Biden «n’écoute pas» le point de vue arabe
* Une des erreurs fondamentales du PAGC a été l’exclusion des pays de la région

Bolton estime que l’autre erreur majeure du PAGC était de croire qu’il était possible d’isoler le programme nucléaire du soutien de l’Iran au terrorisme international et de ses activités militaires conventionnelles dans la région.
«Cependant, une erreur encore plus fondamentale était la négociation avec les ayatollahs, sans que les pays de la région ne soient à la table des négociations», poursuit-il.
«L’administration Biden reprochait à Trump de ne pas prendre davantage en compte nos alliés en n’étant pas plus inclusif dans notre politique étrangère. Pourtant, c’est toujours l’administration Biden qui ne veut pas faire participer les pays du CCG, Israël ou qui que ce soit d’autre aux négociations.
«Ce sont les pays les plus proches géographiquement de l’Iran, les plus vulnérables aux attaques terroristes et à la menace des missiles balistiques iraniens, ainsi qu’à la (menace) nucléaire.
«L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont tous deux été la cible de drones et d’obus de mortiers iraniens lancés par la milice houthie au Yémen. (Les Iraniens ont) attaqué des infrastructures civiles comme l’industrie pétrolière. Ils ont attaqué des aéroports civils.»
«L’Iran a fourni aux milices en Irak des drones et des mortiers qui ont attaqué des positions américaines et d’autres positions étrangères, attaqué des lieux sunnites, (et) vraiment essayé de déstabiliser le gouvernement. Ils aident le Hezbollah et le Hamas.
«C’est un régime qui menace tout le monde. Pourtant, aucun des pays qui ont fait les frais de ces activités terroristes n’a son mot à dire dans la négociation. Donc, je pense que s’il y avait une chance de négocier avec les ayatollahs, et à mon avis, cela ne réussirait jamais, un bon chef d’alliance devrait tenir compte des intérêts de tous ses membres.»
«Je ne pense pas que l’administration Biden écoute le point de vue arabe dans cette équation.»

Des manifestants en colère sont descendus dans les rues des grandes villes d’Iran pendant huit nuits consécutives après la mort de Mahsa Amini, 22 ans (Photo, AFP).

Dans une tribune publiée dans le New York Times en 2015, Bolton éstimait que «si quelqu’un avait cru le mantra du président Obama selon lequel “toutes les options sont sur la table” pour lutter contre le programme d’armes nucléaires de l’Iran, l’accord de Vienne aurait peut-être émergé de manière moins avantageuse pour Téhéran. Cependant, personne n’a pris au sérieux la menace de force militaire de M. Obama — un manque de crédibilité que (...) l’Iran exploite toujours. En dépit de cela, le vice-président, Joseph R. Biden Jr, tente toujours de rassurer les démocrates inquiets du Congrès en leur disant que l’accord de Vienne n’exclut pas le recours à la force par les États-Unis.»
Aujourd’hui, Bolton affirme que la menace de recourir à la force n’est plus nécessaire, car l’alternative au PAGC réside dans «le peuple iranien».
«Ils sont dans les rues de tout le pays, et ils ne scandent plus “Mort à l’Amérique”, mais plutôt “Mort à l’ayatollah Khamenei”.
«Le régime n’est plus maintenu au pouvoir par le soutien du peuple. Cela a pratiquement disparu. Il règne désormais par la force des armes, et je pense que la façon la plus probable de faire tomber le régime est de diviser le haut commandement militaire.
«Je suis convaincu que cela a plus de chances de se produire ici en raison de la nature des manifestations menées par les femmes iraniennes. Dans le CGRI et dans l’armée régulière, chacun des généraux a une mère. Ils ont des sœurs, des épouses et des filles, et ils entendent la même chose tous les jours.
«À mon avis, cela signifie qu’ils comprennent à quel point leur famille et d’autres personnes pensent que le régime est intolérable. C’est une situation insoutenable pour les ayatollahs.»

La journaliste américaine d’origine iranienne et militante des droits de l’homme Masih Alinejad à Davos, le 19 janvier (Photo, AFP).

Bolton estime que l’administration Biden et ses alliés doivent déployer davantage d’efforts pour soutenir le mouvement de protestation, «peut-être en fournissant un matériel de communication (afin) que les personnes qui soutiennent la résistance en Iran puissent mieux communiquer».
«La résistance n’a pas vraiment de direction centrale, ce qui montre à quel point elle est répandue, à quel point elle était spontanée. Toutefois, une meilleure coordination leur permettrait de se situer plus puissamment dans leur opposition au régime et leur permettrait également de communiquer avec la diaspora hors d’Iran.»
«Je crois que nous pouvons demander à l’opposition ce dont ils ont vraiment besoin. Probablement de ressources, d’aide financière, mais peut-être aussi d’autres choses. Je pense que nous devrions essayer d’amener d’autres pays dans le monde, et certainement des pays de la région, mais aussi des pays d’Europe et d’ailleurs, à s’unir pour affirmer qu’il s’agit d’une véritable opportunité d’obtenir un Iran libre.
«Vous savez, ce n’est pas seulement une manifestation contre l’oppression des femmes en Iran. En réalité, c’est une attaque directe contre la légitimité des fondements idéologiques de la révolution elle-même. Si l’on ajoute à cela le mécontentement économique qui sévit dans tout le pays depuis de nombreuses années, je pense que le régime est dans la position la plus faible qu’il ait connue depuis sa prise de pouvoir en 1979.»
«Donc, si le reste du monde ou certainement les États-Unis font clairement savoir que nous soutenons le peuple et que nous ne l’oublierons pas, et s’il y a des choses que nous pouvons faire pour l’aider, nous sommes prêts à le faire», ajoute Bolton.
«S’ils divisent le CGRI et l’armée, et que le régime tombe, nous agirons rapidement pour les réintégrer dans la communauté internationale, éliminer les sanctions, et autoriser les investissements étrangers pour ressusciter l’industrie pétrolière en Iran. Nous les aiderons également à démanteler le programme d’armes nucléaires, comme nous l’avons fait dans le cas de la Libye, et à le sortir du pays, afin d’assurer, vraiment, une meilleure sécurité pour les Iraniens.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com